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Citations sur Roissy (75)

Pourquoi ai-je si peur ? Est-ce parce que je suis réellement folle ? Ma peur est bien réelle pourtant, ma peur de ce blanc en moi qui, chaque nuit, m’avale. Y en a-t-il d’autres comme moi ? Est-ce le même vertige pour eux ? Je voudrais tant, parfois encore, rejoindre celle que je fus, mais, quand j’essaie d’imaginer cette femme, je me sens devenir de glace, comme si, là-bas, tout d’elle était impitoyable. Plutôt alors rester cette passagère de l’entre-deux-mondes, sans prénom ni âge, est-ce seulement encore possible ?
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«  J’étais solitaire comme un nuage
Qui flotte par- dessus monts et collines
Quand soudain je vis, innombrable,
Une nuée de jonquilles d’or
Le long du lac et sous les arbres
Voletant, dansant à la brise


Constantes, comme les étoiles
Qui sur la Voie lactée scintillent
Sans fin , elles s’étendaient
Tout le long du rivage
Dix mille , d’un seul regard , j’en embrassai
Agitant leurs corolles en une danse vive .... »


William Wordsworth.
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Je reste encore un long moment à regarder le flot des passagers. J’imagine leur vie, leur métier, leur invente des destinées que j’aimerais coucher sur le papier, ce que je ne ferai pas par superstition, comme si écrire sur eux pourrait influer le cours de leur existence.
Tout est si confus en moi. Pour rien au monde, je ne voudrais provoquer un désastre. Le mien suffit.
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En retrait, un superbe A380, l'oeil triste et concentré, avance lentement en direction des pistes. A son passage, humains et voitures s'écartent. Il a le feu vert de la tour de contrôle, il est maître, à la fois docile et puissant. Bientôt je vais entendre le vrombissement de ses réacteurs. Des bâtiments me le cacheront jusqu'à ce qu'il resurgisse, baleine titanesque émergeant des eaux et faisant ombre sur la terre. Puis, il disparaîtra pour atteindre ce haut ciel dont certains voyageurs disent qu'il est aussi blanc et moelleux qu'un champ de coton
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Tout est si confus en moi. Pour rien au monde, je ne voudrais provoquer un désastre. Le mien suffit.
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"Marcher.Toujours marcher. Quarante huit heures sur place ont suffi pour que j'intégre l'information.Marcher oui, sans cesse. Seul moyen de ne pas se faire repérer par l'un de mille sept cent policiers affectés à la sécurité ou par l'une des sept cent caméras, qui ving quatre heurs sur vingt quatre, filment les allées et venues de tous. Marcher, aller au bout à l'autre d'un aérogare, revenir sur ses pas."
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Ce langage qu'on a et tous ces codes. Personne d'autre que nous ne les comprend. Si je vous dis par exemple que mon collègue est dans la baignoire, vous allez faire une drôle de tête, non ? Je l'aurais parié ! Chez nous, la baignoire, ce sont les box des satellites.
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Les yeux rivés au sol, un jeune Africain apparaît, encadré par deux flics en civil. Pour lui, c'est bientôt l'expulsion, au moment même où, fous de joie, une bande d'adolescents part en séjour linguistique vers l'Espagne. Il me supplie du regard. Je le sens prêt à tout. Mais je baisse les yeux, m'imaginant le sort qui me serait réservé si les mêmes flics me tombaient dessus. Leurs mains sur mon corps. Leur haine. Quand je relève la tête, il n'est plus là et je me demande où ils l'ont embarqué. 'La-bas', murmurerait Josias, et il changerait de sujet. Là-bas où, chaque année, plusieurs d'entre eux n'hésitent pas à se trancher les veines.
(p. 127-128)
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Josias ! Toujours aussi crade, les cheveux en pétard. Ni Joséphine ni Liam ne l'accompagnent, il empeste, et je n'arrive toujours pas à comprendre comment lui et son clan n'ont pas encore été virés par les patrouilles d'agents de sécurité qui, jour et nuit, quadrillent l'aéroport. Les autres SDF, oui, régulièrement, mais eux, non, jamais, comme s'il fallait faire une exception ou alors parce que, face à un tel trio, n'importe qui renonce, tant il est clair qu'aucune force mentale ou physique ne saurait venir à bout de la conviction qu'ils ont d'être ici 'chez eux'. Ici : l'aéroport. Chez eux : deuxième sous-sol du parking du T2A où, depuis le commencement du monde, ils dorment, protégés par onze chariots remplis de bric et de broc.
(p. 42-43)
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A l'instar des aveugles, qui développent un odorat extrême, j'ai, pour combler le vide en moi, développé une sensibilité rare aux choses de ce monde.

(P35)
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