L'accord semble se faire sur le fait que
Dérive sanglante ne ressemble pas au polar moyen. N'étant pas une grosse lectrice de polars mais plutôt de Gallmeister, je suis incapable d'affirmer cela. Par contre, on est bien dans ce type de polars où l'intrigue, même si la solution veut avoir un sens, est beaucoup moins importante que les personnages, un certain mode de vie, et la nature omniprésente.
Deux choses m'ont particulièrement plu dans ce livre,
D'une part les descriptions de nature où c'est vraiment comme si on y était, les pieds dans le ruisseau, le vent qui fait bouger les feuilles des arbres, inutile d'ajouter de la musique, cela se suffit à soi-même le silence, les bruissements ! Et, oui, je reviens sur un de mes préjugés, apparemment, la pêche, ça peut être sympa !
D'autre part une réflexion sur la mémoire, sous plusieurs aspects, d'abord parce que Calhoun a oublié tout son passé qui ressurgit par instants sous sa forme de réminiscences, rêves, hallucinations, comportements. Ceci est d'ailleurs la 2e énigme du livre, laquelle n'est pas résolue, même si elle a progressé, mais va, je pense , fournir pas mal de matière aux opus suivants. Et puis parce qu'à côté de celui qui ne se souvient pas de son passé, les personnages qui en ont un, s 'en souviennent plutôt un peu trop .
Calhoun, solitaire, craignant les hommes, coeur d'artichaut, fidèle en amitié, qui ne sort jamais sans son chien, est un lointain cousin de Longmire, le héros de
Craig Johnson, mais je dois dire que je garde un gros faible pour ce dernier.