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sur 332 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est ici que le voyage commence

Roissy-Charles de Gaulle. Terminal 2. Dans les couloirs d'un des plus grands aéroports du monde, une femme seule déambule, tirant une valise à roulette, l'air assuré, elle semble se diriger vers la porte d'embarquement d'une destination inconnue.

Les aéroports n'existent pas. Ce sont des lieux de passage, dans lesquels on ne reste pas. Pourtant, peu le savent, des personnes y vivent des mois, parfois des années. Cette idée pourrait presque paraître inimaginable pour beaucoup, tant ces lieux de départ sont impersonnels. Invisibles presque, tant on ne les regarde pas. Antichambres de destinations exotiques et exaltantes, ils en deviennent transparents dans nos yeux de personnes qui n'ont pas à se soucier de savoir quoi manger ni où dormir.


Dans l'immensité du monde

Rio, Édimbourg, Santiago du Chili, Marrakech, Zurich, Cincinnati, Malaga, Vienne, Venise, Marseille, Lyon, Milan, Shanghai. Montréal.

L'aéroport est une porte ouverte sur le monde. Ses grandes façades translucides laissent passer une lumière qui nous éblouit, celle des espoirs avant les départs. Si on ne prête guère d'attention à ces longs corridors froids et artificiels, c'est parce que l'on pense déjà à notre arrivée dans la destination vers laquelle on se dirige.

Transparente, c'est ce que doit être la narratrice. Une « indécelable ». Se fondre dans la masse des voyageurs, faire comme si elle était entre deux vols, comme si elle savait où elle allait.

Surtout ne pas se faire remarquer des vigiles, du personnel navigant ou au sol, ni même des personnes qui attendent et qui pourraient la dénoncer.

Jouer à être une passagère. Simuler : une valise à la main, une assurance affirmée dans chaque pas, et marcher, marcher sans cesse, presque sans s'arrêter. Rester assise trop longtemps au même endroit la trahirait dans les yeux des caméras de surveillance omniprésentes.

« Jouer à celle qui habite quelque part ». Jusqu'à quand ?


Renaître au monde et à soi-même
Poétique, l'écriture de Tiffany Tavernier l'est assurément. Engagé dans le réel également. Sa manière de nous embarquer dans cette histoire insolite est captivante, car la narratrice n'est pas seulement une SDF qui doit tout faire pour se cacher, elle est aussi une femme à la recherche de son passé. Amnésique, elle ne sait plus qui elle est. Elle va ainsi instituer des sortes de rituels pour tenter de la ramener dans la réalité.

Se rendre chaque jour à l'arrivée du vol Rio-Paris, en mémoire du vol AF447 perdu en mer en 2009, et dont plus de la moitié des corps ne sera pas retrouvée. C'est là qu'elle rencontrera un homme qui attend lui aussi, mais pas pour les mêmes raisons qu'elle.

Car dans ce monde insoupçonné de la précarité et des laissés-pour-compte, des relations se font et se défont, des histoires d'amour et de passion.

« Comme si la proximité des avions élargissait les coeurs ». L'observation des décollages et des atterrissages est propice aux rêveries et à la contemplation. C'est ce à quoi nous invite l'auteur dans son très beau roman : une invitation au voyage, pour une femme qui a déjà pas mal couru le monde. À 18 ans, elle part pour l'Inde et s'y établira plusieurs mois entre splendeur et misère, qui lui inspireront son premier roman Dans la nuit aussi le ciel. Puis ce sera l'Arctique, et une nouvelle publication : L'homme blanc.
Roissy est son huitième roman, assurément une belle surprise de cette rentrée littéraire.

Étourdissant et fascinant, préparez-vous au décollage !

Lu en septembre 2018.

Découvrez mon article sur Fnac.com/Le conseil des libraires :
Lien : https://www.fnac.com/Roissy-..
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Où aller...partir...fuir ?
Dans les zones d'ombre,
Dans la mémoire distillée,
Dans la foule en émulation,
Dans les couloirs aux mille destinations,
Dans quel avion embarquer
Si le vide et l'inconnu conjurent le même rendez vous.

Anna ou la femme sans nom ne sait plus. Qui elle est et ce qu'elle fait là. En transit nuit et jour dans l'aéroport de Roissy Charles de Gaules. Elle attend. Elle observe. Ces voyageurs qui partent rejoindre leur destinée ou reviennent des souvenirs pleins les poches. C'est que elle, rien ni personne ne l'attend. Sa mémoire s'est diluée lorsqu'elle s'est réveillée transparente dans l'aéroport.

Si d'autres savent ce qu'ils cherchent et où se cache le soleil, elle, elle guette les images de sa vie qui lui reviennent au détour d'un mauvais rêve, d'un panneau d'embarcation, des rencontres fortuites.
Si les avions planent dans le ciel, elle, la mystérieuse femme de Roissy, elle plane dans le vide.
Si les avions s'écrasent sur le sol dans un bruit étourdissant, elle, elle s'écrase dans la poussière de sa mémoire.

Autant de vols pour autant de destinations, paradisiaques, exotiques, d'affaires, de convenance et autant de routes à choix multiples pour se retrouver.

Huit mois à errer dans l'aéroport parisien, à fouiller les poubelles, se savonner dans les WC, dormir au hasard d'un banc ou au sous-sol. C'est son quotidien. Comment faire autrement lorsque tout l'abandonne.
L'identité est quelque part le bien le plus précieux qui sans elle, nous emmène en zones de turbulences.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, attachez vos ceintures, le vol au départ de Roissy Charles de Gaules est imminent.
Tiffany Tavernier aux commandes, elle vous embarque pour 2h30 avec à la clé, émotions, quête d'identité, douleurs et amour.
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SCÉNARIO :
QUAND l'aéroport de Roissy devient un refuge et non plus un lieu de passage,
OÙ une femme amnésique vit depuis huit mois, âme errante en quête de son passé et espérant croiser un futur
QUI lui redonnerait une identité et l'aiderait à dompter sa peur, le vide en elle.

« Parfois, je me dis que j'aimerais rester ici toute ma vie. Partout ailleurs, le monde me fait peur. Je ne suis plus comme eux. L'ai-je jamais été ? Il y a un tel désordre en moi. »

COMMENT ce court récit parvient-il à être si prenant, si émouvant ?
L'alternance de courts chapitres rythme une intrigue à la fois originale et très bien documentée. On plonge dans les entrailles de Roissy, synonyme de voyage, d'évasion mais pas que, c'est tout l'intérêt de ce roman.
Quelques chiffres glanés au fil du récit donnent le vertige : quatre-vingt-dix millions de voyageurs en transit tous les ans ; 3257 hectares, soit plus d'un tiers de la surface de Paris. Tout un univers à portée de fiction, « Comme si la proximité des avions élargissait les coeurs ».

QUOI à l'arrivée ? Incontestablement un magnifique portrait de femme, paumée, fragilisée mais émouvante et déterminée à retrouver une trajectoire de vie, dompter ses peurs et plonger dans l'inconnu. Une réussite !

POURQUOI ? Ça évidemment je l'ignore, mais j'imagine bien un film tiré de ce roman très bien ficelé, propice à l'évasion immobile en bordure des pistes de Roissy.
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L'aéroport de Roissy Charles de Gaulles est pour moi synonyme de vacances, de liberté, d'évasion et donc de bien-être. Tiffany Tavernier nous montre une autre facette de l'aéroport. Si on y croise des jeunes mariés qui partent en voyage de noce, des couples, des groupes ou des personnes seules s'envolant vers des destinations plus ou moins lointaines, elle nous montre aussi ceux qui ne connaissent de l'aéroport que les sous-sols ou les différents terminaux sans jamais franchir les portes d'embarquements.
Mais il y a surtout l'histoire de cette femme, Anna, qui a perdu la mémoire et qui use de stratégies pour ne pas se faire repérer et ainsi vivre dans l'anonymat de cette foule en transit. Elle s'invente des vies, des destinations jusqu'au jour où elle rencontre Luc qui va être quelqu'un d'autre qu'un nom sur un badge pour quelques minutes.
Ce livre sur les « invisibles », « les indécelables », dans cet endroit grouillant de monde qu'est l'aéroport de Roissy est captivant , émouvant . Je comprends pourquoi, il est parmi les coups de coeur de ma librairie fétiche.
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Après " L'ami", je désirais découvrir davantage l'univers si prenant de Tiffany Tavernier. Avec " Roissy", j'ai été happée.

Par cet entre deux mondes de Roissy, ce lieu si particulier, comme les gares, où l'on se perd, où l'on se terre, que l'on arpente sans but, sans destination aucune. On, c'est ici Elle, amnésique, hantée par les bribes de souvenirs qui l'angoissent, l'agressent de plus en plus.

Elle qui se rend invisible, avec son compagnon d'infortune, Vlad, depuis huit mois déjà, et qui, par contraste, s'invente aussi de multiples vies auprès des voyageurs qui engagent la conversation avec elle. Un rêve d'autre chose, une volonté d'échapper aux images obsédantes d'un passé éclaté , défiguré , qu'elle préférerait ne pas faire rejaillir.

L'écriture happe aussi. Elle nous ouvre avec acuité et justesse les couloirs , les bouches d'aération, les recoins de parkings, tout un univers souterrain où flottent des âmes en détresse, des corps épuisés.

Un être de l'extérieur, mais prisonnier de l'aéroport, qui partage la même tristesse, le même désespoir va un jour faire palpiter à nouveau son coeur à elle...

Vraiment un roman qui touche au plus profond, une voix d'auteure frémissante d'humanité.

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Après la lecture du roman de Tiffany Tavernier, Roissy ne sera jamais plus pour moi seulement synonyme de voyages au long cours, d'aventures, de liberté...
C'est un tout autre endroit que nous fait découvrir l'auteure : un lieu étrange, déroutant, semblable à ceux qui hantent les mondes de la SF. Un dédale gigantesque, où chiffres et lettres, DGVAL, T2E, T2F... sont les seuls fils d'Ariane auxquels peuvent se raccrocher les quelque quatre-vingt dix millions de passagers annuels, un lieu anonyme où les "opérationnels", n'ont d'identité que badgée.
Un monstre énorme, dans le ventre duquel vivent aussi les "indécelables", celles et ceux qui pour échapper à la violence de la rue, sont venu(e)s y chercher un dernier refuge ou un tombeau... Pour tous ces naufragés de la vie, pas de destinations exotiques, paradisiaques, pas d'hôtels de luxe du style Sheraton, pas de grands oiseaux blancs mais les parkings souterrains -1 ou -2. C'est là qu'ils vivent avec leur "tribu", tissée au hasard des rencontres ou des appartenances ethniques.
C'est dans ce lieu qu'a échoué notre héroïne, Anna, c'est le prénom qu'elle s'est donné. Avant ? Elle ne sait plus et s'invente des vies multiples au gré des fugitives rencontres avec d'autres voyageurs. Tout comme ses compagnons d'infortune, Vlad, Josias, Liam, Joséphine, elle a appris toutes les techniques de survie: ne pas se balader avec des sacs plastiques, marcher toujours et encore pour ne pas se faire repérer par les caméras de surveillance ou les mille sept cents policiers chargés de la sécurité. Tous ces détails sont criants de vérité et m'ont fait découvrir un univers qui m'a laissée bouche bée. Univers très impressionnant tel qu'il est décrit par Anna, jeune femme à la mémoire en friche mais dotée en dépit de sa souffrance d'une capacité de survie à toute épreuve. Elle relate avec minutie et précision et aussi sans concessions tous les détails de sa nouvelle vie. Tout aussi crédibles sont les personnages qui gravitent autour d'elle.
J'ai vraiment senti à la lecture de nombreux passages combien Tiffany Tavernier s'était documentée et imprégnée des ambiances, des rencontres dans ce lieu où elle a passé de nombreux mois. Un vrai travail d'écrivain-reporter -ce qu'elle n'est pas- mais son empathie, son sens aigu de l'observation pourraient le laisser croire.
C'est d'ailleurs ce qui dans le roman m'a le plus accrochée. J'ai été moins convaincue par la part plus fictionnelle, notamment lorsqu'elle aborde l'idylle entre Anna et Luc, un homme désespéré par la disparition de sa compagne lors du crash du vol Paris-Rio.
Mais hormis ce bémol, ce roman m'a marquée par son originalité, la qualité et la variété de son écriture , tantôt précise , minutieuse, tantôt beaucoup plus débridée ou poétique. Dommage que la fin soit un peu trop précipitée et attendue.
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Que dire après tant de critiques?

Simplement c'est l'histoire d'une femme amnésique , à la recherche de son passé :
Qui , là- bas, pour y croire à sa mémoire perdue , qui pour la protéger dans ce lieu grouillant de monde?
Synonyme d'aventures , de voyage,,d'évasion, d'exotisme , d'attente et d'émotions ——cet Aéroport de Roissy —-lieu fascinant dont elle arpente les vastes couloirs en traînant sa valise, où elle marche, n'arrête pas de marcher pour donner le change , allant d'un terminal à l'autre, là où des milliers de personnes inconnues s'envolent vers des destinations lointaines : panneaux, comptoirs, banquettes, escalators, tapis roulants, jusqu'au monde d'en bas , les entrailles de Roissy, à la pénombre oppressante, sous - sols et galeries souterraines .....
Qui est - elle ?
Où va t- elle ?
Elle rencontre , côtoie d'autres personnes, aux vies bousculées , s'invente au hasard , c'est selon, des destinations et des identités différentes, engage des conversations, s'attache à ces êtres croisés au hasard , fait semblant de s'envoler , traverse des rampes, sous la voûte du Terminal 2E, remonte, repart , cherche des ascenseurs, faisant attention de ne pas se faire prendre par les vigiles . ...

Une femme sans nom : émouvante , éternelle voyageuse sans voyage , une narratrice nous embarque au coeur de cette balade incessante pour passer du temps, inlassablement , échapper un temps à son désarroi , survivre comme elle le peut ,..
Une «  invisible » , «  indécelable » se fondant dans la masse des clandestins et des laissés - pour compte au sein de l'immense aérogare , qui nous laisse voir l'envers du décor.
Les descriptions minutieuses ressemblent à des prises de vues , des clichés cinématographiques qui font découvrir au lecteur ce trou béant , synonyme de l'immensité du monde —- de la tour de contrôle aux combles.—-
Un lieu hors du temps et de l'espace rythmé par des horaires vers des destinations lointaines .
C'est à la fois un superbe portrait de femme blessée , fourbue, déguisée en passagère,—-à la fois immobile et en mouvement—-rendue à elle même par la foule des émotions qui la traversent, et les bribes de souvenirs qui la tirent en arrière, l'épouvantent et l'assaillent ...
Un ouvrage captivant, déroutant, pétri d'émotions , profond , qui ne nous laisse pas à la porte d'embarquement , qui interroge sur la capacité d'un être à revenir à soi et au monde .
«  Sous le ciel éclatant , elle y enfonce ses pas .Laissant advenir le monde. L'engendrant .
JE. L'immensité du Monde ... »
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Roissy comme je ne l'avais jamais imaginé et où je ne m'étais jamais vu en pauvre « maillot » barbotant, au milieu des autres, dans une « baignoire ».
Ca va être difficile, la prochaine fois, de ne pas scruter la foule à la recherche d'une Anna, toujours en partance mais jamais partante. Je le ferai à mon prochain départ, ça m'aidera à patienter, c'est certain. A l'arrivée, vous savez bien, on n'a jamais le temps, une correspondance, une voiture à louer, un taxi à prendre, il faut partir le plus vite possible. Mais au départ, le temps on l'a, surtout quand notre vol est un peu retardé. A l'arrivée, après les contrôles, en face de vous, sur votre chemin parfois, il y a ceux qui attendent comme Luc. Luc il patiente à l'arrivée du Paris-Rio. Je me souviens une fois, un peu avant Noël à Montréal, j'attendais ma femme. Il y avait beaucoup de monde, du bruit, de l'agitation et puis quand ils sont enfin arrivés (c'est toujours trop long l'attente quand on attend quelqu'un qu'on aime) il y a eu une petite bousculade, quelques uns avaient des appareils photos (ça date un peu, aucun smartphone, désolé) et essayaient de passer au premier rang. Elle est arrivée, m'a souri et, juste derrière elle, les flashes ont crépité pour un autre passager. Il parait que c'était Garou, le chanteur mais moi je n'attendais qu'elle. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que, comme la femme de Luc, aujourd'hui elle n'est plus là, disparue non pas dans un avion au-dessus de l'Atlantique, mais beaucoup plus banalement dans une chambre d'hôpital.
Alors forcément, la lecture de ce roman qui raconte la rencontre improbable de cette SDF amnésique et de ce Luc qui vient attendre sa femme, tous les jours à l'arrivée du Rio-Paris, ça m'interpelle. Elle a perdu la mémoire et tente d'en retrouver des fragments alors qu'il voudrait tant pouvoir oublier que le vol dans lequel son amour avait pris place n'arrivera jamais.
Le malheur de l'un réussira-t-il à apprivoiser la mémoire de l'autre ? Qui sait ce que l'amour peut provoquer ?
C'est fort et percutant car écrit sobrement. Les phrases aussi courtes que les chapitres s'enchainent comme les écrans se mettent à jour dans l'aéroport. On apprend sidéré, au fil du récit on comprend pourquoi, que c'est un bon endroit pour un sans domicile fixe. Les anecdotes et les commentaires des professionnels enrichissent la narration à l'exemple de la première phrase de mon compte-rendu dont je vous laisse découvrir la signification.
Une bonne histoire d'amour dans un bon documentaire pour le prix d'un vol « low cost », que demander de plus ? Prenez un aller simple et si vous voulez apercevoir Anna, laissez trainer votre valise, pas trop longtemps quand même, car la sécurité veille.
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La première fois que j'ai entendu parler de Tiffany Tavernier, la fille d'un des plus grands réalisateurs français c'était en 2012 lorsque j'ai été membre d'un jury de cinéma en sa compagnie.

J'ai eu notamment l'occasion de faire deux trajet en voiture en sa compagnie, et j'ai donc eu l'occasion d'en savoir plus sur celle qui est scénariste de deux des films de son père (Holly Lola et Ca commence aujourd'hui, tous deux vus et approuvés, ouf!!), et également romancière ayant publié plusieurs romans et qu'elle présente aussi des ateliers d'écriture.

La rencontre fut très enrichissante elle m'avait gentiment dédicacé à la fin de ces quatre mémorables jours un de ses excellents romans "l'homme Blanc", que je garde précieusement dans ma bibliothèque, et depuis, je n'avais plus eu trop de ses nouvelles avant de voir qu'elle refaisait l'actualité de la rentrée littéraire de cette année avec son nouveau roman Roissy., du nom du très célèbre aéroport parisien Charles-de-Gaulle

Dans ce huis clos très cinématographique ( le roman de Tiffany fait penser à de nombreux films tels que Tombés du ciel de Philippe Lioret ou le terminal de Steven Spielberg), l'auteur s'interesse à une femme qui a perdu la mémoire et qui déambule sans cesse dans les entrailles de l'aéroport, bulle dépersonnalisée, qui ne mène nulle part et partout à la fois. et qui va rencontrer d'autres destins brisés par la vie et tenter de trouver un semblant de réconfort auprès d'eux.



index

Ce monde en vase clos, qui obéit à ses propres règles, raconté par une narratrice dont le lecteur ne sait pas grand chose et apprendra à connaitre au fil des pages, Tiffany tavernier l'a longuement étudié avant d'écrire son roman.. Elle a pendant de nombreux mois observé ce qu'on appelle les " indecelables", ces gens sans attaches dont l'aéroport est le lieu de vie, qui se promènent dans les entrailles de ce monde aussi gigantesque qu'anonyme.

Un aéroport comme une promesse d'évasion, mais en même temps comme y repoussoir : ce beau et fort portrait d'une femme en perdition, à la recherche ( vaine? ) de sa mémoire, donne lieu à de belles scènes (séquences?) de rencontres ( notamment une belle histoire d'amour avec un homme dont la femme est décédée dans le Paris Rio de 2003)

Tiffany Tavernier, avec ses phrases courtes, coupantes, sans fioritures, parvient à insufler un vrai souffle romanesque à ce lieu pourtant aussi neutre que standardisé à l'extrême.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une jeune femme déambule depuis des jours et des mois dans l'aéroport de Roissy, feignant d'être une voyageuse ordinaire.
En fait elle est amnésique.
Des bribes de vie lui reviennent parfois mais sans la renseigner vraiment.
Elle noue des amitiés avec des SDF.
Elle n'a pas spécialement envie de retrouver qui elle est.
Une pleine immersion dans les coulisses d'un aéroport.
L'errance d'une femme perdue.
Voilà un texte original, bien écrit qui nous mène avec la narratrice dans un monde parallèle.
Ils sont presque invisibles ceux qui ont élu domicile dans un de ces lieux.
Anna, elle, fait semblant d'être une voyageuse ordinaire le jour avant de s'évaporer dans tous les endroits possibles la nuit.
Des rencontres improbables.
Des moments de panique, de fatigue.
En refermant le livre, on a l'impression de quitter l'aéroport où l'on vient de vivre quelques heures.
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