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4,14

sur 185 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Courte mais touchante histoire d'une adolescente et du poids du secret qu'elle cache. L'auteur montre comment l'on peut petit à petit s'enfoncer et se détruire quand un secret nous ronge de l'intérieur et que l'on n'arrive pas (ou ne peut pas) s'ouvrir à notre entourage.
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Gabrielle est une enfant prématurée. le premier fil narratif de ce roman d'initiation suit son combat pour vivre, puis pour grandir en finesse et en agilité à travers la GRS et la compétition. Gabrielle est une enfant, puis une adolescente dure avec elle-même, qui cherche la perfection même lorsque celle-ci se base sur des critères physiques inatteignables.

Le deuxième fil narratif creuse la relation de Gabrielle avec son arrière grand mère, María l'espagnole, pétrie de religion et de bon sens, ainsi que d'une immense affection pour la petite. Quand à 13 ans, Gabrielle voit s'éteindre son aïeule, c'est la fin d'une partie de sa vie, celle d'une gentille fille obéissante et convenable.

Un troisième fil en pointillés, suit deux clowns hospitaliers dans leurs tentatives pour dérider des enfants et leurs parents éprouvés par la vie.

Ce n'était pas le roman familial que j'attendais, tant la figure de Gabrielle écrase celles de sa mère, sa grand mère, sa tante, ses cousines. Les hommes sont tous un peu sur le même modèle, colosses aux pieds d'argile dans ce Sud-ouest consacré au rugby. Seule la María crève le papier et nous donne à voir et entendre une personnalité singulière.

J'ai aimé la pudeur sensible de ce récit d'initiation, même si nous n'avons pas toutes les clés. Un très joli premier roman !
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Un roman où se côtoie la mort, la maladie, la force de la vie…
En milieu rural, Gabrielle vit entourée de sa famille élargie : aïeules, mère, tante… Les hommes sont peu présents. Les femmes sont fortes mais présentent toutes des fragilités. A commencer par l'héroïne, bébé prématuré, qui enfant aura des problèmes de santé et de posture corporel. On conseille des cours de danse qui seront concrétisés par un parcours de gymnaste rythmique. le récit, non chronologique s'ouvre sur la mort de la mémé Maria dont on sent l'attachement profond que lui porte Gabrielle. Puis, au fil des pages, des événements toujours en lien avec l'état de santé et psychologique de Gabrielle, sont égrainés, entrecoupés de scénettes de clowns à l'hôpital… Un suspens tend l'atmosphère entre les scènes de vie décrites et l'attente d'indices par le lecteur pour comprendre les liens entre la course effrénée et les mains blessées de Gabrielle au début du récit, la présence des clowns et le devenir de la fillette. Les derniers chapitres, voire les dernières pages, répondront aux tergiversations avec à la fois, dureté, tendresse et sensibilité. Un premier roman qui je l'espère ne sera pas le dernier. La qualité du style et l'originalité de la construction sont prometteurs.
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⚡️⚡️⚡️C'est l'histoire de Gabrielle née prématurément dans une famille du sud-ouest. ⚡️⚡️⚡️

Corps fragile mais rebelle comme son arrière-grand-mère Maria qui a fuit l'Espagne franquiste, Gabrielle garde ses secrets bien enfouis comme ces araignées noires qu'elle crache à l'abri des regards. C'est l'histoire de son corps qui s'émancipe avec la gymnastique artistique pour mieux marcher. Un corps qu'il faut sculpter qu'il faut maintenir en forme pour les compétitions, elle qui est si brillante quand elle approche les 13 ans.
L'intrigue narrative minutieuse est chorégraphiée en trois temps et nous fait découvrir l'émancipation de la jeune fille dans sa famille aimante et religieuse. Elle nous dit l'amour de ses parents, leurs intimités, le deuil de Maria, le modèle de Gabrielle, son amour avec Raphaël, son sport. Au milieu de son histoire, une autre histoire. Celle de clowns qui parcourent les chambres des hôpitaux pour mieux accompagner les malades dans leurs soins. Plus le lecteur avance, plus les secrets de Gabrielle se dévoilent avec l'identité de la narratrice.
« Les maisons vides » est un premier roman authentique composé de manière troublante. Il est difficile de lâcher ce livre tant la vie de Gabrielle est touchante, tant les descriptions sur ses liens familiaux, ses secrets nous tiennent en haleine jusqu'au dénouement explicatif. On aime Gabrielle et on ne peut que saluer Laurine Thizy pour son écriture tendre et lumineuse.
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Vous avez dit : « Premier roman » ? Etonnant, difficile à croire et pourtant si plaisant à découvrir ! Une histoire bien écrite, construite et racontée avec subtilité et maîtrise absolue du questionnement que doit susciter un roman chez le lecteur.

Les Editions De l'Olivier ont ce talent de découvrir de bien jolies plumes et, par ailleurs, de les mettre en valeur dans des ‘objets-livres' que le lecteur saisit avec bonheur !

Les maisons vides', un thème déjà maintes fois traité, la construction d'une adolescente, mais l'autrice, ici, façonne son récit avec tant de justesse, de profondeur, d'amour pour le possible en devenir que personne ne boudera la sortie de ce premier roman de Laurine Thizy. Bien loin de Anna dans ‘Une bête aux aguets', de Florence Seyos chez le même éditeur, Gabrielle dans ‘Les maisons vides' est une jeune fille qui n'a pas peur de ce qui va arriver. Ce n'est pas là l'objet de sa lutte. Elle, elle sait déjà. Ce qui la contrarie, ce serait plutôt les araignées. Mais pourquoi donc ?

‘Par une nuit aux étoiles claires, Gabrielle court à travers champs. Elle court, je crois sans penser ni faiblir, court vers la ferme, la chambre, le lit, s'élance minuscule dans un labyrinthe de maïs, poussée par le soudain besoin de voir, d'être sûre. Gabrielle sait qu'il est trop tard – ses paumes meurtries le lui rappellent -, pourtant elle court de toute la vigueur de ses treize ans.

Ainsi commence le prologue de cette tragique histoire que Gabrielle racontera elle-même le jour où la vierge s'est tue. Depuis, elle court vers la construction d'elle-même. Qu'aura-t-elle comme fondations ? Quelles seront ses certitudes, ses doutes ? Pourra-t-elle s'échapper de ses souvenirs ? Se construire malgré eux ? Quels seront ses rapports à la famille, son entourage ? Pourra-t-elle un jour exister pour et par elle-même et enfin cracher le morceau?

Toutes ces questions la tarauderont un jour. Mais pour l'instant, elle court, le soir, dans les champs, le cimetière, les profondeurs de sa vie d'enfant de treize ans. Et toujours, au fond de la gorge, plutôt de la poitrine, plus précisément des poumons, elle sent monter en elle une envie amère d'extirper ces araignées qui se terrent en boules au plus profond d'elle-même. Pourtant, elle les refuse, les nie, les emballe de fausses bonnes raisons. Mais toujours, ses mains, le plus souvent cachées, lui rappellent le présent. C'est par elles qu'elle sait !

Avec une force extraordinaire, Laurine Thizy nous conte le combat d'une enfant pour advenir adulte. La puissance de Gabrielle vient aussi de ces femmes qui vivent pour elle, qui la portent au-delà d'elle-même. Une mise à l'honneur de ces femmes de l'ombre qui luttent pour éduquer, conduire les enfants ailleurs, au-delà d'eux-mêmes. Ces mêmes femmes qui souvent s'épuisent et quasi toujours se taisent.

Sous la plume de Laurine Thizy, les mots éclosent, juste là où ils doivent être, enrubannés du cortège des phrases qui trament un récit dense, serré sans être jamais fermé aux questions qu'immanquablement le lecteur se pose à propos des choix éducatifs, des contraintes et permissions qu'il accorderait à l'enfance s'il était plongé dans la même situation que ceux qui accompagnent Gabrielle.

La densité du récit n'a d'égal que sa facilité et le plaisir de s'y insérer complètement. le lecteur, tout du long, s'en trouve ravi, même s'il est touché par la révélation qui sort des mains de Gabrielle, une fois qu'elle les ouvre enfin face au nez rouge qui a fini par la faire rire. Aujourd'hui, elle peut voler et voltiger vers demain !

Comme moi-même, une fois la dernière page tournée, le livre posé et les idées clarifiées, bien des lecteurs reprendront le livre pour relire le prologue… Tout y était dit, ou presque !
Lien : https://frconstant.com
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Encore une jolie découverte grâce aux @68premieresfois ! J'ai beaucoup apprécié cette lecture à l'écriture sensible et délicate.
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J'ai été touché par Gabrielle, adolescente dans le roman, sa vie commence difficilement lorsqu'elle naît prématurément, à cela s'ajoute des problèmes de santé qui lui valent des moqueries de la part de ses camarades et de ses cousines.
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J'ai apprécié le lien qui l'unit à son arrière-grand-mère et j'ai trouvé ça très touchant. Parmi les sujets principaux, les corps et le deuil, deux sujets compliqués qui vont rendre cette histoire vraiment touchante.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Gabrielle a treize ans, sa grand mère Maria vient de mourir. Elle a des parents, un petit frère, et une évidente aptitude pour la gymnastique rythmique.

Gabrielle enfant prématurée, si fragile, si petite, qui crache les araignées qui se terrent dans ses poumons et qu'elle cache à tous pour continuer à vivre comme les autres, ou plutôt comme elle l'a décidé. Qui jeûne pour les faire disparaître à jamais, ah si seulement cela pouvait marcher...

Chaque nuit elle oublie de dormir et se déplace sans bruit hors de la maison jusqu'au cimetière, sur la tombe de Maria. Chaque jour elle oublie de manger, et sans doute aussi parfois de vivre.
Gabrielle explose de beauté, de charme, le dos droit, les pieds plantés au sol, dans une attitude conquérante.
Gabrielle ose, défie, aime, dompte, exige d'elle plus que personne n'oserait jamais lui demander,
Gabrielle aime à sa façon, mais elle est encore bien jeune, alors elle retient les corps qui se frôlent, se découvrent, s'exaltent.

Les maisons vides est un hymne à l'enfance, à la fidélité à la parole donnée, à la fragilité de l'adolescence, mais aussi à une certaine relation au corps, à la maladie, à la force que l'on puise en soi pour parvenir à son but, pour vivre et devenir. Plusieurs temporalités se succèdent pour éclairer le lecteur et cerner au plus près une Gabrielle fragile, blessée, mais toujours volontaire et forte.
Il y a une puissance et parfois une grande douceur dans ces mots, une fragilité et pourtant aussi une force dans ce personnage de jeune fille qui sort de son cocon d'enfant fragile et dont parle une narratrice dont on se demande tout au long du roman qui elle peut bien être.


chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/10/21/les-maisons-vides-laurine-thizy/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Gabrielle, les araignées et les clowns

Tout juste auréolé des Prix Régine Deforges et Marie Claire 2022, Laurine Thizy est l'une des belle surprises de cette rentrée d'hiver. En retraçant le parcours d'une adolescente et des générations de femmes qui l'ont précédée, elle nous offre un beau roman initiatique.

Gabrielle a treize ans quand meurt la María. Un épisode qui va marquer l'adolescente, même si elle n'en laisse rien paraître. C'est lors des obsèques qu'elle décide que pour elle ce sera la dernière fois qu'elle ne se prêtera plus à ces bondieuseries. Qu'elle ne se laissera plus prendre par les discours lénifiants, les fausses vérités. Même si, comme si de rien n'était, elle poursuit ses entraînements de gymnaste.
Ce caractère volontaire, elle le doit peut-être aux circonstances de sa naissance. Née grande prématurée, elle aura en effet longtemps dû se battre pour trouver sa place. «Depuis la première seconde Gabrielle est une résistante: un oeuf qui a creusé sa survie dans le ventre de sa mère.» Un combat qui va lui permettre de passer de faible et chétive à déterminée et obstinée, quitte à heurter. Cela lui vaudra par exemple d'être exclue de son club de sport alors que les championnats de France se profilent. Une injustice d'autant plus forte que les progrès de la jeune fille tiennent d'une volonté farouche de maîtriser un corps, de le renforcer et de tenter, à l'adolescence, d'en expulser toutes les araignées qui l'habitent, qui lui font si mal.
Dans ce Sud-ouest, pas loin de Toulouse, on ne s'intéresse pas vraiment à elle. Ici les hommes parlent fort et les femmes se taisent. de génération en génération, Suzanne, Joséphine et même María reproduisent ce même modèle, se murent dans le silence, gardent en elles leur révolte, leurs araignées qui tissent patiemment la toile de la résignation et de l'indifférence. Désormais privée de son aïeule, la seule qui l'aimait vraiment, Gabrielle doit apprendre à creuser son sillon à l'aune de ses souvenirs.
Laurine Thizy a eu la bonne idée d'opter pour une construction non-linéaire où les débuts et les fins de vie se rejoignent, ce permet au lecteur de remonter dans le temps puis de se heurter aux difficultés du présent, le tout entrecoupé de scènes d'hôpital, quand les clowns viennent rendre visite aux patients pour tenter d'apaiser leurs souffrances et leur peine. On verra avec l'épilogue, très bien amené, combien ces intermèdes sont loin d'être anodins et vont donner à cette histoire un nouveau virage. Avec beaucoup de délicatesse, la primo-romancière raconte cet apprentissage difficile. le chemin vers l'émancipation est tortueux, semé de pièges. Mais, quand on a la foi, on dispose d'une belle arme, celle qui permet de remplir Les maisons vides.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un roman trés bien écrit sur 3 portraits de femmes battantes de 3 générations différentes : la grand mere, la mére et la fille.
Elles sont touchantes car elles essaient de s'affirmer à leurs façons surtout Gabrielle qui naît grande préma et qui se débat avec ses problémes respiratoires.
Malgré ces personnages intéressantes, je n'ai pas trouvé l'histoire passionnante et originale.
Merci à mes 68 premiéres fois de m'avoir fait découvrir ce livre.
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Ici règne une certaine étrangeté. Dès les premières lignes, Laurine Thizy nous laisse entrevoir un roman peu commun. Les maisons vides alterne l'histoire de Gabrielle entre les périodes après sa naissance et celles de son adolescence après la mort de sa grand-mère.
Une enfance sous haute protection avec une croissance chaotique. Déjà, elle se sent différente et se forge un caractère à toutes épreuves. Exigeante envers elle-même, elle fait peu cas de sa santé. Dans un univers de femmes, elle très attachée à Maria, sa grand-mère, qui a eu une vie difficile. Elles se ressemblent. Une relation très forte et une grande complicité les unissent. Quand la santé de Maria décline Gabrielle s'en occupe. Elle materne sa grand-mère, comme elle materne son petit frère avec amour et énergie. le décès de Maria est une rupture dans la vie de Gabrielle. Il met un terme à son enfance et marque le début de l'adolescence avec tout ce que cela comporte. Un corps qu'elle découvre en même temps que le regard des autres, le premier amour. À travers les crises asthmatiques de Gabrielle, ces araignées qui grouillent dans ses poumons, on devine qu'il y a un autre problème. Jusqu'au dernier chapitre, Laurine Thizy ne dévoilera rien.

Un premier roman très réussi tant par l'histoire, par les personnages que par l'écriture pleine de sensibilité.
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