Ça reste gravé au plus profond de vous, dans un endroit très secret que vous êtes la seule à connaître, un endroit qui parfois vous fait du mal, parfois du bien. Ça dépend des jours. Ça dépend de la mélancolie des jours.
Chacun poursuit son chemin, personne ne peut jamais vous aimer assez pour vous prendre inlassablement dans les bras. Vous le savez. La vie n’est pas ce conte de fées que vous lisiez autrefois. Parfois, un enfant vient. La lumière se fait plus intense. Vous êtes brûlé au-dedans de vous par quelque chose que vous ne connaissiez pas, qui vous déborde. Il y a cette joie, miraculée, surgie d’on ne sait où, et la solitude, profonde, infinie, qui par moments vous étreint. La vie se passe
J'ai envie que ce soit l'hiver et l'été en même temps.
Tu me consolerais du sentiment déchirant de se savoir en vie et pourtant que de passage. Tu me consolerais de ce que la vie ne soit qu'une insupportable succession de pertes. De ce que rien ne dure et que tout s'efface. De ce qu'on s'efface.
J'ai simplement pensé, un jour, que sans doute ma façon d'éprouver la vie et ses pulsations ne s'accordait pas parfaitement à ce monde-ci et que, peut-être, se trouvait là une des raisons qui, depuis si longtemps, me poussaient à écrire : tenter de combler le sillon, la légère dépression qui depuis toujours existait entre moi et le réel.
La vie avait inventé ce que nous n'avions pas su imaginer.
Qu'y a-t-il de plus intime que la lecture ? Ce chuchotement qui nous atteint au plus profond de nous, comme si, tout autour, une nuit accidentelle était tombée sur le monde et l'avait rendu silencieux. Soudain il n'y a plus rien. Il n'y a plus que le texte, qui résonne en nous.
Pourquoi, pour moi, l'amour a-t-il toujours été lié à la disparition, à l'effacement des êtres ? Pourquoi ai-je toujours éprouvé, avec violence, que ce que j'aimais, je le perdrais un jour ?
Les états de l'enfance sont si pleins, si riches. L'enfance frémit. Elle est résolument du côté de la vie. Même les moments où il ne se passe rien sont peuplés de rêves, d'êtres imaginaires, de questionnements. Les vides n'existent pas. Pas encore. Les vides viendront plus tard, lorsque les vies commencent à se distendre, lorsque les joies et les douleurs se font moins violentes, moins excessives. Lorsqu'on comprend que malgré tout, on continue à vivre. Lorsqu'on commence à moins attendre.
L'écriture, comme l'amour, permet de tout oublier.
L'écriture, comme l'amour, permet de renaître.