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EAN : 9782709656290
300 pages
J.-C. Lattès (10/05/2017)
3.69/5   59 notes
Résumé :
Juste avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale, dans un petit village suisse, deux jeunes garçons vont se lier d’amitié. Gustav, à l’enfance difficile, est orphelin de père. Celui-ci, un policier local a permis, malgré les ordres des autorités, à des réfugiés juifs d’entrer dans le pays. Selon Emilie, sa veuve, la crise cardiaque qui l’a emporté après la guerre, n’est pas étrangère à ce comportement. Elle reporte son amertume sur Gustav. Anton, lui, est un pia... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un beau roman subtil, où l'auteure compose telle une sonate à mouvements multiples : allegro, andante, menuet, scherzo , une composition instrumentale fine et douce amère, l'histoire d'une amitié indéfectible entre Gustav, et Anton avant, pendant et après la deuxième guerre mondiale autour de Berne,Bâle et Davos , au coeur de ce pays si particulier , entre neutralité bienveillante et maitrise de soi: la Suisse.

Gustav, orphelin de père, celui- ci, lieutenant de police du canton après l' Anschluss, contreviendra aux directives du conseil fédéral en falsifiant les dates d'entrée des juifs autrichiens fuyant la barbarie nazie, il sera radié , déchu de ses fonctions, mourra en de drôles de circonstances ...

Émilie Sa mère , veuve froide et peu aimante , sévère, injuste, pétrie de colère et de chagrin si longtemps, ne cherchera jamais à aimer son fils qui en souffrira longtemps ..

Elle le privera de tendresse même quand il ouvrira un hôtel à Mazlingen et désapprouvera la profonde amitié de Gustav pour Anton ....



Anton, au contraire, fils de parents juifs aimants et protecteurs , pianiste prodige, souffre de problèmes psychologiques , une panique maladive, avant de se produire en scène , toute sa vie Gustav qui l'aime depuis la maternelle où ils se sont rencontrés, le protégera et l'aidera , en garçon attachant qu'il est. N'en disons pas plus .....

A l'aide de chapitres courts, bien construits et des retours en arrière fructueux —-, le roman se termine en 2002....l'auteure assemble une à une les pièces complexes de cette belle histoire d'amour, d'amitié, d'homosexualité, de frustration, de rancoeur , de regrets , d'insatisfaction, la question juive pendant la deuxième guerre est abordée dans ce pays si particulier où les gens se maîtrisent, se comportent avec retenue et courtoisie .
Ils prennent toujours le parti d'être polis, en faisant semblant de ne pas comprendre comment certaines choses ont pu se produire ni pourquoi ...
L'auteure , grande dame des lettres anglaises traite ces sujets avec pudeur et délicatesse .
Elle dépeint les sentiments douloureux et passionnés des deux héros avec tendresse et mélancolie, met à jour secrets et tourments des âmes avec subtilité .
Une oeuvre de qualité .
Cet ouvrage m'a fait penser au roman «  L'ami retrouvé »de Fred Uhlman .








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Sonate pour Gustav est l'histoire d'Amitié entre Gustav, orphelin de père, vivant avec une mère pauvre et peu aimante et Anton, fils de parents juifs riches et aimants.
On va comprendre comment les parents de Gustav se sont rencontrés et pourquoi il reçoit si peu d'affectation de sa mère.
Malgré un départ dans la vie peu enviable, Gustav est l'ami que l'on souhaite tous avoir, il est là, toujours là et va avec beaucoup de pudeur aimer et aider ceux qui l'entourent.
L'histoire bouleversante de Gustav se déroule en Suisse entre l'avant guerre et les années 2000.
Le fait que cela se passe en Suisse , pays "neutre" apporte une dimension et un regard particuliers et aura inévitablement un impact important sur la vie de Gustav. "Tu dois être comme la Suisse. (...) il faut que tu sois discipliné et courageux, que tu gardes les distances et que tu sois fort."
C'est un très beau livre et je m'étonne qu'il ne soit pas plus lu et critiqué, c'est dommage. Peut-être un film suivra ?
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Sonate , composition instrumentale à plusieurs mouvements : allegro, andante, menuet , scherzo.
Une partition musicale retranscrite en mots pour raconter deux destins intimement liés ceux de Gustav et d'Anton, mais ici, les mouvements de leur vie ne suivent pas forcément les étapes habituelles du cycle musical.
Rose Tremain pour créer le personnage du père de Gustav s'est inspirée de la biographie de Paul Grueninger, lieutenant de police du canton de St Gall (1891-1972) qui contrevint aux directives du Conseil fédéral et aida , après l'Anschluss, les juifs autrichiens , fuyant les barbaries nazies à pouvoir passer la frontière, s'installer en Suisse ou émigrer.
C'est léger et fort, éthéré et grave, doux et amer.

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Gardant le souvenir un peu ancien de deux livres de Rose Tremain que j'avais beaucoup aimés , "Musique et silence" et "La couleur des rêves", et croyant tenir une valeur sûre entre les mains, quelle ne fut pas ma déception, ma déroute , ma déconvenue dés que j'ai abordé ce bouquin !

Une écriture d'une grande platitude, aucune profondeur de sentiments, une histoire qui aurait du toucher par son sujet mais hélas traitée avec un certain détachement ( même la mère désignée de temps en temps dans le texte par son prénom, Emilie, au lieu de Mutti ) .
Je crois que Mme Tremain n'a pas été suffisamment "habitée", et qu'elle est restée un peu en retrait, tout comme moi. Mais ce n'est que mon ressenti, et il n'engage que moi.

Abandonné au 1er tiers du roman.
Destiné aux ados certainement !
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Je ne sais pas par quel mystère j'avais perdu ce livre parmi mes services de presse en attente. Je l'avais sollicité sur NetGalley.fr il y a un an, je ne me souvenais pas avoir reçu la réponse positive de l'éditeur, et pourtant j'ai trouvé ce livre parmi mon catalogue disponible il y a peu de temps, alors qu'il ne me semblait pas l'y avoir vu quand j'étais fait le point sur mes services de presse il y a plusieurs semaines.

Qu'importe ce mystère finalement, l'important était que je voulais lire ce livre et que j'en ai enfin eu l'occasion. le résumé de l'éditeur m'avait donné envie de m'y plonger :

Juste avant que n'éclate la Seconde Guerre mondiale, dans un petit village suisse, deux jeunes garçons vont se lier d'amitié. Gustav, à l'enfance difficile, est orphelin de père. Celui-ci, un policier local a permis, malgré les ordres des autorités, à des réfugiés juifs d'entrer dans le pays. Selon Emilie, sa veuve, la crise cardiaque qui l'a emporté après la guerre, n'est pas étrangère à ce comportement. Elle reporte son amertume sur Gustav. Anton, lui, est un pianiste prodige, choyé par des parents juifs très aisés, qui ont pour lui une très grande ambition et veulent qu'il réussisse une carrière de concertiste. Gustav est invité par Anton et ses parents à les accompagner à Davos, ou ils vont nouer une amitié encore plus forte, au cours de longues promenades dans les bois qui vont sceller leurs solitudes. Si Anton expérimente de terribles tourments psychologiques à l'idée de se produire en public dans des concours musicaux, Gustav de son côté vit une existence de profond désarroi avec une mère qui a perdu son emploi et dont les expériences amoureuses sont sans lendemain.
Les années ont passé, Gustav a ouvert un hôtel à Matzlingen, son village natal. Un jour Anton, devenu professeur de piano, viendra le rejoindre et ensemble ils partageront une existence enfin apaisée.

Une première précision : le résumé est erroné, puisque la rencontre entre Gustav, le protagoniste, et son ami Anton n'a pas lieu avant le début de la Seconde Guerre Mondiale mais juste après. C'est un peu étrange de commettre une telle erreur dans un résumé, mais c'est ainsi … L'éditeur a peut-être été trompé par le fait qu'une partie du roman se déroule bien entre 1938 et 1942, mais nous y reviendrons.

Le roman débute donc au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, dans une petite ville suisse, relativement épargnée par les tourments de la guerre. Gustav vit avec sa mère, veuve d'un policier dont on apprend qu'il a été déchu de ses fonctions après avoir aidé des juifs à fuir l'Autriche et l'Allemagne nazie avant la guerre. A l'école maternelle, il rencontre Anton, un petit garçon juif dont les parents viennent de s'installer dans la région. Anton est un pianiste de grand talent, mais qui angoisse à l'idée de se produire sur scène. Gustav, quant à lui, a une relation difficile avec sa mère, qui ne lui témoigne que reproches et amertume.

Toute la première partie du roman nous relate l'amitié entre Gustav et Anton pendant leur enfance. La deuxième partie reprend le récit à la veille de la guerre, pour nous raconter la rencontre entre les parents de Gustav, leur mariage malheureux, les circonstances dans lesquelles le père de Gustav a été contraint de quitter la police, et finalement la mort de celui-ci. La troisième partie se déroule quant à elle bien des années plus tard, dans les années 1990, alors que Gustav est propriétaire d'un hôtel dans la petite ville où il a toujours vécu et qu'Anton a renoncé à une carrière de pianiste renommé pour enseigner la musique dans le collège où il avait lui-même été élève avec Gustav quarante ans plus tôt.

Le roman est principalement centré sur la relation entre Gustav et Anton, entre amitié et homosexualité refoulée. Autour d'eux gravitent leurs familles respectives, avec le contraste saisissant entre les parents aimants d'Anton et la mère veuve et amère de Gustav, dont il cherchera l'amour jusqu'à la fin de sa vie.

Quelque part au fond de lui-même, il avait toujours cru que sa mère ne pouvait pas mourir avant d'avoir appris à l'aimer. En vieillissant, il avait essayé de l'y entrainer avant qu'il ne soit trop tard, mais il n'avait pas réussi.

Je dois dire que la deuxième partie consacrée à Emilie et Erich, les parents de Gustav, m'a bien intéressé. Je me demande si le choix de l'auteur de raconter leur histoire de cette façon n'est pas une erreur, s'il n'aurait pas suffi de l'évoquer dans le coeur du récit. Bien sûr, le roman appartient d'abord à son auteur, le choix qu'elle a fait est certainement le bon de son point de vue, mais cette façon de faire m'a semblé maladroite, comme si ce long interlude n'avait pas totalement sa place dans le roman.

Malgré cette parenthèse moins réussie à mon goût, j'ai beaucoup aimé ce roman. C'est une belle histoire d'amitié, d'amour, et de famille, avec un récit qui met en lumière les liens entre les générations et les conséquences du passé sur la vie de famille, les sentiments, et la vie des enfants. C'est aussi un roman sur l'esprit suisse, entre neutralité, maîtrise de soi, et interrogation à posteriori sur le rôle ambigu joué par cette nation neutre pendant la Seconde Guerre Mondiale.
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critiques presse (1)
Lexpress
07 août 2017
Le nouveau roman de Rose Tremain est aussi riche que subtil. L'Anglaise y déploie tout son art de la psychologie pour assembler une à une les pièces d'une histoire de tristesse. D'insatisfaction, aussi.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Après avoir fait le ménage à l'église, Gustav et Émilie s'installaient devant l'étagère rabattable de la cuisine en buvant du chocolat chaud et en mangeant des tartines de pain noir beurrées. la longue journée d'hiver s'étendait devant eux, froide et vide. Parfois, Émilie retournait se coucher et lisait ses magazines. Elle ne s'en excusait pas. Elle disait que les enfants devaient apprendre à jouer tous seuls. Que s'ils n'apprenaient pas à le faire, ils ne développeraient jamais leur imagination.
Gustav regardait le ciel blanc par la fenêtre de sa chambre. Le seul jouet qu'il possédait était un petit train de métal. Il le mettait donc sur le rebord de la fenêtre et le faisait aller et venir. Souvent, il faisait si froid près de la fenêtre que l'haleine de Gustav faisait des jets de vapeur réalistes, qu'il soufflait au -dessus de la locomotive. Sur les fenêtres des wagons, étaient peints des visages de voyageurs, qui avaient tous le même air ahuri. À ces gens étonnés, Gustav chuchotait parfois : " Vous devez vous maîtriser".
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Dans les rues, tout allait vite - les voitures, les tramways et la foule - , comme si chacun avait hâte de se trouver ailleurs.
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Je sais que l'hiver approche, mais je ne sens pas le froid dans l'air. Je ne sens que les tempêtes à l'intérieur de moi.
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« C'était une journée d’automne .Les feuillages étaient éclatants dans le parc de l’hôpital de Marburg, où les corneilles arpentaient la pelouse d’un pas raide sous un beau ciel bleu.
Au milieu d’elle se trouvait une oie bernache.
Une vieille pensionnaire de l’hôpital donnait à manger aux oiseaux, mais quand ils se rassemblaient , elle chassait l’oie.
« Va - t- En l’oie, marmonnait- elle.
Venez, les corneilles! Tu m’as entendue , l’oie, Va - t- en, toi ! »
Et Gustav songea : «  C’est comme ça que ça se passe dans la vie, un être est choisi de préférence aux autres, et le perdant est renvoyé à sa faim et à sa solitude . »
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Thomas Mann avait compris à la perfection qu'une passion secrète , si elle est inassouvie , mène inévitablement à l'effondrement physique et finalement à a mort .
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