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3,58

sur 335 notes
Que dire après tant de critiques?

Simplement c'est l'histoire d'une femme amnésique , à la recherche de son passé :
Qui , là- bas, pour y croire à sa mémoire perdue , qui pour la protéger dans ce lieu grouillant de monde?
Synonyme d'aventures , de voyage,,d'évasion, d'exotisme , d'attente et d'émotions ——cet Aéroport de Roissy —-lieu fascinant dont elle arpente les vastes couloirs en traînant sa valise, où elle marche, n'arrête pas de marcher pour donner le change , allant d'un terminal à l'autre, là où des milliers de personnes inconnues s'envolent vers des destinations lointaines : panneaux, comptoirs, banquettes, escalators, tapis roulants, jusqu'au monde d'en bas , les entrailles de Roissy, à la pénombre oppressante, sous - sols et galeries souterraines .....
Qui est - elle ?
Où va t- elle ?
Elle rencontre , côtoie d'autres personnes, aux vies bousculées , s'invente au hasard , c'est selon, des destinations et des identités différentes, engage des conversations, s'attache à ces êtres croisés au hasard , fait semblant de s'envoler , traverse des rampes, sous la voûte du Terminal 2E, remonte, repart , cherche des ascenseurs, faisant attention de ne pas se faire prendre par les vigiles . ...

Une femme sans nom : émouvante , éternelle voyageuse sans voyage , une narratrice nous embarque au coeur de cette balade incessante pour passer du temps, inlassablement , échapper un temps à son désarroi , survivre comme elle le peut ,..
Une «  invisible » , «  indécelable » se fondant dans la masse des clandestins et des laissés - pour compte au sein de l'immense aérogare , qui nous laisse voir l'envers du décor.
Les descriptions minutieuses ressemblent à des prises de vues , des clichés cinématographiques qui font découvrir au lecteur ce trou béant , synonyme de l'immensité du monde —- de la tour de contrôle aux combles.—-
Un lieu hors du temps et de l'espace rythmé par des horaires vers des destinations lointaines .
C'est à la fois un superbe portrait de femme blessée , fourbue, déguisée en passagère,—-à la fois immobile et en mouvement—-rendue à elle même par la foule des émotions qui la traversent, et les bribes de souvenirs qui la tirent en arrière, l'épouvantent et l'assaillent ...
Un ouvrage captivant, déroutant, pétri d'émotions , profond , qui ne nous laisse pas à la porte d'embarquement , qui interroge sur la capacité d'un être à revenir à soi et au monde .
«  Sous le ciel éclatant , elle y enfonce ses pas .Laissant advenir le monde. L'engendrant .
JE. L'immensité du Monde ... »
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Elle tourne dans Roissy. Dissimulant son absence de billet d'avion, de revenu, de logement, et de mémoire, dans un parcours sinueux entre terminaux et hall d'accueil, se mêlant aux passagers arrivant de Barcelone, ou suivant l'embarquement pour Dublin. Elle discute avec les uns et les autres, passagers ou personnel des bars, des boutiques et des restos de Roissy. Elle s'invente des vies et finit par dormir dans les sous-sols avec Vlad. Elle n'est qu'une de ces SDF qui ont trouvé dans l'aéroport parisien un lieu favorable : un lieu chauffé, avec possibilité de trouver de quoi manger, de quoi survivre… tant que la sécurité ne les déloge pas. Alors il faut jouer profil bas. Elle, c'est Anna, enfin c'est ce qu'elle dit. Elle n'en sait plus rien, son passé ne lui revient que par bribes. Des lambeaux de souvenirs anxiogènes.
Anna, c'est le nom qu'elle a inventé lorsqu'elle a rencontré Luc. Un veuf éploré, dont la femme est morte dans le crash du vol Rio-Paris, et qui revient chaque jour à la porte d'arrivée du vol, guettant un fantôme, espérant toujours, incapable de tourner la page. Deux désespoirs, deux incompris.

Le livre commence avec une série de scénettes d'aéroport. Des contacts inattendus, des discussions, des confidences, entre des passagers, qui dans un tout autre contexte s'ignoreraient. Un départ prometteur.
C'est vrai, les aéroports brassent les populations. Ils sont comme des portes ouvertes sur le monde. Des croisements de cultures.
Rapidement, le lecteur se demande où Tiffany Tavernier veut en venir en nous rejouant The terminal, ce film de Spielberg, où un homme a vécu des années coincé en zone internationale. La présence des SDF à Roissy est un fait et elle nous en montre en partie l'univers.
Mais le livre bascule dans la quête d'un amour qui se cherche entre la SDF amnésique et le veuf inconsolable. Avec beaucoup de complications, d'hésitations chez une Anna très perturbée.

Ce récit biscornu plaît par moments, puis déroute deux pages plus loin. Tout cela part dans une introspection lourde, difficile à suivre. A l'atterrissage, reste une interrogation : que penser de cet ovni littéraire ? A compter les plus et les moins, je finirais par : moyen, très moyen.
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Roissy comme je ne l'avais jamais imaginé et où je ne m'étais jamais vu en pauvre « maillot » barbotant, au milieu des autres, dans une « baignoire ».
Ca va être difficile, la prochaine fois, de ne pas scruter la foule à la recherche d'une Anna, toujours en partance mais jamais partante. Je le ferai à mon prochain départ, ça m'aidera à patienter, c'est certain. A l'arrivée, vous savez bien, on n'a jamais le temps, une correspondance, une voiture à louer, un taxi à prendre, il faut partir le plus vite possible. Mais au départ, le temps on l'a, surtout quand notre vol est un peu retardé. A l'arrivée, après les contrôles, en face de vous, sur votre chemin parfois, il y a ceux qui attendent comme Luc. Luc il patiente à l'arrivée du Paris-Rio. Je me souviens une fois, un peu avant Noël à Montréal, j'attendais ma femme. Il y avait beaucoup de monde, du bruit, de l'agitation et puis quand ils sont enfin arrivés (c'est toujours trop long l'attente quand on attend quelqu'un qu'on aime) il y a eu une petite bousculade, quelques uns avaient des appareils photos (ça date un peu, aucun smartphone, désolé) et essayaient de passer au premier rang. Elle est arrivée, m'a souri et, juste derrière elle, les flashes ont crépité pour un autre passager. Il parait que c'était Garou, le chanteur mais moi je n'attendais qu'elle. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que, comme la femme de Luc, aujourd'hui elle n'est plus là, disparue non pas dans un avion au-dessus de l'Atlantique, mais beaucoup plus banalement dans une chambre d'hôpital.
Alors forcément, la lecture de ce roman qui raconte la rencontre improbable de cette SDF amnésique et de ce Luc qui vient attendre sa femme, tous les jours à l'arrivée du Rio-Paris, ça m'interpelle. Elle a perdu la mémoire et tente d'en retrouver des fragments alors qu'il voudrait tant pouvoir oublier que le vol dans lequel son amour avait pris place n'arrivera jamais.
Le malheur de l'un réussira-t-il à apprivoiser la mémoire de l'autre ? Qui sait ce que l'amour peut provoquer ?
C'est fort et percutant car écrit sobrement. Les phrases aussi courtes que les chapitres s'enchainent comme les écrans se mettent à jour dans l'aéroport. On apprend sidéré, au fil du récit on comprend pourquoi, que c'est un bon endroit pour un sans domicile fixe. Les anecdotes et les commentaires des professionnels enrichissent la narration à l'exemple de la première phrase de mon compte-rendu dont je vous laisse découvrir la signification.
Une bonne histoire d'amour dans un bon documentaire pour le prix d'un vol « low cost », que demander de plus ? Prenez un aller simple et si vous voulez apercevoir Anna, laissez trainer votre valise, pas trop longtemps quand même, car la sécurité veille.
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La première fois que j'ai entendu parler de Tiffany Tavernier, la fille d'un des plus grands réalisateurs français c'était en 2012 lorsque j'ai été membre d'un jury de cinéma en sa compagnie.

J'ai eu notamment l'occasion de faire deux trajet en voiture en sa compagnie, et j'ai donc eu l'occasion d'en savoir plus sur celle qui est scénariste de deux des films de son père (Holly Lola et Ca commence aujourd'hui, tous deux vus et approuvés, ouf!!), et également romancière ayant publié plusieurs romans et qu'elle présente aussi des ateliers d'écriture.

La rencontre fut très enrichissante elle m'avait gentiment dédicacé à la fin de ces quatre mémorables jours un de ses excellents romans "l'homme Blanc", que je garde précieusement dans ma bibliothèque, et depuis, je n'avais plus eu trop de ses nouvelles avant de voir qu'elle refaisait l'actualité de la rentrée littéraire de cette année avec son nouveau roman Roissy., du nom du très célèbre aéroport parisien Charles-de-Gaulle

Dans ce huis clos très cinématographique ( le roman de Tiffany fait penser à de nombreux films tels que Tombés du ciel de Philippe Lioret ou le terminal de Steven Spielberg), l'auteur s'interesse à une femme qui a perdu la mémoire et qui déambule sans cesse dans les entrailles de l'aéroport, bulle dépersonnalisée, qui ne mène nulle part et partout à la fois. et qui va rencontrer d'autres destins brisés par la vie et tenter de trouver un semblant de réconfort auprès d'eux.



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Ce monde en vase clos, qui obéit à ses propres règles, raconté par une narratrice dont le lecteur ne sait pas grand chose et apprendra à connaitre au fil des pages, Tiffany tavernier l'a longuement étudié avant d'écrire son roman.. Elle a pendant de nombreux mois observé ce qu'on appelle les " indecelables", ces gens sans attaches dont l'aéroport est le lieu de vie, qui se promènent dans les entrailles de ce monde aussi gigantesque qu'anonyme.

Un aéroport comme une promesse d'évasion, mais en même temps comme y repoussoir : ce beau et fort portrait d'une femme en perdition, à la recherche ( vaine? ) de sa mémoire, donne lieu à de belles scènes (séquences?) de rencontres ( notamment une belle histoire d'amour avec un homme dont la femme est décédée dans le Paris Rio de 2003)

Tiffany Tavernier, avec ses phrases courtes, coupantes, sans fioritures, parvient à insufler un vrai souffle romanesque à ce lieu pourtant aussi neutre que standardisé à l'extrême.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ils y passent ; elle y vit.
Ils y décollent et s'évadent ; elle ne s'en éloigne jamais et s'y enferme.
Ils y atterrissent et se remémorent leurs séjours ; elle y erre désespérément, prisonnière de son amnésie.

Comme 130 autres abîmés de la vie, Anna vit à Roissy. Enfin vit…, survit plutôt, en tentant de remettre en place les morceaux de son ancienne vie, qui ne lui revient plus que par flashs : une petite fille, un mari, un accident de voiture et rien d'autre.

Elle n'a pas mis longtemps à intégrer les codes de ceux qui vivent dans l'aéroport : toujours marcher, ne jamais se poser, se fondre dans la masse, prendre sans état d'âme ce qui traîne et dérober subtilement ce qui peut l'être sans risque, se laver dans les toilettes et dormir dans les souterrains infinis du plus monstrueux garage à avions d'Europe. Et s'inventer des personnages à longueur de journée, pour oublier qu'elle ne sait plus rien du sien…

Incitation au voyage refoulé et plongée délicate dans l'angoisse d'une femme en perdition, Roissy de Tiffany Tavernier vaut surtout pour la galerie de personnages qui traversent l'errance d'Anna : Vlad l'énigmatique yougoslave reclus, Luc le veuf rédempteur, Josias l'amoureux au grand coeur, et tous ces salariés badgés qui dans ce lieu aseptisé réussissent à conserver ces fulgurances d'humanité qui permettent de tenir un jour de plus.

L'écriture de Tiffany Tavernier est élégante, poétique et suit un rythme lent, assez plaisant au début du livre. La deuxième partie, plus rythmée et scénarisée, m'a moins convaincu. Mais ce livre reste original et attachant, ouvrant l'esprit comme les envies d'évasion…
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Une jeune femme déambule depuis des jours et des mois dans l'aéroport de Roissy, feignant d'être une voyageuse ordinaire.
En fait elle est amnésique.
Des bribes de vie lui reviennent parfois mais sans la renseigner vraiment.
Elle noue des amitiés avec des SDF.
Elle n'a pas spécialement envie de retrouver qui elle est.
Une pleine immersion dans les coulisses d'un aéroport.
L'errance d'une femme perdue.
Voilà un texte original, bien écrit qui nous mène avec la narratrice dans un monde parallèle.
Ils sont presque invisibles ceux qui ont élu domicile dans un de ces lieux.
Anna, elle, fait semblant d'être une voyageuse ordinaire le jour avant de s'évaporer dans tous les endroits possibles la nuit.
Des rencontres improbables.
Des moments de panique, de fatigue.
En refermant le livre, on a l'impression de quitter l'aéroport où l'on vient de vivre quelques heures.
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Une femme amnésique erre depuis 8 mois dans l'aéroport Charles de Gaulle, dit Roissy, à la recherche de son passé (et d'un avenir?).
Elle déambule inlassablement entre les terminaux de cette ville dans la ville, observe ces milliers de passagers en transit. Elle marche toute la journée pour ne pas être captée par les caméras de surveillance.
Elle s'invente une destination dès qu'un(e) inconnu(e) lui demande où elle part avec sa valise, s'inventant ainsi des vies multiples, bien différentes de cette réalité.
Elle ne possède ni mémoire ni passé et est devenue «indécelable », Roissy devenant un improbable « refuge ».
Un jour, elle croise le regard d'un homme à la porte des arrivées du vol Rio Paris.
Luc attend là chaque matin à 10h00, depuis le 1er juin 2009, date de la disparition du vol Rio Paris, où sa femme est morte...

Je découvre l'auteure Tiffany Tavernier avec ce roman incroyable, qui m'a littéralement happée du début jusqu'à la fin. J'ai eu un vrai coup de Coeur pour ce portrait de femme, mais aussi ce style, cette écriture «nerveuse », qui nous garde sous pression permanente (tout comme son personnage principale, constamment aux aguets).
Passionnant et étourdissant.
J'ai vraiment hâte de découvrir son dernier roman «L'ami ».
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Tiffany Tavernier tombe un jour sur une photo et un article de journal qui la saisissent : une femme d'une quarantaine d'années, plutôt bien habillée, se révèle en réalité être une SDF. Enfin, plus exactement, son domicile est l'aéroport d'Heathrow près de Londres. Lorsque le journaliste, pour conclure l'article, lui demande pendant combien de temps elle compte vivre dans cet aéroport, elle répond : « Toute ma vie ».
Tiffany Tavernier comprend qu'elle tient là un sujet de roman.
Roissy. L'auteur y passe des mois et des mois à observer ceux que l'on appelle « les indécelables » : l'aéroport est leur lieu de vie et pour échapper aux caméras de surveillance et aux vigiles, ils se font passer pour des voyageurs. le long des couloirs, ils traînent une valise ; dans les salles d'attente, ils dorment sur les fauteuils ou lisent les journaux abandonnés ; dans les cafétérias, ils vont parfois se payer une boisson ou un sandwich ; dans les boutiques, ils osent à peine effleurer du regard les foulards en soie et les beaux sacs de cuir.
Ils font semblant d'attendre un départ qui n'arrivera jamais.
« Comportement sobre. Exposition sobre. Ne jamais laisser de traces : jeter les mégots dans les poubelles, jeter les déchets dans les poubelles. Aucun geste excessif. Se gratter, mais pas jusqu'au sang. Boire, mais pas au goulot. Courir, non. Hurler, non. S'en tenir aux codes. Aux limites. A la procédure. »
La narratrice s'appelle Anna, elle connaît par coeur cet espace gigantesque où travaillent cent vingt mille personnes et où passent un million de voyageurs par an. Un monde à part, une planète où se mélangent toutes les langues, toutes les nationalités, toutes les classes sociales. Elle vit là depuis quelques mois. Elle connaît tout de cet espace qu'elle hante nuit et jour, elle sait comment faire semblant. On l'interroge ? Elle répond qu'elle part pour Shanghai, qu'elle y a rencontré quelqu'un, qu'elle va peut-être s'y installer. Elle ferme un instant les yeux pour imaginer les lieux où elle n'ira jamais. Deux heures après, elle explique à un quinquagénaire un brin curieux qu'elle va à Manille.
Le personnel de l'aéroport commence à lui devenir familier, certains lui disent bonjour.
Elle imagine la vie des uns, des autres, regarde les avions décoller, promesse d'un nouveau départ, pour elle aussi, un jour, peut-être.
« Hier, je suis partie à Naples, Nairobi et Abidjan, m'improvisant tour à tour prof d'histoire, chef de produit L'Oréal, femme d'expat' militaire… Femme d'expat', c'était une première et j'ai été brillante. »
Elle vit en se laissant « traverser par la foule » dans un lieu en dehors du monde, une limite au-delà de laquelle on ne peut plus aller. À moins de faire demi-tour et ça, elle n'en veut pas.
Elle n'est pas seule : il y a Vlad dont le passé est un mystère et les autres, Liam, Joséphine, Josias…
« Pour eux, comme pour moi, ce monde est notre dernière chance. le quitter, ne serait-ce qu'une seule fois, ce serait renoncer à tous les voyages, à toutes les identités, perdre, en somme, le peu de matière qu'il nous reste, rompre définitivement le fil qui nous tient encore en vie, briser la magie par laquelle chacun de nous s'invente hors la violence du monde. »
Et cette femme, Anna, qui est-elle ? Elle ne le sait pas. Un choc lui a fait tout oublier de son passé qui lui revient par bribes lors de terribles cauchemars…
Il lui faudra pourtant sortir de son jeu de cache-cache pour entrer en contact avec l'autre, un homme, qui a aussi son histoire...
Un très beau texte tellement cinématographique que je ne serais pas étonnée de le voir prochainement porté à l'écran. C'est tout un monde complètement fascinant que l'on découvre et dans lequel on se trouve plongé, comme l'a été l'auteure elle-même : un lieu de mouvements, de sons, de lumières et de mots - l'aéroport a son propre langage- où les gens se croisent, se mêlent, s'évitent et se rencontrent parfois.
Le roman de Tiffany Tavernier nous permet aussi de voir ceux que l'on ne voit pas, des gens meurtris, ravagés par l'existence et qui refusent de retourner « à la rue », se sentant vaguement protégés par les vitres de l'aéroport comme dans une bulle, un cocon. Roissy est peut-être aussi le seul lieu où ils puissent imaginer un nouveau départ… Qui sait ? Des avions qui s'envolent, il y en a tous les jours.
Tiffany Tavernier a parfaitement mis en scène le quotidien de ces « indécelables », leur façon de se planquer parmi les autres, de se fondre au risque de s'oublier peut-être, aussi.
C'est certain, jamais plus je ne verrai Roissy comme avant…
Un très bon roman !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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J'ai eu du mal ,au début,à m'immerger dans cette drôle d'histoire.
Une femme,nous comprenons qu'elle est amnésique, passe ses journées et ses nuits à l'aéroport de Roissy. Avec beaucoup d'artifices et de combines, elle se fait passer pour une voyageuse qui embarque pour une destination différente chaque jour.Elle se fond dans la foule de voyageurs pour y trouver la sécurité dont elle a besoin.
Mais ,un jour,la rencontre d'un certain Luc,va faire voler en éclats sa bulle de sécurité.
Un roman , écrit d'une belle plume,étrange, angoissant ,déstabilisant parce qu'il nous renvoie à nos propres peurs.
À conseiller.⭐⭐⭐⭐
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C'est un bien beau roman très cinématographique que nous propose T .Tavernier par l'intermédiaire des Edts Wespieser.
Chacun sait que Roissy est une planète singulière, et bien que n'ignorant pas que ce labyrinthe abrite des vies cassées et parfois pour de nombreuses années, il me semble difficile pour des passagers de repèrer ces gens qui fraudent avec leur propre vie, qui observent des départs pour des « ailleurs » qu'ils voient s'afficher sous leurs yeux à chaque minute.
T . Tavernier s'empare du thème qui me panique, l'amnésie, et suit les pérégrinations d'une jeune femme qui a tout oublié de sa vie, même son nom, seuls des flashs horribles surviennent parfois et ne font que l'enfoncer un peu plus dans un désespoir qu'elle partage avec quelques malheureux qui essaient de survivre en se cachant dans les entrailles de cette ville artificielle.
Les jalousies, les envies, parfois les amours sont tels que ceux rencontrés en surface, les SDF sont physiquement misérables ou habillés et d'allure impeccable, pourtant ils sont tous perdus.
Peut-être Maude, si c'est vraiment ainsi qu'elle se prénomme pourra sortir de cet enfermement grâce à un homme qui lui, vient tous les jours à Roissy, et attend le vol Rio-Paris, en espérant voir son épouse revenir: elle se trouvait dans l'avion qui a disparu, mais son désespoir lui ordonne d'espérer encore.
Ce roman a été un coup de coeur, vraiment.
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