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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Louise est une jeune femme fragile, mais son intime est tout en volonté. Sa mère est morte brutalement dans un accident et son père - celui qu'elle refuse de nommer ainsi - va être libéré au terme d'une peine de vingt ans de prison.
"Cet homme d'ailleurs", devenu étranger lui demande la possibilité d'être hébergé chez elle quelques jours à sa sortie.
Contrainte davantage que consentante, Louise accepte. Un tout petit "oui", car comment ouvrir les bras à celui qu'elle nie, celui dont elle refuse l'existence, celui qu'elle aurait préféré mort pour s'inventer un père de substitution tout en harmonie de sentiments, de douceur, et surtout de présence.
Sa mère, cependant, même si elle évoquait peu l'homme, puisque Louise ne voulait pas entendre prononcer son nom, avait offert le plus beau signe d'amour, le pardon, à celui qui se résumait à l'absence comme un espoir à cultiver, comme une porte laissée entrebâillée entre un père et sa fille...

Louise vit baignée de musique, elle aurait aimé composer mais l'art ne s'est pas ouvert à elle alors plus tard, elle a trouvé une autre expression : la sculpture.
Un art pour dire ce qu'on tait, un art pour exprimer sa révolte... Un art dans lequel les mots qu'elle refuse à ce père se transforment en coups qui font "jaillir" du bloc de marbre, et qui crient finalement davantage ce besoin de sa présence pourtant refoulé tout au long de ces années.

Louise refuse obstinément cette tendresse à réinventer. Et le père souffre dans cet affrontement, seule attitude que sa fille lui offre, quand ce n'est pas l'indifférence pour ce qu'il est et ce qu'il a vécu.
Louise repousse cet homme loin de sa vie, loin de ses pensées quand celui-ci découvre avec effroi qu'on ne réintègre pas en toute facilité la vie quotidienne au sortir de l'enfermement.



Livre du refus, tissé de souvenirs heureux mais aussi du deuil, de la perte et de l'absence, livre qui dit une relation qui prend forme sous nos yeux comme la sculpture qui naît des mains de Louise, tout doucement, mais en révélant tant, inconsciemment.
Dans ce texte pas de grandiloquence, pas de fioritures, mais une écriture ciselée et aiguë comme un cri ou comme les coups du marteau sur la pierre. Les éclats tombent révélant petit à petit ce qui est tu.
Un très beau petit livre mais dont la lecture laisse malmené, et même brisé devant la violence de cette affection niée et rejetée…


"Rien ne remplace l'épreuve des choses. Les mots demeurent des ombres, à côté de la vie."
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L'auteure en quelques mots:
Laurence Tardieu est une écrivaine et comédienne française, née en 1972 à Marseille.

Le bouquin en quelques mots:
Louise a perdu sa maman. Elle a 25 ans lorsqu'elle reçoit la lettre de son père qui, après 20 ans de prison, lui demande de bien vouloir l'héberger ; sa sortie de prison étant imminente. Louise accepte. Cette présence la déchire, la tourmente, la confronte à un passé douloureux. Il lui faut alors trouver les ressources et les armes nécessaires pour avancer.

Mon ressenti en quelques mots:
Après Puisque rien ne dure, c'est le deuxième bouquin que je lis de Laurence Tardieu. J'aime particulièrement l'atmosphère douce et presque réconfortante dans laquelle Laurence Tardieu plonge le lecteur. J'avais eu le même ressenti dans Puisque rien ne dure, malgré le sujet douloureux de ce livre. L'écriture de Laurence Tardieu va à l'essentiel et laisse au lecteur le soin d'imaginer, de composer, de créer. Je trouve son style très beau, très élégant et même poétique. Cette lecture fut un doux et agréable moment. Je remercie encore ma meilleure amie Isa0409 qui me l'a offert. Vite, procurez-vous cette petite perle!
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J'avais besoin de lire un roman simple, sobre et efficace. Mes dernières lectures étaient trop empreintes de violence, physique ou psychologique, il me fallait donc une histoire plus vraisemblable (à laquelle je puisse m'identifier), sans trop de personnages (ils sont cinq, ici), dans un contexte que je connais (Paris).

J'ai donc choisi Comme un père, de Laurence Tardieu. J'aime sa façon d'écrire, les relations humaines qu'elle décrit, les portraits qu'elle fait de familles souvent déchirées, d'âmes en peine en quête d'espoir.

Louise a 25 ans, elle est sculpteur. Un jour, elle reçoit une lettre. Son père sort de prison. Son « père » … C'est là un bien grand mot, comment qualifier ainsi un homme qu'elle n'a jamais connu que derrière les barreaux, et dont elle ne parlait que très peu avec sa mère ? Un inconnu dont elle a hérité des gênes, voilà ce qu'il est… Et sa mère … disparue tragiquement, renversée par une voiture alors qu'elle se rendait à la boulangerie acheter du pain pour sa voisine malade. N'est-ce pas là la plus grande injustice de sa vie ? Être amputé de l'être qui l'a construite, et hériter de celui qui a fauté, qui a fait du mal et blessé celle qu'il aimait ?

Et pourtant Louise accepte d'héberger ce père qu'elle renie, pour quelques jours seulement, dans l'appartement qu'elle partage avec Lucien, son compagnon, en voyage d'affaires au Luxembourg. Doux hasard qui fait que l'amant laisse place au père.

Comment laisser entrer cet homme dans sa vie, alors que depuis sa tendre enfance, elle a appris à vivre sans ? Est-il trop tard pour accepter cet homme et devenir sa fille ?

En confrontant les sentiments du père accablé, essoufflé, réunissant ses dernières forces pour retrouver son enfant, à ceux de la fille, tenace, acharnée, reniant l'existence même de cet homme, Laurence Tardieu explore la complexité de l'absence, le besoin de pardon et l'érosion des blessures., qui ne guérissent jamais complètement.

N'est-il jamais trop tard pour pardonner ?

« Soudain il est trop tard
Toutes les fleurs se sont fanées
Il n'y a plus d'été
Soudain il est trop tard
De tout mon coeur abandonné
N'est qu'une blessure »
(Claude François – Soudain il est trop tard)
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Cinq jours. Pendant cinq jours, Louise, 25 ans, accueille chez elle son père qui vient de passer vingt ans en prison. C'est pour elle un étranger qu'elle ne veut pas connaître. Cinq jours pendant lesquels Louise convoque ses souvenirs et taille ses sculptures comme elle aimerait tailler dans sa vie : en éliminant l'inutile, ce père que finalement elle craint de se laisser aller à aimer.
De la même manière, Laurence Tardieu livre un roman d'où tout superflu est écarté. Son écriture épurée mais jamais sèche est gorgée de larmes, de chair et de vie, à l'image de Louise qui semble si cassante avec son père alors qu'elle se laisse peu à peu apprivoiser.
Un roman de soif d'amour, beau et âpre parce que la vie...
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Comme un père, Laurence Tardieu

Louise, 25 ans, viens de perdre sa mère renversée par une voiture en bas de chez elle. Quelques jours plus tard, elle reçoit un mot de son père emprisonné pour meurtre depuis 20 ans et avec qui elle n'a jamais eu de contact. Il lui demande de l'héberger. Juste quelques jours... Ce livre parle de sentiments, de transmission.
De l'acceptation aussi et du temps qui passe et qui nous fait parfois regretter certains silences ou certains mots.
Profiter tant qu'il est temps et ne pas s'arquebouter sur des principes.

Ce récit est très court, à la fois intense et accessible.
L'écriture, parfois à la 1ère personne, parfois à la 3ème, m'a déstabilisée au départ. Et puis j'ai décidé de me laisser emporter dans le tourbillon qui traverse la vie de Louise.
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Comme un père est un roman écrit par Laurence Tardieu, sorti en 2002. Il raconte l'histoire d'une jeune femme, ayant perdu sa mère jeune et dont le père est resté en prison de longues années. Là où le bât blesse, c'est bien par le fait que le père, cet homme qu'elle vouvoie et dont elle a toujours nié l'existence, sort de prison et doit passer quelques jours chez elle avant de s'installer dans un logement. Votre lecture vous révèlera le reste. Laurence Tardieu a l'écriture épurée, elle ne dit que l'essentiel et encore, tout est dans la suggestion. Ainsi l'intertexte est très riche. Un autre aspect polymorphe de son écriture est bien qu'elle réussit à faire passer une histoire terrible avec un style poétique riche, concis, tellement agréable à lire que l'on a l'impression que finalement, le roman n'est pas dramatique. Si le fond est tragique, la forme est belle, simple comme la vie. le petit livre se lit rapidement, c'est un régal. Notons enfin que, si son écriture est épurée, elle n'en est pas moins élégante. Les phrases ne sont pas hachées, elles sont des petits bijoux disséminés ça et là comme autant de pépites d'or.

Oui, Laurence Tardieu écrit bien, ayant un vocabulaire recherché mais accessible à tous. Ce livre est un petit trésor !
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