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3,96

sur 423 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans une banlieue industrielle morne et grise des années 60, à East Chicago, Daniel Price, âgé de 17 ans tente de remporter le titre de champion de lutte de l'État...Mais il n'y arrive pas parce que, dans sa tête, il abandonne quelques secondes avant la fin du combat. Pourtant il aurait pu obtenir une bourse et poursuivre ses études. Il aurait pu ainsi quitter la ville et partir... Mais le voulait-il vraiment ?
Avec ses amis, William Freund (dit Freud) et Larry Misiora, Daniel passe tout son temps à parcourir la ville : parfois ils vont à la bibliothèque pour réviser leurs examens, parfois ils se rendent chez Mme Dewey, une jeune femme battue par son mari qui aiment bien sympathiser avec les jeunes de terminale...Souvent, ils passent simplement du temps ensemble à discuter de leur propre vision de l'avenir qui semble tout tracé. En effet tout indique qu'ils n'auront pas de choix et que plus tard, ils travailleront à l'usine.
Ils savent qu'ils sont à un moment charnière de leur vie, où il leur faudra prendre des décisions importantes, prendre leur envol pour quitter l'adolescence et devenir des adultes mais ils ne veulent pas encore se poser trop de questions...Ils vivent leurs derniers jours de lycéens et comptent bien en profiter avant l'obtention de leur diplôme.
Mais une fois le diplôme en poche les choses changent. C'est l'été et les vacances.
Pour Daniel tout bascule parce qu'il tombe amoureux fou de Rachel Temerson, une mystérieuse jeune femme qu'il a rencontrée par hasard un soir de balade dans un quartier chic de la ville. Elle vit avec son père, un photographe passionné mais non moins paumé...
Au même moment, le père de Daniel, fait régner une ambiance de plus en plus morose à la maison. En fait, il est malade et le verdict est sans appel : c'est un cancer et il doit être hospitalisé d'urgence. Daniel fait alors passer la maladie de son père au second plan, pire il devient cynique et voit là une occasion rêvée d'amener Rachel à la maison et de pouvoir enfin, lui faire l'amour. Enfin, c'est ce qu'il imagine...car il imagine beaucoup !
Il va d'ailleurs devenir totalement obnubilé par Rachel...
Il en délaisse ses amis, fuit sa maison, la tristesse et la maladie et s'accroche à elle en voulant la forcer à l'aimer.
Mais Rachel est une fille changeante et instable. Elle entraîne l'adolescent dans une spirale infernale de déception et de frustration, alternant avec des moments de tendresse et de pur bonheur qui paraissent irréels.
Lui rêve de fusion, il prend ses illusions et ses rêves pour la réalité...

La relation d'amour est au centre de ce roman initiatique, en particulier l'amour père-fils. On sent que cette relation difficile faite d'incompréhension mutuelle, a des racines dans le vécu de l'auteur. L'auteur explore toute l'ambivalence des sentiments du fils envers son père malade, à un moment de sa vie où ses propres sentiments et ses pensées vont vers ses propres préoccupations d'adolescent amoureux (l'envie obsessionnelle de voir Rachel, de l'embrasser, de lui parler, de lui faire l'amour...) plutôt que vers les problèmes des adultes.
L'auteur exprime très clairement la peur de Daniel de ne pas arriver à s'affirmer, à se détacher de ce père qui incarne le désespoir et la mort. Les dialogues entre Daniel et son père sont terribles et les dégâts psychologiques que peuvent avoir de tels mots sur un adolescent semblent irréversibles...

L'amour entre Daniel et sa mère transparaît à chaque page. C'est une femme solide et équilibrée qui cherche à le comprendre tout en préservant sa liberté et ses émois. Elle accepte sa révolte, sa tristesse ou sa colère. Enfin elle acceptera son départ comme inéluctable. Il faut dire qu'elle l'avait vu dans le marc de café qu'elle sait interpréter comme elle y avait vu la maladie et la mort de son mari...
L'amour exclusif de Daniel pour Rachel est un amour d'adolescent qui rime forcément avec toujours. Celui qu'on a voulu non pas recevoir tel qu'il était mais forger pour qu'il ressemble à nos propres rêves...
Forcément il mène Daniel vers la déception. Car il ne se doute à aucun moment que Rachel lui ment, par omission, sur sa propre vie.
Vous l'aurez compris, ce n'est pas un roman très optimiste et il y a beaucoup de tristesse dans ses pages...
C'est un très beau roman sensible qui sonne juste à chaque page et que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire.
Pour en savoir plus...
Lien : http://bulledemanou.over-blo..
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Daniel Price est amoureux de Rachel, cette fille l'habite au point qu'il oublie la défaite de son dernier combat de lutte, ses inséparables copains et son récent diplôme. Même la grave maladie diagnostiquée chez son père passe au second plan, pire, il y voit cyniquement la possibilité d'amener Rachel à la maison pendant son hospitalisation.

Car cet été 1961, passé chez lui à East Chicago, ville industrielle polluée par les raffineries, sera celui de sa rencontre avec la belle et insaisissable Rachel, pas celui de la maladie de son père. Il en a décidé ainsi, il ne veut plus se laisser envahir par les tensions entre ses parents, et surtout par ce père aigri et triste dont il sait la fin proche.

Comme dans Karoo, la relation père-fils est au centre de ce livre inspiré de l'expérience de l'auteur. Steve Tesich explore, sans effets inutiles et avec un talent remarquable pour l'analyse psychologique, l'ambiguïté des sentiments d'un jeune homme vis-à-vis de son père malade à un moment charnière de la vie, celui où les préoccupations personnelles prennent le pas sur celles des parents, la fin de l'adolescence.

Price, premier roman de Steve Tesich, a toutes les qualités narratives que l'on retrouve dans l'excellent Karoo et la simplicité d'un grand roman.
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Livre très attachant, beaucoup plus qu'un énième roman d'initiation, sur la fin de l'adolescence. Nous sommes plongés dans une morne petite ville industrielle de l'Indiana, au cours des années 60. La vie de Daniel va être bouleversée par la maladie de son père et l'arrivée dans son quartier d'une fille belle et mystérieuse. Après un été plein de désillusions , il va enfin pouvoir "entrer dans la vraie vie" et tenter d'échapper à la réalité étouffante de sa bourgade.
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Un texte à la fois profond et dur sur la plongée d'un jeune dans le monde des adultes. L'auteur brosse le portrait saisissant de Daniel, difficile à aimer, perdu dans sa vie monotone et rattrapé par la réalité. Une écriture juste pour décrire l'impitoyable et cruel regard d'un enfant sur son père agonisant. l'achat d'une dizaine d'agendas dans lesquels Daniel va imaginer le quotidien de ses proches sous la forme de journaux intimes confirme l'âme tourmentée de l'adolescent.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Une très belle épopée sentimentale dans une Amérique des confins. L'adolescence dans toute sa subtilité, ses vibrations. Une scène de bagarre splendide. Price n'est pas un page turner, mais on ne le lâche pas pour autant.
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Daniel Price va en l'espace d'un été devenir un homme. Tout commence par une légère déception après sa défaite lors d'un combat de boxe, seulement deuxième alors que lui et son entraineur visaient la médaille d'or. Mais Price oubliera vite sa déconvenue ! Son diplôme en poche, il compte bien profiter des joies de son dernier été de liberté en compagnie de ses copains Larry et Billy.
Tout ne se passera pas exactement dans l'insouciance espérée. Daniel n'avait pas prévu de tomber amoureux cet été-là. C'est pourtant bien ce qui lui arrive après sa rencontre avec la belle Rachel, une jeune fille au caractère insaisissable. le jeune homme mettra tout en oeuvre pour la séduire, tandis que chez lui son père vit ses derniers instants, rongé par un cancer.
C'est avec beaucoup d'habilité que les thèmes de la maladie, le rapport au père, la perte, le mensonge et la dissimulation sont abordés, au début de manière très vague, puis en s'installant comme l'inévitable dans la vie d'un adulte.
Price est un roman profondément attachant, qui se dévoile peu à peu. Il n'y a pas beaucoup d'action dans ce livre, il y a plus, il y a la vie, la mort, l'amour, l'amitié, les déceptions, tout ce qui fait qu'un individu devient ce qu'il est.
Karoo, le précédent ouvrage de Steve Tesich m'avait ébloui par l'intrigue mais Price m'a ému par la force des sentiments déployés.
Une très belle lecture.



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Agé de dix-huit ans, Daniel Price vient de terminer ses études secondaires. Nous sommes au début des années 60 dans une petite ville d'East-Chicago. Une ville industrielle comme tant d'autres avec son usine la Standard Oil Company où le père de Daniel travaille. Daniel a perdu la finale d'un combat de lutte et par la même l'occasion, il s'est fermé les portes des facultés. Il passe ses journées en compagnie de ses deux amis Freud et Misiora pour échapper à la présence de son père morose. Tous les trois ne sont pas des "populaires" au lycée qui s'affichent en compagnie des plus belles filles. Et même s'ils sont sur le point d'être diplômés, ils vont prendre conscience que l'avenir semble semble être déjà tracé pour eux : un travail à l'usine de la ville.

Daniel rencontre Rachel arrivée récemment en ville en compagnie de son père et en tombe amoureux fou. Mais le père de Daniel devient gravement malade. L'adolescent le fuit, veut échapper à ses questions. Désorienté, il délaisse ses amis et devient obnubilé par Rachel même s'il a de plus en plus de mal à comprendre le comportement de cette dernière. A l'annonce du cancer de son père, il ne cherche pas à se rapprocher de lui. Car Daniel ne veut pas devenir comme lui, avoir sa vie. En seulement un été, il subit désillusions et revers.
Dans ce roman initiatique où certains passages sont des bombes d'émotion à eux-seuls, tous les personnages même secondaires tentent d'échapper à cette vie ou se soumettent et contemplent, impuissants, leurs rêves enterrés comme prisonniers de cette ville. Devant faire face à la mort et aux déceptions, Daniel effectuera ses propres choix. Et ce roman qui colle à une réalité se termine sur une note d'optimisme.
Un livre émouvant et douloureusement beau !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Le passage à l'âge adulte reste une épreuve et nul besoin d'en rajouter. Ici, tout se conjugue pour rendre ce moment impossible à oublier, inoubliable au sens littéral du terme. Les illusions de l'adolescence s'envolent le jour même de la remise du diplôme, censé vous ouvrir les portes de la"vraie" vie, celle où la réalité, celle des adultes, vous absorbe et vous dissous par son implacable présence. L'amour n'est pas aussi doux qu'il semblait l'être et le destin d'un travail sécurisant devient tout à coup très pesant. La simultanéité de ces évènements perturbe. La mort du père, sa longue agonie vous fait découvrir une identité que vous ignoriez: la vôtre. Je ne suis plus le fils de, je suis MOI.
Mais qui suis-je ?
Débute alors une longue quête, mais c'est une autre histoire.
Toutes ces questions sont ici très fortement soulignées et les rites de passage peuvent paraître très signifiants. Ils sont tout le mérite de ce livre.
Beaucoup d'interrogations sans réponse. Il n'y a pas de vérité, à chacun de se la forger.
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Etats-Unis, années 60. Daniel Price a dix-sept ans, son diplôme bientôt en poche et pas vraiment de projets pour la suite… Originaire d'East Chicago, une petite ville industrielle de l'Indiana, sans charmes ni attraits, Daniel se refuse à suivre les traces de son père et à travailler dans la raffinerie de pétrole, qui semble représenter le seul débouché offert par la ville. C'est un adolescent plutôt banal, sans histoires, dont la principale occupation consiste à passer du temps avec ses deux acolytes : Larry et Billy, avec qui il pratique la lutte. Une activité qui lui permet de fuir l'ambiance pesante qui règne chez lui, entre un père aigri et cynique, rendu méchant par des années de rancoeur accumulée et une mère fatiguée, en lutte permanente avec son mari. Mais la vie de Daniel va être profondément bouleversée le jour où il rencontre Rachel, une jeune fille d'une grande beauté, au caractère insaisissable. Dès lors, le jeune adolescent n'a plus qu'une obsession : la conquérir !


« Price » est le premier roman de Steve Tesich, parut en 1982, soit seize ans avant « Karoo ». La force de ce texte consiste à paraître banal, voire anodin de par son sujet, pour se révéler finalement brillant et percutant par sa parfaite maîtrise et la justesse de son propos. En prenant pour point de départ l'éveil à l'amour d'un adolescent, Steve Tesich décrit parfaitement la naissance des premiers émois, l'exaltation des sentiments, l'irrationalité du comportement qui oscille entre passion aveugle, interprétation permanente et souffrance démesurée. Il y a un peu de chacun de nous chez Daniel Price et c'est pourquoi on se prend vite d'affection pour ce jeune garçon maladroit et tourmenté.


Par ailleurs, l'auteur explore avec finesse la relation conflictuelle entre le père et le fils. Des liens qui hésitent entre l'amour et la haine, le rejet et la culpabilité et dont Daniel va peu à peu se détourner pour éviter d'être consumer par ce père malade... Avec ce roman initiatique, Steve Tesich nous offre un moment de lecture plein de fraîcheur, de fougue et de folie et nous replonge avec talent dans les affres du premier amour.
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Après le succès de Karoo, le nouveau livre de Steve Tesich était très attendu. En fait il s'agit de son premier roman publié aux Etats-Unis en 1982 (soit 14 ans avant Karoo). Cette pratique qui consiste à publier les livres d'un auteur dans le désordre, peut parfois être source de déception pour les lecteurs non prévenus. En effet, souvent les éditeurs font paraître en premier le plus gros succès de l'auteur, et une fois que ça marche, ils publient les textes plus anciens qui sont parfois moins aboutis. Mais rassurez-vous, ce roman est très bon. Steve Tesich avait déjà ce sens incroyable de la formule mais sans le cynisme désabusé de Karoo. Comme souvent avec les premiers romans ce livre est très autobiographique.

L'histoire est celle d'un jeune garçon qui vient d'avoir son diplôme de fin d'étude au lycée et qui ne sais pas très bien quoi faire de sa vie. Nous allons le suivre tout un été au cours duquel il va connaître son premier amour pendant que son père déclare un cancer.

La première partie du livre est lumineuse et très drôle, alors que la deuxième moitié est plus triste. L'ensemble se lit très facilement mais me laisse un sentiment mitigé. Peut-être parce que l'auteur a du talent, la tristesse qu'il infuse dans le livre m'a particulièrement touchée. Ce n'est pas vraiment un point négatif mais je crois que je n'avais pas vraiment besoin de ça au moment où je l'ai lu. C'est d'ailleurs une récurrence avec plusieurs livres de cet éditeur. J'ai beaucoup aimé Mailman de Robert Lennon ainsi que les aventures du linguiste de David Carkeet, mais à chaque fois il y a un côté dépressif ou triste qui me plombe un peu. On peut difficilement reprocher à des auteurs de vous émouvoir avec talent, mais quand même, un peu plus de joie de vivre ne ferait pas de mal Monsieur Toussaint Louverture !
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