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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fluidité et précision habillent la plume de Colm Tóibín, à tel point qu'il est difficile de se détacher et d'interrompre sa lecture alors qu'aucune frénésie n'enflamme ce texte. Pour moi, cet auteur irlandais est un maître du quotidien. Ses romans, et celui-ci en particulier, s'attachent aux détails de certaines scènes de vie qui s'avèrent représentatives des personnages, que ce soit dans leurs gestes, dans leurs sentiments ou dans leurs réactions.

Nora, qui vient récemment de perdre son mari, voit défiler presque tous les soirs des voisines et de vagues connaissances venues lui apporter les condoléances d'usage. L'une d'elle nous offrira même un petit clin d'oeil vers un autre roman de l'auteur puisque c'est la mère d'Eilis, jeune héroïne de Brooklyn, qui viendra un soir taper à sa porte. Cette May Lacey, un peu gênée, vient également lui demander pour son fils si par hasard Nora n'aurait pas décidé de vendre sa maison de vacances située à Cush.
Cette maison perchée au bord d'une falaise, elle s'y rend, seule, pour la dernière fois s'est-elle promis. Elle y mesure l'ampleur de tout ce qui ne sera plus désormais. Lui reviennent les séances de ménage pour préparer la maison à l'arrivée des vacances d'été. Sans Maurice, cette maison, c'est le passé et le passé est fini. Il lui faut envisager de vivre différemment, se faire à l'idée que des changements vont s'opérer. Et puis, elle a besoin de l'argent que la vente va lui procurer.

Juste avant de franchir le seuil vers les années 70, pour une femme, en Irlande, dans la petite ville d'Enniscorthy où tout le monde la connaît plus ou moins, ce n'est pas facile de s'affirmer, prendre des décisions et affronter le regard et la compassion de son entourage. Alors qu'elle vivait heureuse dans son foyer, sous l'aile de son mari, elle doit réapprendre à faire valoir ses choix pour ses enfants et sa vie à venir. Financièrement, elle doit aussi tirer un trait sur la liberté que lui a offert son mariage et retourner travailler.
Un peu perdue mais en même temps déterminée à ne pas se laisser aller, elle prend des décisions mais les regrette parfois aussitôt comme celle de chasser la grisaille dans ses cheveux en s'offrant une teinture et une coupe qu'elle juge trop jeune alors qu'elle vient de perdre son mari depuis quelques mois seulement. Que diront ceux qui la croiseront ?
La préoccupe, avec une intensité émotionnelle que l'auteur arrive parfaitement à évoquer, l'impact de l'absence du père pour ses deux garçons : Donal, très sensible aux moindres signes de difficultés ressenties par sa mère et Conor, le plus jeune, si vite perturbé et qui demande encore toute son attention. Elle se force à se contrôler en leur présence pour ne pas les perturber davantage avec sa propre tristesse. Leur propose des sorties, des vacances pour continuer à remplir leur avenir de projets agréables. Et il y a aussi ses deux filles, l'une en pension, l'autre en étude à Dublin.

Ses préoccupations ne sont plus les mêmes que celles très futiles de son entourage. « Elle n'avait plus accès aux sentiments ordinaires, aux désirs ordinaires. » Après avoir assisté, impuissante, aux souffrances de son mari encore si présent à son esprit, elle commence à ne plus supporter le ton protecteur de son entourage. Certaines attitudes froides qu'elle adopte avec ses soeurs nous la rendent parfois antipathique mais le plus souvent on s'offusque de décisions concernant notamment l'éducation de ses garçons, prises par des membres de sa famille sans même la consulter !
Par le biais de la télévision, quelques évènements politiques viennent s'immiscer dans la famille mais l'auteur n'accentue pas beaucoup ce contexte de tensions anglo-irlandaises. Les conflits sanglants de l'Irlande du Nord, même s'ils choquent les habitants, restent loin d'Enniscorthy.

Chronique sensible et intimiste d'une femme face à son deuil, ce roman fait progressivement basculer Nora au-delà du qu'en-dira-t-on. En même temps que des évolutions se font doucement, dans le social et le quotidien des Irlandais, Nora avance dans sa vie, s'autorise des changements significatifs et accepte plus sereinement son deuil.
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Dans l'Irlande rurale de la fin des années 1960, une jeune veuve tente peu à peu de se reconstruire. Elle doit s'occuper de ses deux fils qui vivent avec elle, mais elle a également deux filles qui vivent en ville. Elle reprend le travail, se découvre un goût pour la musique classique...
Ce joli roman sans esbroufe m'a semblé refléter le tempo lent de la vie de cette époque. Une conversation avec un voisin avec lequel on n'avait jusque là peu discuté est un événement, l'arrivée d'un nouvel album chez le disquaire constitue un événement...
L'essentiel se situe peut-être ailleurs dans le malaise ressenti par l'un des fils qui s'est subitement mis à bégayer, le départ des filles et leur envol...
le roman restitue joliment cette époque : l'homme marche sur la lune, on va écouter des disques chez ceux qui possèdent une chaîne, un voyage en Espagne est un incroyable événement.
Et puis la fin du roman, très belle, donne un joli sens à tout ce que l'on vient de lire, à l'émancipation progressive, mais difficile de Nora. Heureusement que la 4ème de couverture évoque les années 1960 sans quoi cela aurait peut-être été difficile à deviner tant l'Irlande de cette époque semble peut différente de celle des années 1930 ou 1940 par exemple.
On pourra peut-être un peu reprocher au livre de ne pas donner plus de renseignements sur les partis politiques cités dans le livre ou sur Charles Haughey homme politique fréquemment cité dans le livre.
Si un allemand lisait un livre dans lequel Jean Lecanuet ou Pierre Messmer jouait un rôle important cela pourrait être bien de les situer. Nous ne possédons pas le même bagage qu'un lecteur irlandais et l'éditeur aurait pu y songer.
Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé que c'était un joli livre, subtil, mais en mode mineur toutefois.
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Autant j'étais passée à travers de "Brooklyn" sur une jeune femme quittant l'Irlande pour les Etats-Unis (d'ailleurs dans les toutes premières, Eilis est mentionnée dans une conversation car l'action se déroule dans la même petite ville), autant ici je me suis attachée au personnage de Nora Webster.

Fin des Année 60, Irlande. Maurice, le mari de Nora vient de mourir. Ses voisins et sa famille sont très présents mais elle étouffe sous l'apitoiement et la compassion. Mère de quatre enfants, femme au foyer et dans une situation financière tendue, elle doit faire des sacrifices et travailler. Nora vivait à travers Maurice, elle n'avait jamais d'opinion tranchée ou ne prenait jamais part aux conversations liées à la politique. Même si désormais elle doit gérer tout toute seule, Nora ne baisse jamais les bras. Et au fil des mois, elle devient petit à petit une nouvelle femme .

Elle ose s'imposer, prendre des initiatives et assume ses responsabilités. A plus de quarante-cinq ans, Nora prend des cours de chant et se passionne pour la musique classique. Ses enfants ou sa famille ne comprennent pas toujours ses choix mais elle mène à bien ses décisions. Veiller sur ses garçons qui éprouvent des difficultés depuis la mort de leur père tandis que l'une des ainées s'entiche de politique, faire son propre deuil : quelquefois elles se sent bien seule (ce qui est normal) mais elle reprend toujours le dessus. Et surtout, Nora découvre et apprécie la liberté dont elle dispose et tant pis pour les mauvais langues. En fond, il y a les événements politiques de l'époque (les affrontements en Irlande du Nord) et la place des femmes en Irlande à la fin des années 60 et début des années 70.

Un beau portait de femme très juste où Tom Toibin s'attache aux instants du quotidien, aux ressentis profonds de son héroïne (et bonus, il y a des scènes qui m'ont fait rire aux éclats). J'ai beaucoup aimé Nora et je me suis sentie proche d'elle tout au long de ce roman.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Dans ce livre, nous allons suivre la vie de Nora Webster sur plusieurs années. le point de départ est le décès de son mari et au fils au des pages on va découvrir comment cette femme va traverser cet événement. D'abord au niveau personnel avec toutes les émotions que cela implique mais aussi par rapport aux habitants de sa petite ville. Nora ne baissera jamais les bras, au contraire, cet événement va l'ouvrir à faire des choses, comme participer à une chorale, et à rencontrer ou re-côtoyer des personnes qu'elle n'aurait surement jamais croisé si son mari était resté en vie. A cela se greffe également, l'éducation de ses enfants et comment agir au mieux avec eux. C'est un beau modèle de femme qui face au deuil, ne se laissera jamais aller, bien au contraire qui ira toujours de l'avant.
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Colm Toibin est un des grands noms de la littérature irlandaise contemporaines mais je ne l'avais jusqu'alors pas encore lu. J'ai vu l'adaptation de son Brooklyn (avec Saoirse Ronan, entre autres), mais je n'avais pas encore osé me plonger dans ses écrits. Voilà qui est chose faite avec Nora Webster et si ma découverte n'a pas été un coup de coeur, elle a tout de même été fort plaisante et m'a rassurée sur le style de l'irlandais, très fluide et facile d'accès.

Celle qui donne son nom à ce roman de plus de 400 pages est une femme quarantaine, tout nouvellement veuve. Mère de 4 enfants dans la campagne irlandaise de la fin des années 60, son quotidien était jusqu'alors à la maison, parfaitement réglé, à gérer le foyer et à se reposer sur son époux Maurice. La perte de celui-ci, son pilier depuis plus de vingt ans, entraîne un effondrement de son environnement mais bien vite, annonce des éclaircissements à l'horizon…

Nora s'est toujours sentie mise de côté, vivant uniquement dans l'ombre de son mari bien aimé que tout le monde adorait. Elle suivait alors ce qu'on lui disait de faire, sans faire de remous, discrète et a priori obéissante.
Dorénavant veuve, toute la communauté irlandaise s'attend à retrouver la même Nora mais, contre toutes attentes et malgré le poids des regards rivés sur elle, cette héroïne taiseuse continue à se faire discrète… mais n'en fait qu'à sa tête !
Elle peut parfois sembler effacée voire soumise mais n'en pense pas moins et n'hésite pas à agir contre les codes admis par la société. Nora s'émancipe de plus en plus, retrouve un emploi et redécouvre des plaisirs simples.
Les mois passent, elle fait son deuil et parvient à élever ses 4 enfants (les 2 filles aînées étudiantes à Dublin et les 2 garçons jeunes adolescents) en leur laissant assez de liberté pour leur apprendre l'autonomie tout en restant un pilier sur lequel ils peuvent compter. C'est dorénavant elle l'épaule sur laquelle se reposer et elle est parfaitement capable d'indépendance.

L'ensemble du roman est assez contemplatif et sur un rythme linéaire. Les mois passent, les enfants grandissent, la petite vie irlandaise continue sa routine, Nora évolue… pas de gros tournants et rebondissements là-dedans.
C'est malgré tout un titre accrocheur dont la force réside dans l'authenticité de ces scènes de la vie quotidienne et dans la justesse des émotions. L'immersion dans le comté de Wexford (au sud de Dublin, toujours sur la cote est du pays) est particulièrement réussie grâce aux décors côtiers et ruraux très présents. J'ai aussi aimé la toile de fond géopolitique qui met intelligemment en avant le conflit nord-irlandais comme devaient le vivre ceux qui étaient alors à des centaines de kilomètres, en République d'Irlande, et non en première ligne en Irlande du Nord : ils avaient les informations à la télévision, aux nouvelles, et ne se sentaient peut-être pas forcément très concernés (c'était loin de leur quotidien)… en tout cas au début, avant le Bloody Sunday de janvier 1972 qui a fait exploser les tensions.

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en me plongeant dans ce roman mais j'y ai finalement trouvé un portrait de femme très réussi car d'une grande justesse. Colm Toibin fait preuve de pudeur en écrivant l'émancipation de Nora Webster mais n'oublie pas de semer de belles émotions. C'est une fenêtre sur quelques années de la vie d'une femme, alors qu'elle connait un grand tournant. C'est réaliste, authentique… on y croit ! Nul doute que je lirai un autre livre de cet auteur et cette fois, sans aucune “appréhension” à propos du style !
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Début des années 70 en Irlande. Nora Webster est veuve de fraîche date. Ses deux grandes filles poursuivent leurs études tandis que ses plus jeunes garçons sont encore à la maison. Les voisins et la famille s'invitent régulièrement pour faire part de leur compassion.
Mais Nora Webster n'a que faire de la pitié des autres. Elle aimerait pouvoir vivre son deuil comme elle l'entend sans qu'on lui dise ce qu'elle doit ressentir, trouver une solution aux problèmes d'argent qui s'annoncent, savoir comment continuer à vivre malgré la douleur et l'absence et comment s'assurer que ses plus jeunes fils iront bien eux aussi.
Malgré les apparences, Nora est une forte tête. Trouver un travail, tenir tête aux bons sentiments un peu trop autoritaires de ses proches… Elle compte bien gérer sa nouvelle vie sans tenir compte de l'opinion des autres, qui trouveront toujours à lui reprocher l'achat d'une nouvelle robe, une nouvelle coiffure ou l'excentricité de cours de chant.

Le début est déprimant au possible. L'ambiance est morose, Nora se sent presque traquée par son entourage, elle ne sait pas ce que ressentent ses enfants… Mais petit à petit, elle reprend des forces et nous avec elle. J'ai ressenti son épuisement à être jugée par tout le monde, à ce que le moindre de ses actes soit commenté, et j'ai adoré la voir répondre aux autres à sa façon.
La narration est très sensible, mais aussi détachée, en un sens, en ce qu'elle nous explique très peu « pourquoi » les personnages agissent ainsi – j'ai trouvé ça juste et émouvant, puisque dans la vraie vie, on ne sait pas toujours « pourquoi » on fait quelque chose, on suit son instinct, ses émotions.

C'est une histoire très humaine sur le deuil, qui nous dépeint également l'Irlande au début du conflit nord-irlandais. J'aurais aimé que les tenants et les aboutissants de ce conflit politique soit plus approfondi, pour mieux comprendre le contexte du roman.

C'est mon deuxième roman de l'auteur – d'ailleurs, tout au début, est évoqué ce que devient l'héroïne de Brooklyn, j'ai aimé ce clin d'oeil à son précédent roman !
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Le titre du livre m'était vaguement familier, j'ignore toujours pourquoi. C'est un livre à lire par tirages espacés. Sinon, gare à la lassitude. On comprend vite que Nora a une vie ordinaire, déréglée par la mort de son mari. Elle est orgueilleuse, attentive à ses quatre enfants, mais les choses lui échappent un peu. Jusqu'au moment où elle reprend en mains propres le cours d'une existence plus à son goût. Un roman dans la grande tradition britannique des sentiments rentrés, décrits avec une patiente minutie. le temps dilue le deuil, le chant et la grande musique raniment l'envie de vibrer.
L'écriture de Colm Toibin irrigue le moindre interstice de la nature humaine, incarnée dans une femme qui décide doucement d'exister par elle-même.


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Nora Webster est ma deuxième lecture de la rentrée littéraire d'automne ; mon premier irlandais. C'est le huitième roman de Colm Toibin, un de mes auteurs favoris. Tous ses romans sont traduits en français, ainsi que ses deux recueils de nouvelles (il va falloir que je fasse une fiche auteur sur lui bientôt !)

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, et encore une fois adoré le talent singulier qu'a Colm Toibin de mobiliser une force narrative extraordinaire derrière un récit faussement simple.

Nora Webster raconte un destin de femme à Enniscorthy, une petite ville au sud-est de l'Irlande, à la fin des années soixante. Nora vient juste d'enterrer son mari Maurice, l'amour de sa vie. Elle a quarante-six ans et quatre enfants. Elle ne travaille pas. Nora est une femme courageuse mais au caractère difficile ; elle convient elle-même que ce que tout le monde aimait chez elle, c'était son mari. On la découvre aux prises entre le microcosme un peu étriqué mais bienveillant de sa ville et les vicissitudes de sa survie financière, qui l'amènent à faire des choix draconiens. Réussir à faire le deuil de son époux, trouver un travail, élever ses deux plus jeunes garçons qui vivent avec elle, accompagner ses filles étudiantes, on suit pas à pas Nora vers une émancipation d'autant plus touchante que jamais Colm Toibin ne tombe dans certains ressorts artificiellement dramatiques. Ce roman a les mêmes rythmes erratiques que la vie réelle. Et même si le poids de la perte, de la solitude et des incertitudes apportent leur lot de drame et de tristesse à l'histoire, le cocasse n'est jamais très loin ; en cela c'est un roman très irlandais (vous qui allez le lire, je vous laisse savourer le passage scolaire où il est question de la malédiction d'une veuve. J'en ai hurlé de rire toute seule dans mon fauteuil).

Avant d'entrer dans ce roman, il est aussi bon de savoir que Nora Webster est en fait bien plus qu'un roman. Colm Toibin s'est inspiré en très grande partie de sa propre vie. Son père est mort la même année que le mari de Nora, il vivait à Enniscorthy avec sa mère, jeune veuve, et son petit frère. Les rues, les pièces des maisons dans ce roman, il y a vécu. Dans Nora Webster, Colm Toibin raconte sa mère. On réalise le poids de ce roman dans son oeuvre entière dès les vingt premières pages – j'ai été très émue -, à l'évocation des Lacey de Brooklyn, et de Carmel Redmond, de la Bruyère incendiée. Nora Webster est une sorte de pierre angulaire. Maintenant qu'elle est posée, qu'il a réussi à l'écrire, il dit lui-même qu'il va pouvoir passer à autre chose.

Une très belle lecture, donc, que ce roman, sélectionné pour le Prix Femina 2016 (la nouvelle vient de tomber !)
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Une immersion intéressante dans la société irlandaise des années 60 malheureusement portée par une écriture trop simple pour moi.

Nora vient de perdre son mari et se retrouve seule avec deux fils adolescents et deux filles étudiantes. Nora assume, elle avance, prend des décisions seule alors que les règles implicites supposeraient qu'elle s'en remette aux hommes de son entourage.
L'écriture de Colm tóibín n'a rien de lyrique et il ne décrit absolument pas de paysage donc pour le côté voyage ce livre a un intérêt limité.
Par contre c'est une vraie immersion dans la société Irlandaise des années 60. Les rancunes entre catholiques et protestants encore bien vives, le début de libération des moeurs qui va de pair avec l'importation de la culture américaine par la télévision, les courants politiques, les événements du nord vus depuis le sud et surtout, à travers Nora, l'émancipation des femmes.
Nora sort, s'accorde des loisirs, prend part aux discussions politiques, reprend un travail aussi. Elle devient ainsi une femme moderne, accomplie mais également surmenée.
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Défi ABC 2017-2018

Un bon cru de Colm Toibin (mon clavier ne trouve pas les voyelles accentuées, grrrr...). Nora vient de perdre son mari, elle élève ses quatre enfants, les deux aînées étudiantes n'habitent plus avec elle , les deux garçons trouvent leurs marques après la mort de leur père. Et doucement, discrètement, Nora s'émancipe du joug conjugal. de petites victoires en grandes décisions, elle gagne son indépendance, financière d'abord, d'opinion ensuite. de semaine en semaine, elle grignote un peu de liberté, observe ses fils, découvre la musique, ose s'offrir disques et chaîne hifi, alors qu'il y aurait tellement plus important à faire aux des voisins et de la famille. Et ses enfants, qu'elle découvre sous un autre jour, comprenant ce qu'ils ont traversé eux aussi durant la maladie de leur père. Nora prend sa vie en main , elle acquiert en quelques mois une autonomie dont elle ne concevait pas la possibilité.
Un beau roman, plein d'espoir, pudique et délicat.
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