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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sans parler de politique, puisqu'il n'en est nullement question ici, je peux vous confier que j'ai toujours apprécié Christiane Taubira pour son humanité, son érudition, son éloquence. Et j'ai retrouvé tous ces traits sous sa plume dans Baroque Sarabande.

Bien que le fil rouge de cet essai soit la littérature, l'érudition de Christiane Taubira ne s'arrête pas là et elle n'a de cesse de créer des liens entre la littérature et la peinture, la musique, la chanson, la photographie, la sculpture, le cinéma, la danse et même le sport !
Ses références sont nombreuses et variées même si l'on devine où vont ses préférences (Césaire, les auteurs créoles et surtout les poètes de tous bords ne sont jamais très loin).

Les livres dont elle nous parle mettent aussi en lumière son humanisme : il y est question de la condition féminine, d'esclavage et de colonialisme, de régionalisme et des DOM-TOM...

Christiane Taubira est aussi éloquente et efficace à l'écrit qu'à l'oral. Sa plume peut parfois paraître un peu complexe mais toujours très poétique et musicale.
Dans Baroque Sarabande, il est souvent question de la langue (ou devrais-je dire des langues), une langue mouvante qui s'enrichit inlassablement. Il y sera donc aussi question de traduction, de linguistique...

Un ouvrage donc fort intéressant, qui a emmené ma curiosité vers de nombreux auteurs qui m'étaient inconnus.
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Christiane Taubira est peut-être une personnalité clivante, on peut lui trouver un caractère trop autoritaire mais nul ne peut nier sa grande culture et sa qualité d'expression écrite et orale. Est-ce générationnel ? Combien d'hommes et femmes politiques peuvent aujourd'hui se targuer d'une telle culture.
Christiane Taubira rend hommage dans cette sarabande à tous les auteurs mais aussi musiciens, cinéastes qui l'ont forgée. Que de références, trop parfois ! Elle explique qu'elle n'a pas souhaité évoquer des auteurs déjà très connus. Elle convoque plutôt des auteurs sud américains, africains, antillais, explique combien la littérature lui est nécessaire comme l'air, la nourriture, la protège et lui fournit des armes. Vous serez peut-être déçus si vous vous attendez à un récit intime, personnel même s'il est un poil autobiographique mais que de réflexions sur la langue, les livres, quelle sincérité, quelles envolées lorsqu'elle évoque toutes les oeuvres qui l'ont marquée. Des oeuvres qui l'ont confortée ou lui ont été hostile mais qu'elle a admirées.
Un très bel hommage à la littérature en général, capable de nous transcender.
"Des livres qui nous réveillent, nous bousculent, nous désolent ou nous réconfortent, nous fouillent nous éclairent, nous sauvent des naufrages"
Très belle plume qui plus est.
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Comme toujours, avant de commencer un livre de Mme Taubira, je me délecte d'avance.
Comme toujours, je peine et me perds dans les multiples références qui m'empêchent souvent d'avoir accès au coeur de la pensée de l'auteure.
Pourtant, je glane ici et là de quoi ravir ma curiosité de lectrice.
Ici, double récompense puisqu'il s'agit des livres et de la lecture.
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Via ce livre, je trouve que Mme Taubira nous prouve, une fois de plus, qu'elle aurait été plus dans son élément comme Ministre de la Culture que comme Ministre de la Justice...

Ce livre, très intéressant, alternant une prose explicative et une forme d'écriture plus poétique, par endroits, nous ouvre des horizons littéraires inattendus, et ce, en nous ouvrant aux littératures du monde entier. L'essai nous donne en effet envie de découvrir ces auteurs qui, pour la jeune génération (dont je fais partie), sont souvent inconnus.

De plus, ses réflexions sur la langue française (et sur les autres langues) nous obligent à nous remettre en question sur notre propre conception de la langue (que ce soit notre langue dite "maternelle" ou les autres langues), ce qui est une autre qualité indéniable.

Cependant, il y a, malgré tout, un défaut assez notable qui, je pense, peut en rebuter plus d'un : la prose dans laquelle Mme Taubira écrit cet essai est, par moments, relativement opaque pour qui n'a pas fait d'études littéraires ou pour qui n'est pas un vrai passionné de langue française ou de littérature. C'est dommage, car j'estime qu'un essai comme celui-ci devrait être écrit d'une manière peut-être un peu plus simple, de manière à pouvoir s'ouvrir au plus grand nombre.

Malgré cela, je vous confirme que cet essai de Mme Taubira est vraiment à adresser à tous ceux qui se passionnent pour ce superbe instrument qu'est la langue française et pour tous les usages (littéraire ou non) que l'on peut en faire.

En gageant que ceux qui ne connaissaient Mme Taubira que sous son étiquette de femme politique, ancienne Ministre de la Justice, pourront la découvrir sous un autre visage, oserais-je dire son vrai visage, celui de la femme de culture.
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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En commençant Baroque Sarabande de Christiane Taubira, je ne savais pas trop à quoi m'attendre… Cet essai est présenté comme un hommage personnel à la littérature mais le parcours politique de son autrice brouillait un peu les pistes dans mon esprit.

La sarabande est une danse lente, rythmée si elle vient d'Espagne, grave et proche du menuet si l'on pense à son ancienne assertion française. Dans un sens plus familier, on parle de sarabande pour qualifier du tapage, du désordre bruyant… Ces différentes images, appliquées aux lectures de Christiane Taubira m'intriguaient et me plaisaient bien, synonymes de fantaisie et d'originalité.
Le côté baroque ajoutait du piment et du mystère… Fallait-il se cantonner au mouvement littéraire des XVIème et XVIIème dont les auteurs et artistes qui s'y rattachaient recherchaient la beauté dans l'imperfection, donnaient la primauté à la sensibilité, refusaient tout classicisme ? Je préférais, de loin, y lire un sens plus général de bizarre, hors norme, y retrouver une forme de liberté de choix et d'expression.

Un titre bien choisi pour ce livre dont la narration m'a un peu fait penser à la posture de Patrick Chamoiseau quand il évoque sa « sentimenthèque » à propos des lectures qui l'ont construit…
Des chapitres courts, autour de réflexions à la fois ciblées et ouvertes bien au-delà des problématiques évoquées, une écriture belle et maîtrisée, un univers référentiel que je partage souvent… En effet, j'ai beaucoup étudié, entre autres, les littératures post-coloniales et, pour le reste, nous faisons partie de la même génération (je n'ai que sept ans de moins…).
Trois parties non titrées, avec seulement une citation en épigraphe qui en donne la tonalité : Sony Lambou Tansi, Gaston Bachelard, George Orwell

Un essai que j'ai davantage feuilleté et parcouru que vraiment lu ; j'ai souvent picoré au gré des pages quand mes yeux trouvaient un nom connu, ma manière à moi de suivre la danse, parfois de loin, parfois partie prenante.

Je retiens de ce livre le côté biographie littéraire, l'importance vitale de la lecture pour affronter le monde, l'atmosphère d'ouverture joyeuse grâce aux livres…

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Un livre fait de beautés et de fulgurances échappées d'une culture immense, diverse, jamais rassasiée où littérature, musique, peinture se répondent, s'entretiennent. ..
Un livre difficile parce que grouillant de mille références de romanciers, de poètes et surtout de ceux qui ont chanté les langues des dominés.
S'approprier les mots de sa langue permet de forger la liberté d'exister et fait flamboyer la vie..
Dans la seconde partie du livre Mme Taubira explique longuement son amour des livres : sa mère qui lui ramenait des brochures, la valise bleue sous son lit, les bibliothèques, les ouvrages interdits, lus qd même, puis les bibliothèques prestigieuses qd elle est étudiante en métropole.
Et tous ces auteurs caribéens, africains, américains du sud l'accompagnent, veillent, l'encadrent, lui communiquent leur force. "Les livres nous réveillent, ns bousculent, ns désolent ou ns réconfortent " (p. 164)
Très belle page à la fin du livre qd elle évoque l'entrée ds "l'arène " : nul doute qu'il s'agise de son intervention juste avant le vote de la loi permettant le
mariage pour tous."Il faut vous lever et vous retourner pour transformer le champ de bataille en amphithéâtre, en agora"...."ne rien sacrifier à la rhétorique, pour autant ne pas sacrifier l'esthétique "Et elle évoque tous ces auteurs qui lui 'font escorte d'une sarabande baroque" et alors "un souffle chaud vous parcourt l'échine "
Un livre, certes difficile, mais rempli de fulgurances qui laissent sans voix, essoufflé et grandi.
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Les livres ont toujours été des fenêtres ouvertes,des espaces de réflexions qui ont forgé la conscience politique de Christiane Taubira. J'ai aimé ce livre car j'y retrouvé sa force de conviction,son humanisme,son ouverture d'esprit et sa très grande culture.
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Dans cet essai, Christiane Taubira nous raconte son amour des livres. Elle débute par la sonorité des mots et nous chante la mélodie des phrases. D'une écriture viscérale, elle rend le langage vivant.

A travers les auteurs et les oeuvres qu'elle cite, elle nous parle de l'esclavage, de génocides, de luttes anticolonialistes, du pouvoir, de la justice, de la façon dont la littérature et les autres formes d'art comme la peinture ou la danse, nous permettent de nous projeter dans des mondes moins branlants.

Elle évoque également les écueils de traduction et l'importance de la langue maternelle dans nos vies.

Elle souligne l'impact et la sensualité des mots qui nous atteignent alors même qu'ils ont parfois été écrits plusieurs siècles avant notre naissance.

Elle célèbre toutes les langues, celles d'autrefois, comme le latin et le grec, celles d'aujourd'hui et de tous les pays mais aussi les patois, les langues natives et les dialectes. Elle note l'enrichissement de la langue française par des mots étrangers.

La dernière partie de l'ouvrage est consacrée à son propre rapport aux livres, depuis son enfance en Guyane et la force qu'elle en a tiré et qu'elle en tire toujours.

Une véritable ode à l'Art en général et à la Littérature en particulier.

Je recommande.
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