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EAN : 9782913366619
144 pages
L' Iconoclaste (16/01/2014)
3.87/5   771 notes
Résumé :
« Mémé, c'est ma mémé, même si ça ne se dit plus. Mémé me manque. Ses silences, ses mots simples au Scrabble, sa maison enfouie sous les pommiers et son buffet d'avant-guerre. Ce texte est subjectif, partial, amoureux, ce n'est pas une enquête, ce n'est pas une biographie, c'est ce que j'ai vu, compris ou pas, ce que j'ai perdu et voulu retenir, une dernière fois. Mémé, c'est mon regard de gamin qui ne veut pas passer à autre chose. »

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Critiques, Analyses et Avis (207) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 771 notes
mémé-Philippe Torreton-Editions J'ai lu
Lu en septembre 2017.
Philippe Torreton et sa mémé, c'est tout un univers.
Depuis qu'il est tout petit, on ne sait pas très bien qui veille sur qui, pour Philippe, sa mémé, c'est sacré.
Une mémé qui a connu deux guerres, qui a perdu des êtres chers, qui a eu deux maris, qui s'occupait de sa ferme, qui faisait tourner tout un monde autour d'elle comme le soleil tourne autour de la terre.
Elle ne fut pas facile la vie de mémé, une vie faite de travail, de soucis pour les autres, une vie où elle ne s'est jamais penchée sur elle-même, elle ne se demandait pas si elle était heureuse ou non, c'était comme ça, on faisait ce qu'on pouvait avec ce qu'on avait.
Ma "Bobonne" à moi, elle disait : "on ajuste ses draps à la longueur de son lit".
Philippe Torreton nous parle de sa mémé avec des phrases parfois drôles, parfois tristes, mais toujours on sent bien tout l'amour qu'il avait pour elle.
L'histoire de la mémé de Philippe, dans d'autres contextes, me fait penser à la mienne que nous appelions Bobonne, un nom tout aussi démodé à l'heure actuelle que mémé.
Ma Bobonne à moi, et bien comment dire, c'était une époque formidable,
je me rappelle d'une anecdote, elle venait tous les jeudis déjeuner à la maison, chez mes parents, avec mes frères et soeurs et ça ne manquait pas, à la fin du repas, elle disait invariablement : "encore un que les Allemands n'auront pas" . Les guerres avaient laissé des traces en elle.
Je termine en disant à toutes les mémé, Grand-mère, Grand-maman, Mamie, Nanou Babou.... à toutes celles déjà parties, à celles encore présentes, à celles en devenir, vous étiez, vous êtes, vous serez des soleils
pour vos petits-enfants.
Merci Monsieur Torreton, avec votre livre, j'ai vu défiler devant mes yeux des souvenirs d'une époque à jamais révolue pour moi.

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Une des dernières fois dont on avait parlé de Torreton fut lors de cette tribune polémique dans Libération adressée à Gérard Depardieu, une tribune à la fois pleine de mauvaise foi et de pertinence, fidèle à l'image médiatique de grande gueule que renvoie cet acteur très engagé politiquement, (dont la dernière.

Personnellement, j'aime bien le type et l'acteur, son absence de tiédeur, son investissement total dans ses rôles (notamment dans les films de Bertrand Tavernier) et je me suis donc jeté sur ce roman, paru en tout début d'année aux éditions de l'Iconoclaste .

En tentant de faire revivre la figure de sa grand mère normande, une femme simple et généreuse, j'aurais pu craindre un coté un peu vieille France, de l'imagerie des films Jean Becker à une pub pour le jambon, or, Torreton est bien plus malin et doué que cela.
Philippe Torreton DR.jpg

Il faut dire que l'auteur possède une belle plume, un vrai style, qui rend le livre à la fois éminement personnel et universel. En effet, oOn a tous ou presque eu une mamie ( une mémé plutot même si le terme, comme il le dit, ne s'utilise plus vraiment de nos jours) de la campagne chez qui le frigo était presque vide m ais chez qui, en même temps on y mangeait toujours très bien, une mémé qui retirait l'écume qui se formait au dessus des bassines de confiture en train de cuire, afin de la mettre dans une assiette et l'étaler sur du pain, qui maitrisait l'art du recyclage, avec un même poulet pouvait faire 3 repas ' "rôti le dimanche midi, froid avec de la mayonnaise le dimanche soir, en vol au vent le lundi soir).

Bref, une mémé, qui était, comme il le dit lui même avec une très belle formule " silencieuse de mots mais bavarde en preuves d'amour". Par petites touches impressionnistes, par cette faconde et cette pudeur, Torreton fait vivre avec énormément de tendresse et d'émotions le souvenir de cette mamie qui nous fait penser à la notre

On sent la fierté de l'auteur de venir de cette femme modeste, cette femme de la campagne qui perdit son frère le 6 juin 1944, cette femme humble, pauvre,et solitaire à la fin de sa vie, mais qui ne lâcha jamais le fil du labeur et des gestes du quotidien le plus banal et le plus exigeant qui soient lorsqu'on travaille dans une ferme .

Courrez lire ce beau livre pour découvrir, la mémé de Philippe Torreton...

Une mémé à la fois unique et universelle, qui vous rappellera très certainement un peu la votre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est chez sa Mémé, dans une petite maison normande humide et pleine de courants d'air que Philippe Torreton a vécu les plus merveilleuses vacances de son enfance. Et c'est un vrai bonheur de pénétrer dans sa ferme, Philippe Torreton se remémore les odeurs, les sensations, les images, les mots, les habitudes "Un poulet de mémé nous faisait trois jours ou trois repas : rôti le dimanche midi, froid avec de la mayonnaise le dimanche soir, en vol au vent le lundi soir. Trois repas" et à travers ses émouvants souvenirs, il dresse un portrait tendre et attachant de sa généreuse Mémé aux mains abimées par une vie de travail. « Tu n'étais pas avare, tu as tout donné, tu n'as gardé que deux blouses pour toi. Jeune on t'a donné le nécessaire, adulte tu n'avais que l'utile et à la fin de ta vie il ne te restait que l'indispensable. »
Une vie rude, sans confort, à compter chaque sous. « Au pays de mémé on ne reste pas sans rien faire, c'est comme ça, toute une vie à user pour assurer l'ordinaire, chaque jour comme une tâche, une vie de labeur, s'arrêter c'est tomber. »
Philippe Torreton m'agace lorsqu'il devient donneur de leçon, mais c'est un grand acteur, un homme entier et engagé dont on comprend mieux le parcours et les convictions politiques en lisant ce bel hommage à sa Mémé. Il signe le magnifique portrait d'une femme qui enchante encore sa mémoire … Une Mémé en blouse à carreaux, "Silencieuse de mots mais bavarde en preuves d'amour."
Vous l'aurez compris, Philippe Torreton est aussi un auteur talentueux…
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Attention chronique-roman!!

Je trouvais étrange, alors que j'étais enfant, que les grand-mères de mes amis soient des «mamies », parce que moi, j'avais des « mémés », Mémé Jeanne et Mémé Simone. le terme de Mamie sonnait très distingué à mes oreilles. Elles devaient vivre en ville leurs mamies, parce que les miennes, c'étaient des mémés, et des mémés, dans ma tête d'enfant, ça ne pouvait vivre qu'à la campagne.

Mémé Simone nous a quittés alors que j'étais en plein coeur de l'enfance. Au-delà de la tristesse, je me souviens surtout d'avoir vu mon père pleurer. Pudique, il sanglotait en faisant les cent pas dans le salon, tandis que moi, je petit-déjeunais dans la cuisine. Ce jour-là, l'enfance ne me protégea pas et une profonde tristesse éclata dans ma poitrine, parce que mon père, pourtant si dur et rigide, mais que j'adorais, pleurait. Un papa, ça ne pleurait pas dans ma tête.

Je ne reverrai ses larmes qu'une fois. Pas de vrais sanglots comme lorsque mémé Simone s'est éteinte, non. Des larmes discrètes, comme mon père, qui perlaient au coin de ses yeux alors que je le serrais fort dans mes bras. J'avais trente ans passés, et j'aurais voulu remonter le temps pour être encore une petite fille. Une semaine après, ses yeux se fermaient pour toujours, et son souffle de s'égrainer pour disparaître.

Mon père, cette homme si effacé, traumatisé par L Histoire même s'il ne nous révéla jamais la sienne, aimait profondément sa mère, ma mémé Simone, que je ne connus que trop peu, mais dont je garde le sourire attendri de ces vacances aux relents de liberté à travers les vignobles du Sancerrois.

Mais ma mémé Jeanne...

C'est elle que j'ai voulu retrouver dans ce Mémé de Philippe Torreton, parce que moi aussi j'ai eu une mémé qui aurait mérité qu'on écrive pour elle et sur elle. Ma mémé, c'était la bonté incarnée, une personne comme il n'y en a plus.

C'est un récit décousu, celui de la mémoire qui s'élève, virevolte, se pose, et repart pour ressusciter tel ou tel événement, anodin ou non, qui a ponctué sa vie. On sent Philippe Torreton ému, et je n'ai pu que partager cette émotion qui vous prend aux tripes lorsque vous vous remémorez un être que vous avez aimé, qui a été un pilier de votre vie et les fondations de ce que vous êtes.

C'était sa mémé normande, au sac plastique multifonction et à la table en formica, qui portait les siens à bout de bras. Femme courage comme tant d'autres oubliées de l'Histoire... Son petit -fils lui offre le plus bel hommage qui soit, celui de l'amour.

Elle peut en être fière.

Ma mémé Jeanne avait elle-aussi une table en formica, appuyée contre une porte -sa cuisine était vraiment petite- qui dissimulait un placard-débarras, et qui était veillée par ses gardiens de toujours, le frigo dont la porte s'ouvrait avec une pédale, et le poêle. Et en face, pour lui faire la conversation, l'évier-douche-baignoire, d'où ne sortait que de l'eau froide, et la gazinière où elle me préparait les meilleures pommes dauphines du monde et où je trempais mon pain dans le jus au beurre dans lequel elle avait fait revenir la viande qu'elle allait acheter chez le boucher. Toujours la plus tendre, s'il vous plait. Mes premiers kilos sur les hanches sont sans doute dus à ses mouillettes que le passage de l'enfance à l'adolescence ne pardonne pas.

Sa petite maison était loin d'être un palace : une chambre qui donnait sur la grand rue m'accueillait pendant les vacances, voisine du boulanger qui mettait son pétrin en branle à 3 heures le matin, et sa propre chambre qui faisait office de salon-salle à manger, et où la nuit trônait un pot de chambre jaune, parce qu'il fallait traverser la cour pour aller aux toilettes chez Mémé Jeanne, et que la nuit, les chouettes aimaient s'exprimer et les chauves-souris s'empêtrer dans les cheveux des petites-filles.

La mémé de P. Torreton n'était pas la mienne, évidemment, la mienne était berrichonne -ce détail a son importance !- mais j'ai suivi les pérégrinations de l'esprit de cet adulte-enfant avec plaisir, et en refermant ce petit bijou d'une sensibilité à fleur de peau, j'ai eu envie de lui parler de ma mémé, parce qu'il aimait tellement la sienne, que je suis sûre qu'il m'aurait comprise.

Mémé, tu me manques, j'espère que tu as réussi à convaincre Papa de jouer à la belote là-haut et que vous avez trouvé un 4ème joueur, même si tu savais jouer à trois, mais ce n'était pas pareil...



PS : En écrivant cette chronique, je n'ai pu que penser à ma mère, digne fille de ma mémé Jeanne, qui, lorsque ma nièce est née, sa première petite-fille donc, ne voulait pas qu'elle l'appelle Mémé, parce que vous comprenez, cela faisait « vieux », et c'était une grand-mère jeune. Mais non, elle dut s'y résigner, une moue boudeuse au bord des lèvres et un haussement d'épaules qui disait « que voulez-vous, c'est comme cela ». Ma mère a été une mémé, elle-aussi, et une mémé formidable, même si cela a été trop court...
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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"Mémé" est un livre vers lequel je ne serais jamais allée de moi-même mais que je suis contente d'avoir découvert. Vous avez sûrement déjà entendu ce conseil de lecture quelque peu distancié et convenu : "ça se lit vite et facilement". Corollaire : si ce n'est pas une lecture transcendante au moins elle ne sera pas trop fatigante.

Effectivement, ce n'est pas le livre de l'année. Mais pour tout ceux qui réussiront à retrouver un peu de leur mémé dans ce bouquin, cette proclamation d'amour restera un moment de lecture émouvant, plein de tendresse et de souvenirs.
Parce que des madeleines proustiennes, Philippe Torreton n'en manque pas. Il les présente ici avec sincérité et pudeur.

L'auteur parsème son texte de remarques sur notre société de consommation et sa course effrénée vers le high-tech et la bouffe industrielle. Une société dont sa mémé n'a jamais fait partie, adepte qu'elle était du rafistolage, rapiéçage, recyclage ; une mémé normande vivant en quasi-autarcie dans sa petite ferme, économe et pourtant généreuse. Et même si aujourd'hui, ce genre de discours peut paraître commun et fade, il nous rappelle quand même qu'il n'en a pas toujours été ainsi, que ce n'est pas un mode de vie universel et qu'on n'est pas obligé d'y adhérer.


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critiques presse (3)
Lexpress
14 mars 2014
En criant son amour pour sa grand-mère maternelle dans un récit tout en nostalgie et en empathie, le comédien prend le parti des "gens de peu", narguant les snobs et les précieux.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Bibliobs
07 mars 2014
Elle vivait dans une bicoque humide du côté de Pont-Audemer. Le comédien rend hommage à sa grand-mère courage dans un très beau récit.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
22 janvier 2014
C'est finalement un formidable témoignage de l'histoire contemporaine qu'il offre aux lecteurs.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (184) Voir plus Ajouter une citation
Nous étions sous le sapin à déchirer le papier cadeau qui faisait des flammes colorées dans la cheminée, et toi tu devais penser à tes Noëls en rase campagne, tes Noëls de peu de chose.

Y avait-il seulement un sapin ?
Pas sûr, une bonne bûche de chez la forêt qui brûlait dans la cheminée, une messe de minuit histoire de dire, et au lit.
La nature se chargeait des décorations en givrant les fenêtres, en faisant fructifier le houx de la porte de la cour et en parasitant les pommiers de guis pour les premiers de l'an.

Tu as vu la France s'enrichir de Noël en Noël ...
Tu es passée de Noëls de terre battue à des Noëls de parquets cirés.
De Noëls de feux dans la cheminée pour se chauffer à des Noëls de feux dans la cheminée pour faire beau et avoir trop chaud avec nos sous-pulls en Nylon et notre chauffage central ...
De Noëls de dîners à peine mieux que d'ordinaire à des Noëls de combines de comité d'entreprise pour toucher des huîtres CGT par bourriches entières, du saumon CFDT en promotion, du foie gras Force ouvrière, et des Noëls aussi où l'on découvrait l'avocat et le kiwi, des entrées "qui changent" comme on disait en regardant du coin de l'œil pépé regrettant sa tranche de galantine.
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Je trouvais sa pierre tombale trop neuve.
Ca ne lui allait pas, il aurait fallu que sa tombe fût déjà mousseuse et licheneuse, une tombe à l'ancienne (...) Celle-ci était brillante, neuve, en marbre noir.
S'il ne tenait qu'à moi, je t'aurais mis de la brique, ou une grosse pierre de granit brut, ou rien, un champ, une motte de terre, pis, une croix, parce que faut ben mett'e un truc et c'est tout.

Non, en fait, j'aurais planté un arbre,
pour que ses racines te prennent et t'aspirent et te fassent monter dans ses feuilles, comme ça le vent t'aurait fait chanter enfin, librement, comme ça des petits auraient pu continuer à grimper sur toi pour voir plus loin, comme ça tu aurais pu encore nous indiquer les saisons qui passent, nous qui mangeons n'importe quoi n'importe quand ...
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Pour toi l'argent doit aider, comme un outil. En avoir un peu sur ton compte te semblait absurde. Tu n'étais pas du genre à compter les décimales après virgule des taux d'intérêts, tu n'avais besoin de rien mais tu savais que tes enfants étaient déjà infectés du virus de la fièvre acheteuse, urbains que nous étions on devait tout acheter. Il fallait meubler le vide, s'équiper, changer de pneus, de Frigidaire, de cartables, de télévision, de literie, d'ampoules, de vélos, de crèmerie, de coiffure, d'apparence... Ces besoins répandus sur nos zones urbaines comme des pesticides nous faisaient croire que l'on vivrait mieux. Et ça marche encore. Travailler plus pour gagner plus et consommer toujours et encore des produits de moins en moins bons, de moins en solides. Du fabriqué ailleurs, de la culture d'obsolescence sur palettes, des produits pour pauvres qui rendent encore plus pauvres.
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Tout ce qu’elle mangeait venait de son ici, et son ailleurs le plus lointain était un Prisunic pour les nouilles, le tapioca ou le savon qui venait perdre son accent sur l’évier de sa cuisine. Le reste poussait là, dans son potager, de l’autre côté des coquilles Saint-Jacques qui finissaient leur vie de coquillages recyclés en bordure de jardin. Pour la crème, il fallait pousser de l’autre côté de la haie, épaisse pour la mère, liquide pour la grand-mère ou le contraire. Je redemandais toujours avant d’y aller, armé de mes deux bocaux tintinnabulant dans mon sac plastique. La crémière était toute petite, à peine plus haute que ses bidons de lait, elle nous donnait un bonbon à chaque fois « pi ben l’bonjour à mémé ». Pour les légumes on pédalait chez la sœur de la crémière qui habitait plus haut et faisait pousser sa moustache et ses poireaux près de la forêt. Notre supermarché faisait donc six cents mètres de long et ne possédait que trois rayonnages, trois femmes solides et seules…
*
Aujourd’hui on appelle ça être « locavore », on fait des forums sur la Toile pour voir s’il ne pousserait pas du mouton ailleurs qu’en Nouvelle-Zélande. Chez mémé il gueulait de sa voix d’ado indigné au fond de la cour le mouton, et on appelait ça vivre à la ferme.
 
Une ferme de mémé c’est petit, un foutoir, on y trouve de tout mais rafistolé, pas neuf. Le matériel semble avoir toujours été là, immuable. Une ferme de mémé, c’est vivrier, mais si on peut vendre un peu de lait à la coopérative, deux ou trois veaux, de la crème, des œufs, des poulets, des légumes, du bois, du cidre, du calva, des canards, du foin, c’est toujours ça de pris…
Dans une ferme de mémé, avant de faire quelque chose il faut réparer l’outil, parfois il faut savoir le fabriquer, au minimum il faut affûter une lame ou deux. Et pour affûter il faut un arbre, une pierre à meuler et une boîte de conserve percée qui fera couler l’eau goutte à goutte pour humidifier l’acier et la pierre.
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Tiens curé, encore un truc dont tu aurais pu te servir pour honorer ma mémé, ce rapport à la terre ! Le respect du vivant, la parcimonie dans le prélèvement nécessaire, le recyclage des choses, s'assurer que la terre puisse servir encore à la descendance sans être obligé de la décontaminer. L’Église devrait être à la tête des mouvements les plus écologistes, le blé qui tue les paysans, qu'en penserait ton Jésus ? Arrête-moi mémé si je me trompe, mais je pense que cette parole devait te manquer aussi sinon les bancs d'église t'auraient vue un peu plus souvent.
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