Les rapports humains la terrifiaient-ils au point de ne plus savoir faire la différence entre une main qui se tend et une main qui s’apprête à frapper ? Au point d’ignorer l’autre plutôt qu’accepter son aide et d’exprimer sa reconnaissance ?
(page 164)
Quoi de plus enthousiasmant qu’une arrivée à Brest ? Donnant la sensation unique d’atteindre le bout du bout. Oui, la terre s’arrêtait là.
"_C'est justement ce côté obscur qui m'intéresse. Une impression d'envers du décor, dé vérité.
_Et la vérité est toujours sombre, d'après toi ?
_Celle qu'on cache, oui."
"_T'inquiète ! Les autres, elle les rembarre. Je l'ai déjà vue faire ! Même bourrée, cette fille ne manque pas de répartie. Crois-moi, elle savait très bien ce qu'elle faisait en sautant dans tes bras.
_Crois-moi...elle ne savait pas ce qu'elle disait.
_Au contraire...L'alcool nous fait dire tout haut ce qu'on pense tout bas. C'est bien connu."
Bienheureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière...
Il y a un mois, Elsa n'imaginait pas sombrer de cette manière. Même si sa vie prenait la mauvaise pente, si le vide se formait autour d'elle, rien ne semblait irrattrapable. Le point de non-retour. Comment l'avait-elle atteint ? Elle pensait que sa classe sociale la mettait à l'abri, qu'il n'y avait que les drogués et les fous pour se retrouver à la rue.
Comme quoi ... Les coups durs ne renforcent pas toujours les liens, parfois ça les distend. Il faut savoir l'accepter.
- Finalement, ce qui nous rend belles, c'est la confiance que l'on s'accorde, l'acceptation de nos défauts, vous ne trouvez pas ?
«La nuit paraît courte dans le plaisir, les veilles semblent longues dans la solitude.»
Proverbe chinois
Elle avait toujours aimé la lumière d'une bougie. La flamme ondulante qui faisait sautiller les images, clignoter les ombres, qui est invitait au rêve. Et puis l'odeur de cire chaude de lui rappelait celle des églises lorsqu'elle accompagner sa grand-mère à la messe. Un moment profondément ennuyeux pour une fille de six ans, mais ce n'était pas l'impression qui lui restait. La cire, c'était la main chaude de son aïeule dans la sienne, c'était sa voix chevrotante et fausse qui chanter "allez Louia !" pendant qu'elle cherchait ce fameux Louia au milieu de l'assemblée. La cire, c'était le dimanche, quand il voulait dire quelque chose. C'était le bonheur naïf de l'instant présent.