Il y a beaucoup à parler et beaucoup à réfléchir sur ce livre. Un roman graphique qui a amené six années de travail à l'auteur. Il a donc commencé à travailler en 2004, alors que la guerre en Irak était en plein essor. de puis, bien de choses ont évoluées mais le sujet reste inchangé ... la culpabilité.
Craig Thompson nous fais part dans ce livre de la culpabilité américaine (et européenne ?)...
Il effleure pour nous le sens des responsabilités, ce développement économique qui accroît la misère, une plus grande différence entre riches et pauvres, hommes et femmes ...
Il est partis au Maroc pour s'imprégner de la culture, il as lus le Coran, lui qui est chrétien...
Toute fois
Habibi ne parle pas vraiment de religion.
« Parce que la religion engendre des séparations entre les gens et les cultures. Je suis plus curieux de ce qui nous rapproche — des points communs entre toutes les confessions — et d'expériences davantage mystiques et extatiques de la spiritualité. »
Habibi parle d'une histoire d'amour entre deux personnages très abîmés par la vie, Dodola et Zam, deux enfants esclaves qui se sont échappés... de neuf ans son aînée, Dodola a sauvé Zam, alors âgé de 3 ans, et l'a élevé d'une façon très maternelle. Cette relation mère/fils commence à dériver quand Zam atteint ses 12 ans, que sa propre sexualité se réveille et qu'il désire Dodola ...
Dans la première partie du récit, nous observons cette relation mère/fils, basée sur des valeurs de respect. Nos deux héros vont être arrachés l'un de l'autre. Les mésaventures commencent ...
En divers points du récit, Dodola est violée, battue, jeté dans un cachot et forcée à se prostituer pour la nourriture et l'eau.
Zam quant à lui, est doué pour trouver de l'eau, c'est sa mission. Il est prêt à tout pour retrouver Dodola, il sera eunuque, gardien du sultan, maltraité et traumatisé, il en ressort plus fort, il devient homme.
Les deux protagonistes sont séparés pour une grande partie du livre jusqu'à ce que, grâce à une série de renversements peu probable, ils ont pu se retrouver l'un à l'autre, une fois de plus !
Habibi prend place dans un monde entièrement inventé. La scène se déplace régulièrement, du vaste désert au Palais d'un Sultan inspiré de Mille et Une Nuits à une friche urbaine infestées de poubelle — Ainsi, le ton du roman change dans une certaine mesure avec chaque déplacement.
La lecture du livre est chapitré. Ils sont au nombre de 9 !!! Ce chiffre est très présent, à croire que Thompson nous laisse un message sur le symbolisme des chiffres ?
Il est dit que dans la Bible, le chiffre 9 représente la plénitude spirituelle ... Une bénédiction ... afin de définir l'endroit où le christianisme et l'Islam a commencé ? ...
«
Habibi continue telle une rivière. »
C'est tortueux, ça déborde parfois vers l'insupportable, cette lecture m'as mis mal à l'aise concernant la condition de la femme et donc de l'homme ... Seul l'Amour porté à la fois par Dodola et Zam deviens nécessaire pour ne pas se noyer ...
Une histoire d'amour impossible à travers ces excès mélo-dramatiques.
La sublimation de la sexualité comme message de réprobation sociale.
Un scénario étrange suggérant un anachronisme entre fable et réalité.
L'imagination donné au lecteur se trouve dans le graphisme, dans la possibilité de développer l'image. Les formes géométriques et calligraphiques sont énormément travaillés. Une véritable analyse est affichée dans les éléments de l'iconographie islamique, laissant place à la beauté de la calligraphie arabe.
L'équilibre délicat d'être aussi éducatif. Il y a un travail de recherche profonde derrière chaque page, pour une exploration approfondie des racines historiques et religieuses de symboles, de lettres, de structures géométriques, ainsi que son sens et son utilisation.
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