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Ambiance rurale et âpreté des campagnes cévenoles, rigueur du climat et isolement de l'habitat, tempérament abrupt des habitants.
Rose Tremain a une connaissance intime de cette région des Cévennes, y étant propriétaire d'un vieux mas, et cette terre si particulière par sa sévérité est un contexte parfait pour imaginer un thriller noir où les rancoeurs couvent en silence.

Par la confrontation de deux mondes inconciliables, l'auteure plante un décor où la vieillesse qui s'annonce est aussi l'heure des comptes à rendre. Elle crée des personnages complexes, très travaillés psychologiquement, insolites par cette double association de frère et soeur.

Pour les deux anglais, Veronica et Anthony, le projet de nouvelle vie en France est une nécessité pour se sentir encore vivants. Mais sauront-ils y faire face ? Passée la soixantaine, est-on encore capable de désir ou faut-il y renoncer?
Pour Aramon et Audrun, la vie s'est fossilisée dans un drame familial intime et nauséabond qui les laisse bloqués, comme soudés dans leur secret, haine et regret mêlés.
Le projet de vente entre parties de la terre et de la vieille maison va confronter chacun à ses choix passés.

Un livre qui m'a comblée par cette retenue dans la narration qui refuse la surenchère accrocheuse, rendant crédible le parcours de chacun. Les choses sont dites et prévisibles mais le sens de l'observation et l'atmosphère sont des atouts indéniables et produisent un roman noir puissant et addictif.
Rose Tremain évoque aussi bien la beauté de la nature que le déclin économique de la région, la problématique de la désertification rurale et de l'implantation touristique étrangère.
Je conseille!

#objectif disparition PAL
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Je m'attendais à un roman plutôt en longueur avec une histoire d'amour en fond mais pas du tout, et c'est une bonne nouvelle pour moi car il s'agit en fait d'un thriller ! Ce n'est pas non plus un thriller plein d'action mais plutôt posé sur l'ambiance, sa lourdeur sur le moral des personnages. J'ai bien aimé, agréablement surpris même. Si les descriptions sont longues, elles ne m'ont pas dérangé pour autant, j'étais prêt à en lire, elles servent même bien à poser l'ambiance lourde de la suite du roman, on a tout de suite une vision globale des personnages, leurs caractères et pensées. Les chapitres courts m'ont aidé à facilement entrer dans le récit, j'ai tendance à plus lire avec un découpage comme ceci qu'avec des chapitres longs où je suis souvent impatient d'atteindre la fin.

En ce qui concerne l'intrigue, les Cévennes sont un magnifique lieu pour ce qui va s'y passer, à la fois sauvages et chaleureuses, avec des traditions encore bien ancrées, reculées de tout et des paysages magnifiques. Bon choix, et encore peu lu dans mon cas tout genre confondu. On avance lentement mais on avance, le décor une fois posé devient oppressant tout comme les personnages, à commencer par le vieil antiquaire Antony Verey, attiré par la jeunesse et la virilité de garçons bien plus jeunes que lui. Son arrivé déclenche une série d'évènements destructeurs. Andrun quant à elle, voit sa vie basculer lentement mais sûrement vers un drame encore plus grand que ce qu'elle a déjà vécue. J'ai adoré l'ambiance, les personnages bien travaillé, l'intrigue aussi, je ne lui trouve pas de gros défaut mais ce n'est pas un coup de coeur pour autant. Si ma surprise de départ m'a fait l'apprécier, la fin m'a, sans être déçu, pas vraiment surpris.
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Histoire croisée de deux familles, l'une anglaise riche, l'autre paysanne cévenole, et des ravages que font les secrets, les non dits, les silences sur des frères et soeurs que la vie à bien abîmés.
Coté anglais : un antiquaire, Anthony,vieux londonien cynique qui voit sa vie se déliter et décide de rejoindre sa soeur Véronica dans le sud de la France. Il décide d'acheter un mas pour finir ses jours près d'elle.
Coté cévenol : un ivrogne raté qui vit dans son mas comme un clochard et en a chassé sa soeur, forcée de s'installer au bout de la propriété, dans une cabane. Leurs destins vont se téléscoper et les desirs inavoués cristalliser autour de la possession de ce mas et finir par un meurtre.
Grande dame de la littérature anglaise Rose Tremaine à obtenu de nombreux prix pour ses romans publiés dans 27 pays :
Orange Prize en 2008
prix Fémina étranger en 1994.
Rose Tremain a été décorée par la reine Commander of the British Empire.
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Une chose est certaine, l'histoire est vraiment bien et elle mériterait un 4 ou 5 étoiles. Mais alors, le style: les phrases sont bien trop longues, c'est fatiguant... Et puis, la traduction n'a rien arrangé!
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Toutes les familles ont leurs secrets, plus ou moins lourds, avec lesquels les individus composent plus ou moins bien. Dans Les silences, de l'Angleterre au Sud de la France, les familles sont confrontées à leurs histoires. Une mère tyrannique mais adorée par son fils, un père et un frère incestueux dont la proie ne pourra [...]
Lien : http://www.lirezvous.com/ros..
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Les silences ou tout ce qui est tu, non dit, jusqu'à l'écoeurement, les petites rancoeurs, les immenses souffrances, jusqu'à l'infamie….
Quelque part dans les Cévennes, terres arides, dures et ensorcelantes tout à la fois, se côtoient sans se connaître les gens « du cru », les vrais, héritiers des terres et des traditions, pas très argentés souvent mais riches de leur patrimoine, et les touristes, un peu jaloux, ceux venus d'ailleurs, les citadins ou étrangers qui un beau jour franchissent le pas et s'installent, achetant parfois à prix d'or d'anciens mas aux pierres rugueuses.
D'un côté, dans sa vieille ferme cévenole, il y a Aramon, vieil homme décati, ivrogne et à bout de souffle, sa soeur et sa vieille bicoque construite sur le terrain familial, une véritable verrue d'ailleurs sa maison - Aramon ne veut pas tarder à s'en rendre compte, lui qui laisse pourtant tout pourrir et moisir chez lui.. Et puis, il y a les deux anglaises, passionnées de jardinage et luttant comme il se doit sur ces terres, contre la sécheresse, l'ennemi numéro un du jardinier.
Quand le frère de Veronica, Anthony, un antiquaire des quartiers huppés de Londres décide de venir rendre visite à sa soeur, Kitty, la compagne de cette dernière redoute la rencontre et en frémit d'avance, un peu jalouse, déjà.... Un lien étrange, inaliénable, unit la soeur et le frère, un secret de famille aussi... Anthony, dont les affaires sont au plus mal, se verrait bien s'installer dans ce coin de France, seul au milieu des montagnes mais à quelques encablures de sa soeur, au grand dam de Kitty, bien évidemment.

La suite, ci-dessous :
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Déçue par le style, les personnages, ce livre m'est "tombé" des mains"... et pourtant j'aime les Cévennes !
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Ces haines dans les Cévennes

Mots clés : Les silences, Rose Tremain

Par Bruno Corty
09/06/2010 | Mise à jour : 18:04 Réagir
Les silences de Rose Tremain - La grande romancière anglaise s'est essayée au thriller. Une réussite.




Rose Tremain a toujours dit que ses romans naissaient d'une image. Celle qui a servi de détonateur aux Silences vient du Boucher de Claude Chabrol, dans lequel un plan montre «une goutte de sang sur une baguette». L'Anglaise a été marquée par cette histoire au point de s'inspirer du nom de la comédienne Stéphane Audran pour imaginer le prénom de l'une de ses héroïnes, Audrun.

Autre source d'inspiration pour ce roman très sombre, le souvenir cuisant d'un séjour dans les ­Cévennes, région qu'elle découvrit il y a des années avec son premier mari. «Après une promenade, nous avons retrouvé notre voiture vandalisée et toutes nos affaires avaient disparu.» Ce qui ne l'a pour autant pas dégoûtée de l'endroit puisqu'elle a fini par y acheter, avec son second mari cette fois, une maison où elle passe ses étés. Comme beaucoup d'Anglais, elle aime ce pays à la beauté rude, inquiétante, où tout peut basculer d'un instant à l'autre. «Le soir, par exemple, j'évite de regarder trop longuement le ciel; son immensité me donne des frissons.»

Au début du roman, alors que ses camarades se réjouissent de pique-niquer dans la nature, une élève fait bande à part. Souffre-douleur des autres, elle prend la tangente et disparaît dans un cri. On ne saura ce qui lui est arrivé qu'à la fin de l'histoire. «Je voulais savoir si j'étais capable d'écrire un thriller», confie la romancière. On la rassure : le mélange du psychologique et du policier place Les Silences au niveau des meilleurs Ruth Rendell.

Les fêlures des hommes

Cette histoire tordue à souhait fonctionne à merveille parce que les personnages, fouillés et complexes, ne sont jamais caricaturaux. Touchante, Audrun, la vieille fille, souffre d'un mal ancien et de la proximité de son frère Aramon, alcoolique et pervers. Ce dernier s'est mis en tête de faire beaucoup d'argent en se débarrassant du mas familial quitte à mettre dehors sa soeur, qui vit dans une bicoque sur le même terrain. Agaçant mais touchant aussi, Anthony Verey, antiquaire londonien dont les affaires subissent de plein fouet la crise. Refusant toute forme de déclin, cet esthète rêve d'un possible nouveau départ, ailleurs, en France, tout en sachant qu'il est peut-être déjà trop tard. Pour l'aider à rebondir, il peut compter sur Veronica, sa grande soeur, paysagiste qui prépare un ouvrage sur l'arrosage des jardins dans le sud de la France. Elle partage sa vie avec Kitty, une femme sans grâce ni talent, qui redoute toute intrusion dans leur couple.

Rose Tremain précipite ces êtres fragiles les uns contre les autres comme on frotte deux pierres pour faire des étincelles. Pas par sadisme mais pour en tirer des émotions nouvelles. Si les vieilles demeures ont des failles, semble-t-elle dire, les hommes ont des fêlures. le temps qui passe, la solitude les terrifie. Et le souvenir de leurs morts les hante.

En 1983, la revue Granta avait désigné les meilleurs romanciers anglais du moment:parmi eux, Ian McEwan, Martin Amis, William Boyd et une certaine Rose Tremain. Vingt-sept ans plus tard, l'auteur du Don du roi (dont elle prépare la suite) est toujours là, au sommet.

Les silences de Rose Tremain traduit de l'anglais par Claude et Jean Demanuelli, Editions Lattès, 398 p, 20,50 €.

Par Bruno Corty

http://www.lefigaro.fr/livres/2010/06/09/03005-20100609ARTFIG00615-ces-haines-dans-les-cevennes.php
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