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EAN : 9791023904208
168 pages
Capricci (07/01/2021)
4/5   1 notes
Résumé :
Qui a vu les films de Marco Ferreri ?
En 1973, dans le sillage du scandale de La Grande Bouffe, le réalisateur italien s'est taillé une réputation sulfureuse. On le redécouvre aujourd'hui comme un immense cinéaste de l'absurde et un pourfendeur de la société de consommation, ayant offert les rôles les plus controversés aux stars de son époque (Annie Girardot, Ugo Tognazzi, Michel Piccoli, Catherine Deneuve, Marcello Mastroianni, Gérard Depardieu, Hanna Schyg... >Voir plus
Que lire après Marco Ferreri : Le cinéma ne sert à rienVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est avec plaisir que je découvre le deuxième livre en français sur ce cinéaste largement et injustement méconnu aujourd'hui. Qui connait encore Marco Ferreri ? Qui a vu un de ses trente cinq films, allez, même en comptant "La grande Bouffe" ? Je suis à près sûr de la réponse. Qu'à cela ne tienne, Gabrielle Trujillo ressuscite ce géant du cinéma de la deuxième moitié du XXe siècle. Ferreri a porté avec sa caméra, un regard très sombre sur l'humanité. Un regard lucide et cynique. L'auteure, après une brève introduction chronologique de ses films, sépare les chapitres de son livre par thèmes. Les thèmes chers au cinéaste, que l'on retrouve souvent de film en film : l'absurde, la nourriture, les femmes, les hommes, l'amour, les animaux, la mer, la mort... Elle fait également une large part à ses acteurs fétiches que l'on retrouve d'un film à l'autre : Ugo Tognazzi, Marcello Mastroianni, Michel Piccoli, Ornella Muti, Catherine Deneuve...
Ferreri a toujours su montrer, presque de manière sociologique, s'il n'y avait pas un grand amour pour ses personnages, l'homme englué dans son monde jusqu'à la mort. Il donne à la femme plus de chance grâce à la maternité et l'enfantement.
Je pense que Ferreri, plus que Camus, que j'ai découvert plus tardivement, m'a donné à voir l'absurdité de ce monde. Et depuis mon adolescence, j'ai toujours su, intuitivement, qu'il me fallait dépasser cette absurdité, trouver un moyen d'exister, de donner un sens à ma vie. le cinéma de Ferreri a toujours été pour moi une boussole avec laquelle j'ai pu éviter certains écueils et me construire dans ce monde. Sans exagérer, je crois que je peux parler d'une philosophie de ce cinéaste. Je crois avoir vu quasiment tous ses films plusieurs fois. Si je devais en retenir un, c'est "Dillinger est mort" qui retiendrait peut-être mon attention. On trouve là toute la quintessence de sa pensée. Ferreri, à la fin des années 60, a traversé une grande période de doute car il s'est aperçu que le cinéma n'avait aucun impact sur le monde. D'où le fait que "Le cinéma ne sert à rien" et ne soit qu'un objet de consommation comme un autre.
Pour terminer, je dirai que le livre de Gabriela Trujillo nous fait intelligemment et agréablement (re)découvrir ce cinéma. On pourra regretter le format de poche et le manque de photos, à part celle du cinéaste pendant le tournage de "Touche pas à la femme blanche".
Allez, ce soir, je me repasse un film de Ferreri.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'est toujours le monde de l'après-guerre qui pulse sous nos yeux, le monde du "miracle" italien dont le cinéaste se méfie, l'avènement d'une société de consommation qu'il honnit d'avance. C'est la chimère des Trente Glorieuses sans joie ni gloire, un monde où s'élèvent banlieues anonymes et centres commerciaux. Penseur sombre, exigeant, Ferreri fait sienne l'idée que la fin des idéologies confronte l'homme moderne à l'absurdité du monde, donnant naissance à un individu suffisamment démuni pour ne rien chercher, et trop désespéré pour trouver aucun type de consolation auprès de ses semblables.
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Ferreri interprète le monde en mettant en scène les pulsions contrariées de son temps. Le changement dans les liens affectifs, la fin des idéologies, la métamorphose d'une société et sa course vers l'extinction, tout cela peut être ramené à la question, purement cinématographique, de l'effacement de ses personnages masculins.
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Video de Gabriela Trujillo (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gabriela Trujillo
"J'ai le goût du merveilleux, ce sont des restes d'enfance." C'est avec ces quelques mots de Romain Gary, extrait de "La Nuit sera calme", que nous démarrons ce nouvel épisode de notre podcast. Car il y sera justement question d'éblouissement des premières fois, de cet âge où chaque découverte est un trésor à apprivoiser. D'enfance, en somme.
Pour nous accompagner : nous recevons Valentine Goby, autrice de nombreux romans pour adultes, mais aussi pour la jeunesse. Son dernier livre, "L'Île haute", nous emmène à la rencontre de Vadim, jeune garçon de 12 ans, qui vit à Paris. Nous sommes en 1943 et il est envoyé dans les Alpes. Officiellement pour soigner son asthme, mais surtout pour fuir les Allemands... car il est Juif. Arrivé après un long trajet en train et dans la neige, Vadim découvre la splendeur de la montagne, immensité enivrante qui le rend minuscule.
Au cours de cet entretien, Valentine Goby nous dira comment est née cette envie d'écrire un roman d'apprentissage, et en quoi l'enfance la fascine et l'inspire.
Juste après, nous retrouverons les libraires de Dialogues, Romain, Rozenn et Laure. Ils ont sélectionné pour nous plusieurs romans sur l'enfance et l'émerveillement. 
Bibliographie : 
- L'Île haute, de Valentine Goby (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20859799-l-ile-haute-valentine-goby-actes-sud
- Murène, de Valentine Goby (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18855093-murene-roman-valentine-goby-actes-sud
- L'Anguille, de Valentine Goby (éd. Thierry Magnier) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16758956-l-anguille-valentine-goby-thierry-magnier
- Chèr.e moi (éd. Seuil) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21362899-cher-e-moi-lettres-a-l-ado-qu-lettres-a-l-ado--collectif-seuil
- Germinal, d'Émile Zola (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/843968-germinal-emile-zola-folio
- Les Misérables, de Victor Hugo (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/11354695-les-miserables-victor-hugo-folio
- E = mc2 mon amour, de Patrick Cauvin (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/185907-e-mc2-mon-amour-roman-patrick-cauvin-le-livre-de-poche
- Élisée, avant les ruisseaux et les montagnes, de Thomas Giraud (éd. Contre-allée) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16687921-elisee-avant-les-ruisseaux-et-les-montagnes-thomas-giraud-contre-allee
- Ciel bleu, de Galsan Tschinag (éd. Métailié) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909888-ciel-bleu-une-enfance-dans-le-haut-altai-galsan-tschinag-anne-marie-metailie
- L'Invention de Louvette, de Gabriela Trujillo (éd. Verticales) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955179-l-invention-de-louvette-roman-gabriela-trujillo-verticales
- le Petit Prince, d'Antoine de Saint-Exupéry (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/392754-le-petit-prince-avec-des-aquarelles-de-l-auteur-antoine-de-saint-exupery-folio
- Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/8194310-les-aventures-d-alice-au-pays-des-merveilles---lewis-carroll-folio
- L'Étranger, d'Albert Camus (ed. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/440374-l-etranger-albert-camus-folio
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