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Critique publiée sur Senscritique (2012)

Le Jour du Roi est un livre étrange, je n'en ai pas vraiment compris le dessein. L'écriture est mystérieuse, oscillant entre un vague semblant de poésie et un délire psychotique couché sur papier. le tout est peu organisé, sans grand sens, et m'a souvent laissé pantois. Une lecture décevante, achevée vite, sans avoir vraiment compris ce qui était du rêve, du délire, ou du récit.
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Au Maroc, le roi, ce n'est pas rien !
En l'occurrence, c'est Hassan II qui en cette année 1987 incarne la prestigieuse autorité royale.
Or, la nuit dernière, Omar l'a vu en rêve. Il s'agit là d'un tel événement que l'adolescent s'empresse d'aller partager cette expérience nocturne avec Khalid, son meilleur ami. Son camarade se montre effectivement captivé par les détails du songe d'Omar, d'autant plus que le roi en personne va honorer de sa présence leur petite ville de Salé, et ce, dès le lendemain.
Aussi, lorsqu'en classe, plus tard dans la journée, leur professeur annonce à ses élèves que Khalid, en sa qualité d'excellent élève, a été choisi pour aller baiser la main du souverain lors de sa visite, pour Omar, c'est la consternation, car son ami lui a caché cette extraordinaire nouvelle dont il avait forcément eu connaissance auparavant.

La brièveté du "Jour du Roi" n'empêche pas ce roman d'aborder, par l'intermédiaire de l'affrontement qui va suivre entre les deux jeunes garçons, une multitude de thématiques, sans toutefois le faire de façon superficielle. Je crois que cela tient au fait qu'Abdellah Taïa donne l'impression de mettre ses personnages à nu. Omar, notamment, porte un regard particulièrement aigu non seulement sur le monde qui l'entoure, en s'efforçant de comprendre les motivations intimes des comportements d'autrui, mais aussi sur ses propres émotions, dont il tente d'analyser le sens profond.

L'expression de son ressenti, issu à la fois de sa culture et de son expérience personnelle, lui fait porter sur la société marocaine un regard tour à tour détaché et critique, qui permet de mettre en évidence toutes ses contradictions…
… mais pas seulement. Car si l'auteur évoque en filigrane de son récit des thèmes sociétaux tels que l'émancipation de la femme, ou celui du poids des interdits comme catalyseur du désir de transgression, il dépeint surtout avec beaucoup de talent les relations qui lient ses deux personnages principaux, qui entretiennent des rapports ambigus et troubles, oscillant entre amour et violence, entre jalousie et attirance sexuelle.

« le jour du Roi » est un récit envoûtant et dur à la fois, où rêves et visions se mêlent aux faits réels pour les teinter de surnaturel et de symbolisme.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Je suis perplexe quant à cette lecture. Incapable de dire si je l'ai appréciée ou non. le roman se veut de traiter la lutte des classes socialez, l'amour, la prostitution, l'esclavage, la sorcellerie, homosexualité, abandon... Mais sans jamais approfondir. On s'y perd parfois. le récit n'est pas forcément très intéressant, et les personnages pas du tout attachants. le contenu du livre est complètement différent à la première impression que j'en avais eu. Asse déçue au final.
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Quel roman si beau, poétique et mystérieux! Très belle écriture qui nous laisse accrochés jusqu'à la fin. L'histoire est sublime, avec des messages importants tels que l'injustice sociale et politique. Abdellah Taia encore une fois donne la parole aux êtres stigmatisés par la société, abattus par les verdicts sociaux comme Omar, un pauvre homosexuel aussi et à la fin du roman à Hadda, une Noire, descendante d'esclave, une putain. C'est intéressant de voir que au moins la littérature donne la parole aux stigmatisés.
J'aime beaucoup le contexte de ce roman car en effet il incarne une période importante dans L Histoire, civilisation marocaine. En effet on est à la fin des années 80, la fin pour les intellectuels, opposants marocains, tels que Ahmed Dlimi, Mehdi Ben Barka tués sous l'ordre du Roi!
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Le Jour du Roi est un livre étrange, je n'en ai pas vraiment compris le dessein. L'écriture est mystérieuse, oscillant entre un vague semblant de poésie et un délire psychotique couché sur papier. le tout est peu organisé, sans grand sens, et m'a souvent laissé pantois. Une lecture décevante, achevée vite, sans avoir vraiment compris ce qui était du rêve, du délire, ou du récit.
Je n'aime pas du tout les livres qui utilisent le style du compte et celui-ci n'échappe pas à la règle.

Si l'on pouvait regretter l'aspect perpétuellement autobiographique des précédents ouvrages de Taïa, on en arrive à déplorer - à la lecture du Jour du Roi - qu'il ait abandonné ce genre.

Ce dernier "roman", dans une prose hachée et répétitive qui incite à une lecture en diagonale, est dépourvu de ce "quelque chose" qui donne envie de poursuivre. Les dialogues, entre des protagonistes âgés de 14 ans, sont particulièrement besogneux et peu crédibles.

Ce "Jour du Roi" est une grosse déception, au regard des éloges unanimes lus ici ou là.
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Deux garçons, deux amis qui partagent tout et qui vivent au Maroc, à Salé, au moment du règne d'Hassan II. L'un est riche, l'autre beaucoup moins, mais ce n'est pas l'argent, leurs conditions sociales différentes qui vont les faire courir à leur perte. Ce qui va faire basculer leurs vies c'est le Roi. Ce dernier passe à Salé, jusqu'ici, rien de bien dérangeant, au contraire. La vie s'arrête et les habitants n'attendent qu'une chose, voir le roi. Même les cours sont suspendus ce jour-là. Ce qui va venir faire toute la différence c'est la rencontre. En effet, Khalid remporte le droit de rencontrer le Roi. Omar ne lui pardonnera pas. L'auteur nous livre un récit cruel, une critique du culte de la personnalité institué autour de la figure du roi. Les phrases sont courtes, incisives et cela leur donne une force incroyable. On prend de plein fouet ce texte, rien n'est caché, tout est dit. L'auteur manipule les mots comme autant d'armes pour atteindre le lecteur. Lorsqu'on le fini on se dit que le mot liberté prend tout son sens, ou plutôt son non-sens dans le contexte de l'histoire. Avec ce livre j'ai découvert un auteur singulier qui n'hésite pas à livrer des histoires empruntent de vérité et de cruauté.
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Deux garçons dans le Maroc d'Hassan II. Une amitié amoureuse, une jalousie sociale aux portes de la haine. Abdellah Taïa ne cache pas le militant qu'il est derrière l'écrivain, mais c'est ce dernier qui s'impose. le jour du roi est un roman court, rageur, qui dénude ses protagonistes au propre comme au figuré. Il est écrit dans un style saccadé, scandé, où les mots se répètent pour mieux enfoncer le clou. le regard sur la société marocaine de l'époque est terrible. En à peine plus de 200 pages, Taïa aborde une foule de thématiques : le pouvoir absolu et la soumission du peuple, l'émancipation des femmes, la transgression des interdits, la lutte des classes ... Entre réalisme cru et onirisme envoûtant et "oriental", le roman trouve sa voie, dans la violence et le trouble adolescents. Ce livre incandescent laisse comme des traces de brûlures sur les doigts.
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Omar et Khalid sont deux amis, l'un pauvre, l'autre riche, tout les sépare mais ils s'aiment jusqu'au jour où le roi Hassan II va venir dans leur ville à Salé et où Khalid va être choisi parmi les meilleurs élèves de la classe pour le rencontrer. Omar est jaloux, non pas du choix mais du fait que son ami ne le lui ai pas dit. Passage de l'enfance à l'adolescence, différence sociale, magie, djinns, un univers à la fois de conte et de réalité. Une écriture poétique, un rythme, on se laisse porter.
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A Salé, au Maroc, le jeune Omar, 14 ans, fait un cauchemar récurrent. Il s'imagine être présenté au Roi Hassan II, Commandeur des Croyants adulé par son peuple, être incapable de répondre à ses questions et se comporter de façon ridicule devant lui. Sa mère, ancienne prostituée, vient d'abandonner son père qui est prêt à tout, même à user de magie, pour la récupérer. Omar n'a qu'un seul ami, Khalid, garçon d'un milieu plus aisé avec qui il partage tout, même son lit et ses premiers ébats amoureux. Malheureusement, des deux amis, c'est le riche qui doit être choisi pour être présenté et pour baiser la main du souverain. Omar a l'impression d'avoir été trahi. de sa jalousie et de sa frustration, ne pourra découler qu'un drame passionnel.
Un livre intimiste sur l'amitié, l'amour, la haine et la dévotion de tout un peuple pour son monarque. L'intrigue est intéressante, bien menée, avec style et rythme. L'écriture est d'un minimalisme parfaitement assumé et maîtrisé. Taïa, tout comme Mingharelli, Garnier et autres Fournier, sait en dire beaucoup avec peu de mots, ce qui représente un véritable plaisir pour le lecteur. Les personnages sont à la fois puissants, émouvants et attachants, tout particulièrement celui de la servante noire Hadda dont le rôle un peu étrange au début se voit explicité à la fin du livre. « Le jour du Roi » s'est vu décerner le Prix de Flore 2010, ce qui, somme toute, semble parfaitement mérité.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Tout d'abord un grand merci à libfly qui dans le cadre de l'opération un(e) mordu(e), une critique en collaboration des éditions Points, pour la découverte de ce livre et de son auteur.
Un roman qui navigue entre la réalité et le rêve. Il débute sur un rêve récurent : celui d'Omar, notre narrateur, et de son obsession du Roi Hassan II.
Ce qui frappe c'est l'écriture : sèche, saccadée, minimaliste. Son allure, est comme pulsée, rythmique, inéluctable. On la sent de plus en plus comme telle, jusqu'à un dénouement que l'on soupçonne assez vite peu favorable.
Ils sont amis, et même plus…une intimité qu'il ne fait pas bon révéler dans la société marocaine. Tout y est subtilement révélé d'ailleurs…
Khalid, et Omar….amis, et si dissemblables.
Omar et la dérive d'un adolescent épris de peurs et de vengeance. Omar qui se sent trahis et n'en remettra pas. Omar que l'on peine de plus en plus à comprendre. Omar l'abandonné ; Omar l'orphelin, le délaissé…

« J'étais jaloux. Oui, jaloux. Je me sentais trahi. Meurtri. Nié. Tué de mille coups de couteau. Khaled ne m'avait pas dit l'essentiel : il allait lui, pour de vrai, baiser les mains du roi Hassan II. Pas moi. »
Notez la frugalité du style ; les phrases d'un mot.
Je retrouve dans cette histoire, un peu particulière, il est vrai, toutes les contradictions d'une société dont les us et coutumes s'accommodent assez mal avec la transparence. Il est des choses que l'on fait, mais qu'il n'est pas encore de bon ton de dire. Les exigences religieuses "font mauvais ménage" avec l'expression et l'assouvissement-légitime- de ses propres envies. Je prends pour exemple la consommation d'alcool pour laquelle Omar reçoit "l'autorisation" de son père qui lui tient un langage de sincérité.
« le péché, c'est…c'est…c'est ne pas aimer la vie…C'est fuir la vie… C'est fuir, abandonner une famille…Fuir… »
Allusion à peine voilée à ce qui mine Omar et son père.
Le roman se termine comme il a commencé, dans le rêve…et je dirais même dans la confusion, sur une scène mi- réelle, mi- onirique, que j'ai, à vrai dire un peu de mal à interpréter.
Le jour du Roi est donc un ouvrage un peu spécial, sans doute dans la logique de ce qui fait la personnalité de l'auteur, mais un ouvrage à découvrir.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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