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3,92

sur 397 notes
Morton Foxman vient de mourir. Étonnamment, il a souhaité que sa famille célèbre la shiv'ah. Une nouvelle d'autant plus surprenante qu'il était athée. En sa mémoire, il est donc convenu que tous restent ensemble pendant 7 jours... 7 loooongs jours pour les 4 enfants de Morton et Hillary.
Ainsi, la demeure familiale se trouve-t-elle remplie du jour au lendemain, en ce jour de deuil. Wendy, l'aînée et la seule fille, arrive de la Californie, accompagnée de son mari, Barry, homme d'affaires et financier qui la délaisse un peu au profit de son portable, et de ses 3 enfants.
Paul a repris le magasin de Morton, alors propriétaire d'une chaine de magasins de sport. Lui et Alice essaient depuis 2 ans d'avoir des enfants.
Judd, lui, se pointe seul. Il vient de surprendre, il y quelques semaines, sa femme (ou future ex-femme) Jen, et son patron en pleins ébats.
Quant à Phillip, le petit dernier, il arrive en retard (rien d'étonnant), on ne sait d'où.
À la tête de cette famille, Hillary, écrivain et psy, qui, du haut de ses talons aiguille et arborant fièrement une poitrine refaite, va tenter de maintenir la paix dans sa maison... au moins pendant 7 jours!

Quelle bouffée d'air frais que ce roman! On aurait finalement aimé que ces jours ne passent pas si vite tant cette famille déjantée, drôle et loufoque, est attendrissante et touchante. À partir de ce deuil tragique, ils n'ont d'autres choix que de vivre sous le même toit et composer avec chacun. Remontent alors à la surface les regrets, les rancoeurs, les rêves brisés. Jonathan Tropper dresse le portrait d'une famille déstructurée à travers ses défauts, ses vices, ses forces et ses faiblesses. Où il est question de deuil, d'enfance, de tendresse, d'amour, de paternité, de rancoeur, de sexe, de rêves, de remises en questions, de secrets, de regrets... et j'en passe. L'on obtient ainsi un roman absolument jouissif et pertinent, en apparence léger. L'on sourit, l'on rit, l'on s'émeut, l'on est triste parfois. Campé par des personnages hauts en couleurs et terriblement attachants, ce roman est rafraîchissant, à la fois drôle et sensible, et bourré de tendresse.

À noter que ce roman a été adapté au cinéma par Shawn Levu avec Jason Bateman et Jane Fonda.
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Ma critique fera pâle figure devant les autres, aussi élogieuses les unes que les autres. Tout avait pourtant plutôt bien commencé. Judd vient de surprendre l'infidélité de son épouse avec son patron lorsqu'il apprend au même moment le décès de son père. Pauvre Judd qui devra se coltiner en plus de ses drames personnels, la famille réunie durant une semaine lors de la Shiva souhaitée par le défunt père. Famille je vous hais, nous en sommes là quand je commence moi aussi à déraper. de l'humour, oui il y en a, du bel humour plutôt intelligent et sensible comme je l'aime, beaucoup de rancoeurs aussi dans cette famille désunie. Et aussi, et c'est là que je deviens plus sévère, du sexe à gogo comme je n'en ai jamais lu autant dans un roman. On n'est pas loin d'un roman porno avec des ingrédients sucrés-amers qui ensemble m'ont donné une impression en dilettante... Non non, je ne suis pas prude ni bonne soeur, mais au sexe cru je préfère l'érotisme et à cette dernière la tendresse.
À côté de ce bémol, je reconnais un style bien maitrisé et une histoire dans l'antre familial agréable avec des réflexions existentielles pertinentes.
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Un petit coup de blues ? Allez rendre visite à la famille d'un défunt, ça vous fera du bien !

Mais qu'est-ce que je raconte ? !
C'est que je viens de passer les 7 jours que dure la « shiv'ah » (càd les 7 jours de deuil qui suivent l'enterrement chez les Juifs, où la famille reçoit les proches) en compagnie de personnes toutes plus déjantées les unes que les autres.
A commencer par la mère : une psy renommée mais totalement excentrique, qui n'hésite pas à parler de sa vie sexuelle à ses enfants et qui, à force d'implants et de jupes courtes, attire le regard de vieux hommes concupiscents.
Et puis viennent les enfants :
- Paul, qui s'efforce de faire un enfant à sa femme Alice, ancienne petite amie du narrateur, le 2e fils. En pleine période d'ovulation, il ne faut pas rater l'occasion, et tant pis pour la promiscuité avec les frères et soeurs.
- Wendy, la mère de famille nombreuse un peu dépassée, un peu nostalgique de son passé, plus ou moins délaissée par son homme d'affaires de mari.
- Philip, « le petit dernier», irresponsable, enfant gâté, chaleureux mais incapable de maturité, trainant à sa suite une femme d'une quinzaine d'années plus âgée, beaucoup plus sage.
- Et puis Judd, qui vit seul depuis quelques semaines après avoir découvert – et je peux vous dire que la scène est décrite dans tous les détails – que sa femme le trompait avec son patron. C'est lui le narrateur.

Cette tribu se retrouve, contrainte et forcée, dans la maison paternelle, à « faire face aux visiteurs, tel un groupe de rock en tournée : même programme, public différent », tous les jours pendant une semaine.

Je peux vous assurer que leurs affrontements, leurs réminiscences du «bon vieux temps » (hem), leurs problèmes passés et actuels se télescopent pour notre plus grand bonheur. J'ai ri ! Rien ne nous est épargné : sexe, bagarres, trahisons...Mais aussi tendresse, malgré l'immense difficulté congénitale de dévoiler ses sentiments.
Car la vie, c'est cela, n'est-ce pas ? Une somme de moments difficiles, heureux, tristes, pudiques, exaltants, stressants, décompressés...

Si la vie vous pose un lapin, lâchez-vous avec cette famille, et votre frustration fondra à leur contact.
Jouissif, sensible et drôle. Vite, un autre roman de cet auteur, Jonathan Tropper !
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Cole a presque 5 ans et tend le pot:
"- Regarde, papa. T!
En effet, au fond du pot, sa crotte ressemble à un T grossier."


L'instant d'après, toute la famille hurle et la crotte atterrit dans l'assiette de Paul, qui recule et tombe à terre, avec... Alice, sa femme.


C'est le premier jour du "shi'vah", (7 jours de recueillement, après l'enterrement du défunt, le père de famille)


Le 2ème jour, bagarre entre 2 frères, au milieu de la famille, alors qu'apparait Jen, la femme de Judd.


- "J'espère que je ne vous dérange pas?
- Jen, quelle bonne surprise !" Fait maman.


"Dans ce genre de situation, on se demande vraiment dans quelle réalité, vit ma mère. Elle regardait, ses 2 fils en train de se taper dessus. Et sans ciller, elle accueille, avec grâce, la femme qui a cocufié Judd, son 3ème fils...


Car en rentrant trop tôt, Judd a découvert son infortune. Et Jen qui vient lui dire qu'elle attend un bébé. De Judd, pas du patron de Judd, de l'amant!...


"La shi'vah":
7 jours à recevoir des abrutis comme l'once Stan, 80 ans "champion du monde des pétomanes (en public!) Et "Arlene Blinder, la voisine obèse et renfrognée" qui vient sous couvert de la tradition juive, raconter sa vie... La chaise d'Arlene abandonne sous la tonne de fadaises déversées et craque...
"Arlene s'écroule dans un cri." Tout le monde se retient de rire...


7 jours d'humour et d'amour, et aussi de...sexe.
Le frère Paul et sa femme Alice qui baisent, à l'étage (alors que le babyphone est allumé: "Allez, vas-y, plus fort!") en en faisant profiter la vingtaine de personnes présentes, dans le salon...
-" Alice est en période d'ovulation, explique alors ma mère."


Famille de dingues, je vous hais! "Heureusement, il y en a au moins un qui n'est plus là, pour voir ça..."
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C'est reparti pour un super Tropper où, comme souvent chez cet auteur que décidément j'affectionne sévère, l'on escorte un narrateur largué dans une "middle age crisis" carabinée.

Comme souvent aussi chez Tropper, un retour du héros au sein de sa famille et sur les traces de sa jeunesse inspire quelques réminiscences nostalgiques, voire indésirables, qui entraineront à leur tour moult épisodes tragi-comiques et situations burlesques.

Un opus peut-être moins barré et plus tendre que d'autres titres de l'auteur, mais tout aussi réjouissant question dérision et sens de la formule (voir citations à venir, on ne sait que choisir).

C'est peut-être ici que l'on se quitte Monsieur Tropper mais, tout peut arriver, je reviendrai sans doute, et avec bonheur.

Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Jonathan Tropper, depuis le temps que je vois passer des billets et que je me disais qu'il fallait qu'un jour blablabla, enfin vous savez ce que c'est, le billet de Lolokili m'a fait franchir le pas. Un mois après avoir eu la même démarche avec Kiki (Schwartzmann) j'ai rencontré Jojo parce que Jo n'attend pas (désolé…).

Alors Jojo, c'est pas que j'ai pas aimé mais c'était peut être pas le bon titre pour qu'une première rencontre se transforme en coup de foudre. Je te rassure tout de suite, j'adore ton écriture mais l'histoire…
A ta décharge, il y a beaucoup de ma faute parce que les histoires de famille, dans 99,99% des cas, je n'en ai strictement rien à faire et qu'en plus ce qui vient des Etats Unis me hérisse le poil dans bien des cas. Non je suis pas famille du tout ni adepte des « maîtres » du monde, alors les deux réunis dans tes pages ça m'a vite fait flipper.

« C'est ici que l'on se quitte », ce sont les histoires de cul d'une famille Américaine, enfin quand je dis famille je parle de cette hypocrisie qui fait se retrouver les gens à dates fixes et à s'aimer sous prétexte qu'ils sont originaires d'un même coup de rein lointain.
Bref, chez les Foxman il aura fallu la mort du père pour que les quatre enfants soient enfin réunis... et ça va saigner.
J'ai lu dans le billet de Marina que le bouquin avait été adapté au cinéma, ce qui ne m'étonne pas car pendant toute la lecture j'ai imaginé Hugh Grant dans la comédie sentimentale qu'est en fait ce bouquin.
Donc en résumé, vu comme ça, je suis pas trop fan mais…
Mais il y a le ton du bouquin et là où je commençais à me dire que l'affreux Jojo allait me gonfler, il a sorti son Kiki (non non, oubliez, vous avez l'esprit vraiment tordu et que la dessus nos avis divergent même si ça fait beaucoup) et ce ton qu'ils ont en commun. Moins corrosif que Schartzmann mais ça tire (si je peux dire) à vue dans tous les sens. Et là, j'aime plus que bien.
Drôle, rythmé, mais...

Histoire sans aucun intérêt mais terriblement bien racontée et comme c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut le taire, c'est pas ici que l'on se quitte Jojo. « Tout peut arriver », ça sera notre prochaine rencontre même si tu vas intégrer l'étagère file d'attente.
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J'étais un peu dépitée quand j'ai terminé toute la bibliographie d'Arnaud le Guilcher... Quel auteur allait m'apporter cet espace d'humour et d'évasion dont j'ai tant besoin en ce moment ? C'est alors que Lolokili (ma binôme Muppet Shovv) m'a soufflé : "Essaie Jonathan Tropper, ça pourrait te plaire".
Lolokili-dit, Iboo-fit (I-bouffie, jeu de mots, maître Cappelo ;) )

J'ai vraiment beaucoup, beaucoup, aimé ce roman. Tout y est pour me plaire : l'humour, l'autodérision, l'ironie, la pudeur des sentiments. On se reconnaît aisément dans cette fine analyse des comportements sociaux et affectifs humains. L'auteur met le doigt sur nos travers, nos renoncements, notre entêtement, nos faux-semblants. Aucune pesanteur, même dans l'émotion ; Tropper glisse, il n'appuie pas.

J'ajouterais un point essentiel à mon appréciation : l'excellent travail de la traductrice, Carine Chichereau, qui a parfaitement respecté et su retranscrire l'esprit et la plume de l'auteur.
Et, si j'apporte cette précision c'est parce que, tellement emballée par cette découverte, je suis en train de lire un autre roman de Tropper, "Le livre de Joe", traduit par une autre personne, et je n'y retrouve pas cette patte qui m'avait tant séduite. Cette autre traductrice en a fait un truc plan-plan, impersonnel, sans sel.
Mais j'y reviendrai dans ma prochaine critique...

Quoiqu'il en soit, pour celui-ci, c'est un sans faute et un 5/5 bien mérité.
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Le roman commence par une scène très épicée : Judd, notre héros assiste à la scène de sa femme Jen qui le trompe avec son patron.
Il apprend ensuite que son père est décédé.
Son père, c'est Morton Foxman, un homme qui a monté une chaîne de magasins de sport pour laisser des biens à sa famille. La chaleur humaine ne faisait pas partie de son programme.
Morton, juif non praticant, avait pourtant émis le souhait de faire vivre à ses enfants et à sa femme la cérémonie de la Shiv'ah qui consiste, après l'enterrement à vivre 7 jours dans une pièce de la maison et recevoir parents et amis qui défilent pour rendre hommage au mort.
Le personnage de la mère, Hillary est très étonnant : psychiatre renommée pour un livre sur l'évolution des enfants, elle pratique un langage direct qui perce l'intimité de ses enfants.
D'autres points sont étonnants comme cette dynamique familiale où tout le monde se rentre dedans . C'est très décalé et en même temps l'auteur a l'art d'assener des vérités, des réflexions profondes sur lesquelles je me suis attardée.
J'apprends qu'il existe un film mais j'ai envie de rester sur l'impression que le livre m'a laissée.
Petite réserve : l'écriture est belle mais la traduction manque de finesse comme aux pages 110 et 112 où l'expression " je m'en rappelle" est employée à la place de "je m'en souviens" ou "je me le rappelle "( un peu plus désuet). C'est le genre de petite erreur qui me rebute parfois dans les traductions. Certains grands auteurs ont des traducteurs absolument admirables. Je pense à Joyce Carol Oates, Laura Kasischke ou Carlos Ruiz Zafon et d'autres.
Quand je parle de ce souci avec des plus jeunes, ils ne sont pas toujours d'accord, ils axent plus sur la communication. Personnellement, je reste accrochée à notre langage sans être une grande spécialiste, loin de là.
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Le père de Judd Foxmann vient de mourir, après plusieurs mois de maladie. Alors qu'il n'était ni croyant ni pratiquant, il aurait souhaité que sa famille respecte le rituel juif de la shiv'ah : après l'enterrement, les proches sont censés se réunir pendant sept jours pour recevoir les condoléances des connaissances (amis, voisins…). Cela s'annonce compliqué pour les membres de cette famille plutôt désunie. Pour Judd, l'épreuve est d'autant plus difficile qu'il vient de quitter son épouse Jenny, avec pertes et fracas.

Même si j'ai trouvé Judd et quelques autres personnages sympathiques et malgré la compassion que j'ai pu éprouver à leur égard, le récit de cette semaine de deuil a été particulièrement drôle pour moi en tant que lecteur. Les différences entre les protagonistes et les tensions entre eux sont en effet l'occasion de nombreuses situations cocasses (parfois avec outrance mais cela m'a aussi fait rire). Les dialogues sont particulièrement vivants et drôles. Les passages où Judd se remémore les moments forts de sa relation avec Jenny donnent de la profondeur aux portraits de ces personnages et du répit dans le déroulement de l'histoire. Ces derniers passages m'ont cependant paru un peu longs (de même que les pages résumant des rêves de Judd que j'ai tout simplement zappées).

Une excellente satire sociale, centrée sur les relations familiales.
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Sept jours de deuil, sept jours assis, comme les sept nains de Blanche-Neige, sur de petites chaises basses, à recevoir, sept jours durant, les condoléances de parents, d'amis, de membres de la communauté, sept jours de surabondance alimentaire, sept jours de huis clos familial : l'enfer...

Ainsi le veut la shiv'ah, en usage dans les familles juives orthodoxes.

Et pourtant Morton Foxman, le père défunt, n'était pas pratiquant. Il était même plutôt athée…

Qui a pu lui mettre cette idée de shiv'ah dans la tête?

Pas le rabbin, un ancien pote des enfants - Judd, Wendy, Philipp et Paul- aimablement surnommé Erectus, et qui aimerait bien que ses vieux copains de bringue le respectent un peu, à présent qu'il est rangé des voitures et officie dans la synagogue...

Pour Judd, le narrateur, qui vient de se faire cocufier très théâtralement et nage en pleine déprime c'est une épreuve dont il se serait bien passé...

Il lui faut revoir ses frères et soeur : Paul, son aîné, avec lequel les relations sont difficiles et les contacts...mordants, Philipp, le petit dernier, un éternel enfant gâté avec sa nouvelle conquête- surprenante, et Wendy avec ses enfants braillards et son mari trader, soudé à son Blackberry et à son portable...

Et tous les quatre, doivent endurer les mini-jupes et les décolletés vertigineux de leur mère, psy de son état, bien décidée à ne pas se laisser enterrer avec cet époux pourtant tendrement aimé..Sa vitalité est inépuisable et sa vie amoureuse semble prendre des directions inattendues.

Des enfants gravitent autour de ce noyau en état de fission permanente, comme des électrons libres: ceux qui existent déjà, ceux qui vous arrivent dans le dos...et ceux qu'on n'arrive pas à faire malgré des efforts louables et répétés - jeunes couples en plein exercice de procréation, méfiez-vous des Baby Phone qui ne font pas seulement entendre au cercle de famille les vagissements de votre progéniture!!-

Dit comme cela, on a le sentiment de résumer une aimable comédie familiale, bien déjantée - et parfois bien trash: la scène de rupture de Judd et Jen, à l'issue d'un flagrant délit haut en couleur, restera, si j'ose dire, dans les an(n)ales..."Portnoy complex" n'a qu'à bien se tenir...

Et pourtant non: si on rit- et on rit beaucoup, j'ai vraiment ri à gorge déployée à certains passages- le fond du roman ne manque ni de profondeur, ni de gravité ni surtout de tendresse.

Quand Jonathan Tropper entonne le grand air de "famille, je vous hais!", il le fait avec une dérision et un cynisme tellement volontaristes, qu'on ne peut s'empêcher de voir, derrière, l'immense affection de cette tribu déboussolée par la mort de son chef.

Ces sept jours de shiv'ah sont entre-tissés de souvenirs d'enfance, lumineux ou douloureux, de flash-backs qui compliquent et éclairent la narration, et de rêves délirants et signifiants à la fois - ceux de notre Judd-narrateur (cette jambe de bois qu'il perd, retrouve, remet, oublie, et qui revient dans chacun de ses rêves est comme la métaphore parlante de ce père perdu qui fait boiter sa vie) ! Les sept jours de shiv'ah s'en trouvent bien enrichis et étoffés!

La mère, un peu fofolle, qui refuse de vieillir et qui, en bonne psy pratique, seule, le parler -vrai dans cette famille pudique et peu "communiquante", n'est pas aussi fofolle qu'elle en a l'air.

Elle fait à ses enfants cadeau de l'amour vrai qu'elle a eu pour son mari- sans s'en trouver ligotée.

Amour et liberté. Solidarité et droit à la différence.

Un vrai sésame.

Elle leur donne ainsi la chance inespérée de se retrouver, de se reconnaître pour ce qu'ils sont : une fratrie singulièrement unie malgré les divergences, les différends, les différences.

Et d'avoir la force nécessaire pour devenir ce qu'ils doivent être: des hommes et des femmes libres, même si leurs choix ne sont pas faciles. Pour Judd, pas de happy end, et c'est bien mieux comme cela: la grande, l'effrayante, la magnifique incertitude de la liberté et de la solitude.

Même s'ils restent immatures comme Philipp, ou blessés comme Judd, Paul, et peut-être Wendy…

Enrichis, après cette shiv'ah et ce cadeau maternel mais pas changés : seul leur libre arbitre sera, un jour, déterminant.

Mais en disant à ses enfants qu'elle les aime et qu'ils s'aiment, au fond, tout au fond, leur mère rebat les cartes et met tous les atouts dans leur jeu.

Une mère juive à cent lieues des stéréotypes à la Woody Allen...Un beau et revigorant personnage!



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