AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 29 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Mémoires d'un valet de pied est le récit de deux aventures de Charles Yellowplush et de son service successif auprès de ces deux familles.
Roublard, écoutant aux portes, lisant les lettres adressées de part et d'autre par les protagonistes, il a toutes les qualités pour conter avec force détail les dessous de la vie de la gentry ou de la petite noblesse anglaise. Avec un humour tout britannique, il a une haute opinion de lui-même, à la fois fin, caustique et spirituel il nous relate les dessous peu reluisant de Lord Deuceace, endetté jusqu'au cou, partant à la recherche de la riche héritière qui lui permettra d'assurer un train de vie confortable pour le reste de son existence; c'est donc une sorte de comédie que nous décrit le valet de pied, avec des coups tordus mais toujours avec humour et un peu de caricature irrésistible.
William Makepeace Thackeray avec brio et grâce à un humour ravageur nous décrit la société anglaise au travers du regard d'un valet roublard, malin et un peu veule, observateur idéal de ce XIXème siècle, c'est léger pétillant et intelligent, un petit bijou d'humour et une grande réussite
Commenter  J’apprécie          310

Le dénommé John Herbert Sigismond Fitz Roy de la Pluche est domestiques mais un domestique soucieux de son rang. Il sert tout d'abord chez Altamont qui se révèle exercer un métier tout à fait honorable mais en bas de l'échelle. Lorsqu'il l'apprend, John décide de le quitter et de ne s'engager désormais qu'auprès de gentilshommes. Il devient ainsi le valet de pied de l'honorable Hector Percy Cinqpoints dernier fils d'un comte et pair.
Cependant ce gentilhomme est désargenté et gagne sa vie en trichant quelque peu au jeu et en ne payant pas ses dettes. Ayant réussi “un bon coup”, il quitte l'Angleterre et ses créanciers et s'installe à Paris où il se met en quête d'une héritière. Mais dans cette chasse il se trouve avoir affaire à son propre père à qui il a eu le tort de refuser un prêt. le tout toujours à travers le regard de John. On se bat avec les pires armes et sans le moindre scrupule quant à la parenté ou tout autre X mais toujours avec une parfaite élégance dans le langage. Ce contraste entre les paroles et les actes créé un humour irrésistible. Comme l'est celui entre l'apparente parfaite correction de John et ses indélicatesses. Ainsi lit-il un courrier qu'il doit porter pour s'assurer que l'on ne s'est pas trompé d'adresse. Et ce n'est qu'un des multiples exemples de sa roublardise.
C'est jouissif, aristocrates, femmes, domestiques,... Chacun est X sous la plume virulente de Thackeray.
Une lecture qui n'occupera que quelques heures et qui me paraît parfait pour égayer un jour de pluie.
Commenter  J’apprécie          170
Excellent roman, bourré d'humour et cynique à souhait , au style bien plus subtil qu'il n'y paraît au premier abord, Mémoires d'un valet de pied a su me conquérir, alors que j'avoue que le premier chapitre m'a fait un peu hésiter.
Je pense qu'il faut laisser le temps au style de cette critique acerbe de saisir un lecteur, le lecteur moderne risque de le trouver en effet un chouia alambiqué, mais ensuite....
Le narrateur et personnage principal est un valet d'un cynisme consommé et à travers ses yeux, nous découvrons...que le monde entier est peuplé de coquins! Plus que la première partie, le premier maître qu'il sert, c'est le second, qui arrive au quart du roman, peut-être au tiers, qui se révèle le plus intéressant: fripouille autant que le valet,il nous entraîne crescendo dans l'intrigue, comédie de manipulations où tout le monde réclame de ses bons sentiments...et lorgne les pièces d'or!

Épatant!
Commenter  J’apprécie          130
Charles James Harrington Fitzroy Yellowplush est valet de pied de son état. Après avoir servi brièvement un gentleman au métier douteux, il se retrouve aux ordres de l'Honorable Algernon Percy Deuceace. Ce jeune aristocrate est bien entendu désargenté. Sa haute respectabilité l'empêchant de travailler, Algernon va plutôt utiliser la rouerie pour renflouer ses caisses. C'est ainsi que le jeune Dawkins, voisin de Deuceace, se retrouve totalement plumé au jeu de cartes. Notre jeune aristocrate, ayant fait le coup avec un autre mais n'ayant aucune intention de partager, se réfugie en France. Loin de ses dettes et de la justice, Algernon profite très agréablement de la vie. Il rencontre une jeune veuve et sa belle-fille riches à millions. Algernon souhaite assurer sa fortune par le mariage. Mais à laquelle des deux femmes bénéficie le testament de feu le mari ?

L'ouverture de ce court roman de William Makepeace Thackeray donne le ton : « Les mémoires sont à la mode. Pourquoi donc n'écrirais-je pas les miens ? Je possède toutes les qualités requises pour réussir dans ce genre de littérature : une haute opinion de mon propre mérite et une bonne envie de médire de mon prochain. » C'est donc avec beaucoup d'ironie que Thackeray critique la haute société anglaise. Algernon est totalement désargenté mais il veut continuer à tenir son rang. Mieux vaut la tricherie, le vol, le mensonge que de s'abaisser à travailler. Son valet participe à ses nombreux forfaits et s'en délecte.

Mais le cynisme d'Algernon n'est rien à côté de celui de son père. Il faut croire que la tromperie et la ruse sont transmissibles génétiquement chez les aristocrates anglais. Et à la fin des « Mémoires d'un valet de pied », ce n'est pas la vertu qui triomphe loin de là ! Ce sont le vice, la cupidité et la perversité absolue. Et le valet ne vaut pas mieux que ses maîtres. Il espionne, trompe les huissiers et s'offre au plus offrant sans remords ni morale.

« Mémoires d'un valet de pied » est d'un cynisme réjouissant. La plume acérée de Thackeray est extrêmement drôle. Je me suis régalée de l'amoralité de tous les personnages. Je ne résiste pas à un dernier exemple des traits d'esprit de l'auteur : « Milady, veuve de deux années de date, était grande, blonde, rose et potelée. Elle avait l'air si froid, qu'on craignait presque de la regarder une seconde fois de peur de s'enrhumer (…). »
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
Commenter  J’apprécie          80
Les premières lignes de ce roman m'ont fait forte impression. On se rend tout de suite compte de l'humour mordant de l'auteur, son sens de la dérision ainsi que de l'ironie. L'aristocratie anglaise de l'époque victorienne n'est guère épargnée ! Bourgeois et nobles en prennent pour leur grade !

L'intrigue ouvrant le roman m'a beaucoup fait rire. En revanche, la seconde histoire, qui occupe les deux derniers tiers du roman, n'est pas parvenue à capter mon attention. J'ai trouvé le style trop pompeux et l'humour bien moins subtil, voir même maladroit. J'ai lu dans la postface qu'il s'agissait d'une des oeuvres de jeunesse de William Thackeray, je suppose qu'il faut donc y voir une recherche de style, d'inspiration.
Commenter  J’apprécie          50
Ces "Mémoires d'un valet de pied" nous raconte les tribulations d'un serviteur anglais au 19ème siècle. Au service d'un aristocrate désargenté qui tente coûte que coute de faire fortune. Intrigues amoureuses, manigances, duels et malversations, rien ne manque dans la description du valet, le tout raconté avec humour, ce qui rend la lecture agréable. D'autant plus que le valet de pied, tout comme son Lord, a une haute opinion de sa personne.
Une lecture qui m'a fait sourire, surtout grâce à l'humour pince-sans-rire du personnage principal.
Commenter  J’apprécie          20
Si William THACKERAY a connu son heure de gloire, il semble relativement oublié en ce XXIe siècle peu triomphant. Il a cependant écrit, entre autres, le célèbre et efficace « La foire aux vanités », sans oublier « Barry Lyndon » ou « le livre des snobs ».

De snobs, il en est bien sûr question dans ce roman écrit en 1837, c'est d'ailleurs en quelque sorte la marque de fabrique de l'auteur : scruter ses contemporains aristocrates et les dépeindre avec causticité et sans fioritures. THACKERAY connaît son sujet et ne l'épargne pas.

Charles Yellowplush est né de père inconnu avant de devenir valet. Dans ce roman, c'est lui qui prend la plume afin de raconter son histoire, ses relations avec ses maîtres, eux-mêmes passés au peigne fin par la trépidante écriture de THACKERAY. La structure du roman est assez originale : si les 4 premiers chapitres, par ailleurs très brefs, sont consacrés au poste de Yellowplush chez l'un de ses maîtres, le Lord d'Altamont jusqu'à son départ de la maison, le reste du récit se déroule dans la famille d'un autre maître : Algernon Deuceace.

« Mémoires d'un valet de pied » est l'un de ces romans qu'il est à peu près impossible de résumer, tant il est foisonnant par ses anecdotes contées par le narrateur. le récit saute de séquences en séquences, toutes plus savoureuses les unes que les autres, sans véritable intrigue, juste une suite de situations burlesques, grotesques, où THACKERAY brandit l'irrévérence comme arme absolue, sans oublier de prendre son lectorat à témoin, lui faisant quelques insistants appels du pied.

La société bourgeoise victorienne en prend pour son grade. Par son porte-parole, THACKERAY égratigne – et bien plus – les élites corrompues et leur amour de l'argent et du pouvoir. Cette farce féroce ne mollit jamais, comme si THACKERAY était particulièrement inspiré par son sujet. La majeure partie du roman se déploie dans le milieu bourgeois parisien, où Yellowplush a suivi son maître afin de le servir. Et les bons mots de fuser comme des mines de coussins péteurs : « Elle avait l'air si froid, qu'on craignait presque de la regarder une seconde fois de peur de s'enrhumer ».

THACKERAY dépeint au vitriol des personnages imbus d'eux-mêmes dans un narcissisme penchant vers la condescendance dans des relations humaines biaisées car uniquement motivées par l'intérêt égoïste. Ceci, Yellowpush en est le témoin direct puisqu'il a acquis la sale habitude d'écouter aux portes et de jeter un oeil dans des trous de serrure.

L'amour, très présent dans ce texte, n'est pourtant pas celui de l'image idyllique que peuvent avoir de jeunes tourtereaux. Ici tout est sournoiserie, crocs-en-jambe, coups bas. Car le propre père du Lord Deuceace vient semer la pagaille, désirant une fille que son fils compte bien de son côté épouser. Voici l'intrigue principale d'un roman qui tend à partir dans tous les sens, en tout cas à première vue, car nous réalisons bien vite que son auteur en possède la complète maîtrise, ajoutant le talent au regard cruel.

THACKERAY est un auteur qu'il faut avoir lu. Il caricature avec maestria les snobs de son époque, de la manière la plus polissonne qui soit. Contrairement à ses protagonistes, il ne prend pas de gants et c'est jubilatoire. de plus, ce roman est suffisamment court pour ne pas tomber dans la redite ou provoquer la lassitude, il se lit sans bâillements, il fait mouche par son ton particulièrement caustique. Il réussit même à nous faire apprécier en partie son valet, qui n'a pourtant rien à envier à ses maîtres niveau crapuleries.

Pour finir, le style de l'auteur est ampoulé juste ce qu'il faut pour coller à la société à laquelle il s'attaque, mais il ne se fait jamais balourd de surenchère de mots rares ou de longues phrases prétentieuses. Si THACKERAY vous est inconnu, ce roman est idéal pour pénétrer dans son oeuvre, accessible, bref et irrésistiblement drôle.

https://deslivresrances.blogspot.com/
Lien : https://deslivresrances.blog..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (87) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11193 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}