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EAN : 9782842658441
134 pages
La Decouvrance (01/03/2015)
3.67/5   3 notes
Résumé :
L'ange du Liponard rassemble neuf récits de mer qui romancent, parfois même poétisent, des souvenirs personnels comme des témoignages sur des personnages que Mario Tobino a pu connaître à Viareggio sa ville natale sur la côte méditerranéenne de la Toscane, et dont il s'entend à rendre, dans une langue sobre, aussi bien les faits et gestes que les inquiétudes, les pensées, les rêves qui travaillent l'esprit de ces marins.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre est magnifique. Les textes sont très bien écrits et traduits, très poétiques et c'est là legrand intéret de ce recueil.

Le thèmes principal est la mer et la vie de marin, en Italie et en Méditérrannée, au moment de la fin des voiliers de commerce. Autour de cela plusieurs sujets sont évoqués : la séduction, le calme plat, le naufrages, la camaraderies, la jalousie, et d'autres.

L'ange du Liponard est une nouvelle d'une cinquantaine de pages, les autres sont très courtes (une dizaine de pages), pour un tout d'environ 150 pages bien aérées. Si le thème général reste le même, les histoires et ambiances varient beaucoup. les ambiances sont très bien posées, porté par un style que j'ai trouvé magnifique.

Le rythme et le choix des mots permettent en effet de ressentir l'habitude ou la détresse, la léthargie lors d'un calme plat ou la frénésie paranoïaque de la jalousie (d'ailleurs, j'ai moins aimé la nouvelle sur ce ton, pour lequel j'ai trouvé le style moins beau). On admire les personnage et les histoires comme on admirerait un paysage. le texte reste plutôt accessible, pas aussi facile à lire que du policier best seller mais plus simple que pas mal de classiques.

Je me suis parfaitement laissé prendre dans l'univers de la marine. Pas besoin d'être déjà fan de la mer pour apprécié et comprendre : les quelques termes maritimes spécifiques sont exdpliqués par des notes de bas de pages.

Si vous n'aimez que les histoires pleines de suspense et de rebondissements, passez votre chemin. Sinon, n'hésitez pas à vous laissez tenté par ce petit livre qui m'a laissé sous le charme et m'a donné envie de lire d'autres oeuvrent de l'auteur, et plus génralement de la poésie ou des textes poétiques. (Mais je ne crois pas qu'il s'agisse ici de poésie, c'est en tout cas assez peu métaphorique).

Un grand merci donc à babelio et à la découvrance pour m'avoir fait gagné ce recueil pour l'opération Masse Critique. Ce n'est pas ce à quoi je m'attendais, j'étais dans une phase lectures faciles et prenante et je suis ravie d'avoir mis la main là-dessus presque par hasard à ce moment là, ça m'a relancée vers de nouveaux horizons !

Lien : http://lemoulinacritiques.bl..
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Peu connu en France, Mario Tobino, psychiatre, écrivain et poète du XXème siècle, est en revanche plus célèbre dans son pays natal, l'Italie. On lui doit des recueils de poésie ainsi que de nombreux romans, dont certains, évoquant la seconde guerre mondiale en Lybie, ont été portés à l'écran par Dino Risi ("Le fou de guerre") ou Mario Monicelli ("Les roses du désert").

Natif de Viarreggio, une cité côtière de Toscane, Tobino a souvent entendu les récits des marins et avec beaucoup d'empathie, il imagine, dans ce recueil de récits de mer intitulé "L'ange du Liponard", le vécu, les frustrations, les angoisses, les rêves et les fantasmes de ces rudes travailleurs coupés du monde le temps de leur embarquement sur des navires de commerce manœuvrant plutôt à la voile, ce qui les rend plus tributaires des éléments, qu'il s'agisse de calme plat ou de tempêtes.

Dans ces lieux clos, malgré l'immensité de la mer et du ciel qui les entourent, se développent toutes sortes d'obsessions ou de peurs, jalousie d'un mari à qui une mauvaise langue a susurré des ragots sur sa femme, angoisse d'un mousse survivant à son premier naufrage, drame de l'équipage échoué à quelques encablures de la côte et dont les vagues déchaînées engloutiront tous les membres sous l'œil désespéré de leurs familles, timidité de deux marins en goguette qui n'osent aborder une belle prostituée, révolte violente du mécanicien insulté par son patron, mort sans phrases d'êtres simples au terme d'une rude existence. Mais surtout, dans la nouvelle éponyme "L'ange du Liponard", se développe un fantasme érotique autour de la figure de la femme du capitaine, belle, provocante et désirable, qui au cours d'une calmasse interminable ayant immobilisé le navire en pleine mer, s'exhibe et aguiche les marins, jusqu'au drame et aux exaltations amoureuses qui en découlent.

Centrés sur les émotions et les sentiments des marins, ces récits de mer donnent la part belle à la psychologie mais aussi à la poésie, car l'écriture se fait plutôt allusive, le drame n'intervient que comme une conséquence des tensions accumulées, ou comme le catalyseur des angoisses humaines.

Bref une lecture agréable, même si le suspense reste mince, et si la dimension poétique du texte est un peu effacée par une traduction par ailleurs honorable.

Merci à Babelio et à l'opération Masse Critique qui m'a permis de lire ce livre.


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"L'Ange du Liponard et autres récits de mer" s'étale sur 132 pages, 9 nouvelles et une palette de sensations volubiles, qui plairont aux marins d'eau douce, aux a(r)mateurs des belles et lentes histoires, et à tous ceux qui souhaiteraient apprivoiser le dialecte de la mer.

Dans ce recueil qui "froufoute de la musique comme un ange des ailes", il faut naviguer le coeur en boussole et conscient que les "marins voient avec les yeux des langoustes, [qu'ils] entendent comme les méduses, [que] leurs mains sont des algues des grands fonds ; inexplicable, inénarrable, la même loi fait rester toute la vie sur le pont, dans la navigation, malgré l'exaspération, la lassitude et tout ce qui ne convient absolument pas" (p.48). Cette odeur de mer transpire particulièrement dans "L'Ange du Liponard" et les derniers récits. Entre deux, on est à la fois surpris et confus de retrouver les mêmes personnages, ou du moins, les mêmes noms, la même ville (Viareggio), la même mélancolie, etc. du lieu où je vous écris, j'ai la musique de Ferré en tête, la Mémoire et la Mer, et partage avec ces marins la moiteur presque saline d'une belle journée d'été. J'ai vibré au rythme de leur marée d'anecdotes, d'émotions, regrettant néanmoins le caractère inachevé voire incongru de certaines nouvelles.

L'autre point d'ancrage de ces récits de mer, qui submerge presque complètement navires et trois-mâts, est la figure "insolite" de la Femme, qui comme l'Ange, est une "jeune matrone qui marche sur le cours, sous les regards admiratifs" (p.8). Amour mirage, amour naufrage, je serais tentée de dire, à la suite de Marboeuf et à la lecture de Mario Tobino, que l'amour et la mer ont bel et bien l'amer en partage.

Merci à Babelio et à La Délivrance pour cette escapade méditerranéenne, et merci à Marie-Delphine pour sa patience bienveillante.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Un silence pareil sur le navire, où tous avaient les yeux ouverts, aussi douloureux et extatiques, était inédit. Si des serpents de mer avaient franchi les bastingages pour se manifester et ouvrir grand leur gueule avec des langues qui vibrent subtilement, on ne s'en serait pas étonné.
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Garder les yeux ouverts est la seule chose qui en vaille la peine, on voit tout, par exemple le bois de la couchette peut paraître beau à la longue, enrichi par l'imagination, animé d'images et de souvenirs qui te tiennent compagnie ; et dans le silence on regarde les autres dormir, on comprend pourquoi les hommes sont ce qu'ils sont.
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Il regarde les autres à la dérobée comme pour ne pas leur montrer qu'il les observe et qu'il les juge comme de pauvres diables qui se consument au travail, réduits à l'état de vieux singes, à cause de ce qu'il est impossible de savoir. Il y a tellement de choses dans la vie qu'on ne peut pas savoir, il n'est même pas possible de savoir pourquoi l'on vit.
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Sili se souvient des calmes plats, lorsque les voiles pendent toutes flasques, comme la peau des vieux, et que le voilier, immobile, contemple lui aussi la mer comme un amant qui, un jour peut-être lui ouvrira les flancs ; ses yeux sont dans le vague, il regarde au delà des murs.
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La tempête possède une force qui dépasse l'imagination. Une volupté, elle tord, presque une obéissante tendresse
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Video de Mario Tobino (1) Voir plusAjouter une vidéo
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