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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Anna Karenine » fait partie de ces romans que j'ai toujours voulu lire, mais que j'ai, à de nombreuses reprises, remis à plus tard pour plusieurs raisons.
La première est que j'abandonne très difficilement une lecture, alors, j'avais peur de m'engager dans un roman au nombre de pages si effrayant. J'avais aussi la crainte d'une histoire d'amour trop longue, trop lente, trop classique, trop complexe à lire.
En définitive, j'avais surtout peur de ne pas apprécier à sa juste valeur, ce roman considéré par beaucoup comme un chef d'oeuvre.

Pour la seconde fois, j'ai eu recours au livre audio pour m'aider à dépasser mes appréhensions. Et à l'écoute de la belle voix d'Hélène Lausseur, mon inquiétude s'est très vite dissipée, faisant place au souhait de rencontrer au plus vite Anna Karenine.

Pour ceux qui seraient tentés par cette approche, l'oeuvre de Léon Tolstoï se compose de deux livres d'une quinzaine d'heures chacun.

*
« Tous les bonheurs se ressemblent, mais chaque infortune a sa physionomie particulière. »

Comme chacun sait, Anna Karenine, c'est avant tout l'histoire d'une femme qui s'est mariée sans amour avec un homme de vingt ans son aîné, et qui va entretenir une liaison amoureuse avec un jeune officier.

« Toute la diversité, tout le charme, toute la beauté de la vie est faite d'ombre et de lumière. »

Dans sa quête du bonheur et de l'amour, elle va se laisser envahir par son désir d'être heureuse, sa soif d'aimer, et son besoin d'être aimée en retour, sous le regard de la bonne société russe avide d'indiscrétions, de médisances, de calomnies.
Avide d'être aux premières loges pour alimenter les rumeurs.
Avide de la juger et de la condamner au nom de la morale bien-pensante.
Avide de se repaître de son malheur.

*
J'ai été un peu décontenancée par le début de l'histoire, car Léon Tolstoï nous met en présence de nombreux personnages qui gravitent autour d'Anna Karenine et celle-ci est relativement peu présente au début du récit. Pourtant, elle donne son nom au livre.

Le rôle principal revient à Constantin Dmitrich Levine, un gentilhomme campagnard solitaire et socialement maladroit. Amoureux de la belle Kitty, il doit faire face à un rival de taille, le comte Wronsky, un homme jeune, séduisant et beau parleur.

« … pour lui, elle ressortait dans la foule comme une rose parmi des orties, éclairant de son sourire ce qui l'environnait, illuminant tout de sa présence. »

Et puis Anna Karenine entre en scène, éblouissante, captant tous les regards.

*
Je l'ai détaillée, à la descente du train en gare de Moscou, ravissante malgré la fatigue du long voyage depuis Saint-Pétersbourg, accrochant par son sourire mélancolique empli de douceur, le regard du brillant officier Alexeï Wronski.
Le soin qu'elle met à ne pas faire attention à ce jeune homme, à rester irréprochable en toute circonstance, marque dès lors une irrésistible attirance et le début d'une passion dévorante.

L'auteur dessine avec des mots, si bien que j'ai parfaitement distingué Anna Karenine dans mon esprit.
Si j'avais été une artiste, j'aurais choisi le pastel qui offre un effet doux et poudré pour tracer avec délicatesse les contours d'une jeune femme belle, mystérieuse, gracieuse, habillée avec raffinement et élégance. Puis, par petites touches délicates, j'aurais coloré son visage de pigments aux teintes satinées, m'attardant sur son regard, sa bouche pour restituer la grâce de ses traits, son charme inconscient et sa personnalité troublante.

*
D'une plume fine et élégante, Léon Tolstoï excelle à créer de si beaux personnages qu'ils semblent réels.
Il décrit avec beaucoup de justesse, la complexité des émotions humaines, la violence des sentiments, que ce soit la passion maladive d'Anna pour Wronsky ou au contraire sa haine viscérale à l'égard de son mari ; le narcissisme, la médiocrité et les limites morales de son mari Alexis Alexandrovitch Karénine; ou bien l'inconstance, la prétention et l'égoïsme de l'officier Wronsky.

*
Le récit apparaît si sincère que l'on ressent chaque mot, chaque joie, chaque douleur, chaque tourment.
Anna Karenine est émouvante, bouleversante dans son rôle de femme passionnée et entière, elle étouffe dans un rôle qu'elle n'a pas choisi et dont elle se sent prisonnière.
Elle ne veut plus, ni mentir, ni tricher. Son amour insensé vaut tous les sacrifices : sa réputation et son confort financier, sa vie de femme, d'épouse, ou de mère. Elle est d'une force de caractère incroyable pour l'époque, mais en même temps, elle semble seule, fragile, et délicate comme une poupée de porcelaine.

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L'auteur a cette capacité de tirer parti des multiples facettes de la personnalité de chaque personnage, de sorte que notre avis sur chacun change en fonction du nouvel éclairage donné par l'auteur.

Au début du récit, Anna m'est apparue comme un ange.
Sa beauté intérieure irradiait autour d'elle, ricochant sur certains de ses proches. Ainsi, quelques petits traits de caractère mesquins et méprisables de certains personnages, se sont estompés pour révéler des qualités humaines jusque là cachées par l'obligation morale, la jalousie, l'hypocrisie, la rancoeur, le mépris ou la haine.
Et puis, sous cette apparence angélique, se dessine lentement une personnalité plus complexe, plus torturée, plus destructrice. Elle brûle d'un désir violent d'aimer et d'être aimé qui la pousse vers l'abime, entraînant avec elle, ceux qui l'aiment.

*
Autre surprise, « Anna Karénine » offre également un vaste tableau de la vie en Russie au XIXème siècle.

L'auteur prend les traits de Constantin Levine pour exprimer ses idées sur la société, la politique, la propriété foncière, le travail de la terre, les conditions de travail des paysans russes, sur la nécessité de se moderniser.
Malgré quelques longueurs et des opinions trop souvent patriarcales, ces réflexions font ressortir les disparités entre la vie rude de la campagne et la vie mondaine et frivole dans les grandes villes de Saint-Pétersbourg et Moscou. Anna est l'incarnation même de cette existence vide et futile.

Konstantin Levin m'a fait une belle impression : droit, honnête, il se préoccupe du sort des paysans, s'efforce de les comprendre et de les soutenir.
J'ai aimé sa simplicité, son attachement à la terre, son souhait de vivre avec la seule femme qu'il désire, Kitty. L'évolution de ce personnage tout au long du récit est superbement décrite, sa détresse, son envie de rompre sa solitude le rendant incroyablement émouvant et attachant.
Une de mes phrases préférées :

« Il descendit donc sur la glace, évitant de jeter les yeux sur elle comme sur le soleil, mais, de même que le soleil, il n'avait pas besoin de la regarder pour la voir. »

*
« Anna Karenine » est un roman magnifique, incarné par le merveilleux personnage féminin d'Anna Karenine et un personnage auquel je ne m'attendais pas, Konstantin Levin. Léon Tolstoï est passé maître dans l'art de décrire les pensées et les motivations de chacun, la beauté et la médiocrité des sentiments.
Je vais rapidement me lancer dans la seconde partie du roman, l'esprit attristé, anticipant par avance l'inévitable tragédie à venir, dévoilant par la-même, une nouvelle facette de la personnalité d'Anna.
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Ce roman ne se limite pas au personnage dont il porte le nom. Si la passion d'Anna et de Vronski est l'intrigue centrale, nous découvrirons également les histoires de Stepane Arcadievitch Oblonski, le frère d'Anna, et son épouse Dolly, de la soeur de celle-ci Kitty, à qui Vronski faisait la cour au début du roman et qui a refusé la demande en mariage de Levine, un vieil ami d'Oblonski... Bref, une vaste histoire de famille dans la Russie du XIXème.

A l'heure de donner mon avis, je me dois de commencer en disant que, parmi les quelques romans de littérature russe que j'ai lus, c'est le premier que j'apprécie réellement. L'oeuvre de Tolstoi a su me captiver dès le début.
Anna est cependant à mes yeux une femme étrange. Elle est le genre de personnage que, bien qu'elle ne m'ait pas particulièrement plu, je ne peux me résoudre à détester. Tout au long de ce premier tome, j'ai compati à son malheur tout en me disant que c'etait, finalement, entièrement sa faute. Quant à Vronski, pour faire simple, il m'est carrément antipathique.
Malgré tout, j'ai hâte de lire la suite des aventures de tout ce petit monde !
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Alors, je referme ce livre avec un gout d'inachevé. Evidemment, puisque ce tome ne présente que la première moitié du roman.
J'avoue que j'ai trouvé le début un peu longuet. Beaucoup de mise en place, de présentation des personnages, et on attend l'héroine. Finalement, elle ne montrera le bout de son nez qu'après la moitié de ce volume.
Vu les dernières pages lues, je sens qu'une explosion des sens est proche. Et j'avoue que j'adore cette ambiance russe fin 19e-début 20e, juste avant la révolution.
Donc, je vais lire la suite très rapidement. J'ai même déjà affiché le volume 2 sur la page d'accueil de ma liseuse.

Pioche de janvier 2019, choisie par Fuyating
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J'ai été assez surprise des ressemblances avec Guerre et paix. J'ai vu en Lévine, le comte Bezoukov, et en Vronski, le prince André. Ca gâche un peu la découverte.
Le côté manichéen qui oppose le couple Lévine et le couple illégitime Vronski-Karénine est atténué par leur recherche continue de sens, et par un grand nombre d'autres personnages.
Un bon rythme, entre récit et réflexions.
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Que dire sur ce livre, si ce n'est qu'il est magnifique ? J'avais aimé l'histoire d'Emma Bovary, j'ai adoré celle d'Anna Karénine. La plume est plus qu'agréable, l'histoire passionnante. Ne vous inquiétez pas des 985 pages de récit, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde ! Un vrai chef d'oeuvre !
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Connu de tous comme un grand classique. La promesse d'un agréable voyage dans la Russie du XIXème siècle est respectée. On suit la quête du bonheur des personnages, aussi attachants soient-ils le temps de ce premier tome. Un très beau roman où vous retrouverez la qualité d'écriture de Tolstoï même si j'avoue avoir préféré Enfance, Adolescence, Jeunesse qui a quelque chose de plus personnel..
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