AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 110 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce petit livre est en fait le texte d'une des nombreuses conférences que l'auteur a pu donné au cours de sa vie. Celle-ci a pour thème la remise en question de la vie telle qu'on pouvait la vivre au milieu du XIXe siècle autour de Boston. C'est-à-dire une vie entièrement tournée vers le profit marchant. Gagner toujours plus, pour consommer toujours plus pour satisfaire à la bien-pensance et au conformisme de l'époque. Thoreau explique à travers certains thèmes en quoi ce mode de vie va droit dans le mur, individuellement et collectivement. Il estime que gagner sa vie juste pour faire un travail non épanouissant est une manière de la rater et de passer à côté de ce qui fait réellement la marque de l'homme, qui est de s'élever spirituellement, pour vivre au plus près de la nature et de nos besoins fondamentaux. Tout le reste n'est que du superflu inutile. Il remet en question les institutions qui commencent à s'échafauder dans ce pays nouveau qui vient d'accéder à l'indépendance. "Ce qu'on appelle politique est si superficiel et inhumain que, dans les faits, je n'ai jamais vraiment reconnu que cela me concerne le moins du monde". On voit bien ici ce qui pousse Thoreau à s'éloigner du monde agité de la vie politique, bourgeoise et industrieuse, pour vivre dans sa cabane de Walden. On retrouvera ici, en condensé, tout ce Thoreau souhaite fuir pour retrouver un esprit intact, l'esprit humain tel qu'il se conçoit, sans les erreurs de la civilisation. C'est ce qui inspirera Gandhi et Martin Luther King entre autres, et son message n'a pas fini de prendre de l'ampleur dans notre monde ultra standardisé et conformiste. C'est une leçon à retenir.
Commenter  J’apprécie          340
Dans ce monde ou la consommation et la stupidité de tf1 dominent les débats , il est important de se replier vers une parole libre et intelligente telle que celle de Thoreau . Sa maniére de considérer la vie sans entraves matérielles et en plaçant en priorité la liberté de l'esprit , tout cela ne peut qu'étre digne du plus grand intéret . Lire Thoreau au 21 éme siécle , c'est prendre une grande bouffée de liberté .
Commenter  J’apprécie          210
Court texte écrit en premier lieu pour une conférence, il nous permet d'approcher le transcendantalisme (école philosophique américaine qui se caractérise par un certain mysticisme moral et par la tendance à unir l'individuel et l'universel).

J'ai aimé que le côté péjoratif du mot oisiveté soit démantelé puisqu' "il n'est rien, pas même le crime, de plus opposé à la poésie, à la philosophie, voire à la vie elle-même, que cette incessante activité."
Ce que j'ai moins aimé, c'est qu'à la fin de ma lecture, j'ai eu davantage l'impression d'avoir lu un pamphlet d'un opposant politique plutôt qu'une apologie d'un amoureux de la nature comme je m'y attendais.

Il n'en reste pas moins que, d'abord, il semblerait que M. Thoreau était un homme qui préférait vivre sa philosophie plutôt que d'en parler. Tous les adeptes du "montre-moi comment tu vis avant de tenter de me refourguer tes idées" y verront un intérêt certain.
Ensuite, ce texte datant du milieu du XIXe siècle, il peut laisser songeur quant à l'intemporalité de ce mouvement.
Et enfin, Henry David Thoreau formule adroitement ses idées.
Commenter  J’apprécie          200
Thoreau est un écrivain d'actualité avec la mise en question de la société capitaliste, ses limites, ses ravages. Thoreau dénonce dans cet opus les incessantes et futiles activités des hommes occupés à gagner de l'argent pour une consommation matérielle toujours plus grande et par nature insatiable tout en laissant toute une partie de la population sur le carreau.
Thoreau préconise une vie plus simple, en contact avec la nature, de la poésie, de la philosophie, à l'écoute de sa vie intérieure.
Les hommes sont occupés à gagner leur vie plutôt que de la vivre. L'oisiveté n'est pas paresse mais épanouissement de soi. Les hommes manquent hélas de discernement, leurs objectifs sont médiocres, leurs conversations futiles.
Thoreau écrit pour nous amener à une prise de conscience, non pour nous détourner de la société ou des autres hommes ou bâtir un nouveau système.
Commenter  J’apprécie          90
j'avais beaucoup entendu parler de Thoreau, je voulais voir moi-même un peu de quoi il retournait. J'ai été pas mal déçue. Au moins dans ce très court livre, si certaines réflexions sont intéressantes, elles sont assez brouillonnes, exclusivement critiques (et assez peu constructives). Pour la majorité, on pourrait les résumer par "tout fout le camp ma bonne dame, y'a plus de morale"...

Si ça commençait bien, vraiment très bien dans les premières pages que j'ai trouvées passionnantes et souvent très modernes, avec une critique, juste et bien étayée, de ce qu'on appellerait aujourd'hui les "métiers à la con" (ces métiers inutiles à la communauté, dont le seul objectif est de gagner de l'argent, avec comme dégât colatéral une destruction de la nature -aussi bien externe qu'intrinsèque à l'humain) ; ça continue moyennement, avec beaucoup de jugements péremptoires, massivement assénés, sans argument ni exemple ni précision. Par exemple, il évoque le problème des convenances sociales faisant obstacle à une "vie élevée". Ok. Admettons qu'on ait compris ce qu'est une "vie élevée" (ce qui est très compréhensible par transparence, même si pas super bien expliqué), pour autant, de quelles convenances sociales parle-t-on ? du fait de dire bonjour ? de s'habiller ? de se laver ? de respecter la préséance à table ? de porter le haut-de-forme ? de ne pas frapper si on veut le bout de viande que son voisin est en train de manger ?

Le monsieur auto-proclamait sa pensée "révolutionnaire". Mais j'ai bien peur qu'être un peu marginal ne soit pas suffisant pour être révolutionnaire. Ce que j'ai lu dans ce livre n'a pas grand chose de révolutionnaire. Vilipender la presse et critiquer la société marchande à l'excès, Jésus le faisait déjà en chassant les marchands du Temple, alors côté révolutionnaire, on repassera. En revanche, je n'ai évidemment pas fait ce parallèle par hasard, Thoreau évoque plusieurs fois Dieu, et en effet, sa pensée (dans le peu que je peux voir dans ce livre minuscule, évidemment) me semble très empreinte de cette croyance, avec l'individualisme (au sens noble) qui caractérise certains courants protestants, et cette volonté de retour aux fondements est toujours une base de réflexion intéressante (mais certainement pas libre comme il le dit... bref). Mais là, du coup, on a parfois l'impression d'être au sermon d'un moraliste aride, et c'est assez moyen pour "élever" la pensée, justement.

Je dis ça, mais je devine que le côté "révolutionnaire" de sa pensée vient de ce qu'on appellerait aujourd'hui l'écologie, qui n'était pas du tout d'actualité au milieu du XIXème siècle, et pour le coup certainement révolutionnaire.

En bref, j'ai été assez déçue, mais je n'ai pas détesté, alors je ne renonce pas à lire un autre ouvrage de lui (probablement Walden) dans quelque temps, pour voir, et peut-être comprendre pourquoi certains le trouvent génial.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
Commenter  J’apprécie          30
Connu pour son essai Walden ou la vie dans les bois (1854), qui expose ses réflexions sur une vie sauvage aux antipodes de la civilisation ou encore pour son oeuvre La Désobéissance Civile (1949), qui préfigure la philosophie non-violente de Gandhi ou Martin Luther King, Henry D. Thoreau exprime dans ce petit ouvrage ses vues sur une vie sans principes.

Dès les premières lignes de cet abrégé, le ton est donné : « comme il serait merveilleux de voir, pour une fois, le genre humain s'adonner au loisir ! Il n'y a rien d'autre que le travail, le travail et encore le travail » ou encore « j'estime qu'il n'existe rien de plus opposé à la poésie, à la philosophie, que dis-je à la vie elle-même que cette incessante activité, pas même le crime. »
De fait, les développements gnomiques parsèment les pages : « presque sans exception, les moyens qui permettent de gagner de l'argent abaissent l'homme » ; « Si celui qui travaille n'en tire rien de plus que le salaire que lui verse son employeur, il est volé, il se vole lui-même. » En bref, l'exorde est bien mené.

Cependant, les arguments qui suivent peinent à convaincre car ils ne sont jamais développés. Par exemple, lorsque Thoreau se prend en exemple et souligne qu'il se contente de peu dans sa vie d'arpenteur – en ne travaillant par exemple que des demi-journées – il ne développe pas plus avant la critique qu'il fait de ceux qui travaillent toute la journée : « S'il me fallait vendre à la fois mes matinées et mes après-midis à la société, comme beaucoup semblent le faire, je suis certain qu'il ne me resterait plus aucune raison de vivre. » Quelles sont les raisons valables de vivre ? Peut-on fonctionner sur un système économique où le temps de travail est moindre ? Quels principes doivent prévaloir ? Pourquoi le loisir est-il important ? Si nous sommes tentés de partager les pensées de l'auteur, l'argumentation manquante représente une frustration certaine.

En outre, en termes plus formels, le mélange des genres philosophiques et lyrico-poétiques ne fait pas toujours mouche. Si certaines comparaisons ou métaphores sont efficaces, comme celles où il compare notre esprit à un enfant innocent qu'il faut tenir à distance des mauvaises influences, d'autres apparaissent aussi très étranges, notamment dans les dernières pages où il compare le fonctionnement de la société à la dyspepsie, trouble de la digestion. Ce style s'avère parfois encombrant et obscurcit plus les idées de l'auteur qu'il ne les éclaire.

Finalement, un moralisme douteux ressort parfois des lignes. Thoreau revendique ne pas lire les colonnes politiques des journaux pour ne pas voir son « sens moral s'émousser ». Est-ce à dire que les lecteurs de ces colonnes voient leur sens moral s'émousser ? Ou encore, après avoir critiqué ceux qui se ruent vers l'or en Californie, Thoreau assure que « la conclusion de tout cela sera que l'humanité finira par se pendre à un arbre. » Une personne se revendiquant sans principes ne devrait-elle pourtant pas chercher à comprendre les autres plutôt que de les juger ?

En résumé, La vie sans principes s'apparente plus à une ébauche de réflexions pleine de potentiel qu'à une défense réelle et argumentée d'une vie sans principes. le titre est trompeur car il laisse entendre le contraire.
Commenter  J’apprécie          30
Dans ce petit livre d'une cinquantaine de pages, écrit dans la seconde moitié du 19ème siècle, Henry Thoreau dénonce l'obsession de l'homme à "gagner sa vie" plutôt que de la vivre, le ravage du profit et de la division du travail, la dissociation des hommes entre eux et avec la nature. Il apparaît un peu comme le précurseur de l'anarchisme, de l'écologie, de la critique de l'urbanisation et de l'aliénation de l'homme dans une société de consommation.

Merci à Masse critique pour ce livre. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ce que l'auteur ferait et dirait s'il se retrouvait à notre époque et voyait l'évolution de la société actuelle.
Commenter  J’apprécie          20
Une belle claque que ce petit ouvrage. Cela ne devrait plus m'étonner de la part de Thoreau, mais il arrive toujours à se surpasser dans la manière qu'il a de me toucher au plus profond de mes convictions. Et quelle meilleure période que celle que nous vivons pour tout remettre en question de la société actuelle ? Les pensées de Thoreau sont simples : vivez pour vous-même, vivez pour vos aspirations, pour la beauté du monde et de l'esprit. Utiliser sa vie à des fins commerciales, pécuniaires, de gloire matérielle ou de pouvoir ne pourrait pas être plus vide de sens. Ce n'est que gâcher sa vie que de poursuivre de tels objectifs, quand il est possible de vivre pour la beauté. Je rêve que cela soit possible, et fort heureusement, le temps s'allongeant, quelques idées germent dans mon esprit.
Commenter  J’apprécie          10
La vie sans principe est un remarquable traité écrit avec conviction pour réveiller tout lecteur de son inertie et l'inviter à donner du sens à son existence. Rédigé en 1854, cet essai vivifiant et remuant est plus que jamais d'actualité en nous invitant à sortir de notre zone de confort matérielle et intellectuelle pour nous éprouver face à la vie. Suivi du texte le Philosophe en liberté de de Thierry Gillyboeuf et d'une brève biographie, ce petit ouvrage fait partie de ces livres qu'on garde précieusement dans sa bibliothèque et qu'on feuillette de temps en temps pour se donner un bon coup de fouet !
Lien : https://cestarrivepresdechez..
Commenter  J’apprécie          10
Une édition accessible mais qui ne remplace pas le texte original de Walden.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (338) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}