AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 420 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Etats-Unis, années 60. Daniel Price a dix-sept ans, son diplôme bientôt en poche et pas vraiment de projets pour la suite… Originaire d'East Chicago, une petite ville industrielle de l'Indiana, sans charmes ni attraits, Daniel se refuse à suivre les traces de son père et à travailler dans la raffinerie de pétrole, qui semble représenter le seul débouché offert par la ville. C'est un adolescent plutôt banal, sans histoires, dont la principale occupation consiste à passer du temps avec ses deux acolytes : Larry et Billy, avec qui il pratique la lutte. Une activité qui lui permet de fuir l'ambiance pesante qui règne chez lui, entre un père aigri et cynique, rendu méchant par des années de rancoeur accumulée et une mère fatiguée, en lutte permanente avec son mari. Mais la vie de Daniel va être profondément bouleversée le jour où il rencontre Rachel, une jeune fille d'une grande beauté, au caractère insaisissable. Dès lors, le jeune adolescent n'a plus qu'une obsession : la conquérir !


« Price » est le premier roman de Steve Tesich, parut en 1982, soit seize ans avant « Karoo ». La force de ce texte consiste à paraître banal, voire anodin de par son sujet, pour se révéler finalement brillant et percutant par sa parfaite maîtrise et la justesse de son propos. En prenant pour point de départ l'éveil à l'amour d'un adolescent, Steve Tesich décrit parfaitement la naissance des premiers émois, l'exaltation des sentiments, l'irrationalité du comportement qui oscille entre passion aveugle, interprétation permanente et souffrance démesurée. Il y a un peu de chacun de nous chez Daniel Price et c'est pourquoi on se prend vite d'affection pour ce jeune garçon maladroit et tourmenté.


Par ailleurs, l'auteur explore avec finesse la relation conflictuelle entre le père et le fils. Des liens qui hésitent entre l'amour et la haine, le rejet et la culpabilité et dont Daniel va peu à peu se détourner pour éviter d'être consumer par ce père malade... Avec ce roman initiatique, Steve Tesich nous offre un moment de lecture plein de fraîcheur, de fougue et de folie et nous replonge avec talent dans les affres du premier amour.
Commenter  J’apprécie          524
« Comment prendre conscience de la vraie nature des gens que l'on aime ? Comment les comprendre ? »
C'est ce qu'expérimente difficilement Daniel Price, 18 ans, l'été de sa terminale, 1961.
C'est difficile, pour lui comme pour nous, de « faire le tour » des gens qu'on aime, ou qu'on croit aimer, ou qu'on n'aime pas, ou qu'on croit ne pas aimer...Parce que tout est nuance.
Et pour un jeune adulte pas encore dégrossi tel que l'est Daniel, c'est vraiment ardu.
Il se jette à coeur perdu dans son premier amour, mais je le plains. Oh oui ! Que cela doit être pénible de se frotter à la jeune Rachel, qui ne sait pas elle-même ce qu'elle veut vraiment et qui est portée vers le côté évanescent et obscur des choses : « Pourquoi vivre un malentendu quand on peut vivre une tragédie ? »
Pénible aussi de s'occuper de son père mourant d'un cancer et à la perpétuelle poursuite de l'amour de sa femme, attendant d'elle un certain sourire...
Même les relations avec ses 2 amis de toujours deviennent inadaptées, bancales.
Pauvre Daniel !

Pauvre Daniel ?
N'oublions pas qu'à cet âge, tout est initiatique. La progression passe par la souffrance et l'acceptation de toutes sortes de choses. Car la vie, elle, continue à tourner, et ne s'occupe pas des états d'âme des uns et des autres. Comprendre cela, accepter l'échec, et vivre quand même.

J'ai abordé avec plaisir l'exploration de l'état intérieur de Daniel. Mais j'ai souvent eu envie de le secouer, oui, de lui dire de laisser tomber cette petite peste de Rachel, de ne pas se laisser envahir par le désespoir persistant de son père, de « faire quelque chose » de ses dernières grandes vacances. le ton sans aucune once d'humour m'a plombé le moral plus d'une fois. Les lamentations, les tergiversations de toutes sortes et des différents personnages m'ont minée.
Et c'est avec plaisir que j'ai lu la fin du roman, pour toutes sortes de raisons que je ne dévoilerai pas.

Je quitte donc l'univers du début des sixties, je quitte cette petite ville dominée par l'entreprise pétrolière, je quitte l'Indiana.
le coeur léger, soulagé, je suis contente de n'avoir pas lu ce roman pendant mes grandes vacances à moi. Celles-ci, je les attends avec impatience pour m'adonner à d'autres lectures.
« Pour autant que je sache, il n'y a que la vie, et je me réjouis à l'idée de la vivre. »
Commenter  J’apprécie          505

Daniel Price va en l'espace d'un été devenir un homme. Tout commence par une légère déception après sa défaite lors d'un combat de boxe, seulement deuxième alors que lui et son entraineur visaient la médaille d'or. Mais Price oubliera vite sa déconvenue ! Son diplôme en poche, il compte bien profiter des joies de son dernier été de liberté en compagnie de ses copains Larry et Billy.
Tout ne se passera pas exactement dans l'insouciance espérée. Daniel n'avait pas prévu de tomber amoureux cet été-là. C'est pourtant bien ce qui lui arrive après sa rencontre avec la belle Rachel, une jeune fille au caractère insaisissable. le jeune homme mettra tout en oeuvre pour la séduire, tandis que chez lui son père vit ses derniers instants, rongé par un cancer.
C'est avec beaucoup d'habilité que les thèmes de la maladie, le rapport au père, la perte, le mensonge et la dissimulation sont abordés, au début de manière très vague, puis en s'installant comme l'inévitable dans la vie d'un adulte.
Price est un roman profondément attachant, qui se dévoile peu à peu. Il n'y a pas beaucoup d'action dans ce livre, il y a plus, il y a la vie, la mort, l'amour, l'amitié, les déceptions, tout ce qui fait qu'un individu devient ce qu'il est.
Karoo, le précédent ouvrage de Steve Tesich m'avait ébloui par l'intrigue mais Price m'a ému par la force des sentiments déployés.
Une très belle lecture.



Commenter  J’apprécie          502
Daniel Price est amoureux de Rachel, cette fille l'habite au point qu'il oublie la défaite de son dernier combat de lutte, ses inséparables copains et son récent diplôme. Même la grave maladie diagnostiquée chez son père passe au second plan, pire, il y voit cyniquement la possibilité d'amener Rachel à la maison pendant son hospitalisation.

Car cet été 1961, passé chez lui à East Chicago, ville industrielle polluée par les raffineries, sera celui de sa rencontre avec la belle et insaisissable Rachel, pas celui de la maladie de son père. Il en a décidé ainsi, il ne veut plus se laisser envahir par les tensions entre ses parents, et surtout par ce père aigri et triste dont il sait la fin proche.

Comme dans Karoo, la relation père-fils est au centre de ce livre inspiré de l'expérience de l'auteur. Steve Tesich explore, sans effets inutiles et avec un talent remarquable pour l'analyse psychologique, l'ambiguïté des sentiments d'un jeune homme vis-à-vis de son père malade à un moment charnière de la vie, celui où les préoccupations personnelles prennent le pas sur celles des parents, la fin de l'adolescence.

Price, premier roman de Steve Tesich, a toutes les qualités narratives que l'on retrouve dans l'excellent Karoo et la simplicité d'un grand roman.
Commenter  J’apprécie          490
Décidément, j'aime Steeve Tesich...même si je fais sa découverte à rebrousse-poil!

Price est moins abouti que Karoo: scénario plus linéaire, héros moins surprenant, ton moins caustique...et pourtant Price fait mouche, lui aussi!

Daniel Price est à la croisée des chemins: entre adolescence (finissante) et adulescence( redoutée), entre papa (malade, méchant, écorché vif et américain) et maman (entière, fougueuse, brutale, et serbe), entre amitiés indéfectibles de lycée (Misiora, rebelle, hargneux, provoc' et "Freud" , doux, fort, tendre) et premier amour total et dévastateur ( aah, cette Rachel, cette inoubliable Rachel, être de fuite, de contradictions et de mystères à faire pâlir toutes les Odette, toutes les Albertine et se damner tous les Narrateur, tous les Swann de la littérature!), entre le lycée rassurant mais usé comme un vieux banc d'école et l'avenir en forme de point d'interrogation ( ouvrier, comme s'y résigne Papa? voyou comme le rêve Maman? écrivain et poète comme le dicte la passion?).

Daniel Price ou le règne de l'entre-deux...

Le récit se charge de donner quelques réponses, jamais sûres, toujours nuancées à ces dilemmes successifs.

On est suspendu à ses péripéties, captif de son univers, centré dans la périphérie ouvrière de Chicago, avec quelques incursions dans la belle avenue bordée d'arbres de Rachel.

Éducation sentimentale, bien sûr, et surtout, mais aussi initiation à la vie , à la cruauté du jeu social , aux mirages du rêve américain - Daniel Price est le fils d'un ouvrer américain et d'une femme de ménage serbe : c'est aussi un roman social.

C'est sûrement aussi un roman fortement autobiographique: la série de pères réels ou figurés - vivants, morts ou en voie d'auto-destruction - tous assez mortifères et castrateurs, fait mieux comprendre, a posteriori, le personnage calamiteux et émouvant de Karoo...

L'ombre du père plane sur tous les personnages de ce grand premier roman."Tuer le père " semble être pour eux tous la première marche vers la liberté et la solitude assumée et souvent douloureuse de l'âge adulte.

Un beau livre -l'objet -livre lui-même est beau chez Monsieur Toussaint Louverture!- et un roman attachant , sincère et profond.
Commenter  J’apprécie          296
Il y a des livres comme ça qui laissent des traces, des romans dont on ne ressort pas indemnes. C'est ma quête chaque fois que je commence un nouveau roman. L'envie d'être transportée, chamboulée.
Je connaissais Steve Tesich pour avoir lu et grandement apprécié « Karoo ». Sa plume fouillant les profondeurs de l'être humain, son regard peut-être un peu sombre me plaisaient. J'ai commencé « Price » en espérant que ce serait de la même veine. Je n'ai pas été déçue. Plus encore que ça d'ailleurs.
Daniel Price, 17 ans, vit dans une petite bourgade de l'Indiana aux Etats-Unis. La fin des cours approche. Ce sera bientôt le diplôme, et avec ses deux meilleurs amis, ils se questionnent sur leur avenir, fait d'espoir et d'envie tout en étant conscients de leurs perspectives minces dans cette petite ville industrielle où les pères triment dans les raffineries. A 17 ans, ils n'ont pas encore vécu d'histoires avec une fille. Même s'ils en sont parfois moqueurs, ils en rêvent bien sûr, comme tout gamin de leur âge.
Ses deux amis sont un peu les deux pans extrêmes de la personnalité de Daniel. Il y a William Freund (dit Freud), le naïf, celui qui a toujours besoin d'être près de ses deux potes pour se rassurer, qui voue un respect sans borne pour son père décédé. Et Larry Misoria (dit « le teigneux ») (j'ai eu un petit faible pour lui), le mec cynique mais profond et émouvant, avec une grande acuité de la vie.
Un soir, Price en traînant dans une rue voisine, va remarquer une jeune fille dont il va immédiatement tomber amoureux. Un homme près d'elle, qui doit être son père, l'appelle Rachel. Rachel… C'est le coup de foudre pour Daniel.
Mais les représentations de ceux qui nous entourent sont faites parfois de nos mirages, de nos envies, de nos espoirs et de nos peurs. On interprète leurs mots, leurs comportements au gré de nos humeurs, positives ou sombres, au gré de nos espoirs ou désespoirs.
Daniel va faire en sorte de rencontrer cette jeune fille et, peu à peu, de tisser un lien amoureux. Mais Rachel est énigmatique, attachante et fuyante, vibrante de gaieté et triste la seconde d'après.
Le père de Daniel est malade. Daniel fuit ce père que la maladie qui s'aggrave rend plus acerbe et réaliste. Daniel fuit cette vision de la mort. Et parce que son coeur n'est plus que tourné vers Rachel, il en délaisse même ses amis et sa mère, cachant sa relation amoureuse.
Tour à tour, Daniel se sent incroyablement amoureux puis, la seconde d'après, incroyablement désespéré, laissé pour compte lorsque Rachel, à l'inverse, peut se montrer insaisissable, lorsqu'elle lui glisse entre ses doigts. Rachel devient son obsession, comme on s'accroche à ce qu'on a de plus beau dans la vie pour ne pas sombrer, comme si elle n'était plus que son unique raison d'exister et d'espérer…
Daniel Price va en quelques semaines à peine devenir adulte et connaître l'amour mais aussi l'approche de la mort, la souffrance, les rêves et les désenchantements. Un été d'apprentissage à la fois beau et terrible. le choix de son nom n'est pas un hasard… Price, le prix, le prix à payer. Quel prix sommes-nous prêts à payer pour réaliser nos rêves, pour vivre un tant soit peu selon nos aspirations ?
Daniel Price est un être empreint de beauté et d'imperfections. Ses travers (qui ne sont pas tous faciles à accepter) le rend profondément humain. Ce roman « Price », c'est l'apprentissage de la vie. C'est un condensé de sentiments qu'on connaît tous un jour ou l'autre. Des battements du coeur et des spleens. de bonheur et de chagrin. de l'amitié, d'éclat de rire, des difficultés de relations humaines, des blessures, des non-dits, des trahisons. Mais aussi du temps qui passe, des étapes, des changements d'époque. Price, c'est un peu de nous, de cette vie faite de rêves et de désillusions.
Et malgré tout, quand même, on continue tous les jours, avec cet infime espoir en nous qui nous fait tenir.
Je suis ressortie de cette lecture profondément triste, peut-être parce que ça ressemble terriblement à la vie, à sa complexité. L'écriture de Steve Tesich semble si simple pour réussir comme ça à nous embarquer en un rien de temps dans cette histoire mais, elle est aussi indéniablement profonde et sensible par la description de tous ces êtres, si plein de réalisme.
Alors, pour tout cela, « Price » a été, pour moi, un de ses livres dont on ne ressort pas tout à fait comme avant.
Commenter  J’apprécie          286
C'est l'aspiration à une vérité empreinte de lucidité non complaisante qui rend touchante la plume de Steve Tesich.

Dans son tout premier roman l'auteur aborde le questionnement intérieur qui assaille ses personnages. le passage à l'âge adulte c'est le temps des repères perdus, des révoltes diffuses, de bouleversements physiques et psychologiques. Ce temps où l'on se retrouve en mal de sensations fortes et en angoisse devant l'inconnu.
La répétition de certaines phrases dans le récit et la tournure même des phrases rend volontairement le rythme plutôt obsédant.

Les personnages sont prisonniers d'un cercle oppressant et irrationnel qui prétend circonscrire leur vie. Mais c'est sans compter avec les failles qui se creusent, le quotidien qui érode et la solitude qui menace.

Un roman initiatique poignant et sobre sur les questions essentielles qui nous taraudent à plusieurs stades de nos vies : amour, amitié, renoncement, peur, drame, héritage familial, destinée, sont peints au plus juste sans se jeter sur les écueils de la commisération facile.


Commenter  J’apprécie          240
Pour Daniel Price, ce soir de fin d'année scolaire aurait pu être simplement synonyme de déception suite à sa défaite à la finale du championnat de lutte de l'Indiana. Mais c'est suite à cette défaite qu'il s'arrêtera, ce soir-là, devant une maison ayant un jardin synonyme de réminiscence d'un autre souvenir d'adolescent, maison qu'il pense déserte, mais devant laquelle il verra l'ombre d'une certaine Rachel, nom plein de promesses et de mystères pour le jeune homme qui s'apprête à recevoir son diplôme de fin d'année et à se lancer avec hésitation dans une nouvelle étape de son existence... Cette rencontre à l'aveugle d'un soir d'été, qui n'aurait pu, elle aussi, n'être qu'un fugace instant, sera finalement déterminante pour tout l'été de Price, pendant que ses amis d'enfance et de lycée, Freud et Missiora vont, de leur côté, eux aussi, être à la croisée des chemins de leurs propres nouvelles étapes existentielles.

Roman de la fin de l'adolescence, sous forme de roman d'apprentissage amoureux, mais pas que, tout autant que roman social qui raconte en filigrane la vie dans l'Indiana profond des années 1960, Price est une bonne surprise en ce qu'il déjoue de nombreux poncifs de manière bienvenue, sans pour autant tomber dans le dénigrement complet de ce dont il s'inspire. Car en effet, notre protagoniste, s'il va rencontrer l'amour l'été de ses dix-sept ans, alors qu'il vient de finir le lycée, ne va pas le rencontrer tout rose, en même temps que le reste de son existence va prendre un autre tournant bien sombre. C'est finalement, pour le jeune homme, l'été des tournants, des décisions à prendre, des paradoxes émotionnels que nous retranscrit avec réussite Steve Tesich.

C'est, de fait, un roman d'apprentissage que nous lisons, certes, mais c'est un roman d'apprentissage de la douleur pour un adolescent bientôt adulte aux airs d'anti-héros, maladroit, inconstant, parfois égoïste, qui n'en est pas moins touchant, de même que le sont les autres personnages qui l'entourent, chacun à leur façon. Et derrière l'adolescent et son entourage, c'est une vision assez amère qui nous est donnée de son univers, avec cette ville de l'Indiana dans laquelle si l'on ne part pas, l'on n'a qu'un avenir tout tracé, bien peu romanesque, au contraire, justement, de la rencontre de cette fameuse soirée qui ouvre le roman.

Un roman que j'ai trouvé paradoxalement touchant alors qu'il est assez rude en termes de scènes ou d'atmosphère, pas forcément de style cependant.
Commenter  J’apprécie          170
Après le succès de Karoo, le nouveau livre de Steve Tesich était très attendu. En fait il s'agit de son premier roman publié aux Etats-Unis en 1982 (soit 14 ans avant Karoo). Cette pratique qui consiste à publier les livres d'un auteur dans le désordre, peut parfois être source de déception pour les lecteurs non prévenus. En effet, souvent les éditeurs font paraître en premier le plus gros succès de l'auteur, et une fois que ça marche, ils publient les textes plus anciens qui sont parfois moins aboutis. Mais rassurez-vous, ce roman est très bon. Steve Tesich avait déjà ce sens incroyable de la formule mais sans le cynisme désabusé de Karoo. Comme souvent avec les premiers romans ce livre est très autobiographique.

L'histoire est celle d'un jeune garçon qui vient d'avoir son diplôme de fin d'étude au lycée et qui ne sais pas très bien quoi faire de sa vie. Nous allons le suivre tout un été au cours duquel il va connaître son premier amour pendant que son père déclare un cancer.

La première partie du livre est lumineuse et très drôle, alors que la deuxième moitié est plus triste. L'ensemble se lit très facilement mais me laisse un sentiment mitigé. Peut-être parce que l'auteur a du talent, la tristesse qu'il infuse dans le livre m'a particulièrement touchée. Ce n'est pas vraiment un point négatif mais je crois que je n'avais pas vraiment besoin de ça au moment où je l'ai lu. C'est d'ailleurs une récurrence avec plusieurs livres de cet éditeur. J'ai beaucoup aimé Mailman de Robert Lennon ainsi que les aventures du linguiste de David Carkeet, mais à chaque fois il y a un côté dépressif ou triste qui me plombe un peu. On peut difficilement reprocher à des auteurs de vous émouvoir avec talent, mais quand même, un peu plus de joie de vivre ne ferait pas de mal Monsieur Toussaint Louverture !
Commenter  J’apprécie          131
Il faut savoir que j'ai des romans comme cela dans ma bibliothèque. Je sais que je vais les adorer, mais je me laisse le temps de choisir mon moment de lecture. Pour « Price » le moment était parfait et à fait de ce livre un régal !

Ce livre c'est celui de Daniel Price, son histoire, son bout de chemin. Un garçon de dix sept ans, qui se trouve pile entre la fin de l'enfance et le début de l'âge adulte. Ce moment tant attendue des premiers ébats amoureux, des premières sorties et du début des réflexions existentielles qui empoisonnent la vie : Que vais-je faire de mon avenir ?
Ce roman aurait pu être calme, doux, et bien heureux. Mais ça serait sans compter sur la plume de Steve Tesich.

L'auteur nous décrit ce quotidien avec la rage au ventre. Cette rage sourde, qui nous bouffe de l'intérieur. Celle qui dévore tout et nous complait dans un désespoir naissant. En résumé, une rage de vivre !
Dans « Karoo », j'avais aimé le style à cent à l'heure que l'auteur nous avait placé dans son texte. Mais dans ce roman, je me suis sentie calme, presque apaisée. J'ai eu plaisir à me balader dans cette banlieue américaine des années 60. Un peu comme dans « Virgin Suicides », on se plait dans cette relation malsaine où ce jeune homme, la rage au ventre, fait et défait sa vie sans penser un seul instant aux conséquences. Dans ce texte on sent les sujets forts que l'auteur veut amener. Les problèmes qui l'ont marqué. le rapport filiale entre Daniel et son père et d'une complexité grave et soulève tous les mensonges et les tromperies dans lesquelles on peut tous s'identifier. C'est avec cette force qu'il arrive à parler de sujet lourd, sans omettre ces vérités qui parfois dérangent !

C'est une période particulière que celle où l'on finit le lycée, un peu perdu. Prêt à tout, mais trop terrifié pour véritablement se lancer. Ce moment où la fille convoitée devient la seule raison de vivre. Ce moment où l'on pourrait se damner pour une fille. Ce moment où les parents passent au second plan. Ce moment où seul notre propre bonheur est important. Mais ce roman a cette lenteur sous jacente dans laquelle on sait que le dénouement sera grave. Mais on ne peut s'empêcher de tourner les pages. On suit ce jeune homme avec cette même hargne envers la vie, les parents et surtout envers nous-mêmes. Empreint de toutes ces voix dans notre tête qui résonnent et qui bouleverseraient le plus fort des hommes.

Ce texte poignant, décrit cette réalité déjà compliqué en temps normal. Mais rajoutez à cela un père mourant, des amis fuyant et une copine bien trop compliquée. Et vous serez dans la vie de Price, persuadé que son malheur est le prix de sa vie. Ce roman est à la fois un roman d'amour et une tragédie. Vous aimerez le garçon presque autant que vous le détesterez !
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          120



Autres livres de Steve Tesich (3) Voir plus

Lecteurs (891) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1821 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}