«
le Don du roi » est une fresque historique originale. Elle relate l'ascension sociale d'un jeune médecin opportuniste et vulgaire dans le cercle aristocratique britanniques du 17ème siècle. On suit les belles années de ce noble de pacotille entre vingt et quarante ans, une vingtaine d'années découpées en quatre périodes profondément distinctes : l'ascension, la richesse et la luxure, la chute et l'exil, l'atterrissage et la maturité.
Le coup d'éclat est de nous transporter dans une période hautement symbolique, sous le règne de Charles II, un règne marqué par l'amour du peuple, la peste noire, le grand incendie de Londres, et la pauvreté. Mieux, on voyage entre ces évènements par le point de vue d'un jeune médecin dont la distinction du roi devient une obsession, comme tout jeune gens de cette époque. L'auteur relate à merveille la psychologie qui habite les courtisans et plus généralement tout membre de la cour du Roi : une folie, un besoin primal de reconnaissance. Ce Roi…un seul de ses sourires pouvait rendre infiniment riche, une seule de ses déceptions pouvait ruiner. Outre le protagoniste principal, Merivel, on croise et recroise différents personnages dans ces époques différentes, permettant ainsi d'observer l'évolution d'autres castes au cours de ces décennies fabuleuses. Quakers, putains, peintres, Merivel les suivra pendant une vingtaine d‘années, de leur période faste à leur épanouissement en passant par leur déchéance.
C'est un roman fabuleux que la plume de
Rose Tremain réussit à transcender. D'une finesse rare, d'une qualité exceptionnelle, l'auteur fait mouche. de la création des décors à l'humour caustique de la cour, en passant par la vulgarité crasse de l'époque, Mme Tremain adapte sa plume à chaque page. Des scènes les plus sombres au plus enjouées, des plus sobres au plus folles, sa plume sait tout faire et transforme un roman de bonne qualité en récit de haut vol.
Je comprends la reconnaissance de le Reine d'Angleterre désormais.