AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782021485097
288 pages
Seuil (19/08/2021)
2.68/5   33 notes
Résumé :
Depuis la villa de Jean et Baya, la Méditerranée scintillante donne à penser que tout est paisible. Mais à l'approche du solstice, la colline où habite le couple est bientôt parcourue de diffuses menaces, à peine perceptibles mais bien réelles : d'invisibles sangliers saccagent les jardins ; des règlements de comptes entre bandes rivales défraient la chronique de Liguria, la ville la plus proche ; une inconnue habite depuis peu la maison vide près de la falaise...>Voir plus
Que lire après FarouchesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
2,68

sur 33 notes
5
0 avis
4
2 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
2 avis
Rentrée littéraire 2021 # 35

Baya et Jean. La presque quarantaine, sans enfant. Elle, conseillère juridique spécialisée dans les litiges immobiliers. Lui, dirige une entreprise de climatisation. Belle villa, belle piscine avec vue sur la Méditerranée, sur une colline pavillonnaire. C'est la surface lisse de cet univers feutré, formaté par l'argent, le confort et le progrès, que Fanny Taillandier décide d'agiter. Elle possède un vrai talent pour décrire ses vies banales tout en instillant un doute, un décalage, une mot qui détonne.

J'ai eu parfois l'impression de m'ennuyer, me disant qu'il ne se passait pas grand chose. Et pourtant, j'ai été harponnée, presque sans m'en rendre compte, par cette atmosphère très étrange qui se diffuse avec l'arrivée des perturbateurs. Une mystérieuse voisine aux yeux phosphorescents. Des sangliers qui dévastent les extérieurs. de jeunes voyous de cités qui règlent leurs comptes dans un centre commercial sur fond de trafic d'armes. Ces menaces prennent de plus en plus de place dans le couple, jusqu'à l'obsession, chacun la sienne, comme si chacune remettait en cause la vie de Baya ou de Jean.

Fanny Taillandier dresse ainsi une cartographie métaphorique qui questionne profondément notre société contemporaine, chacune des menaces étant un franchissement de frontières qui reposent sur de multiples dualités : masculin / féminin, humanité / animalité, nature / anthropisation ... avec un ancrage géographique très pertinemment installé autour du contemporain et notamment l'espace urbain et périurbain. C'est plutôt rare en littérature de trouver ce questionnement très sensible sur la notion de frontière et sur comment la nature peut faire obstacle aux projets humains, comment peuvent resurgir à tout moment le goût du sang et la sauvagerie chez un couple petit-bourgeois rangé.

On sent que l'auteure a énormément travaillé son texte et ses bizarres rouages afin de créer une tension insidieuse mais persistante. Je referme ce singulier roman sans vraiment savoir si je l'ai aimé. Pas sûr. Il m'a manqué de la chair, du vibrato, j'en ai besoin dans mes lectures, plus qu'une validation cérébrale. Mais j'ai apprécié son humour, assez houellebecquien ( c'est un compliment ), qui installe une distanciation quasi satirique. Fanny Taillandier sait s'amuser. Dès les premières pages de son roman, pastiche espiègle d'une notice Wikipedia situant le récit en Ligurie, dans un futur proche légèrement dystopique où les Etats-nations ont disparu au profit d'une Union des régions transnationales «  dans le cadre d'un Plan quinquennal de lutte contre les invasions barbares. »
Commenter  J’apprécie          1052
Le dernier roman de Fanny Taillandier commence par une imitation parodique de Wikipédia qui dessine en quelques pages la cartographie de l'univers légèrement dystopique du récit : il s'agit de la Ligurie, une ancienne province romaine formant un arc qui rejoint Marseille et Gênes.

On devine dans ce court préambule que, dans un futur proche, l'Europe, nommée « l'Union », est désormais composée de Régions qui ont supplanté les États Nations. L'instauration d'un « Plan quinquennal de lutte contre les invasions barbares » indique la présence d'une menace extérieure diffuse. On apprend enfin que cohabitent en Ligurie une bourgeoisie aisée, venue profiter du cadre enchanteur de la région et une population urbaine précaire dont les revenus sont assurés par la pègre locale.

Jean et Baya sont l'incarnation archétypale de cette classe supérieure qui vit dans de munificentes villas, avec piscine et vue sur la Méditerranée étale qui scintille à l'horizon. Leur univers où règnent luxe, calme et volupté semble pourtant sur le point de vaciller. Tandis que Baya, issue de la haute, s'inquiète des dégâts provoqués par le passage de sangliers, Jean est tourmenté par la multiplication de règlements de comptes entre bandes rivales qui lui rappellent un passé trouble. L'arrivée d'une inconnue au sourire canin dans une demeure abandonnée pourrait, elle aussi, troubler la sérénité du couple.

L'auteure instaure une atmosphère tout à la fois familière, étrange et menaçante avec une maestria étonnante. le caractère diffus des menaces qui semblent planer sur Jean et Baya ne les rend que plus inquiétantes. le roman ne le formule jamais explicitement mais le lecteur pressent confusément que le futur proche dans lequel évoluent les protagonistes n'est pas exactement le meilleur des mondes.

Dans un style très fluide et un peu froid, Fanny Taillandier s'amuse à mêler des registres lexicaux en passant d'une langue délicate employant des mots peu usités (« vernaculaire »), à un langage plus familier (« à l'insu de son plein gré »). En utilisant à dessein l'expression « le couple humain » pour désigner Jean et Baya, l'auteure procure un court frisson dystopique au lecteur déjà déstabilisé par les changements de registres évoqués.

Frôlant les rivages de la dystopie et du fantastique, « Farouches » multiplie les grilles de lectures possibles. Son titre renvoie-t-il à Jean et Baya qui chacun à sa manière, est bien décidé à ne pas se laisser impressionner par les menaces qui planent ? Evoque-t-il les hardes de sangliers qui traversent la nuit ? S'agit-il des bandes rivales qui s'entretuent ?

Le parti pris d'une forme d'incertitude confère au roman toute son originalité et permet de maintenir une tension narrative teintée d'inquiétude tout au long du récit. Il constitue sans doute également aussi sa limite, tant il semble difficile de s'attacher à des protagonistes qui peinent à s'incarner.

L'univers décalé et « dystopique » du roman est évidemment tout à la fois une métaphore et un questionnement de l'époque. Tandis que la prolifération incontrôlée de sangliers évoque les dangers d'une nature déréglée, « Farouches » interroge, avec une pointe d'ironie, la disparition de la classe moyenne conduisant à une confrontation inévitable entre une bourgeoisie nantie et les « jeunes » des cités toutes proches. La possibilité, évoquée en filigrane, de l'émergence d'une Entité bureaucratique aux accents totalitaires, supervisant des Régions tout droit exhumées de l'antiquité, apparaît in fine comme la piste la plus intéressante d'un récit aussi inclassable que déroutant.
Commenter  J’apprécie          492
C'est un roman d'atmosphère et de non dits, ceux d'un couple qui semble s'aimer mais qui finalement s'avèrent aux antipodes l'un de l'autre. Ils sont riches, vivent en bord de Méditerranée, en Ligurie, mais lui paraît vouloir récuser leur fortune et leur train de vie aisé.

Des perturbations interviennent dans leur quotidien avec l'arrivée de sangliers qui dégradent les propriétés installées sur ce qui était autrefois la nature sauvage. La femme vit très mal ces nuisances, le mari s'en désintéresse. Ils sont également préoccupés par l'arrivée d'une femme, voisine dans une maison proche qui, par sa seule présence, dérange leur quotidien. On ajoute des règlements de comptes en des bandes rivales des cités de la ville proche et on dispose d'un cocktail sociologique qui vire quelque peu au fantastique sans compréhension aisée pour le lecteur, particulièrement sur la fin du roman.

Le couple n'est guère attachant, leur vie reste très fade, travail, sorties, un peu de drogue et de sexe pour entretenir une flamme qui me paraît éteinte même s'ils éprouvent le besoin de se déclarer régulièrement leur amour. Ils font finalement partie de ces riches qu'ils rejettent, surtout le mari, dont la femme ignore le passé de voyou.

C'est finalement la nature, avec les sangliers, les cigales, le soleil et la mer qui tire le mieux son épingle de ce roman aux courts chapitres qui aurait pu être plus prenant si l'auteur avait complété son propos.
Commenter  J’apprécie          421
Je n'avais pas remarqué ce roman dans les très nombreuses parutions de la rentrée littéraire 2021 et je ne connaissais pas du tout cette auteure. Je ne l'aurais probablement jamais lu s'il ne m'avait pas été adressé dans le cadre du « Coup de coeur des lectrices » de décembre du magazine Version Femina. C'est donc avec curiosité, l'esprit ouvert que j'ai abordé sa lecture.
Ce roman est le 2ème tome du cycle « Empires » dont le 1er s'intitulait « Par les écrans du monde », paru en 2018. Il semblerait que les deux livres puissent se lire indépendamment l'un de l'autre.
L'action se déroule dans un futur proche, en Ligurie, l'arc méditerranéen qui s'étend de Marseille à Gênes, une des composantes de l'Union des Régions. Jean, 40 ans, dirige une entreprise de climatisation ; il est marié à Baya, 36 ans, juriste dans le domaine immobilier ; ils n'ont pas d'enfants et vivent dans une somptueuse villa, avec piscine, jardinier, entreprise de surveillance, qui surplombe la Méditerranée. Ils ne côtoient que des gens de leur monde, assez superficiels, aux vies se résumant à quel vin on va boire, quand va-t-on se baigner dans sa piscine, où va-t-on partir en vacances. Mais leur vie, en apparence idyllique, vacille avec l'apparition de menaces plus ou moins diffuses : des sangliers détruisent les espaces verts de leur propriété, des bandes rivales s'affrontent quelques kilomètres plus loin en zone périurbaine, une voisine bizarre s'installe près de chez eux dans une maison abandonnée. Cette tension sournoise qui s'installe autour d'eux mais aussi dans le couple ne peut que conduire à un climax violent.
Ce roman est un mélange de plusieurs genres imbriqués les uns dans les autres :
*une touche de dystopie avec la Ligurie, dont l'auteure fait une région franco-italienne puisqu'elle la fait aller de Marseille à Gênes alors que c'est une région italienne qui s'étend de San Remo à La Spezia et qui est membre de l'Union des Régions qui aura supplanté l'actuelle Union Européenne
* une touche de politique car l'auteure donne corps à l'idée de l'Europe des Régions, un courant politique bien réel, qui prône une fédération de régions qui remplacerait l'actuelle Union Européenne, union d'États-nations.
* une touche de roman social en nous donnant à voir deux classes sociales qui ne se rencontrent pas, chacune vivant dans son propre monde avec ses propres règles.
* une touche de fantastique avec la voisine bizarre, aux yeux phosphorescents, qui s'est installée dans une maison abandonnée près de chez Baya et Jean

L'auteure installe une atmosphère étrange, inquiétante avec l'irruption de la violence animale des sangliers qui détruisent tout sur leur passage mais aussi de la violence humaine avec l'affrontement entre bandes rivales de jeunes. le couple Baya-Jean, un moment déstabilisé, vacillant, se ressoude en répondant à la menace par la violence.
Ce roman est une critique, entre autres, de l'artificialisation de la nature qui ne laisse d'autres choix aux animaux que de pénétrer sur le territoire que les hommes considèrent comme le leur, de l'incommunicabilité entre des classes sociales étrangères l'une à l'autre.

Malgré l'originalité de ce roman, le talent de l'auteure pour créer une insidieuse tension et la qualité de l'écriture, je n'ai pas du tout été accrochée par ce roman ; je me suis ennuyée face à la description de la vie mondaine du couple Baya-Jean, à leurs préoccupations vides de sens ; je n'ai ressenti aucune émotion pour le couple que j'ai observé froidement se débattre face à leurs peurs, j'ai été déstabilisée par le mélange de trop nombreux genres, je n'ai compris ni le rôle de la voisine, ni celui du jardinier anglais distingué lorsqu'il ne jardine pas, ni la fin du roman.
Bref, un rendez-vous manqué.
Commenter  J’apprécie          165
Un couple, Baya et Jean, qui habite une riche villa de Ligurie où une étrange voisine s'invite à prendre l'apéritif. Elle ne parle presque pas.
Puis le lendemain, des traces de pas laissées sur le dallage de leur piscine, ainsi que de la terre retournée autour de celle-ci, ce qui crée un effet d'étrangeté. Les unes et les autres tendent à se confondre.
Les bruits sont ceux des sangliers la nuit qui obnubilent Baya, mais aussi ceux des humains, de leurs éclats de voix et de leurs coups de feux échangés dans la banlieue de la ville de Liguria, qui inquiètent Jean.
L'auteur nous offre un roman d'atmosphère où les bois côtoient la ville et le centre commercial. Sud-soleil, le centre commercial aux allures d'aéroport et de village provençal construit en plein soleil sur une zone marécageuse où le responsable cherche à tout prix à installer une climatisation provoque des scènes cocasses.
Farouches laisse entendre une critique acerbe d'une société qui n'hésite pas à bétonner les sols et à climatiser des verrières sans se soucier du paysage. Tout le récit semble construit autour d'un système d'oppositions dévoilées au fil du livre. Une belle écriture rythmée par de courts chapitres.
Commenter  J’apprécie          242

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La silhouette de la femme se découpait à contre-jour sur le paysage de la baie vibrant de soleil. La mer immobile ; l’horizon flou. Tout était bleu, vert-jaune et blanc, excepté son cou, ses épaules et son dos légèrement penché vers la gauche, dans la continuité sinueuse de sa nuque qui pivotait lentement sous les cheveux relevés : un corps quasi noir, avec seulement parfois l’éclat de son collier dans un mouvement de tête. Elle semblait scruter quelque chose.
Mais peut-être que non, peut-être que je l’imaginais seulement.
À ses pieds, la baie s’ouvrait en un paresseux demi-cercle, fermé d’un côté par une avancée de terre couverte de forêt, qui plongeait dans la mer en roches blanches et brumeuses, de l’autre par les installations gigantesques de l’ancien chantier naval de Liguria, dont les grues se dressaient dans le lointain. Vers la ville, invisible depuis la colline, les sillons des bateaux laissaient dans l’eau de longues traînées blanches. Sur la gauche, à une centaine de mètres à vol d’oiseau de la maison, une falaise blanche s’avançait vers la mer et s’interrompait brusquement, à pic, tranchant par sa netteté avec la brume de chaleur qui s’épaississait au loin.
Baya arriva dans le jardin en tenant précautionneusement un plateau sur lequel trônaient du rosé dans un seau et une bouteille de Ricard. Ses bracelets frémissaient sur sa peau bronzée, lavée, huilée. Elle le posa sur la table. La femme n’avait pas bougé.
– Jean, tu prends les verres ?
Jean apparut sur le perron de la maison et s’arrêta une seconde près des aloès qui bordaient les trois marches de l’escalier de pierre. Il rentra dans la pénombre de la cuisine et ressortit chargé d’un second plateau sur lequel, en plus des verres, se trouvaient divers amuse-bouches disposés dans des assiettes de couleur. Il s’approcha de la table avec son bon sourire de bête tranquille.
L’un et l’autre regardèrent le dos de la femme, parcouru d’imperceptibles mouvements comme ceux de certains fauves au repos. Le soleil descendant augmentait le contre-jour ; les cheveux relevés avaient des reflets scintillants. Elle ne semblait pas envisager de quitter son poste, toujours debout au bord du jardin étagé en terrasses, les mains posées sur les hanches.
– Vous préférez du vin ou du pastis ? finit par demander Jean d’une voix forte.
La femme pivota sur ses pieds et s’approcha d’eux. Son visage très allongé n’exprimait aucun sentiment. Elle jeta un regard bref à Jean, et un autre à Baya.
– Du rosé, merci, dit-elle d’un ton détaché en se dirigeant vers la chaise qui, dos à la maison, permettait d’embrasser du regard le jardin et la vue sur la baie. Sa robe se plia docilement sur son corps lorsqu’elle s’assit.
Jean lui servit un verre et en emplit un second pour Baya.
– C’est la cuvée des producteurs du chemin des Roquettes, dit-il.
Personne ne releva. Il attrapa agilement deux glaçons dans un bol à l’aide d’une pincette métallique et se servit une rasade d’anis. Il s’assit à son tour et croisa ses deux jambes musclées avec un geste d’adolescent.
On trinqua. Baya sortit une longue cigarette d’un étui en argent. Le silence qui suivit était un peu plus long que le silence moyen constaté dans ce genre de contexte.
Commenter  J’apprécie          20
Jean aimait particulièrement le moment qu'il passait dans la cuisine, le matin, le temps que le café se fasse. Il ouvrait le volet qui fermait la porte vitrée, s'étirait sur le perron, observait la couleur du ciel, généralement bleu, rentrait à l'intérieur, inspectait la pièce, rangeait deux ou trois plats secs sur l'égouttoir en prenant garde de ne pas faire de bruit : habituellement, Baya se levait plus tard.
Commenter  J’apprécie          190
C'est fou comme le langage bien travaillé, les mots frottés les uns aux autres jusqu'à éprouver parfaitement les contours du rythme, ont des vertus apaisantes.
Commenter  J’apprécie          420
La mer irradiait de lumière. L’horizon s’étendait. On n’entendait que le vent.
Quand ils venaient ensemble avec Jean, ils se plongeaient dans l’observation du paysage en contrebas. La voie de chemin de fer avec son viaduc et son tunnel, où passaient des trains de marchandises et des TER. Le golf, sur une autre colline. Les deux domaines viticoles dont le très bel amphithéâtre de vigne, qui organisait des apéritifs chic en début d’été où Jean et Baya allaient parfois pour flamber un peu. Ces observations leur procuraient un discret contentement qui les rendait joyeux, blagueurs.
Quand Baya était seule, ce contentement se traduisait par une immense et très floue gratitude envers la création, les astres, la terre et la mer, les bêtes qui rampent, marchent et volent, les fleuves et les jardins, l’homme et la femme avec leur puissante raison et leurs astuces techniques qui, de cette zone anciennement sauvage, avaient fait, au cours des siècles, un joyau de civilisation. La Ligurie, patrie de hordes sans culture ni villes, tout juste bonnes à chasser le gibier dans les collines et à pêcher la sardine, avait été mise en coupe réglée par les Romains, avec leurs soldats, leurs routes, leurs techniques de construction, leur droit du sol et leurs écritures commerciales. Et deux millénaires plus tard, Baya trouvait le résultat franchement pas dégueu.
Elle admirait le mariage parfait entre les ressources de la terre et de la mer d’une part et d’autre part l’industrie humaine, avec le port de pêche, le chantier naval, les routes et chemins de fer pour relier les villes, les espaces agricoles, les lieux de plaisance. Tout ça si bien organisé, vu d’ici. C’était apaisant. Baya n’aurait pas été capable de dire au juste de quoi elle avait besoin d’être apaisée. Et puis, d’ici, on avait le sentiment qu’on pourrait défendre la colline contre n’importe quelle invasion ; elle rêvassait parfois à des maquis, des guerres civiles, des mitrailleuses brûlantes. Elle n’aurait pas non plus pensé à le raconter si on lui avait demandé à quoi elle rêvassait.
Commenter  J’apprécie          20
Il avait un genre de conviction selon laquelle l'espace dans lequel on évolue influence le comportement, mais aussi la beauté, la bonté, l'intelligence.
Commenter  J’apprécie          320

Videos de Fanny Taillandier (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fanny Taillandier
Avec Bertrand Belin, Jeanne Cherhal, Marianne Denicourt, Patrick Deville, Diaty Diallo, Marielle Macé, Yves Pagès, Lucie Rico, Jean Rolin, Anne Serre & Fanny Taillandier Musique : Joël Grare
Pour célébrer la Fête de la librairie qui se tiendra samedi 15 avril, nous dévoilons en avant-première, en lecture et en musique, l'ouvrage réalisé pour l'occasion, Plumes : des portraits d'oiseaux imaginés par vingt-cinq écrivains, des illustrations flamboyantes par l'artiste Michaël Cailloux et une anthologie de textes, expressions et poèmes sur les oiseaux réalisée par Marielle Macé.
Jeanne Cherhal fera le lever de rideau. Bertrand Belin, Patrick Deville, Diaty Diallo, Marielle Macé, Yves Pagès, Lucie Rico, Jean Rolin, Anne Serre & Fanny Taillandier dévoileront le portrait de leur oiseau favori… accompagnés du percussionniste et compositeur Joël Grare.
Ce dernier, en compagnie de la comédienne Marianne Denicourt, nous offrira ensuite un florilège de textes qui ont célébré de tous temps les volatiles, en espérant que le chant de ces horlogers du ciel vous extirpera de la cacophonie du monde…
À faire – 25e Fête de la librairie indépendante, samedi 15 avril dans plus de 500 librairies en France.
Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez
+ Lire la suite
autres livres classés : sangliersVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (65) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1721 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..