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3,59

sur 332 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En général je suis attirée par un titre, voire une couverture, et mon choix se confirme en lisant la 4ème de couverture. Après, c'est une autre histoire...
Ici, c'est juste le titre. Je ne pouvais pas passer à côté de ce roman ayant travaillé 8 ans dans cet aéroport, puis 8 ans à Orly. J'avais envie de me replonger dans l'ambiance aéroportuaire que j'ai connu durant de nombreuses années.
De ce côté là, je n'ai pas été déçue. L'ambiance du mouvement continu est bien retranscrite. Ca bouge, ça vit, ça brasse, constamment, indéfiniment...
L'histoire en elle-même ne m'a pas touché. Je n'ai pas accroché aux personnages.
Les remerciements de l'auteur m'ont fait sourire car j'ai connu l'une des personnes remerciées. Bref, des souvenirs personnels sont remontées.
C'est donc une lecture personnelle qui m'a touchée ici, et non le roman par lui-même.
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Elle tourne dans Roissy. Dissimulant son absence de billet d'avion, de revenu, de logement, et de mémoire, dans un parcours sinueux entre terminaux et hall d'accueil, se mêlant aux passagers arrivant de Barcelone, ou suivant l'embarquement pour Dublin. Elle discute avec les uns et les autres, passagers ou personnel des bars, des boutiques et des restos de Roissy. Elle s'invente des vies et finit par dormir dans les sous-sols avec Vlad. Elle n'est qu'une de ces SDF qui ont trouvé dans l'aéroport parisien un lieu favorable : un lieu chauffé, avec possibilité de trouver de quoi manger, de quoi survivre… tant que la sécurité ne les déloge pas. Alors il faut jouer profil bas. Elle, c'est Anna, enfin c'est ce qu'elle dit. Elle n'en sait plus rien, son passé ne lui revient que par bribes. Des lambeaux de souvenirs anxiogènes.
Anna, c'est le nom qu'elle a inventé lorsqu'elle a rencontré Luc. Un veuf éploré, dont la femme est morte dans le crash du vol Rio-Paris, et qui revient chaque jour à la porte d'arrivée du vol, guettant un fantôme, espérant toujours, incapable de tourner la page. Deux désespoirs, deux incompris.

Le livre commence avec une série de scénettes d'aéroport. Des contacts inattendus, des discussions, des confidences, entre des passagers, qui dans un tout autre contexte s'ignoreraient. Un départ prometteur.
C'est vrai, les aéroports brassent les populations. Ils sont comme des portes ouvertes sur le monde. Des croisements de cultures.
Rapidement, le lecteur se demande où Tiffany Tavernier veut en venir en nous rejouant The terminal, ce film de Spielberg, où un homme a vécu des années coincé en zone internationale. La présence des SDF à Roissy est un fait et elle nous en montre en partie l'univers.
Mais le livre bascule dans la quête d'un amour qui se cherche entre la SDF amnésique et le veuf inconsolable. Avec beaucoup de complications, d'hésitations chez une Anna très perturbée.

Ce récit biscornu plaît par moments, puis déroute deux pages plus loin. Tout cela part dans une introspection lourde, difficile à suivre. A l'atterrissage, reste une interrogation : que penser de cet ovni littéraire ? A compter les plus et les moins, je finirais par : moyen, très moyen.
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Ils y passent ; elle y vit.
Ils y décollent et s'évadent ; elle ne s'en éloigne jamais et s'y enferme.
Ils y atterrissent et se remémorent leurs séjours ; elle y erre désespérément, prisonnière de son amnésie.

Comme 130 autres abîmés de la vie, Anna vit à Roissy. Enfin vit…, survit plutôt, en tentant de remettre en place les morceaux de son ancienne vie, qui ne lui revient plus que par flashs : une petite fille, un mari, un accident de voiture et rien d'autre.

Elle n'a pas mis longtemps à intégrer les codes de ceux qui vivent dans l'aéroport : toujours marcher, ne jamais se poser, se fondre dans la masse, prendre sans état d'âme ce qui traîne et dérober subtilement ce qui peut l'être sans risque, se laver dans les toilettes et dormir dans les souterrains infinis du plus monstrueux garage à avions d'Europe. Et s'inventer des personnages à longueur de journée, pour oublier qu'elle ne sait plus rien du sien…

Incitation au voyage refoulé et plongée délicate dans l'angoisse d'une femme en perdition, Roissy de Tiffany Tavernier vaut surtout pour la galerie de personnages qui traversent l'errance d'Anna : Vlad l'énigmatique yougoslave reclus, Luc le veuf rédempteur, Josias l'amoureux au grand coeur, et tous ces salariés badgés qui dans ce lieu aseptisé réussissent à conserver ces fulgurances d'humanité qui permettent de tenir un jour de plus.

L'écriture de Tiffany Tavernier est élégante, poétique et suit un rythme lent, assez plaisant au début du livre. La deuxième partie, plus rythmée et scénarisée, m'a moins convaincu. Mais ce livre reste original et attachant, ouvrant l'esprit comme les envies d'évasion…
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Une femme qui a perdu son identité, vit depuis plusieurs mois à Roissy et s'invente une nouvelle histoire chaque jour pour ne pas être repérée et passer le temps.
Un jour un homme l'interpelle. Ses repères vont en être bouleversés
Un roman intéressant pour sa construction et son environnement, l'histoire de l'héroïne passe au second plan, pour moi.
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Une femme tire sa valise d'un terminal à l'autre de Roissy, s'arrête parfois, commence des conversations avec des passagers en partance, s'invente des destinations, des attentes, des vies… Elle ne part jamais, change d'apparence pour déjouer la vigilance des agents de sécurité et des caméras. Elle fait partie des SDF de l'aéroport, des invisibles qui parcourent tous les endroits, ouverts au public ou non, de l'immense bâtiment.
La narratrice est là depuis huit mois, depuis qu'elle a oublié son identité, et elle n'envisage pas de quitter ces parois vitrées et ces couloirs interminables qui constituent son univers. Ce monde à part, clos, en marge, parfois souterrain, recèle de la folie, à certains moments de la violence, mais aussi des touches d'humanité. Connaissance est faite avec les nombreux personnages qui composent cette foule en déshérence.

La narratrice pourrait continuer à errer ainsi pendant des mois encore, elle se débrouille pour subsister, jusqu'à ce qu'elle remarque un homme qui revient chaque jour à l'accueil du vol Rio-Paris, et que lui aussi la repère…
Que dire de mon ressenti ? J'ai admiré l'écriture pleine de sensibilité, et j'ai été plus qu'étonnée par le sujet intéressant et très bien documenté des sans-domicile qui peuplent l'aéroport, partiellement pris en charge par des associations, mais qui reviennent toujours hanter couloirs et galeries souterraines.
Et malgré tout, je n'ai été qu'à moitié convaincue, le mélange n'a pas bien pris ; peut-être le thème de l'amnésie, et du retour progressif de la mémoire, était-il de trop. Je n'ai lu que des avis positifs, je comprends que d'autres puissent adorer ce roman, mais j'ai eu quelques petits passages à vide vers le milieu, rattrapés par un début et une fin où j'étais beaucoup plus présente à ma lecture, heureusement, et que j'ai pleinement appréciés.
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Une déambulation hasardeuse mais visible dans les couloirs où les salles des pas perdus de l'aéroport de Roissy, dérobée dans les coursives souterraines terminaux.
Des instantanés volés dont la caméra est un oeil aiguisé qui chipe un moment pas même choisi, seulement vécu, un polaroïd sans pellicule, un Minolta qui tourne à vide,  enrayé, des clichés surexposés !
Un présent sans objectif ! Une illusion d'optique.

On devine que c'est une femme qui parle, une femme qui se dérobe quand des velléités de rapprochement se dessinent, une femme qui s'échappe, par la pensée vers les destinations rêvées qui envahissent les moniteurs, à la présence des autres quand le risque de se faire prendre devient trop prégnant.

Elle fuit, elle s'enfuit, elle se fuit et essuie les larmes d'un passé qui, lui aussi, s'est enfuit, enfoui sous des tonnes de questions qui restent sans réponses. Ou par bribes les réponses, comme un puzzle qui refuse de se laisser dompter.
Contre la passé il n'y a rien à faire alors elle ne fait rien.  
Elle squatte faute d'habiter
Elle grinche faute de voler
Elle s'invente faute de se connaître
Elle mystifie faute d'avoir son histoire.
Elle se la raconte faute de pouvoir se raconter
Elle brode parce qu'elle a perdu le fil de sa vie.

Une vie sans canevas, pas cousue de fil blanc, une vie envolée sans envolées, clouée au sous-sol dans les dédales d'un aérogare ou elle a atterri sans crier gare. Gare à quoi d'ailleurs, elle ne le sait même pas ! Alors elle fouille les poubelles comme elle fouille sa mémoire en charpie, elle cherche à savoir, à se savoir, à se voir avant, ailleurs, elle se cherche tout bêtement.

Un roman attachant ou s'entremêlent délicatement le propos purement fictif et romanesque de cette femme qui s'est perdue, ici, dans les entrailles du monstre Roissy (se retouvera-t-elle?) et le témoignage quasi journalistique que l'on pourrait faire sur cette faune qui hante le corps gigantesque du monstre ou nous sommes amenés, parfois, à transiter sans voir ceux qui l'habitent fantomatiquement, accaparés que nous sommes par les horaires que nous tenons à respecter.

Un autre monde, un ailleurs pourtant à un jet de RER de la capitale. Une Odyssée sans l'espace !

Un roman très cinématographique avec son décor sublimé, son histoire qui vire à la quête, une héroïne tragique entourée de second-rôles typés et hauts en douleur !!
 
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Seconde lecture de la sélection du prix cezam 2019.
J'ai un peu eu de mal à entrer dans le récit. Pendant un temps j'ai cru avec une version roman du film avec Jean Rochefort : "Tombé du ciel". Mais plus j'avançais dans ma lecture, plus je me rendais compte que ce n'était pas ça... une histoire de SDF ? ce serait trop simple. C'est autre chose, un autre chose qui malheureusement tarde à arriver et qui une fois là est à mon goût beaucoup trop bâclée. J'aurais apprécier d'en savoir un peu plus sur la cause de cette chute.
Et il y a aussi ces chapitres correspondant aux écrits d'un "ami" SDF de la narratrice... je n'ai absolument pas compris leur rôle dans le récit... pour apporter quoi ?
L'idée est originale, certes. Mais je trouve que le roman reste beaucoup trop sur cette idée de départ. C'est dommage.
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Aéroport Roissy Charles de Gaulle, son immensité, sa foule.

Une femme amnésique erre entre les halls d'accueil, les terminaux et les sous-sols. Elle aime penser qu'elle voyage ou qu'elle est en transit. Elle est en fait SDF et s'invente des histoires. La rencontre avec un voyageur, un homme qui vient tous les matins sans jamais bouger, lui permettra peut-être de recouvrer la mémoire. La fréquentation des autres SDF et leur fuite face aux hommes de la sécurité de l'aéroport font partie du quotidien. Comment fait-on pour rester digne lorsque l'on est une femme SDF ?

La plume est fine, très belle. J'aimerais savoir écrire comme le fait Tiffany Tavernier. L'histoire traîne un peu en longueur surtout pendant le premier tiers du livre.

La quête de soi et les blessures inavouables forment le coeur de ce roman, qui n'est pas spécialement mon genre mais qui a le mérite d'être plein d'émotion et de très bien mettre en lumière l'aéroport de Roissy.
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Et voici ma cinquième lecture du prix Cezam Inter-CE 2019 (région Rhône-Alpes-Auvergne).
Un roman original avec des chapitres cours, où l'on suit la vie aéroportuaire d'une jeune femme ayant oublié son passé.
J'ai aimé découvrir cette vie souterraine au coeur de Roissy. Je regarderai désormais différemment les gens dans un aéroport, me disant que certains vivent peut-être ici, dans les sous-sols.
On découvre ici tout le désespoir de ces exclus, qui finalement ne peuvent pas envisager de quitter ce lieux où ils se sont reconstruits une autre existence.
Un roman à lire, sur un sujet d'actualité ; l'exclusion.
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Le point positif de ce roman réside dans la capacité de l'autrice à restituer l'ambiance si particulière d'un aéroport, sa face visible autant que ses tréfonds. Des publicités racoleuses des compagnies aériennes aux définitions techniques des appareils utilisés dans ce lieu à part, du brassage culturel à l'individualisme conforté par le tourisme de masse, de la majesté des avions à la vie secrète des SDF de l'aéroport, on se retrouve ballotté entre l'aspect quasi-superficiel et aseptisé de cet endroit et le gouffre émotionnel qu'il peut générer. D'une manière effroyable et pourtant belle, l'organisation rodée de Roissy contraste avec la confusion de la narratrice qui part à la recherche de sa mémoire et de son passé.

Malheureusement, je ressors mitigée de cette lecture. J'ai été emportée par le tourbillon des pensées du personnage principal mais l'intrigue m'a embourbée dans un profond malaise dont j'étais contente de sortir une fois la dernière page tournée. Parachutée dans ce cadre très inconfortable bien qu'intriguant, j'avais hâte de quitter cette atmosphère de mauvais rêve. L'univers de ce roman est empreint d'une noirceur qui ne m'a pas plu, bien qu'elle tranche adroitement avec la magie des voyages dont tout aéroport est le point de départ. Et puis, difficile de ne pas penser au film le Terminal de Spielberg avec Tom Hanks, ce qui, pour ma part, a érodé l'originalité du décor de ce roman... mais à chaque lecteur·rices ses références et donc sa vision du livre ! J'aurais également apprécié une note en fin d'ouvrage pour expliquer ce qui est vrai dans ce roman, notamment sur la situation des sans-abris à Roissy.

Une histoire improbable, brute et pourtant captivante à lire si vous souhaitez découvrir Roissy sous un angle inhabituel.
Lien : https://www.chezlaurette.org..
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