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sur 93 notes

Pedro menait une vie de bohème. Il était comédien. Mais un jour la vie a cessé de lui donné la réplique et il s'en est allé, de la pire des manières pour ses deux amis. Il s'est suicidé.
Avec l'Estropié et le narrateur, ils formaient un trio qui semblait inséparable. et pourtant ces deux là n'ont rien vu venir.
Le narrateur cherche à comprendre ce qui leur a échappé, un signe qui aurait pu les alerter, à travers leurs échanges, mais aussi les silences de leur ami.
Il convoque les souvenirs en quête de ce qu'il n'a pas su entendre ou de ce que Pedro n'a pas su exprimer.
Il nous raconte ce qu'a été leur vie dans le quartier pauvre de Peau-Noire, où Pedro déclamait des vers de Baudelaire, Apollinaire, Villon ou Pessoa à ceux qui voulaient l'entendre et aussi à ceux qui ne voulaient pas. Parce qu'il faisait descendre la poésie dans la rue.
La poésie était pour lui une respiration qu'il tentait d'insuffler aux passants, aux gamins des quartiers déshérités de Port-au-Prince. Et quand il cessera de respirer, ce sont ces enfants qui lui rendront le plus beau des hommages, dans une scène finale éblouissante.

Mais ce livre n'est pas seulement un livre sur l'amitié et le suicide, c'est aussi une immersion dans les quartiers populaires d'Haïti où on croise d'autres cabossés de la vie, comme Madame Armand ou Altagrace, personnages secondaires mais oh combien intéressants.

"Dans la vie comme dans les romans, qui s'inquiète des tragédies qui hantent les petits destins des personnages secondaires?"

Et finalement, s'il y a une leçon à tirer de cette histoire, c'est celle-ci:

"Les vivants aussi méritent notre attention. Encore un paradoxe, cette maladie de n'écouter que les morts. Une personne se tient au bord de la falaise. Nous parle. Personne ne l'entend. Elle tombe. C'est alors seulement que le cri, dont il ne reste que l'écho, nous intéresse, pas besoin d'exégèse."

Lyonel Trouillot a écrit ce livre suite au suicide de son ami, le comédien haïtien Karl Marcel Casséus, même s'il prévient "cette oeuvre de fiction ne raconte pas sa vie. Ni sa mort."

Ce roman profondément humain et d'une très belle écriture est mon premier coup de coeur de cette rentrée littéraire.
Lien : http://leslivresdechris.blog..
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On retrouve dans ce roman la succulence de l'écriture de Lyonel Trouillot.
Un jeune acteur-poète haïtien vient de se jeter d'une fenêtre d'un gratte-ciel, loin de son île natal. Deux de ses amis vont alors se souvenir de lui. Eux, ils sont restés sur l'île et vivotent dans une maison, faite elle aussi de bric et de broc.
Chacun va alors raconter Pedro, le jeune poète-acteur qui les a tous marqués. Ce jeune homme qui récitait des poèmes ou des textes de théâtre aux clochards assis sur les marches des églises.
Lyonel Trouillot réussit toujours à nous embarquer dans un univers féerique et poétique, il nous décrit avec beaucoup de gourmandise, de rage la vie de petites gens, mais tellement humains, qui vivotent mais ont une telle humanité du partage. Tous les personnages sont touchants et l'auteur nous parle d'êtres si riches humainement.
Un beau texte à nouveau de Lyonel Trouillot.
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Dans Parabole du Failli on assiste à une véritable plongée en douceur dans la douleur de la perte d'un être cher. Ce roman commence par la fin d'une vie, celle de Pedro, et on comprend que les mots nous échappent pour en parler. En un roman, on sent cette douleur inachevée, le vide laissé par le disparu nous dépouillant toujours de logique. Trouillot nous invite à imaginer ces rues haïtiennes foulées par l'acteur et sa bande, ces personnages émouvants entre Madame Armand et Altagrace qui nous surprennent et nous émerveillent malgré la tristesse qui les entoure. Pedro, homme aux mille visages, acteur, bonimenteur nous émeut car il est l'artiste désespéré, refoulé en chacun de nous. le doute subsiste, mais ses amis savent si lui a décidé de faire ce saut de l'ange. Nous aussi nous savons.
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« Nous étions trois marins sans titres ni hiérarchie ». Et quand l'un des marins disparaît, les autres ne peuvent continuer comme si de rien n'était. Pedro est mort, tombé, dans un pays étranger, loin des siens. Alors son ami, son frère, prend la plume pour le raconter. Pour dire qui était cet acteur, amoureux de poésie, et conter sa vie dans le Port-au-Prince des bas-fonds. Son charme inégalable qui séduisait même les plus revêches des matrones ; sa grâce et son talent à écouter les autres. Entre les pages se glissent des vers de Neruda, Lamartine ou Ferré. Mais aussi quelques lignes écrites par Pedro et cachées jusqu'alors : c'est la Parabole du failli.
Un texte magnifique, teinté de tendresse et d'humour, qui fait encore une fois d'Haïti le Royaume des poètes sans noms.
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Comme dans La belle amour humaine, avec peut-être un peu moins de magie, Lyonel Trouillot montre une fois de plus avec beaucoup de sensibilité tout le désespoir et le courage d'une certaine société de Port au Prince.
"Ici, on est déjà à terre et personne ne plonge dans le vide."
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Cric-Crac ! et le conteur raconte ! Pedro est mort. Pedro s'est suicidé. Alors l'ami de Jacques Pedro Lavelanette, le narrateur, raconte qui était Pedro : le montreur de mots, Quichotte et le baladin des quatre chemins, le théâtreux, le poète et l'artiste maudit, le passeur de phrases, l'homme insaisissable qui partageait un deux pièces avec le narrateur et l'Estropié, ses deux compères de condition modeste. Après le grand plongeon de Pedro, le conservateur du musée, un vieil homme à la voix mielleuse a ouvert le bal des éloges car « la mort a cette vertu de sanctifier les gens : martyr, héros, génie… C'est fou comme les cadavres inspirent le dithyrambe ! » Un récit empli de poésie : c'est beau, c'est fort, c'est profond !


Lien : http://leoalu2.blogspot.com
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Et bien pour moi cet ouvrage poétique m'est totalement tombé des mains !
C'est un livre que j'aurai voulu aimé et adhéré mais après deux tentatives je n'ai pas accroché du tout. L'écriture de Lyonel Trouillot est belle pourtant, elle rend hommage aux poètes. Mais, une fois le livre refermé je me dis de quoi ce livre parle ? Dommage, je suis déçue je ne retrouve pas le choc, la force des enfants perdus !
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a découvrir!
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Trois personnages partagent un appartement et occasionnellement leur vie. le plus jeune se suicide. Alors l'un d'eux prend la plume pour exprimer sa peine. A travers son texte, cet homme décrit Pedro, un jeune comédien marginal, entier et cocasse dans sa manière d'être. Mais par cette parole poétique, il nous conte surtout leur vie à Port au Prince, accompagnée de personnages étranges mais si vrais!

La langue de Lyonel Trouillot est si poétique! On se laisse bercer par ses paroles qui nous touchent par l'analyse profonde de cette société qui nous est proche et si lointaine.

Christelle.
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