AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782374911496
Quidam (05/03/2020)
4/5   26 notes
Résumé :
Fraîchement débarqué au Québec, un écrivain français se retrouve catapulté dans le monde remuant des garderies montréalaises.
Croisant la route de Lulu l’hyperactif, de Mathieu le Zen Master ou de Tiah la princesse inuit, il apprend à connaître « la Belle Province » à travers ses enfants, ses éducatrices, ses routines et ses grèves.
Galerie de portraits, compilation poétique et mordante de deux cents journées de travail, Ça fait longtemps qu’on s’est j... >Voir plus
Que lire après Ça fait longtemps qu'on s'est jamais connuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
4

sur 26 notes
5
5 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce que j'ai ressenti:

▪️Des perles d'enfants…

On le sait garder des enfants, ce n'est pas de tout repos…Pierre Terzian va l'apprendre, jour après jour, en faisant des remplacements dans des structures de garde d'enfants, tout en essayant de vivre de sa plume. Et quel meilleur sujet que les enfants dans toute la splendeur de leur innocence? En collectant ainsi toutes les perles de ces enfants Québécois, avec leurs expressions bien particulières, leurs syntaxes déstructurées et leurs vocabulaires punchline, ça donne un moment de lecture hilarant et rafraîchissant. Les enfants sont fascinants, ils nous rappellent que le temps se vit à l'instant présent: on ne parle pas de demain, puisque c'est l'heure de la collation, on ne parle pas de futur, parce qu'il faut enfiler maintenant, un costume de super-héros, et hier, est déjà vieux, puisque on ne s'en rappelle même plus…C'est eux, les enfants, qui nous rappellent ses évidences et de profiter de chaque instant. Et l'auteur nous les rappelle aussi, avec ces portraits d'êtres fragiles autant que surprenants.

"-Zoé, est-ce qu'on a le droit de crier à la garderie?
-C'est pas moi qui a crié. C'est ma tête.

(Zoé, consigne)"

▪️Des adultes dépassés…

Ces journées de travail montrent qu'il y a des failles dans le système. Les adultes sont dépassés par la charge de travail, manquent de moyens et d'écoute, sont souvent négligés en termes de salaires et de considération. Et pourtant, leur investissement est immense. Guider, protéger, faire apprendre, encadrer, soigner un enfant est éreintant, pour tous ceux qui l'ont fait savent bien de quoi il en retourne…Mais les gouvernements, que ce soit au Québec ou ailleurs, rognent les aides, et de ce fait, entament largement l'engouement de ces personnes qui auraient pour vocation ces métiers de l'enfance…Et c'est bien triste. Car les enfants sont notre avenir…Derrière l'humour et la dérision, l'auteur pointe avec finesse et intelligence, tous les tracas de ce secteur d'activité.

"Personne n'ose le dire, mais les enfants, en vrai, c'est une bande skins dans une ruelle. Tu te fais marave."

▪️Une lecture pleine de charme…

En fait, cette lecture c'était le fun! On s'attache à cet homme parce qu'il y a quelque chose de touchant dans sa façon d'être attendri par cette jeunesse, on comprend son isolement et on sourie à ses maladresses…Mais surtout, ce livre c'est des éclats de rire assurés, parce que c'est de la bonne humeur à l'état pur. C'est des enfants, avec leurs logiques étranges, leurs jeux farfelus, leurs sensibilités démesurées, leurs phrases déconcertantes…200 pages de rires et de bonheur!

Je recommande vivement!

"Aujourd'hui, je suis heureux."


Ma note Plaisir de Lecture 8/10
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          292
Peut-on découvrir un pays par le prisme de ses garderies d'enfants ? Drôle de question. On pense plutôt à ses restaurants, ses bistrots, ses musées, ses librairies... L'auteur lui-même n'imaginait certainement pas ce que cette expérience non préméditée allait lui révéler. Et de mon côté, j'étais loin de me douter à quel point cette lecture allait me faire sourire, méfiante que je suis dès que l'on me promet un texte drôle. Peut-être parce que ce récit n'est pas seulement drôle. le décalage offert par le prisme de l'humour permet d'explorer un certain nombre de vérités et de dessiner le portrait à la fois tendre et féroce d'un Québec plus fermé que ne le laissent penser des abords souriants et accueillants.

L'auteur raconte donc son expérience d'écrivain français fraîchement installé à Montréal par amour et donc, sans beaucoup de ressources. Nous sommes en 2017, le premier ministre s'appelle Couillard et le Québec n'échappe pas à une vague d'austérité plombante. Pierre est très facilement recruté en tant que remplaçant dans les garderies de la métropole. Malgré son inexpérience auprès des enfants, le voilà donc lâché au milieu de bambins pleins de vie, dans des situations complexifiées par les multiples langues et pas seulement le bilinguisme du territoire. En tant que remplaçant, il tourne au gré des besoins dans les différents quartiers de Montréal ce qui lui offre très rapidement un aperçu des enjeux communautaires et des disparités de classes sociales, comme dans toute grande ville dans le monde.

De cette expérience, l'auteur tire une matière à la fois riche et originale, mêlant mots et comportements infantiles, découverte du vocabulaire québécois et analyse des styles de vie. Tout ceci sur fond de restrictions budgétaires, manifestations, débrouille et revendications. de son poste d'observation affleurent les problèmes du multi-culturalisme, un racisme plus ancré que ce que l'on peut imaginer vu de l'autre côté de l'Atlantique, le poids de l'histoire du territoire vis à vis de ceux qu'ils nomment "les autochtones". Et bien sûr les inévitables inégalités que l'on devine d'après les discussions des gamins ou les comportements des parents qui les déposent, les enfants de médecins qui reviennent de vacances "dans le sud" tandis que les enfants d'infirmières se contentent d'en rêver. Pourtant, tout est matière à sourire, par la grâce d'une expression innocente de gamin, du ricanement ironique de deux français échangeant leurs impressions autour d'une bière ou du ridicule d'une situation. Sans compter le bonheur de la découverte de quelques particularités linguistiques (saviez-vous que là-bas on dit "pure laine" au lieu de "pure souche" ?)...

Une escapade tendre et mordante, mais pas innocente.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          170
Parce qu'il est tombé amoureux d'une québécoise, voici Pierre Terzian installé à Montréal. Il écrit, c'est entendu, mais il lui faut également manger, et ce qu'il déniche, c'est un intérim en crèches. Plus précisément, il reçoit de temps en temps le matin, à 6h30, un coup de fil lui donnant une mission. Ce peut être une seule journée, une semaine, il remplace.

« Je m'acclimate. Par exemple, je m'habitue petit à petit aux prénoms à la con. Olivia-Juliette ? Brandon Junior ? Jean-Léon ? Logan ? Je croyais que c'était un nom de bagnole ? Ici les gens décident tout à coup de réinventer l'orthographe d'un prénom : Aimyle. Ah ? Ok. Enchanté. Moi c'est Pillaire. »
En prise directe avec les québécois de demain, de quelques mois à quelques petites années, il apprend bien vite le cadre horaire du quotidien et ses repères salvateurs et sait nous raconter tout ça avec une immense tendresse et pas mal d'humour (comprendre l'anglais est nécessaire, cependant.) le job est idéal pour observer, il ne s'en prive pas, et ce n'est pas un hasard s'il choisit d'évoquer une garderie alternative :

« – Dernière chose, je te demanderai de ne pas dire « non ».
– Comment ça ? Jamais ?
– Non.
– Parce que…
– Parce que c'est une faiblesse, Patrick ! Tu dois guider l'enfant et respecter son cheminement.»
juste avant une garderie autochtone :

« Lauren est forte. Elle s'en bat les couilles. Comme on dit. Elle me fascine. J'essaie de ne pas trop le montrer, mais je bois ses paroles comme un petit chevreuil au ruisseau. Elle parle sans chuchoter. Sans craindre que les enfants se réveillent. Elle m'explique que leur programme mise sur la fierté et la créativité engendrées par la connaissance des croyances collectives traditionnelles autochtones. La personnalité de l'enfant est conçue comme partie d'un tout (conception holistique), et non une fin en soi. (…) Les enfants ronflent. Ils sont en sécurité. Lauren les protège. Lauren a confiance en l'avenir. Moi aussi. D'un coup. J'ai confiance en Lauren. »
Racontée en suivant le fil des horaires d'un tout petit, cette immersion au Québec dépayse et enrichit. Une lecture tout indiquée pour supporter le confinement !
Commenter  J’apprécie          100
Dans le cadre professionnel Pierre TERZIAN est parti quelques mois au Québec en tant qu'éducateur dans des garderies de la petite enfance. Ce qu'il y a vu, entendu, ressenti, il le livre dans ce récit.

En de brefs chapitres entrecoupés de paroles d'enfants, Pierre TERZIAN raconte « son » Québec : l'accent, la langue, la culture, la gentillesse, la bienveillance (on est loin de la France), l'humour d'un peuple. Car tout ceci est visible dans son quotidien au sein de garderies dans lesquelles il travaille avec son statut de contractuel, bringuebalé d'un lieu à un autre, pour quelques jours, quelques semaines.

À peine le temps de s'attacher aux gosses - les contrats sont trop courts -, alors il faut vite en profiter. Et c'est parti pour des portraits d'enfants, tout en douceur, dépeints avec tendresse, humour, affection. Ces enfants, il les aime, les bichonne, mais sait se montrer autoritaire (pas longtemps, le coeur prend vite le dessus). Et puis il y a les rencontres avec les adultes, que ce soit les personnes salariées avec lesquelles il va faire un bout de chemin, ou les parents des enfants, parfois un vécu long comme le bras, l'alcool, le lâcher prise, la déprime.

Mais la lecture de ce récit de vie n'est nullement un hymne à la noirceur. Pierre TERZIAN tient parfaitement son lectorat attentif avec sa patte, à la fois simple et très drôle, les anecdotes, de petites historiettes qui défilent là où on ne les attend pas, les mots des enfants que l'auteur a pris soin de relever avant de nous les offrir comme un cadeau précieux, un souvenir made in Québec. Parce que, excusez-moi, mais on se marre de bon coeur, avec les situations grotesques d'enfants ayant comme on le disait par chez moi, « le diable dans le cul », paraissent sur piles inusables et s'avèrent de fait des gamins épuisants.

« Je ne suis pas pédagogue. Je fais des erreurs. Mes journées sont des suites d'erreurs. Tout à l'instinct. À l'aveugle. Parfois j'imite les enfants méchamment et ils pleurent. Parfois je leur parle comme à des adultes et ils divaguent. Parfois je les ignore, pendant de longues minutes, et ils explosent. J'apprends à maîtriser les explosions, c'est-à-dire à en minimiser l'impact sur ma conscience ». Donner, mais ne pas oublier de se protéger.

C'est la tendresse qui tient la plume. TERZIAN garde ce recul à la fois chaleureux et émouvant malgré parfois les abus de certains enfants, plus difficiles à tenir, voire carrément hostiles ou ingérables, mais toujours ces gestes de l'éducateur, qui pourrait être durs, mais la main retombe, la pensée même de violence ne l'a jamais effleuré. Ici c'est le jeu qui prend toute la place, tout est axé sur lui, l'éducation comme l'éveil. « Parfois, je l'avoue : je joue avec les enfants. Et pourquoi pas ? J'en veux moi aussi, de cette couillonnade transcendante ». Alors absence de tabous, ça cause de pipi, de caca, de prouts, de vomi et de crottes de nez, la philosophie des gosses.

Et puis c'est le Québec quoi ! Donc le français TERZIAN peut être dépassé, il y a de quoi face à un enfant dont le prénom est de Niro par exemple. Lui, Pierre, est souvent appelé Patrick. Il se retrouve à trimer dans des garderies autonomes où les enfants sont rois, d'autres garderies, dites autochtones. Il fait part de ses sentiments, ses sensations, sait faire dans l'aphorisme. Ainsi à propos du burn-out « Il est la raison d'être du remplaçant. Comme la gastro, en plus méchant ».

Les interludes donc : de petites pensées dites tout haut par un ou des enfants, elles apparaissent pleine page entre deux chapitres, comme par exemple ce « J'ai mon doigt dans mes fesses ! Tcha-Tcha-Tcha ! ». Même si certains enfants sont plus difficiles à canaliser, il y a cette conscience qui semble en harmonie avec le lieu géographique : « J'en peux plus, je te jure. Pas une embrouille en six mois ! J'ai pas vu deux personnes s'engueuler dans la rue depuis que je suis ici ! ».

Ce bouquin très accrocheur, sans prétention aucune, vient de sortir chez Quidam, il est plein d'émotions et de liberté.

« Au Québec, on dit qu'on a une crotte de nez sur le coeur, quand on est triste. J'espère avoir laissé une petite crotte de bien-être dans le coeur des enfants ». Et à la prochaine Patrick !

https://deslivresrances.blogspot.fr/

Lien : https://deslivresrances.blog..
Commenter  J’apprécie          50
« Personne n'ose le dire, mais les enfants, en vrai, c'est une bande skins dans une ruelle. Tu te fais marave. »

Très clairement, les occasions de se marrer ne sont pas légions en ce moment. Donc quand un bouquin te fais éclater de rire, tu te dis que la solution à tous les problèmes est encore et toujours dans les livres.
J'espère que personne ne me filmait pendant ma lecture de « Ça fait longtemps qu'on s'est jamais connu » car je me suis bidonnée, seule devant cette douceur que l'on doit une fois de plus à Quidam Éditeur.

Par amour, Pierre est parti s'installer à Montréal. Il est écrivain mais comme ça ne nourrit pas son homme il se fait embaucher comme remplaçant dans les garderies.
Le voilà encerclé par les enfants, encerclé par d'autres éducateurs, le voilà enfin à la rencontre du Québec.
Mêlant galerie de personnages, mots d'enfants, réflexions sur son pays d'adoption, Pierre Terzian nous offre un moment vivifiant, tendre et social.
Vivifiant comme la vie au grand air, comme les savoureuses expressions québécoises, comme les phrases d'enfants que l'on ne peut pas inventer.
Tendre et social comme le regard qu'il porte sur ses collègues éducateurs, sur un système qui délaisse les plus fragiles, sur la mixité culturelle.

Portrait d'une société, portrait décalé, poétique et hilarant, ce livre fait du bien et devrait être actuellement remboursé par la Sécu.


Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          130

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
– Nous avons été coupés par la Ministère. Nous n’avons plus de accounting pour le moment.
– Comptable.
– Oui… Dézoulé, it’s absolute chaos right now. –
C’est pas grave.
– Mais tu seras payé, don’t worry. Est-ce que tu es prévenu pour le bilingual daycare, Pierre ?
– Ah ? C’est bilingue ?
– Yes, of course. Do you… speak english ?
– A litteul…
– A little ?
– Bit. A litteul bit.
Un silence. Rebecca hausse les sourcils, découragée.
– Tu peux parler le français si tu incommodes, les enfants peuvent switcher. Ça fait longue temps que tu travailles comme un remplaçant, Pierre ?
– Non. Pas du tout. C’est mon premier jour.
Nouveau silence. Rebecca écarquille les yeux, et se fige.
– Ta première jour ? Ever ? And they send you here ?
– Oui, pourquoi ?
– Because… it’s fucking hell !
Elle rit à gorge déployée. Un rire de Nord-Américaine. Une explosion dans le couloir. La chevelure rousse qui frissonne et tout et tout.
– My gosh, j’ai la pression qu’ils envoient ici toutes leurs nouveaux pour voir s’ils sont queupables. You know… « If you can make it here, you can make it anywhere… »
Des années de rires frénétiques et d’emmerdements. Rebecca a la quarantaine, une voix nasillarde de chanteuse country, petite, avec une grosse tête à tignasse, une taille de guêpe et des fesses très larges. On dirait qu’elle a été assemblée au hasard, par un enfant de la garderie, comme une Madame Patate.
Elle ramasse une botte rouge qui traîne et la met dans le casier de « JULIETTE ». Ça sent le pâté chinois, le hachis parmentier québecois, avec du maïs dedans. Le détergent, aussi. Le café filtre. Moi je me sens grand et mou, à la suivre dans le couloir comme Averell. Intrus. Naïf. Nouveau. C’est ça, la réalité du remplaçant : tu seras toujours nouveau, tout le temps, partout. Ce sera toujours ta première journée, à ta nouvelle job, comme ils disent.
Soudain, Rebecca s’arrête devant une grande vitre. Un tableau animé. Ultra coloré. Lumineux. Le voici : le local. Mon bocal. Des plantes, du sable, de l’eau, des livres, des maracas, des matelas bleus, de la pâte à modeler, des costumes brillants, des blocs de bois, des petites chaises, des petites maisons, des petits ustensiles et, propulsés par une force surnaturelle, des petits corps, aléatoires, exponentiels, une houle de cheveux, de doigts, de morve, DES ENFANTS PARTOUT.
Commenter  J’apprécie          40
J’aime quand tu m’appelles Pierre, Gaëtan. Et j’aime quand tu me dis « bon matin ». On n’a pas ça chez nous, « bon matin ». C’est pour ça qu’on a des matins de merde. La bonne humeur québecoise, c’est quelque chose. C’est bien plus qu’une curiosité touristique. C’est un impératif moral, quasi religieux, un truc de pionnier. « Le cœur vaillant et débonnaire de notre peuple » m’a dit le daron de ma blonde, la première fois que je l’ai rencontré. Ça fout la pression. Tu te sens tout petit tout laid avec ta grosse massue plaintive. Souvent je me paie le soupir-massue, celui qui me caresse le plexus, qui m’aide à me sentir en vie. Quand y a plus de beurre, quand le recyclage déborde. Raaaa. Je jette mon grand vent froid sur la cuisine et ses habitants. Ma femme, ça la révolte. Elle me demande si je viens d’apprendre que j’ai le cancer. Elle veut me faire mal, la bitch. Elle trouve ça laid. Elle a pas tort. Faut tenir debout, question de culture. Avec leur « Bon matin », c’est radical, t’as l’impression de mettre le pied dans une comédie musicale. Tout devient rose et vert pastel et les décors se mettent à bouger.
Commenter  J’apprécie          30
Ce matin, à Pointe-Saint-Charles, nous faisons une chaîne humaine. Les Québecois sont très chaîne humaine en ce moment, parce que Couillard, leur premier ministre, qui a pourtant un nom plutôt sympa, a décidé de couper dans le gras. Austérité mon amour, c’est les éducatrices qui trinquent.
ICI L’AUSTERITÉ NE PASSERA PAS
Elles ont fait une grosse banderole. Quelques parents et leurs enfants sont avec nous. À peu près trente sur le trottoir. À se donner la main. Exhalant de la brume scintillante. Des petits sauts réguliers pour garder les orteils en vie. Il fait moins dix-huit. Chaque bouffée d’air me perce la truffe noire qui me sert de poumon. Le ciel est un œil d’husky.
Commenter  J’apprécie          30
Lauren est forte. Elle s’en bat les couilles. Comme on dit. Elle me fascine. J’essaie de ne pas trop le montrer, mais je bois ses paroles comme un petit chevreuil au ruisseau. Elle parle sans chuchoter. Sans craindre que les enfants se réveillent. Elle m’explique que leur programme mise sur la fierté et la créativité engendrées par la connaissance des croyances collectives traditionnelles autochtones. La personnalité de l’enfant est conçue comme partie d’un tout (conception holistique), et non une fin en soi. (…) Les enfants ronflent. Ils sont en sécurité. Lauren les protège. Lauren a confiance en l’avenir. Moi aussi. D’un coup. J’ai confiance en Lauren.
Commenter  J’apprécie          20
C'est pas si pire, finalement. C'est même le fun, parfois. J'aime les enfants. L'enfer, c'est les adultes. Les enfants, d'où qu'ils viennent, sont des enfants. Les adultes, d'où qu'ils viennent, sont comme moi. Consommateurs moroses, citoyens désespérés.
Commenter  J’apprécie          50

autres livres classés : découverte d'un paysVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20239 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}