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Citations sur La Nuit des Princes Charmants (16)

Si je pouvais prétendre avoir vu s'envoler mes illusions une fois dans ma vie, ce serait cette fois-là. Elles firent un froufroutement d'ailes en montant dans le ciel nocturne de Montréal gelée et je leur fis un adieu muet en fermant les yeux.
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Mais j’eus le temps d’élaborer le plan suivant (c’est dire combien j’étais concentré pendant la dernière heure de Roméo et Juliette !) avant que le rideau tombe sur l’une des soirées de théâtre les plus souffrantes de toute mon existence : je sortirais pendant les applaudissements en piétinant Violettes Impériales et son mari s’il le fallait (elle continuait à se pâmer, peut-être avec un peu trop d’ostentation désormais, sur ce qu’il y avait de plus vilain sur scène pendant que lui s’était rendormi du sommeil du juste), je me précipiterais dans le hall où j’attendrais mes deux Irlandais qui ne manqueraient pas de passer devant moi, je saurais d’un seul coup d’œil si je pouvais aborder Perrette ou, en tout cas, répondre à la question qu’il m’avait posée à la fin de l’entracte, je… je… je prendrais son numéro de téléphone s’il voulait me revoir (mais sa mère n’était pas sourde, elle était aveugle, elle se rendrait compte de tout ! en tout cas, je m’arrangerais…), je courrais ensuite à l’entrée des artistes où Perruque ne pourrait que tomber foudroyé d’amour en me voyant lui sourire, moi, son premier admirateur, son premier fan. Nous irions prendre un verre quelque part, il m’inviterait chez lui – je ne pouvais tout de même pas l’emmener chez moi pour le présenter à ma mère ! – et, de fil en aiguille, la nature étant primaire et prévisible et nos besoins d’affection, les miens, en tout cas, étant ce qu’ils étaient…
C’était un plain particulièrement ridicule, je le savais, mais je me berçais d’illusions parce que j’avais absolument besoin de croire que deux aventures se présentaient à moi : je n’arrivais pas à choisir entre Perrette et Perruque, alors je louvoyais de l’un à l’autre en pensée, rêvant, comme toujours, à des choses impossibles plutôt que d’essayer d’imaginer un plan réalisable.
J’étais vierge et pourtant déjà polygame.
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Quant aux bars dont j'entendais de temps en temps vanter les vertus par un camarade de frotti-frotta plus bavard que les autres, j'étais beaucoup trop timide et complexé pour les fréquenter, convaincu qu'au moment même où je franchirais la porte du Tropical ou des Quatre Coins du Monde, tous deux situés dans l'Ouest de la ville, toujours le fief des anglophones de Montréal, des dizaines de têtes se tourneraient vers moi et les grimaces de dégoût se multiplieraient quand on verrait surgir ce vulgaire avatar de l'Est que j'étais : "Que c'est ça, c't'agrès-là?", "Mon Dieu, y'ont laissé sortir les laids, à soir!", "Look at that! The Eastern Bunny!", etc.
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As-tu déjà été déshabillé par quatre tapettes en Christ, toi ?
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Célébrations bucoliques à la belle étoile
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Tu t'en vas dans l'Est ? "
- Oui, oui... "
L'autobus arrivait... J'avais de la difficulté à parler tellement j'étais essoufflé. Lui continuait à sourire
"C'est quequ'chose, monter la côte Sherbrooke avec toute c'te glace-là, hein ?
- Ah ! oui... (Continue, continue... parle ! Une niaiserie, n'importe quoi, mais parle !) C'est quequ'chose... "
(C'est tout ? T'as rien trouvé de mieux que de répéter ce qu'y venait de dire ? T'es pas juste niaiseux, t'es t'épais rare !)
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Va donc promener ta guitare dans le cul de qui tu voudras, tu m’intéresses pus !
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Le libertin que je voulais devenir
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Je n’étais peut-être pas très beau, mais je n’étais certainement pas un craquias !
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Mais regardez-moi pas, chus trop poqué pour être cruisable, à soir !
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