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[ Extrait d'un dialogue entre moi et moi ...]
- "Deux étoiles ou trois ?
Allez , trois pour le style . Oui mais tu peux pas mettre trois , vu que tu as lu certains passages en diagonale et que tu t'es beaucoup ennuyée ...
Ok, tu mets deux étoiles mais tu as conscience que faire ça à Colm Toibin, ça te fend le coeur .
Allez, j'assume ..".
A la suite du décès de son mari , d'une longue maladie et après de longues souffrances, Nora Webster devient veuve ( désormais seule en charge de 4 enfants : une étudiante , une adolescente pensionnaire et deux garçons qui vivent avec elle ).
Si au début Nora se fait du souci pour ses finances, la vente d'une maison de vacances , la hausse de sa pension de veuve , ajoutées à la prise en charge d'une partie des frais des études par son beau-frère Jim et sa soeur , vont contribuer à la rassurer .
On est en Irlande, à la fin des années 60 et Nora va devoir apprendre à vivre toute seule, sans mari pour la guider, lui dire quoi penser . Des petits pas pour la lectrice d'aujourd'hui mais de grandes décisions pour l'époque . Abandonner ses cheveux gris et se faire faire une teinture (quitte à choquer les voisins )...Retourner travailler après 20 ans d'arrêt, se syndiquer, intégrer un club de musique, se mettre au chant , acheter une chaine hi-fi ... Autant de petites victoires pour Nora .
Mais des victoires un peu ennuyeuses pour la lectrice d'aujourd'hui ...On suit sur des pages et des pages, Nora qui hésite, s'interroge , prend une décision . Nora qui ne se laisse pas étouffer par le "quand dira t'on", Nora qui se rebelle par petites touches ..
Nora découvre la musique , écoute du Bach , puis Chopin ou Mozart . Cela ravira certainement les amateurs de musique classique , moi j'avoue que bof, bof ...
Si je ne me suis pas passionnée pour les aventures de Nora, cela tient aussi à son caractère . Je l'ai trouvé antipathique . D'ailleurs l'auteur lui fait dire : " Ce que les gens aimait chez moi, c'était mon mari ". Nora est un peu associable . Du temps de son mari , elle n'avait pas d'effort de conversation à faire, on ne demandait pas à une épouse, un avis ...
Dans Brooklyn, l'héroïne "subissait " son départ pour New-York , mais elle vivait des événements extraordinaires dans une ville bouillonnante . Nora Webster , elle, est légèrement indocile dans une petite ville pleine de carcans et c'est moins emballant ...
Pour créer ce personnage , l'auteur s' est inspiré de sa mère.
Il a mis plus d'une décennie pour "accoucher" de ce roman et ça me désole de ne pas avoir accroché plus que ça ...

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Nora Webster vient de perdre son mari Maurice après deux ans de maladie. Maurice était un professeur de collège très apprécié et un mari agréable.
Elle vit dans la république sud de l'Irlande non loin de Dublin, à la fin des années soixante. On y sent la tension entre le nord et le sud.
Nora a deux grandes filles qui étudient et deux garçons plus jeunes.
Elle doit se séparer de la maison de vacances située le long de la mer.
Elle retrouve du travail chez son ancien employeur dans sa ville. Malheureusement, elle subit le harcèlement moral de la responsable de bureau avec qui elle n'avait pas été très tendre dans sa jeunesse.
Nora ne se laisse pas abattre, elle sait se faire respecter.
Elle se reconstruira une personnalité : elle sera sensible aux combats syndicaux, dans un autre domaine, à la musique.
On ne peut pas dire qu'il se passe grand chose dans ce livre.
Les ambiances sont agréables à lire mais les personnages ne vibrent pas, je ne m'y suis pas attachée.
Pour moi, le livre est un peu trop long. Il manque de piment.
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Ce livre conte la renaissance de Nora, une Irlandaise , la quarantaine, qui éléve seule ses quatre enfants, dont deux filles adultes, dans les années 60 , après le choc du décès de Maurice , son mari, un professeur réputé .
Au fil des pages nous partageons les réactions des "Gens"de la petite ville d'Enniscorthy, au sud- est de l'Irlande, les douleurs de Nora, son opiniâtreté, son indocilité à se conforter au "modéle " de ces années- là, face aux conflits religieux en filigrane, aux regards critiques de son entourage...
La percée du syndicalisme ouvrier auquel elle tente de participer, les non - dits criants, les carcans et les cancans divers et variés , la puissance de la paroisse, l'hypocrisie ambiante manifeste ne vont pas l'empêcher de s'émanciper en prenant des cours de chant, en écoutant Victoria de Los Angeles chantant du Schubert et du Fauré.....en réaffrontant le monde du travail.......son rapport à la politique aussi paraît intéressant ........
Une mutation lente et douloureuse , toute en retenue et en finesse à l'aide d'une prose fluide, poétique et délicate mais je me suis ennuyée ........ à cause des digressions et de quelques longueurs .........

La rencontre de cette femme ne m'a pas laissée indifférente, le livre est animé d'une grande sensibilité avec des personnages authentiques, une "petite musique "du "quotidien" même s'ils peuvent paraître ordinaires.......
Une émancipation face au regard des autres , le portrait sensible, subtil , pugnace d'une femme qui se met enfin à devenir elle même en dépassant toutes les chapelles en cours, en affrontant le travail et la solitude........
Une superbe image de femme balançant sans cesse entre errance, modernité, vérité, pudeur et liberté enfin acquise dans une petite ville corsetée par les commérages et les idées reçues!.......
Un roman trop long même si je ne veux pas critiquer la littérature Irlandaise que j'aime beaucoup!



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Nora Webster est une mère de famille. Elle a quatre enfants et un mari qui la comblent de bonheur. Mais Maurice tombe malade et meurt, la laissant seule. Elle doit alors affronter le monde, la société, la vie au bureau, ses soeurs et ses enfants qu'elle apprivoise doucement. Nora Webster est une femme solide, qui va se découvrir en affrontant le regard des autres et en acceptant de clamer haut et fort ses propres opinions...
Colm Toibin nous offre dans ce dernier roman un beau portrait de femme. Nora Webster est une femme qui porte de lourdes charges sur ses épaules, et qui sans attirer la pitié nous laisse entrevoir ses difficultés. Un roman bien écrit, avec quelques longueurs parfois mais qui se lit avec plaisir dans l'ensemble. Il nous donne l'occasion de rencontrer une femme qui ne laisse pas indifférent...
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Fluidité et précision habillent la plume de Colm Tóibín, à tel point qu'il est difficile de se détacher et d'interrompre sa lecture alors qu'aucune frénésie n'enflamme ce texte. Pour moi, cet auteur irlandais est un maître du quotidien. Ses romans, et celui-ci en particulier, s'attachent aux détails de certaines scènes de vie qui s'avèrent représentatives des personnages, que ce soit dans leurs gestes, dans leurs sentiments ou dans leurs réactions.

Nora, qui vient récemment de perdre son mari, voit défiler presque tous les soirs des voisines et de vagues connaissances venues lui apporter les condoléances d'usage. L'une d'elle nous offrira même un petit clin d'oeil vers un autre roman de l'auteur puisque c'est la mère d'Eilis, jeune héroïne de Brooklyn, qui viendra un soir taper à sa porte. Cette May Lacey, un peu gênée, vient également lui demander pour son fils si par hasard Nora n'aurait pas décidé de vendre sa maison de vacances située à Cush.
Cette maison perchée au bord d'une falaise, elle s'y rend, seule, pour la dernière fois s'est-elle promis. Elle y mesure l'ampleur de tout ce qui ne sera plus désormais. Lui reviennent les séances de ménage pour préparer la maison à l'arrivée des vacances d'été. Sans Maurice, cette maison, c'est le passé et le passé est fini. Il lui faut envisager de vivre différemment, se faire à l'idée que des changements vont s'opérer. Et puis, elle a besoin de l'argent que la vente va lui procurer.

Juste avant de franchir le seuil vers les années 70, pour une femme, en Irlande, dans la petite ville d'Enniscorthy où tout le monde la connaît plus ou moins, ce n'est pas facile de s'affirmer, prendre des décisions et affronter le regard et la compassion de son entourage. Alors qu'elle vivait heureuse dans son foyer, sous l'aile de son mari, elle doit réapprendre à faire valoir ses choix pour ses enfants et sa vie à venir. Financièrement, elle doit aussi tirer un trait sur la liberté que lui a offert son mariage et retourner travailler.
Un peu perdue mais en même temps déterminée à ne pas se laisser aller, elle prend des décisions mais les regrette parfois aussitôt comme celle de chasser la grisaille dans ses cheveux en s'offrant une teinture et une coupe qu'elle juge trop jeune alors qu'elle vient de perdre son mari depuis quelques mois seulement. Que diront ceux qui la croiseront ?
La préoccupe, avec une intensité émotionnelle que l'auteur arrive parfaitement à évoquer, l'impact de l'absence du père pour ses deux garçons : Donal, très sensible aux moindres signes de difficultés ressenties par sa mère et Conor, le plus jeune, si vite perturbé et qui demande encore toute son attention. Elle se force à se contrôler en leur présence pour ne pas les perturber davantage avec sa propre tristesse. Leur propose des sorties, des vacances pour continuer à remplir leur avenir de projets agréables. Et il y a aussi ses deux filles, l'une en pension, l'autre en étude à Dublin.

Ses préoccupations ne sont plus les mêmes que celles très futiles de son entourage. « Elle n'avait plus accès aux sentiments ordinaires, aux désirs ordinaires. » Après avoir assisté, impuissante, aux souffrances de son mari encore si présent à son esprit, elle commence à ne plus supporter le ton protecteur de son entourage. Certaines attitudes froides qu'elle adopte avec ses soeurs nous la rendent parfois antipathique mais le plus souvent on s'offusque de décisions concernant notamment l'éducation de ses garçons, prises par des membres de sa famille sans même la consulter !
Par le biais de la télévision, quelques évènements politiques viennent s'immiscer dans la famille mais l'auteur n'accentue pas beaucoup ce contexte de tensions anglo-irlandaises. Les conflits sanglants de l'Irlande du Nord, même s'ils choquent les habitants, restent loin d'Enniscorthy.

Chronique sensible et intimiste d'une femme face à son deuil, ce roman fait progressivement basculer Nora au-delà du qu'en-dira-t-on. En même temps que des évolutions se font doucement, dans le social et le quotidien des Irlandais, Nora avance dans sa vie, s'autorise des changements significatifs et accepte plus sereinement son deuil.
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Voila encore un beau portrait de femme, celui de Nora Webster, une irlandaise qui vient de perdre son mari. Nora est la mère de Colm Toibin, l'auteur, ce roman fait revivre celle qui fut, sa mère et qui sans doute inspira son travail d 'écrivain.

Écrire sur sa mère, est une entreprise éprouvante, dix ans avant de se dire, c'est fini. Tout ce que je voulais dire, j'ai pu l'exprimer et l'amender de toutes les nuances, pour être dans sa vérité, ni exalté, ni déprimé.

Quand on lit Annie Ernaux, le texte écrit sur sa mère après son décès est court, violent il est dans l'immédiateté de l'événement, dans l'absence de retenue, dans la seule volonté d'accoucher de celle qu'elle porte, qui l'habite encore, sa mère dont toute la vie a remué, brassé, bouleversé ses émotions les plus intimes ?

Je vois ce récit comme l'expression d'une délivrance, un cordon ombilical définitivement coupé.

On imagine le soulagement, des filles et des fils, d'avoir exprimé, enfin dans un cri de douleur, leur amour et parfois leur rancœur; je pense aux récits de Lionnel Duroy, où les moments de haines éprouvées, sont crument confessés.

La longueur du livre dilue l'émotion de l'auteur, lui enlève ses d'aspérités. Les cent premières pages sont émouvantes, il me semble que la distance entre Colm Toibin et Nora est trop grande, il y a la présence de cette résignation irlandaise, de cette fatalité irlandaise, qui inspire trop profondément Toibin.

La résurrection de cette femme à la vie, est belle et souriante, il y manque ce brin de folie, ce câlin désespéré d'un fils, qui ne pense qu 'à l'adorer pour l'émancipation qu' elle a réussi à s'imposer, et la retrouver rayonner sur ses enfants.

J'ai ce goût d'une trop belle langue au service de la littérature, mais Colm Toibin a comme oublié de parler de lui, il s'efface et l'on perd l'émotion des premières pages qui auraient peut être pu monter crescendo comme un chant qu'elle va enfin hurler et adresser à son fils.


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Dans l'Irlande rurale de la fin des années 1960, une jeune veuve tente peu à peu de se reconstruire. Elle doit s'occuper de ses deux fils qui vivent avec elle, mais elle a également deux filles qui vivent en ville. Elle reprend le travail, se découvre un goût pour la musique classique...
Ce joli roman sans esbroufe m'a semblé refléter le tempo lent de la vie de cette époque. Une conversation avec un voisin avec lequel on n'avait jusque là peu discuté est un événement, l'arrivée d'un nouvel album chez le disquaire constitue un événement...
L'essentiel se situe peut-être ailleurs dans le malaise ressenti par l'un des fils qui s'est subitement mis à bégayer, le départ des filles et leur envol...
le roman restitue joliment cette époque : l'homme marche sur la lune, on va écouter des disques chez ceux qui possèdent une chaîne, un voyage en Espagne est un incroyable événement.
Et puis la fin du roman, très belle, donne un joli sens à tout ce que l'on vient de lire, à l'émancipation progressive, mais difficile de Nora. Heureusement que la 4ème de couverture évoque les années 1960 sans quoi cela aurait peut-être été difficile à deviner tant l'Irlande de cette époque semble peut différente de celle des années 1930 ou 1940 par exemple.
On pourra peut-être un peu reprocher au livre de ne pas donner plus de renseignements sur les partis politiques cités dans le livre ou sur Charles Haughey homme politique fréquemment cité dans le livre.
Si un allemand lisait un livre dans lequel Jean Lecanuet ou Pierre Messmer jouait un rôle important cela pourrait être bien de les situer. Nous ne possédons pas le même bagage qu'un lecteur irlandais et l'éditeur aurait pu y songer.
Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé que c'était un joli livre, subtil, mais en mode mineur toutefois.
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Le magicien, le dernier roman de Colm Toibin,m'avait émerveillée et c'est pour cette raison que j'ai choisi Nora Webster mais je suis assez déçue. En effet autant le portrait de Thomas Mann était fouillé, analysé autant ici l'histoire de cette femme pendant les années 1960, venant de perdre son mari et devant se reconstruire avec ses 4 enfants est effleuré ans jamais l'approfondir.
Une succession d'événements, de situations qui s'amoncellent, une écriture énumérative (Nora fait, Nora dit etc...) retracent trois ans la vie de cette femme irlandaise mais laissent la lectrice que je suis indifférente à son destin et devenir.
Pourtant le parallèle entre un pays en pleine mutation et l'avenir d'une femme qui doit envisager sa vie future aurait pu être passionnant...
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J'ai beaucoup aimé l'histoire en elle-même de Nora, cette femme qui essaie de prendre sa vie en main après la mort de son mari. Nous voyons toute son évolution, de "la femme de..." à Nora Webster tout court, pour ce qu'elle est.
Nous découvrons une femme qui a l'impression de ne décider de rien et de subir les choix des autres, puis elle s'affirme peu à peu et fait face aux difficultés.
J'ai aussi aimé découvrir le contexte de l'époque en Irlande, avec les tensions politiques, les émeutes, la difficulté de vivre dans une petite ville où tout le monde connaît vos moindres faits et gestes. Les relations familiales sont également au coeur de ce roman, certaines plus tendues que d'autres.
Par contre, je dois avouer qu'il y a eu quelques petites longueurs et surtout qu'est-ce que c'est que cette fin ? Nous avons l'impression de débarquer dans sa vie et de repartir tout aussi vite, alors que Nora continue de son côté. Ce n'est pas une fin, j'aurais voulu faire encore un bout de chemin avec elle.
J'ai lu énormément de bonnes critiques sur cet auteur et vais donc continuer mon exploration de son oeuvre.
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Il s'agit donc du portrait d'une femme, assez peu sympathique au demeurant, dans l'irlande de années 60. Il semblerait que l'auteur se soit inspiré de la vie de sa mère.
Nora est l'épouse d'un professeur très apprécié de sa petite ville. C'est là son plus grand mérite, elle a deux grandes fille Fiona et Ains qui ont quitté la maison et étudient, et deux garçons Donal et Conor qui vivent encore avec elle. Quand nous rencontrons Nora son époux vient de mourir d'une maladie douloureuse. Elle doit apprendre à vivre seule. Et tout d'abord trouver un travail, renoncer à la maison de vacances… Peu à peu elle va commencer à prendre des décisions seule et il faut reconnaître qu'elle se débrouille plutôt bien, mais son caractère est souvent agaçant je lui trouve une très bonne opinion d'elle-même pas du tout justifiée, sinon par son statut social “d'épouse de professeur”.

Le livre se lit sans déplaisir mais sans enthousiasme non plus. Il est souvent question de la situation entre les deux Irlandes mais ma méconnaissance des événements ne m'a pas permis de vraiment les apprécier.
C'est mon second Colm Toibin, j'essaierai encore avec Brooklyn mais si je ne suis pas plus emballée, ce sera fini avec cet auteur, il y en a tant d'autres.
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