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sur 219 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫ Une île
Une île au large de l'espoir
Où les hommes n'auraient pas peur
Et douce et calme comme ton miroir
Une île
Claire comme un matin de Pâques
Offrant l'océane langueur
D'une sirène à chaque vague♫

(Brel – bien sûr, qui d'autre ? – Une île)

Si le paradis existe, il est au bourg d'Anse-à-Fôleur, Haïti.
Là où « à vivre de mer et d'arc-en-ciel, les couleurs souvent [leur] suffisent.»

Là où « tu trouveras des sourires, une plage sauvage mais gentille, des fruits, du pain doux et beaucoup de chansons de mer, du poisson boucané, des paumes grandes ouvertes, des artistes de grand talent travaillant à la bonne humeur, les plus habiles constructeurs de tonnelles et de bois fouillé, des contes et des légendes pour donner du voyage à la vie quotidienne ».

Là où on vous accueille comme vous êtes, gai ou triste. Là où les peintres sont aveugles et atteints de la maladie de la mer. Là où l'instituteur, qui est aussi législateur bénévole, apprend plus des enfants que ceux-ci n'apprennent de lui. Là où chacun met un point d'honneur à être, au moins une fois dans sa vie, un aide-bonheur. Et où les mourants se voient gratifiés d'un cadeau de départ, le rire et le plaisir sexuel, soit les seuls états de grâce réservés aux humains.

Là où les jeunes femmes viennent trouver les traces de l'adolescence de leur père trop tôt disparu. Et s'en repartent avec la brûlante question, la seule qui compte, de savoir comment faire usage de sa présence au monde…

Pépite de lumière et de joie, dans cette série sans fin de dimanches d'automne. Un immense merci, Monsieur Trouillot.
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En exergue, Guillaume Apollinaire:
"Mais en vérité je l'attends
Avec mon coeur avec mon âme
Et sur le pont des Reviens-t-en
Si jamais revient cette femme
je lui dirai je suis content"

Et bien sûr, celui qui explique le titre,celui à qui est dédié ce livre, Jacques Stephen Alexis, neurologue et écrivain haïtien, fervent opposant du régime de Duvalier, La Belle amour humaine est le titre d'un message de voeux publié par Jacques Stephen Alexis en janvier 1957 dans Les Lettres françaises, prônant" un humanisme renouvelé." Il est est mort probablement exécuté en Haïti en 1961.

Michel Séonnet a écrit et mis en accès libre une biographie de J S Alexis , le voyage vers la lune de la belle amour humaine.

Il faut d'abord saluer l'écriture qui nous emporte , pleine de couleur , de sons , très musicale .
Deux monologues , car les deux personnages ne se parlent pas, pas encore.
le premier est celui de Thomas, le chauffeur haïtien qui va conduire Anaïse, l'européenne à la recherche de ses origines. L'histoire de son grand-père et son père. En distillant, tout au long du chemin et de ses digressions diverses sur le pays, ses habitants, ceux qui n'y comprennent rien et se permettent d'avoir des jugements péremptoires, des élément de l'histoire elle-même. Celle qu'elle ne connait pas.

Il y a longtemps, dans le village de pêcheurs vers lequel ils se dirigent, ont brûlé deux maisons jumelles, celles d'un homme d'affaire et d'un militaire, deux grands amis , disparus en même temps. Et personne n'a jamais su l'origine de ce double incendie. Personne? Ou tout le monde? Est-ce important? Personne ne dira jamais rien en tout cas, et personne n'a jamais rien dit. Tels que décrits dans le récit de Thomas, de toute façon, on s'aperçoit que même le lecteur ne peut pas déplorer leur double disparition....

Le deuxième est bien sûr celui d'Anaïse, ce prénom étant finalement la seule chose que lui a légué son père. Qui voit et décrit les choses à l'européenne,de façon moins imagée, plus concrète. et c'est très bien ainsi. Autre culture, autre style d'écriture.
Et bien sûr, ces deux monologues introduisent une sorte d'épilogue qui reprend le titre du roman. le récit d'une rencontre qui s'est faite entre deux univers, deux cultures,Ici et maintenant. Et c'est dans cet échange qu'elle trouvera sa place, et donc: " demain, sur la route, c'est moi qui parlerai."

Vraiment un beau roman.





Lien : http://petitspointscardinaux..
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Thomas est chauffeur de taxi et guide touristique à Haïti, un pays qu'il aime et dont il évoque avec une certaine philosophie la beauté des âmes. Dans son taxi, il emmène Anaïse, une jeune occidentale qui va au village d'Anse-à-Fôleur à la recherche des traces de son père qui a fuit son propre père l'homme d'affaires Robert Montes et contrebandier notoire grand ami d'une brute épaisse, le colonel Pierre André Pierre. Ces deux derniers ont péri dans l'incendie de leurs maisons jumelles, c'est le lendemain que le père d'Anaïse s'est enfui ! Sous forme de monologue Thomas nous fait découvrir le village d'Anse-à-Fôleur et les habitants qui en font son histoire dont Justin son oncle aveugle et peintre qu'Anaïse va rencontrer en fin d'ouvrage. Quel usage faire de sa présence au monde ?, tel est le thème essentiel de cette fable fort réaliste. L'auteur a le sens du verbe, il parle de sa terre natale avec passion nous en révélant les mystères. Sans complexes il décrit le comportement des nantis et des touristes qui méprisent si ouvertement la pauvreté. Une belle leçon d'humilité que nous donne cet auteur clairvoyant. le bonheur tient à peu de choses qu'on se le dise !
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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L'écriture poétique de Trouillot au service d'une radicale bienveillance. Magnifique.

Publié en 2011, le septième roman de Lyonel Trouillot est à la fois celui d'une consécration internationale, avec plusieurs grands prix francophones, et celui qui peut pour la première fois, paradoxalement, faire figure de manifeste d'une certaine position politique, sociale, et humaine. Il s'agit toutefois d'un manifeste jouissivement madré, car à aucun moment ne filtre le moindre didactisme ou la moindre tonalité d'essayiste infiltré dans la narration.

La mise en scène repose ici tout entière ou presque sur un chauffeur-guide haïtien, convoyant vers son village perdu en bord de mer une jeune Occidentale, dont le père disparu prit jadis la fuite, après qu'un mystérieux incendie y ait consumé les maisons de son grand-père, richissime homme d'affaires haïtien, et de son meilleur ami, colonel retraité de la police politique, réduisant le bois comme les deux occupants à l'état de cendres...

C'est le récit (ou plutôt les récits, car les apparentes digressions, en réalité redoutablement cohérentes, y sont nombreuses) du guide qui livre comme sans y penser les éléments du mystère. Et l'intrigue n'a pas en réalité besoin d'être résolue, après qu'un des meilleurs limiers de Port-au-Prince, dépêché en urgence, à l'époque, par les autorités, ait échoué : qui a pu, crime ou accident, éliminer les deux monstres ordinaires, produits emblématiques de l'étroite association du pouvoir politique corrompu et du capitalisme avide dans toutes leurs splendeurs respectives ? Si le chauffeur présente, au fil des kilomètres de ce trajet en voiture, la belle galerie des personnages du village, spontanément ou en réponse aux quelques questions de la voyageuse (qui écoute beaucoup et parle fort peu), il ne répondra pas. Ce n'est pas nécessaire.

Dans une langue tour à tour colorée et extrêmement poétique, Lyonel Trouillot laisse la vie répondre, formulant par images d'une rare force une sorte de théorie de la "bienveillance radicale", possible rempart humain d'une grande gentillesse et d'une rare agressivité, simultanément, face au mal qui ronge à loisir les existences.

Au passage, et comme par inadvertance calculée, Lyonel Trouillot fournit une formidable leçon (mais attention, ne prenant jamais justement l'allure pesante d'une leçon classique) à destination du visiteur d'un pays pauvre, sur l'écoute, sur les idées reçues, sur le comportement... Précieux pour tout voyageur conscient, qui devrait sans doute à l'issue soumettre sa propre pratique à certaines introspections...

Livre magnifique et lecture quasiment indispensable pour saisir un espoir de maintenir ou retrouver une juste beauté du monde.
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Parce qu'elle a à peine connu son père et qu'elle voudrait en apprendre plus sur lui et aussi pour comprendre son passé familial, Anaïse se rend dans un petit village côtier d'Haïti.
C'est Thomas qui sera son guide pendant son voyage, mais il la met tout de suite en garde "Qu'il est des faits sans importance qui ne valent pas le bavardage, et d'autres dont les causes sont d'une telle profondeur qu'elles échappent à toute analyse, et qu'il convient pour être heureux de les laisser à leur mystère."
Ainsi, sur la mort mystérieuse de son grand-père le même jour que son meilleur ami elle n'apprendra rien et personne ne lui dira quoi que ce soit à ce sujet, parce qu'il y a des choses plus importantes dans la vie que de chercher à éclaircir et comprendre le passé, que cela peut même empêcher de vivre le présent, et puis de toute façon : "Rien, mis à part la cruauté, ne pouvait justifier l'amitié qui lia jusque dans la mort le colonel Pierre André Pierre et l'homme d'affaires Robert Montès."

Ecrit en quasi totalité sous la forme d'un monologue de Thomas à l'adresse d'Anaïse, "La belle amour humaine" est un livre qui touche et qui remue au plus profond du coeur.
Il se dégage de chaque ligne une ambiance bien particulière, j'ai eu l'impression tout au long de ma lecture de me trouver en Haïti, j'ai ressenti les émotions, senti les odeurs, vu les paysages, je faisais le voyage en même temps qu'Anaïse et je me suis laissée bercer par la narration de Thomas.
Ce récit est très humain et prône la fraternité ainsi que la justice.
Anaïse en repartira changée, et je crois aussi que chaque lecteur l'est à la fin de cette lecture.
Parce qu'il y a une question récurrente à ce récit, et qui sera abordée de différentes manières par les différents personnages : quel usage faut-il faire de sa présence au monde ?
Et sans aucun côté moralisateur, l'auteur pose aussi les questions de pourquoi naît-on dans un endroit et pas dans un autre, en l'occurrence au Nord ou au Sud ? Pourquoi naît-on blanc ou noir ? Riche ou pauvre ? Puissant ou non ?
Finalement, c'est le personnage de Thomas qui aide à trouver une forme d'équilibre dans la vie, en apportant des clés pour se forger soi-même les réponses à toutes ces questions.
J'ai également apprécié les deux derniers chapitres, plus courts, écrits pour le premier du point de vue d'Anaïse et pour le deuxième développant la thèse de la belle amour humaine qui donne son titre au livre.

C'est non seulement très bien écrit, mais il y a une ambiance plaisante qui se dégage de ce livre et l'auteur rappelle au lecteur que le bonheur tient à peu de choses et qu'il ne faut pas s'encombrer du passé pour pouvoir vivre le présent.
En voilà une belle leçon sur un concept finalement simple et pas aussi complexe que l'on cherche à le rendre.
"La belle amour humaine" est un formidable moment de lecture, c'est un livre qui prend et avale le lecteur pour le recracher changé, plus humble et plus conscient du bonheur.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Anaïse se rend à Haïti pour avoir des réponses aux questions qu'elle se pose, sur son père notamment. Que vient chercher Anaïse, qui n'est pas d'ici, et pas non plus une touriste ? Trouvera-t-elle des réponses à ses questions ? Qui pourra lui répondre ? Qui est Thomas ?

Thomas, son guide, lui raconte Anse-à-Fôleur, petit village en bordure de mer, qui se différencie de la vie en ville, petit havre de paix. Il lui raconte les villageois, les enfants, leur façon de vivre et de voir les choses dans ce pays où la misère est féroce. Mais aussi son père et surtout son grand-père, Robert Montès et le Colonel, Pierre André Pierre, que tout séparait si ce n'est leur cruauté, leur manque d'empathie vis-à-vis de l'humain. Ils sont venus s'installer à Anse-à-Fôleur, dans des maisons qu'ils auront construites à l'identique et où ils exerceront leur pouvoir, comme toujours.

Il lui parle de son métier de guide. Il lui raconte Haïti, le bruit des villes, des différences entre sa ville, Haïti étant un des pays les plus pauvres de la planète et les autres villes, notamment occidentales. Ainsi que de son autre métier de peintre. Ambiguïté avec son oncle. Il lui parlera des touristes qui viennent chercher avant tout le plaisir, et en avoir pour leur argent, sans rien donner en échange.

Beaucoup de paraboles dans ce roman. Une écriture fluide, empreinte de douceur pour décrire l'intolérable, l'horreur et la Vie qui prend le dessus malgré tout. Une très belle leçon de vie dont nous devrions nous inspirer. Il y a du Laurent Gaudé dans ce livre. A lire absolument !
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Ce qui m'a frappé tout d'abord est le style. Nous sommes proches du poème en prose, tant chaque phrase possède un phrasé musical, un rythme mélodique unique. Lyonel Trouillot est un poète des mots. Surtout, sa petite musique nous donne à entendre une histoire à la fois simple et unique. Thomas, le premier narrateur, est venue chercher Anaïse pour l'emmencer à Anse-à-Fôleur, petit village côtier où sont morts, bien des années auparavant, son grand-père et le parrain de son père. Je vous rassure, Anaïse ne vient pas chercher vengeance (la mort des deux hommes dont les villas jumelles ont été incendiées, n'a rien d'un accident), elle cherche qui était son père qu'elle n'a pas connu. Pendant le trajet, Thomas lui conte son village, son île, lui raconte son grand-père et son meilleur ami, deux êtres cruels et ambitieux, devenus amis tant ils étaient semblables. Peu à peu, Thomas se livre à son tour. Il sait être caustique, quand il décrit les touristes qui envahissent l'île, il analyse avec acuité le but de leur venue et leur comportement. Surtout et de manière bien plus apaisée, il lui conte son amour pour son paisible village, pour les siens, pour ceux qui savent profiter de ce qu'ils ont, même si c'est extrêmement peu. Ils sont, lui, Solène, Justin (au prénom si bien trouvé) les opposés du colonel Pierre André Pierre et de l'homme d'affaires Robert Montès, deux êtres qui sont inséparables de leur titre pompeux parce qu'il est leur essence même, deux êtres dont le seul but est de se contenter d'obtenir tout ce qu'ils ne possèdent pas - et gare à ceux qui auraient la mauvaise idée de se mettre sur leur passage. Deux êtres qui ne sont plus, deux êtres qui sont partis en fumée sans que l'enquête n'aboutisse, sans que le meilleur enquêteur dépêché pour l'occasion, n'attrape un coupable - l'enquêteur a vite été conquis par les habitants et par la sérénité du lieu.
C'est presque avec regret que j'ai quitté ce livre tant j'ai été conquise par le style de Lyonel Trouillot, sa richesse et sa limpidité. J'espère sincèrement que ce roman sera couronné par un prix littéraire prestigieux.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Thomas est guide touristique à Haïti. Dans sa voiture, il sillonne Port au Prince et se dirige vers Anse-à-Fôleur, un village côtier, avec à l'arrière Anaïse, une métisse à moitié endormie qui n'écoute pas tout de son discours sur son île, ses habitants, ce qui les éloigne et ce qui les rapproche des métropolitains, sur la vie, sur le passé, cette nuit où les deux maisons jumelles du colonel et de l'homme d'affaires, le grand-père d'Anaïse, ont brûlé dans un mystérieux incendie. Bercée par ses paroles inspirées, Anaïse roule vers l'inconnu, vers la vie de son père disparu, vers des découvertes qu'elle laisse venir à elle, consciente qu'elle est étrangère et que tout ne lui sera pas dû...

Lire les premières pages, d'une somptueuse écriture, c'est risquer de se laisser happer par une langue envoûtante, poétique, qui décrit avec rythme la cacophonie de Port-au-Prince et puis qui nous emporte dans des récits et des réflexions captivants.

Enumération, répétition, évocations très sensitives, tout porte à faire du texte un ensemble vivant, mouvant, fascinant. En tout cas pour moi.
Après l'émerveillement littéral des descriptions initiales, s'ouvre le roman, le récit qui se dessine au travers du quasi-monologue de Thomas le guide. Une histoire vieille de dizaines d'années. Une histoire d'incendie, de mort, de disparition, d'amour aussi. Une histoire avec deux personnages qui ont vécu à Anse-à-Fôleur, deux hommes que tout opposait et qui se sont lié d'amitié. Deux hommes hautains, supérieurs, inhumains.
Que vient faire Anaïse au coeur de ce pays si pauvre, si différent de sa ville lumière à elle, de son confort, de ses préoccupations matérielles de jeune femme occidentale ? C'est elle enfin, dans les derniers chapitres du roman, qui nous le livre. Retrouver un père qu'elle n'a pas connu. Mais finalement, il y a d'autres choses qu'elle n'a pas connu qu'elle peut trouver. Surtout ne pas exiger des gens la précision du souvenir.
Une sensibilité pleine d'humilité. Une renaissance.
Difficile de raconter ce livre qui se vit, qui s'absorbe, qui nous absorbe le temps de belles pages poétiques.
Que dire sinon que ce roman est à savourer d'urgence ?
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Ce roman est comme un grand monologue dans lequel Thomas, un chauffeur de taxi, parle à Anaïse, venue à Haïti sur les traces de son grand-père. Il s'adresse à elle alors qu'ils vont à Anse-à-Fôleur, un village isolé pour retrouver l'oncle de Thomas qui a connu le grand-père et le père d'Anaïse.

Dans ce village, il y a bien longtemps, deux hommes, le grand-père d'Anaïse et son ami le Colonel, ont tenté de s imposer mais ont fini par disparaitre dans l'incendie de leurs maisons.

En parlant de cette époque à la jeune femme, Thomas raconte la vie du village avant, pendant et après la venue de ces hommes. Il raconte même plus, il raconte la vie. Il parle du monde au sens large. Il y a toute une réflexion sur la modernité, la nature, la simplicité de la vie, le tourisme...

Au-delà de la recherche d'une certaine vérité sur le passé, il y a toute une étude du monde qu'est Anse-à-Fôleur.

"Ma vraie ville c'est ici. J'y suis né et je connais ses bruits par coeur. Ses recoins. Ses désastres. Mais là-bas c'est ma ville aussi. Enfin, mon village. J'y ait planté mes rêves. Et la terre qui t'appartient c'est celle où tu plantes tes rêves. Celle que tu aimerais léguer à tes enfants. [...] Là-bas, dans le lieudit d'Anse-à-Fôleur où tu souhaites que je te conduise, c'est peu de monde, quelques copains, une poignée de vivants qui s'appellent par leurs prénoms et ne cultivent pas le vacarme. Les enfants y ramassent encore des coquillages, les portent à leurs oreilles et la mer y chante quelque chanson secrète, sans déranger les autres..." (P 22-23)

C'est très difficile de parler de ce roman car plus qu'une histoire, c'est tout une atmosphère qui domine. J'ai aimé le style plein de poésie, j'ai aimé les images, les sensations qui se sont dégagées de cette lecture.

J'ai dégusté ce roman qui ne ressemble à rien de ce que j'ai lu, comme un grand poème, comme un essai sur la vie. C'est un vrai petit bijou.

Je pense que je lirai à nouveau cet auteur, c'est une belle plume!
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Toujours aussi charmée par l'écriture de Lyonel Trouillot.

Ce court roman se passe à Haïti où nous suivons deux personnages, un guide local et une jeune femme en quête de ses racines. La première partie correspond à un monologue incroyable du guide, avec sa verve tel un slam, son regard critique et lucide sur les touristes étrangers qui viennent sur son île, son amour pour les locaux. La jeune femme est quant à elle venue pour en savoir plus sur son père qu'elle n'a pas connu. Et en apprend plus sur son grand-père et son ami qui sont tous les deux décédés dans un incendie.

Un très beau récit !
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