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J'ai toujours eu un peu de mal à qualifier les oeuvres de Jiro Taniguchi comme étant des mangas. Pour moi, ils sont bien plus que cela : tout d'abord, ils seraient plus proches de la bande-dessinée étant donné qu'il se lise dans le sens de la lecture auquel nous sommes habitués, nous, Occidentaux, et je trouve qu'ils vont même encore plus loin : ce sont de vrais roman illustrés. C'est d'ailleurs le cas ici puisque Taniguchi n'a faut qu'une adaptation du roman paru en 2010 de la romancière japonaise Hiromi Kawakami.

J'avais lu le premier tome des "Années douces" il y a quelques années de cela et je ne sais pas pourquoi je n'avais pas prolongé ma lecture de l'époque avec le tome 2, peut-être tout simplement parce que la médiathèque de ma ville n'en avait pas encore fait l'acquisition...enfin bref, maintenant c'est chose faite et ma curiosité d'antan est comblée. Ici, le lecteur retrouve Tsukiko, une jeune femme d'une trentaine d'années qui se rend compte que, malgré les propositions d'autres hommes de son âge à sortir avec eux (enfin, là, il n'est question que d'un seul homme en particulier), elle ne peut se pencher à un autre. Cet autre se trouve être l'un de ses anciens professeurs, qui a donc environ le double de son âge et qui, tout au long du récit, elle continuera à appeler "maître."
Les choses vont bien entendu évoluer entre ces deux personnages mais malgré l'affinité qui se fera croissante, elle restera pour lui Tsukiko tandis que pour elle, il restera le "maître"...Une personne plus intelligente qu'elle, plus âgée mais aussi tellement captivante que Tsukiko ne se lassera jamais d'écouter les conseils de celui qu'elle vénère et aime plus que tout !

Une magnifique histoire d'amour, remarquablement mise en images par Jiro Taniguchi avec des dessins extrêmement bien travaillés, surtout au niveau des sentiments qu'il arrive à faire paraître sur les visages de ses personnages. Cela m'a donné envie d'en savoir plus sur le roman original ! A découvrir !
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Dans le bar où elle a ses habitudes, Tsukiko, la trentaine, fait la connaissance d'un homme solitaire et élégant, de plus de trente ans son aîné. Elle réalise qu'elle le connaît : il fut autrefois son professeur, le Maître. Elle est célibataire, il est veuf. Une complicité s'installe autour de ce comptoir, ils prennent l'habitude de se revoir dans ce même bar, au hasard de leur emploi du temps, juste pour boire une coupe de saké et se réchauffer d'un udon bien fumant ou de tofu frits.

« Les années douces » fut d'abord un roman de Hiromi Kawakami, pour lequel elle reçut le prix Tanizaki en 2001. En utilisant les mots de l'auteure, Jiro Taniguchi ajoute les dessins, images de douceur ou de tendresse, images d'un Japon décalé où les bons sentiments fleurissent les pages comme des fleurs de cerisiers tapisseraient les pelouses du parc Ueno. En clair, c'est beau ! C'est intense !

Vous me demanderez certainement ce qu'il y a de beau et d'intense dans cette histoire ?

Justement presque rien. Juste des sentiments, le sens profond de l'amitié, la compagnie, les dérives vers l'amour, les histoires de vieillesse, les histoires de solitude, les histoires de saoulerie… Des tranches de vie au quotidien, totalement banales, totalement sans intérêt. Et c'est pour cette raison que cette lecture est indispensable. Juste pour retrouver le bonheur de respirer un peu de fraîcheur, de sentir l'odeur des yakitoris caramélisés ou des ramen fumants, de capter quelques fragrances de bonheur instantané et éphémère. Vivre l'instant présent pour saisir la justesse du sentiment, les bribes d'un amour naissant, l'ivresse d'une amitié discrète et sincère. Juste pour réfléchir sur le sens profond de la vie et ses trois valeurs fondamentales : l'amitié, l'amour et le saké.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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On retrouve Tsukiko et « le maître ». Ils s'éloignent, se rapprochent, dans cette confusion des sentiments, face aux difficultés inhérentes à la différence d'âge.

Jirô Taniguchi explore à merveille le ressenti des personnages dans cette adaptation du roman de Hiromi Kawakami.

C'est à la fois très différent de ce que j'avais pu lire précédemment de cet auteur, car centré sur la construction d'une histoire d'amour, mais en même temps avec toujours une réflexion profonde sur les sentiments.

Cette adaptation me marquera peut-être moins sur le long terme que « Quartier lointain », « Un ciel radieux », « Un zoo en hiver » ou encore « l'Orme du Caucase », car certains sujets nous touchent plus que d'autres, selon notre propre vécu…

Cependant, je reste enchantée par les livres de Jirô Taniguchi !
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Outre le fait qu'un seul volume aurait été trop dense à assimiler d'un coup, on comprend après lecture pourquoi l'adaptation des Années douces de Taniguchi a été réalisée en deux volumes distincts. Alors que l'élève Tsukiko paraissait encore en retrait dans le premier volume, celui-ci montrera une évolution flagrante de son comportement vis-à-vis du maître. A l'image du titre, une « folie douce » semble s'éveiller en elle. Tapie là jusqu'à présent, parce qu'elle n'avait sans doute jamais trouvé les conditions favorables à son épanouissement, la relation atypique qui lie la jeune femme à son ancien professeur lui fait prendre conscience des caractéristiques de sa personnalité, à la base de son mode de vie solitaire. Alors qu'elle n'avait jamais douté du confort de son célibat, elle remet en question ce qui n'apparaît plus comme un choix rationnel mais comme une situation subie. Tsukiko avait toujours préféré vivre seule parce qu'elle n'avait trouvé personne avec qui elle souhaitait partager sa vie ; maintenant que le Maître fait partie intégrante de son univers, elle se morfond de rester seule –c'est-à-dire sans lui.


Plus creusé et plus réfléchi que le premier volume, le second tome des Années douces s'empare de Tsukiko comme objet d'étude psychologique. L'apport original du roman de Kawamaki doit sans doute beaucoup à l'intérêt des réflexions textuelles qui émaillent les pages, mais Taniguchi apporte également des nuances subtiles à travers son dessin aux traits fins, support idéal pour la transcription des émotions puissantes que tentent de dissimuler les personnages.


Alors que le premier volume semblait finalement assez conventionnel, celui-ci surprend. L'intrigue progresse d'une façon inattendue et même si les aventures entre Tsukiko et le Maître restent relativement peu ébouriffantes, extraites de leur atmosphère contemplative, elles finissent souvent par prendre des allures audacieuses, révélant la tension de leur affect dans toute leur puissance.


On ne peut pas dire que Les années douces, malgré sa beauté, soit une oeuvre bouleversante et qui prend de plein fouet. Elle arrive toutefois à susciter de sincères réactions de compassion et d'attachement -sentiments plus diffus mais plus marquants- et se montre finalement plus surprenante que d'autres réalisations dont l'aspect provocateur aurait été plus clairement revendiqué.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Second tome de cette histoire singulière entre Tsukiko, jeune étudiante, et le maître, son ancien professeur.
Même ravissement que lors de la lecture du premier tome, même sentiment d'intemporalité.
Un jeu du chat et de la souris. Tsukiko parfois impatiente, dont les sentiments ne cessent de croître et qu'elle a parfois du mal à refréner, le maître qui au contraire ne cesse de prendre le temps, de donner le sentiment de ne pas oser aller au bout de cette relation qui se noue.
Seul petit bémol - qui justifie mes 4 étoiles au lieu de 5 au premier volume, et ce même si le nombre d'étoiles est très subjectif, bien sûr ! -, une fin qui m'a laissé un peu perplexe, dans laquelle j'ai eu du mal à me retrouver par rapport à tout ce qui précédait.
Mais au final, dans ces "Années douces", comme dans "Quartier lointain", Taniguchi est un maître dans l'exploration et l'expression des sentiments humains.
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Second tome de l'adaptation du roman d'Hiromi Kawakami, ce livre offre la même douceur que le premier volume et nous emporte dans une belle histoire racontée par des rencontres entre une jeune femme, Tsukiko, et son ancien professeur de Japonais qu'elle appelle "le maître".
On retrouve ce récit calme et précis qui fait tout l'intérêt du roman original avec deux chapitres supplémentaires en fin d'ouvrage.
L'adaptation est particulièrement fidèle et très réussie.
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Suite et fin de l'adaptation du roman de Hiromi Kawakami par Jirô Taniguchi, avec l'origine et la construction des sentiments au coeur de ce volume.

Le lecteur retrouve Tsukiko, cette trentenaire célibataire qui a développé un lien affectif avec l'un de ses anciens professeurs qu'elle appelle "le maître", sauf que dans la première partie elle va tout faire pour étouffer le sentiment qu'elle ressent comme on se soigne d'un rhume, sans succès : "Je suis peut-être d'une nature qui ne fait pas bon ménage avec le temps.".
Elle finit par avouer la nature de ses sentiments au maître : "Ce ne sont pas des sottises ! Maître ! Je vous aime ! ", et s'il faudra quelques temps à ce dernier il finira par lui demander : "S'il en est ainsi … puis-je vous demander d'accepter de me fréquenter sur la base d'une relation amoureuse ?", ce à quoi Tsukiko lui répondra : "Moi, ça fait un bon moment que je suis complètement amoureuse de vous !".

Il y a toujours autant de beauté et de pudeur dans cette adaptation.
Tsukiko est une jeune femme somme toute banale et c'est justement cette normalité et ses défauts qui la rendent si attachante.
Ce deuxième volume est une réflexion intéressante sur la construction du sentiment amoureux et le fait que ce soit Tsukiko qui aime d'abord le maître est un bon parti et donne du corps à l'histoire.
Le "je" narratif de Tsukiko finit par céder la place au "nous" : "Nous nous parlions avec gravité. Nous étions toujours sérieux. Même quand nous plaisantions. Nous étions sérieux. D'ailleurs, les thons aussi étaient graves. Et les bonites aussi. Au fond, la plupart des êtres vivants sont sérieux.", et même au cours de leur relation amoureuse elle continuera de l'appeler "maître", même séparés par la mort son véritable nom restera celui d'un inconnu : "Harutsuna Matsumoto. C'était comme le nom d'un inconnu.".
J'aime toujours autant le noir et blanc, l'absence de couleurs et le travail sur l'intimité fait par Jirô Taniguchi.
Les dessins sont de toute beauté, ils sont très précis et détaillés et arrivent à exprimer des sentiments complexes.
Chaque chapitre se détache et même si le style est un peu différent (un voyage sur une île, un rêve) le lecteur peut toujours y entrer facilement.
Comme dans le premier tome, les repas jouent un rôle important et les dessins donnent envie de goûter à tous ces plats.
Les deux derniers chapitres, "Parade", sont plus déconnectés du reste de l'histoire, mais ils permettent une incursion dans le fantastique, avec l'apparition de Tengus, qui offre une dimension de rêve et permet de ne pas laisser un goût dramatique une fois le manga refermé.

J'ai décidé de me lancer dans la découverte des mangas, genre que jusque là je repoussais, et je ne sais pas si c'est le fruit du hasard ou une bonne pioche (ou les deux), mais mon choix pour "Les années douces" est une bonne entrée en matière qui me donne envie de continuer à découvrir ce genre littéraire.
Avec "Les années douces", livre oscillant entre la bande dessinée occidentale et le manga, Jirô Taniguchi offre une adaptation extrêmement réussie du roman de Hiromi Kawakami que j'ai désormais envie de lire, où la pudeur, la beauté et l'amour ont une place prépondérante.
Il est à gager que je n'oublierai pas de sitôt cette lecture et que même longtemps après avoir refermé ce livre la magie continue d'opérer.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Dans ce deuxième volume, les sentiments de Tsukiko évoluent et ça m'a presque déçue au départ que cela tourne à la romance ce que je trouvais plutôt improbable mais je me suis finalement laissé charmer par la complicité qui unissent les deux héros et le personnage très doux du professeur.
C'est finalement une très belle histoire d'amour.
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Seul Jiro Taniguchi pouvait entreprendre l'adaptation du livre d'Hiromi Kawakami. Ce dessinateur si subtil, au trait fin et sûr, capable de rendre sur un visage tellement d'émotions fait ici, encore une fois, merveille.
C'était en effet un défi, même en s'appuyant sur un texte remarquable, de vouloir ainsi décrire la naissance d'un sentiment amoureux entre deux êtres éloignées par l'âge.
Tout est ici le fruit d'un minutieux dosage entre le respect absolu de l'histoire et des dialogues de Kawakami et les libertés descriptives que laissent justement les manques du roman (l'apparence physique des protagonistes, leur environnement). On peut juste regretter ce parti pris d'européanisation des physiques et l'absence visuelle de cette obséquiosité que ne doivent pas manquer aussi d'avoir les personnages dans leurs salutations et leurs rencontres.
Je trouve également assez étrange l'idée d'adjoindre deux chapitres supplémentaires à la fin de ce tome 2 consacrés à l'aventure des Tengus mais peut-être tentent-ils de combler le manque d'informations sur la vie de la jeune héroïne.
J'avais lu il a quelques années le roman et j'ai retrouvé la même émotion à la lecture de l'oeuvre de Taniguchi, cette lente avancée vers l'autre faite de pudeur et de désir. La solitude et l'originalité aussi de ces deux êtres capables de vivre hors de la pesanteur sociale mais ayant besoin comme chacun d'entre nous d'amour. Tout cela est justement rendu ici. Un travail d'exception.
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Ce deuxième volet poursuit la balade contemplative du maître et approfondit la relation affective entre Tsukiko Omachi et son ancien professeur de japonais, Harutsuna Matsumoto.

Les différents chapitres de cette conclusion continuent d'accompagner les rencontres de moins en moins fortuites entre cette célibataire endurcie de trente-sept ans et ce vieux retraité. le rapprochement entre ces deux personnes séparés par une génération se fait toujours aussi lentement, mais à nouveau avec beaucoup de justesse. Au fil des pages, les personnages s'ouvrent d'avantage, permettant à l'auteur de faire passer plus d'émotions et de sentiments.

Si le lecteur accompagne cette relation affective avec beaucoup de plaisir, il ne manquera cependant pas d'être surpris par les deux derniers chapitres de l'album, qui sont accompagné d'une touche de fantastique surprenante, issue de la mythologie traditionnelle nippone.

En adaptant le roman éponyme d'Hiromi Kawakami (Sensei no Kaban), disponible en français aux éditions Philippe Picquier, Jirô Taniguchi propose une nouvelle fois un album très contemplatif, partageant les choses simples de la vie, flânant dans les rues, racontant des anecdotes et tissant des liens délicats entre ses personnages. Au fil du jeu qu'il installe avec brio entre les deux acteurs, il développe une complicité contagieuse entre deux protagonistes pourtant assez solitaires à la base.

Au niveau du graphisme, on retrouve le trait caractéristique et précis du maître. Un dessin qui parvient une nouvelle fois à installer une atmosphère apaisante, permettant à l'auteur de mettre l'accent sur les petites choses de la vie et de mettre en avant la nature et les personnages.
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