Nous nous sommes mariés jeunes. C'est peut-être là l'erreur. Dans l'État de New York, d'après la loi, on est autorisé à se marier alors qu'on n'a pas encore le droit de boire un verre de tequila. Nous savions que la vie de couple n'était pas une sinécure, tout comme on sait que des enfants meurent de faim en Afrique. C'est tragique, mais c'est à des milliers de kilomètres de notre réalité. Pour nous, les choses seraient différentes. Nous alimenterions la flamme, nous serions les meilleurs amis l'un de l'autre et le soir nous ferions l'amour jusqu'à épuisement. Nous éviterions les pièges de la complaisance; nous resterions jeunes de cœur et de corps; nos baisers seraient toujours longs et passionnés et nos ventres plats : nous nous donnerions la main en marchant, nous discuterions à voix basse tard dans la nuit, nous nous caresserions dans obscurité des cinémas, et nous nous étreindrions avec ferveur jusqu'à ce que les douleurs liées à l'âge nous en empêchent.
Vous connaissez le bon vieux proverbe : un discours, c'est comme la jupe d'une femme. Il doit être assez court pour retenir l'attention, et assez long pour couvrir le sujet. La petite jupe en jean de ma mére ne constitue pas un discours : elle serait plus dans la catégorie des blagues salaces que vous recevez dans votre boite e-mail.
Voilà ce qu'est l'amour dans la vraie vie : désordonné, corrompu et absolument pas fiable.
Je sens une immense vague de regret m'envahir quand je considère la personne que je suis devenue.
C'est une terrible erreur de croire que les gens se résument à ce qu'ils paraissent être.