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sur 421 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour Daniel Price, ce soir de fin d'année scolaire aurait pu être simplement synonyme de déception suite à sa défaite à la finale du championnat de lutte de l'Indiana. Mais c'est suite à cette défaite qu'il s'arrêtera, ce soir-là, devant une maison ayant un jardin synonyme de réminiscence d'un autre souvenir d'adolescent, maison qu'il pense déserte, mais devant laquelle il verra l'ombre d'une certaine Rachel, nom plein de promesses et de mystères pour le jeune homme qui s'apprête à recevoir son diplôme de fin d'année et à se lancer avec hésitation dans une nouvelle étape de son existence... Cette rencontre à l'aveugle d'un soir d'été, qui n'aurait pu, elle aussi, n'être qu'un fugace instant, sera finalement déterminante pour tout l'été de Price, pendant que ses amis d'enfance et de lycée, Freud et Missiora vont, de leur côté, eux aussi, être à la croisée des chemins de leurs propres nouvelles étapes existentielles.

Roman de la fin de l'adolescence, sous forme de roman d'apprentissage amoureux, mais pas que, tout autant que roman social qui raconte en filigrane la vie dans l'Indiana profond des années 1960, Price est une bonne surprise en ce qu'il déjoue de nombreux poncifs de manière bienvenue, sans pour autant tomber dans le dénigrement complet de ce dont il s'inspire. Car en effet, notre protagoniste, s'il va rencontrer l'amour l'été de ses dix-sept ans, alors qu'il vient de finir le lycée, ne va pas le rencontrer tout rose, en même temps que le reste de son existence va prendre un autre tournant bien sombre. C'est finalement, pour le jeune homme, l'été des tournants, des décisions à prendre, des paradoxes émotionnels que nous retranscrit avec réussite Steve Tesich.

C'est, de fait, un roman d'apprentissage que nous lisons, certes, mais c'est un roman d'apprentissage de la douleur pour un adolescent bientôt adulte aux airs d'anti-héros, maladroit, inconstant, parfois égoïste, qui n'en est pas moins touchant, de même que le sont les autres personnages qui l'entourent, chacun à leur façon. Et derrière l'adolescent et son entourage, c'est une vision assez amère qui nous est donnée de son univers, avec cette ville de l'Indiana dans laquelle si l'on ne part pas, l'on n'a qu'un avenir tout tracé, bien peu romanesque, au contraire, justement, de la rencontre de cette fameuse soirée qui ouvre le roman.

Un roman que j'ai trouvé paradoxalement touchant alors qu'il est assez rude en termes de scènes ou d'atmosphère, pas forcément de style cependant.
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Grandir, c'est un peu comme mourir, non ?

Premier des deux romans du scénariste et dramaturge Steve Tesich (l'autre étant Karoo pour lequel j'ai eu un coup de coeur infini) je ne peux m'empêcher de mesurer l'un à l'autre.

A l'exubérance et aux fantaisies propres à Karoo, personnage à l'image sciemment construite pour provoquer le regard, courtiser le grotesque, appeler le tragique, Price lui oppose les petites hontes secrètes et obsessions d'un cerveau adolescent en mal d'amour, en perte de repère, apprenant le renoncement.

Il y a un petit peu de celui qui le lit dans Daniel Price, ça nous parle forcément .

Passage à l'âge adulte, premier grand amour, confrontation à la mort, opposition au père, à l'autorité, transformation des amitiés que l'on croyait éternelles... Price est le roman des transitions et des souffrances associées, de la maturité attendue et d'une enfance désabusée, des promesses qui s'abîment dans les mensonges innocents... le tout servi d'une plume juste et acérée, sans bavardage ni ambages, qui ne rate rien du malheur de ces transformations.

Price est emprunt de gravité quand Karoo est fantasque. Si le premier traite son sujet à la manière d'un documentaire, l'autre s'arrange des réalités façon fiction.

Alors ne cherchez pas l'un dans l'autre, lisez les deux.
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Je tourne autour de cet avis depuis plusieurs jours. Je suis incapable de savoir avec clarté ce que j'en pense. J'ai eu l'impression de lire ce livre en étant à côté de mes pompes. C'est très bien écrit, on ressent tous les tourments adolescents du premier amour impossible. Néanmoins, je n'ai ressenti aucune empathie pour le personnage principal, bien au contraire. J'avais plus envie de lui secouer les puces. Et c'est peut-être ce qui m'a empêché d'apprécier réellement ce roman. Dommage, j'avais adoré Karoo qui est tout aussi désespéré mais rempli d'humour. J'en attendais sûrement beaucoup trop.
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J'avais adoré Karoo du même auteur. Pour Price, j'ai bien aimé, mais je regrette les longueurs et un dénouement en queue de poisson. Malgré tout, il reste que on se promène dans l'univers d'un ado, avec des soucis du passage à l'homme que deviendra on s'en doute, Daniel. Belle incursion dans ce monde si particulier, plein de fabulations. Un roman plein de tendresse malgré les événements, une histoire d'amour tortueuse, éprouvante en bien et en mal. La torture des adolescents, le questionnement, le passage à la vie adulte, les illusions et désillusions, la soumission à son père, la tendresse de sa mère. Un roman bien écrit, touchant qui une fois de plus nous fait voyager dans les valeurs profondes des gens. le livre vaut franchement le détour.
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C'est un roman initiatique que ce « Price » de Steve Tesich. Après avoir lu « Karoo », autre Roman de Tesich, je me suis attaqué avec gourmandise à celui-ci. Et je dois dire qu'il a globalement répondu à mes attentes.
Daniel Price vit à East Chicago, banlieue ouvrière de Chicago, entre son père et sa mère et entouré de ses amis Larry et Billy. Tous trois un peu désabusés à des degrés divers alors qu'ils vont obtenir leur diplôme.
Et puis Daniel rencontre la sulfureuse Rachel dont il tombe éperdument amoureux. Son premier amour. Une relation un peu toxique qui oscille entre doutes, attentes, euphorie mais dont il attend constamment des preuves. Toujours en recherche de la confirmation de cette réciprocité de sentiments, il apprend que son père est mourant. Et la relation avec son père qui était déjà laborieuse prend un tour vraiment pesant et cruel, tout en suscitant l'angoisse de lui ressembler par un jeu de miroirs. le conduisant même à penser «..je remerciais mon père d'être mort. Je l'aimais ». Et puis on suit l'agacement croissant entre Rachel et Danny, l'impossibilité de communiquer et l'envie de fuir.
Et pour finir se demander « Jusqu'à quel âge on a encore toute la vie devant soi ? ».
Un beau livre mais moins caustique, satirique et grinçant que « Karoo », ce qui m'a un peu manqué...
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Très joli roman.
Daniel Price a 18 ans, termine le lycée et se demande de quoi sera fait son avenir dans une petite bourgade américaine.
On va alors découvrir tout son été, ses joies, ses déceptions, ses premières fois...

Son père est mourant, sa mère s'en occupe, ses deux meilleurs amis sont très présents mais prennent des chemins différents, et il fait également la rencontre de Rachel, sa première petite copine. Se mélangent alors la tristesse et l'excitation. le passage à l'âge adulte et les questionnements qui arrivent sont ici très bien décrits et la fin est plutôt surprenante.
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Déprime existentielle d'un jeune diplômé modeste d'une ville américaine, sans futur, et dont les ancrages affectifs se délient trop vite.
Le ton est lent, défaitiste, morne. Il rappelle celui du Coeur est un chasseur solitaire, en version adolescente et à la première personne.

J'ai trouvé l'autre protagoniste agaçante, d'autant plus que le narrateur la mettait au centre de ses fascinations, mais cela permet un développement important dans les dernières pages, et surtout une réflexion juste et touchante sur la vision toujours partielle et biaisée que nous avons d'autrui. Je me suis identifiée aux doutes, rages et fantasmes de ce narrateur alternativement avide et paumé, et ai fini cette lecture mélancolique et crue sans qu'une note d'optimisme n'ouvre trop son futur.
La lecture reste donc douce-amère, éclairée seulement par l'effet de renouveau brut que les déchirements forcent sur nous tout au cours de la vie.
Je voudrai relire plus tard ce livre pour voir si ma perception en a changé, ou si un reste de mélancolie amère continuera toujours de m'attirer à ces histoires ternes.

Malgré mon ton dans ce qui précède, j'ai beaucoup aimé cette histoire et en recommande la lecture à qui résonne avec mes impressions.
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1961, ville de East Chicago, dans l'Indiana, Daniel et ses amis passent leurs examens de Terminale, afin de terminer leur cursus scolaire. Car là où la raffinerie de pétrole Oil Sunrise domine, il est difficile d'échapper à la vie ouvrière de ses parents. le logo de l'entreprise, conceptualisé en l'honneur de la promotion de Daniel, sillonne sporadiquement le livre de Tesich, de son sourire de gnome ensoleillé, pensé pour séduire et convaincre ces jeunes de venir grossir l'équipe de leurs parents. C'est un véritable combat qui s'annonce pour chacun, dès le début de cette oeuvre.
Au cours de cet été, Daniel découvre le premier amour, et ses affres; son père tombe gravement malade, et son agonie. Comment gérer tout cela lorsque l'on a que 18 ans ? Daniel est rapidement plongé dans la vie d'adulte : la vie amoureuse de ses parents, ses trahisons... Ils découvrent ses parents, en tant qu'homme, femme, dans leurs fragilités, et leurs forces également. Sa résistance ? La place faite à l'imaginaire, pour réinventer la vie.

Tesich nous propose un premier roman, qui a nécessité 10 années de gestation. Différents styles d'écriture parsèment ce livre : poèmes, "journal intime", écriture épistolaire... C'est un bel hommage à l'adolescence. Et une très belle écriture. Une lecture que je recommande vivement !

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Très beau roman américain qui parle des sentiments lorsqu'on perd son enfance pour entrer dans l'âge adulte : le regard sur ses parents , l'amitié et l'amour....c'est beau et mélancolique comme un blues .
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rice, c'est avant tout un roman initiatique, un roman d'apprentissage, d'apprentissage de l'amour. Dans l'Amérique industrielle des années 60, on suit Price, jeune adolescent qui achève sa dernière année au lycée. Dans ce moment où tout semble se jouer, où tout doit se décider, Price éprouve sa première histoire d'amour.

Price est un personnage tout en complexité, profondément humain, si beau, à la fois plein d'espoir et pourtant déjà désespéré. J'ai pris énormément de plaisir à suivre ses pensées, son histoire.

Price est un roman puissant poignant qui nous parle avec le coeur du renoncement, mais aussi des départs, des recommencements. C'est un roman qui serre le coeur, drôle et pourtant sombre, si désespéré.

« Comment faire face à la vie si tout ce qu'elle à offrir c'est la jeunesse ? »
Lien : https://attrape-mots.blogspo..
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