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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai adoré cette B.D., même si mon enthousiasme me semble en décalage avec ce que nous raconte les auteurs de "Je vais rester" ; le même décalage qui existe entre cette histoire de deuil pas tout à fait comme les autres et les dessins lumineux fleurant bon les vacances à la plage.

Le début est détonnant. On ne voit rien arriver et on se retrouve aussi abasourdi que Fabienne, l'héroïne, face à la crudité des événements. Puis nous la suivons alors qu'elle décide de poursuivre ses vacances selon le programme très précis établi par son compagnon. Cette décision est si surprenante qu'on aimerait savoir pourquoi, mais comment expliquer la réaction de chacun face au deuil...

Au cours de son séjour, la jeune femme rencontre un homme aux antipodes de son compagnon, avec qui elle se liera d'amitié presque malgré elle. Fantasque et spontané, il se montre plein d'attentions, pas toujours si délicates, pour la jeune femme qui ne lui dira pourtant jamais pourquoi elle est seule.

Il y a peu de dialogues mais tout, ou presque, passe par les dessins. Malgré la lumière éclatante, les vacanciers sur la plage, l'animation des bals ou des marchés, on partage la tristesse de cette femme confrontée à cette terrible perte.

J'ai beaucoup, beaucoup aimé belle histoire même si elle est profondément triste. C'est sûr, je la relirai très vite...
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C'est un été ensoleillé à Palavas-les-Flots, il y a un peu de vent.
Roland, la cinquantaine, pointilleux, hyper organisé, et sa femme Fabienne ont loué un appartement aux Acacias, dans un immeuble standard des années 70 situé légèrement en retrait du front de mer. Il est bien indiqué dans les papiers que l'accès à la location ne sera pas possible avant 14 heures…
Alors, pour patienter, Roland se gare à deux pas de la plage et propose à sa femme une promenade.
Mais le vent fripon, le vent maraud, ne lui laissera aucune chance. A peine cinq minutes se sont-elles écoulées que… COUIC !... la tôle d'un panneau publicitaire mal attaché et emporté par une violente bourrasque vient lui décoller le chef.
S'en est fini ; à peine arrivé, Roland n'est déjà plus qu'un cadavre et sa mort, un fait divers d'une terrible absurdité.
Passé la stupeur et le déni, Fabienne va faire le choix de rester à Palavas pour suivre scrupuleusement les consignes de son ex-époux afin d'occuper cette semaine de congés ; son carnet de voyage – qui apparait comme un bien étrange legs posthume – lui sera précieux et ses pas l'amèneront à faire d'étonnantes découvertes…
Quelques personnages principaux, quelques personnages secondaires et une foule de figurants, des jean-foutre et des gens probes, tous aussi intéressants les uns que les autres.
Les dessins d'Hubert Chevillard sont d'une grande beauté et d'une grande humanité. Ils sonnent juste et exsudent de tendresse.
C'est au fond un très bel album sur la condition humaine !
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Les premières images sont des images de vacances, de douceur de vivre, jeux de plage, bronzette, balade en vélo, déambulation sur un front de mer. Images classiques des vacances dans une station balnéaire.

Roland et Fabienne arrivent à Palavas pour prendre possession de leur location mais il est trop tôt. Ils décident de découvrir la ville en se promenant le long de la plage. le vent se lève, devient plis violent emportant les parasols, agitant les cerfs volants. Un panneau publicitaire est arraché et va décapité Roland ce qui laisse Fabienne dans un état de sidération. Évidemment, les secours ne peuvent que constater la mort de Roland.

Fabienne va décider de rester pour la semaine comme prévu initialement. Roland était un homme méthodique, organisé, ne laissant nulle place à l'improvisation. Il avait organisé la semaine de vacances, tout est noté dans le carnet que Fabienne a. Fabienne s'installe dans la location et découvre la ville, ayant parfois des moments de terreur quand le vent se fait trop fort... Elle décide de ne pas se rendre à l'enterrement. Elle va suivre le programmé établi par Roland mais va rencontrer un étrange personnage, Paco, aux antipodes de Roland.

Tout au long du séjour, Fabienne va croise régulièrement Paco, pas toujours par hasard, ni de sa part part ni de celle de Paco. Fabienne s'attache à suivre les étapes prévues par Roland. Est-ce une forme de pèlerinage, un forme d'hommage au disparu ? Est-ce un moyen d'entreprendre le deuil ?

Fabienne ne semble pas vivre pour elle, mais semble vivre par procuration ce que Roland avait prévu pour eux, pour elle. Elle se moule dans ce projet, la seule variante étant la présence de Paco. La fin du séjour verra l'évolution de Fabienne qui va finir de vivre sa vie par procuration.

C'est une BD étrange, une approche particulière du deuil. C'est aussi une forme de parcours initiatique pour Fabienne. Elle va suivre ce que Roland avait prévu comme pour mieux s'en détacher et avancer vers le futur. La Fabienne que Roland connaissait va évoluer au fil des rencontres, Paco l'ouvrant sur un autre univers.

J'ai beaucoup aimé le trait et les couleurs de Hubert Chevillard, les tons utilisés sont apaisants, les paysages sont très réalistes. Les scènes de vie sont très "vivantes", les personnages toujours très en mouvement. On a vraiment l'impression d'un reportage sur des gens ordinaires dans une vie ordinaire. J'ai aussi aimé le jeu avec les lumières, l'alternance entre le clair et l'obscur. Les expressions des visages sont très réalistes sauf pour le visage lunaire de Fabienne, un peu comme un Tintin féminin.

Le scénario de Lewis Trondheim se déroule sans heurt comme suivant l'agenda de Roland en intercalant des séquences plus personnelles de Fabienne. Nous assistons à la transformation de la vie de celle-ci, en quelle sorte à son émancipation, à sa sortie de la domination de son compagnon ou de l'emprise des hommes.

Une belle découverte pour moi, belle BD au graphisme attrayant.




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Wouaaaouuu cette BD est incroyable, on a besoin d'un peu de temps pour la digérer.
Elle est assez épaisse, pourtant, elle se lit très rapidement, car au final, il y a très peu de dialogues et tout passe par le dessin.
Je partais du principe, lorsque je l'avais feuilletée, que cela allait être une lecture estivale et donc légère, certes elle se passe pendant l'été et a pour thème secondaire les vacances, mais elle est loin d'être légère !

Les auteurs réussissent merveilleusement à faire passer de l'amour, de la gentillesse, sans niaiserie ni arrière pensée, le tout dans la contemplation (il faut la lire pour comprendre.).
Elle nous montre la vie qui continue malgré tout, même si tout s'écroule autour de nous, même si nous sommes en plein été et que tout le monde s'amuse pendant leurs vacances.
Cette femme, pour garder la tête hors de l'eau, va s'imprégner de la normalité de la vie des autres et leur joie de vivre, ces personnages n'ont aucune idée de ce qu'elle traverse, l'auteur nous faisant découvrir une palette de personnages drôles et touchant.

Cette BD est émouvante, sincère et surtout très chaleureuse.
Une merveilleuse lecture et découverte.
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Gros, énorme coup de coeur pour cette BD!

Sur un sujet délicat: une femme perd son mari, qui décède brutalement le premier jour de leurs vacances, quelques minutes après leur arrivée sur les bords de la Méditerranée. Et cette dernière décide de rester et d'essayer de continuer à vivre (presque) normalement.

Ce récit est bouleversant, humain, surprenant, doux, subtile.

Avec une économie de dialogues et un dessin soigné et délicat, c'est une BD qui marque vraiment par sa singularité et sa qualité.
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Un joli album sur le deuil et sur la notion de résilience - je déteste ce mot mais ici il est peut-être à sa place - qui fourmille de brèves réflexions philosophiques. La ligne claire de Trondheim permet de glisser du bon côté de ce récit doux-amer, on en sort tout de même assez chamboulé.
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Fabienne et Roland arrivent à Palavas pour une semaine de vacances. Très organisé, Roland à tout préparé, dans les moindres détails, tout est planifié et payé d'avance. L'arrivée est très venteuse et l'accident bête, Fabienne se retrouve seule. Au lieu de rentrer, de s'occuper des formalités, Fabienne décide de rester et fait la connaissance de Paco, un Palavasien pur jus.

Une bande dessinée qui aborde la solitude, le deuil de façon très décalée. Au lieu de faire du noir, la situation est ensoleillée par l'été à Palavas, la plage, les jeux et animations pour touristes et Paco, bavard impénitent et sympathique. Rien n'alourdit l'ambiance, certaines pages sont totalement muettes, le dessin de Chevillard suffisant au lecteur pour saisir le désarroi mais aussi l'envie de ne pas céder à la déprime de Fabienne.

J'ai beaucoup aimé cette histoire scénarisée par Trondheim, qui montre bien que personne ne vit la perte d'un proche de la même manière et que la douleur peut être réelle sans être ostensible. Loin d'être plombante, cette bande dessinée permet de réfléchir aux idées toutes faites comme quoi il faudrait pleurer et être triste pour se conformer aux attentes de la société. Tout cela est fait sous le soleil estival de Palavas, avec en prime un peu de légèreté et d'humour apportés par Paco.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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C'est l'histoire d'un fait divers comme il y en a tant. Cette BD relate l'histoire de Fabienne qui à peine arrivée sur son lieu de vacances vit un événement traumatisant. Alors que l'on pourrait penser qu'elle va rentrer chez elle, Fabienne décide de rester sur place et de respecter le planning instauré par Roland.
Le scénario nous cueille dès les premières planches. J'ai été surprise dès le départ et je pense que c'est cela qui m'a fait particulièrement accrocher à cette BD. le scénario est donc vraiment surprenant et raconte également de façon très sérieuse la gestion post traumatique d'un événement tragique.
Il y a peu de dialogue et les silences s'étirent. Il y a des regards qui en disent long, des gestes révélateurs. C'est subtil, il faut savoir se montrer attentif et décrypter les petits signes qui trahissent les émotions du personnage. C'est très intéressant d'un point de vue psychologique car de prime abord, les réactions de Fabienne, ne sont vraiment pas celles que l'on pourrait attendre.
Alors que cette BD raconte quelque chose de tragique, j'ai ressenti un étrange apaisement durant toute ma lecture. le calme, la contemplation, les silences, tout cela à contribuer à m'émouvoir mais également à m'apaiser. 
D'un point de vue esthétique, j'ai trouvé l'ensemble très solaire. Les couleurs sont chaudes et chatoyantes. Les moments de liesse qui nous sont parfois exposés contrastent avec le personnage principal. L'esthétique est simple mais touchante. Il y a un énorme travail autour des regards et des petits détails.
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La vie c'est ce qui arrive quand on a prévu autre chose..
Une histoire de deuil, atypique et pourtant sereine !
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Roland a scrupuleusement tout programmé pour passer une semaine de vacances à Palavas avec sa compagne Fabienne.
Mais Fabienne se retrouve soudain seule pour faire face à l'improbable.
Que se passe-t-il quand on n'a pas la réaction normalement attendue et dictée par la société à un événement brutal et tragique ?
De ce décalage naît toute la finesse de cet album mélancolique et contemplatif qui souligne l'absurdité de la vie.
C'est dérangeant, mais aussi très beau.
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