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EAN : 9782072988813
148 pages
Gallimard (18/08/2022)
3.34/5   67 notes
Résumé :
Tokyo, 1995. Des attentats au gaz sarin. Vingt-cinq ans plus tard, une enquête. Des témoins. Des scolopendres. Des veuves noires. Des oublis. Des murmures. Des non-dits. La narratrice peine à déchiffrer les signes équivoques qui lui parviennent. De rencontre en rencontre, elle se laisse traverser par ce que le pays cache et révèle.
Un apprentissage de l’abandon et du lâcher-prise.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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J'avoue être embarrassée. Ce livre ne mérite pas qu'on le critique sévèrement, cependant il m'a dérouté.
L'écriture d'Olivia Rosenthal est fluide, précise. Mais ce court roman n'a éveillé que peu d'émotion chez moi. Il n'y a que les quelques dernières pages qui m'ont interpelées.
A un moment j'ai eu le sentiment que l'autrice avait au départ un projet profond, qu'elle l'a mis en place mais que finalement, le résultat ne l'ayant pas pleinement satisfaite, elle a tout de même utilisé la matière de son enquête pour développer sa pensée, sa réflexion. Je ne juge pas, je peux me tromper, j'essaie juste de comprendre ce labyrinthe.
Elle est partie d'une enquête réalisée à Kyoto, 25 ans après les cinq attentats au gaz sarin dans les métros de Tokyo en mars 1995. Elle voulait voir ce qu'il en restait dans la mémoire collective, à distance géographique du drame et distance temporelle.
Elle trouve que les japonais sont des gens (trop) serviables, avenants, ayant l'obsession des convenances et se sentant en permanence dans l'obligation de respecter l'harmonie autour de soi. Elle découvre que le "Je" n'existe pas en japonais, ou si oui, que pour les hommes. Et ainsi de suite.
Tout ceci aura de fait, limité les résultats de son enquête.
Mais ce que j'ai le moins bien vécu lors de cette lecture, c'est le perpétuel questionnement qui traverse les trois quarts du récit.
"Selon toi où sont les morts ? Si tu avais vu le jour ailleurs, y penses-tu ? Si tu pouvais dire le secret le plus lourd, cela faciliterait-il la tâche ? Souffres-tu de ta ressemblance avec ton père, ta mère, tes frères ? Te souviens-tu de ta douleur physique la plus vive ? ..." de bonnes et de moins bonnes (plus communes) questions jalonnent le roman.
Mais mais mais, de toute cette "mise ne scène /mise en page" en est sortie une phrase merveilleuse qui valait de loin l'effort de la lecture :
"Accepter la tristesse et en faire le choix"
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Je n'avais pas lu de livres d'Olivia Rosenthal depuis longtemps. Mais depuis quelques temps, je reviens à mes premières amours littéraires. Il était donc logique que je la lise de nouveau. J'aime énormément sa manière d'écrire. J'ai trouvé ce titre dans une bouquinerie de ma ville. J'étais bien heureuse de ma trouvaille, loin de me douter que ce serait en plus une occasion de poursuivre ce voyage au Japon, commencé avec le film Sidonie au Japon, avec Isabelle Huppert, car j'ai retrouvé dans ce livre une ambiance similaire… La narratrice a fait toutes les démarches nécessaires pour atteindre son projet : enquêter, vingt-cinq ans plus tard, presque sur place, sur les attentats au gaz sarin de Tokyo en 1995. Elle débarque dans un immeuble de Kyoto dans lequel elle aperçoit dès le premier jour un scolopendre, qui sera ensuite son obsession. Après le succès des premières démarches, sur place rien ne se passe comme prévu. Les témoins sont muets ou laconiques, déclarent ne pas avoir de liens avec les attentats, n'avoir pas été là, n'avoir rien vu, ne pas se souvenir. de rencontre en rencontre, quelque chose se dénoue pourtant, la compréhension partielle de la narratrice de la culture du pays, et dans le brouillard auquel elle se confronte, une certaine vérité. Jusqu'à s'apercevoir du dialogue qu'elle cherchait à établir tout simplement avec la mort… J'ai beaucoup aimé retrouver dans cet opus ce que j'avais déjà aimé lire de cette autrice. Son style peut désarçonner ici, car le récit est entrecoupé d'injonctions à un « tu » à se poser des questions essentielles. J'ai refermé ce livre particulier avec le sentiment d'avoir lu quelque chose de fort et de beau. Sans rien dévoiler, la fin du récit est particulièrement émouvante.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Quel singe et quelle fenêtre ? On se pose longtemps la question et on s'étonne quand on découvre le singe que ça fasse le titre de ce roman. C'est sûrement profond mais ça m'a échappé. Ce qui est intéressant dans cette enquête sur l'attentat au gaz sarin 25 ans plus tôt à Tokyo, c'est le décalage de temps, d'espace et de témoignages indirects. C'est original et ça éveille la curiosité car moi aussi j'étais à distance lors des faits, j'ai encore moins de souvenirs que les japonais qui livrent leurs souvenirs. Où ils étaient, avec qui, à quel moment de leur vie, quel lien avaient-ils avec la secte Aum, etc. L'intérêt aussi c'est le parallèle entre les différentes peurs de ce gaz mortel et les peurs de l'enquêtrice vis à vis des insectes présents mais invisibles, des lieux de rencontres qui influencent les entretiens, des trajets perturbants. C'est adroit ce contre-champ. Enfin toutes ces questions adressées au lecteur sur lui-même, sur les relations aux autres sans lien avec l'histoire mais que je rangeais de côté en me disant que je devrais y réfléchir après la lecture de ce roman. Donc beaucoup de questions, pas de réponse mais une expérience digne d'intérêt.
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En 1995, dans le métro de Tokyo, ont eu lieu 5 attentats au gaz Sarin , perpétrés par des adeptes de la secte Aum. Qu'en reste-il dans les mémoires aujourd'hui ? Voilà ce qui intéresse l'auteure, partie au Japon interroger des habitants, qui n'ont pas été des victimes directes, mais qui ont été témoins (ou simplement au courant) de cet épisode tragique.

le point de départ me semblait très intéressant, mais je me suis perdue dans la structure du récit, qui se présente comme un exercice de style, sans réel approfondissement. Les personnes interrogées n'ont que des souvenirs vagues et parlent d'autre chose; tout reste anecdotique. On passe à côté d'une véritable étude sociale (comment vivent les Japonais, leurs liens avec leurs Morts…) et philosophique (les questions qui clôturent chaque chapitre restent artificielles). Les jeux des pronoms personnels (le « on » désigne l'auteure/ narratrice et le « je» est à la fois la personne interviewée et la personne qui l'interroge) est inutilement complexe… Bref, un roman ( ?) qui est bancal et qui se termine , sans vraiment établir de bilan concret.
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Quelles sont les conséquences, plusieurs dizaines d'années après l'avoir vécu, d'un attentat sur l'Homme ? Pour répondre à cette question, le personnage central du récit se rend au Japon pour recueillir les témoignages des victimes des attentats au gaz sarin de 1995. S'ensuit une galerie de portraits qui aurait pu m'intéresser si elle avait eu pour objet de dessiner les contours de la culture japonaise. Au lieu de ça c'est une introspection qui prend très vite des airs de développement personnel, chaque chapitre se concluant par des questions invitant à la réflexion "Ressemble-tu à ta mère ? à ton père ? A tes frères et soeurs ? / Est-ce pour toi un rêve ou un cauchemar d'être apatride ? / Quelle place l'autre occupe-t-il dans la réalisation de tes rêves ? / …”
Je n'ai pris aucun plaisir à cette lecture qui m'a laissée plus que perplexe quant aux intentions de l'auteure que je n'ai pas dû comprendre.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (2)
LeFigaro
20 octobre 2022
Elle nous montre ce qui se trouve entre les mots, dans la marge, dans le blanc des pages, tout ce qui reste en suspens, tout ce qui peut ou non se reconstruire.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
02 septembre 2022
L’autrice veut écrire sur les conséquences, vingt-cinq ans après, des attentats au gaz sarin qui ont été commis par la secte Aum dans le métro de Tokyo, en 1995. On la voit défendre son projet, obtenir la bourse, arriver au Japon, s’installer dans un studio et commencer son enquête.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il n'y a pas
de silence qui tienne
Il n'y a pas
de négation qui tienne
Il y a
cette question
trop ancienne
qui se débat
comme un insecte aux mille pattes
retourné sur le dos
et tout entier agité
par la peur de ne pas retrouver la terre ferme.
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 À force de fouiller en vain le passé des autres, j’ai fini par admettre que je ne m’étais pas appliqué à moi-même ce travail d’anamnèse, que j’étais moi aussi floue, vague, que les principales étapes de mon existence s’étaient dissoutes dans le vide et le non-dit.  
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Vidéo de Olivia Rosenthal
Lecture par l'auteure accompagnée de Ruppert Pupkin & Benoît Perraudeau Lecture musicale Elle part au Japon avec un projet bien précis : enquêter sur les attentats au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Mais rien ne se passe comme prévu. Les individus interrogés (et tous les animaux énigmatiques qu'elle croise) la conduisent peu à peu vers des questions on ne peut plus existentielles. Des questions belles et remuantes. Un singe à ma fenêtre est un miroir qu'Olivia Rosenthal se tend et nous tend. Elle en lira ce soir des reflets, accompagnée à la voix par Ruppert Pupkin et à la guitare par Benoît Perraudeau. À lire - Olivia Rosenthal, Un singe à ma fenêtre, Verticales, 2022.
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