Dans la jeunesse de Yoshio, on s'attarde aux oeuvres de 1973-1974 de
Yoshiharu Tsuge, récits qui dévoilent plus d'intimité, à la limite de l'autobiographie. Six histoires composent ce volume.
Il puise dans son enfance pour L'atelier de galvanoplastie où il dépeint la rudesse de ce métier qui détruit les poumons et les corps, empoisonnés par les produits chimiques. La précision des dessins est impeccable, il sait rendre l'extrême pauvreté des logis, les travailleurs et les machines, les tatamis, etc. le contexte historique de l'après-guerre est bien rendu, un témoignage unique.
Dans Nostalgie, Y. Tsuge fait état de son jeune couple, le quotidien d'avant la naissance de son fils. Les dialogues, les regards, la position des corps instruisent sur sa vie à deux des années 70 dans un Japon où les usages sont si importants.
L'auberge du réalisme et L'auberge de la plaine désolée amènent l'auteur à se questionner sur l'inspiration, la recherche des sujets qui formeront l'histoire avec un grand H. Pour Y. Tsuge, les voyages et les nuits passées dans des auberges pour colporteurs sont des fondements d'Histoires.
Finalement, La jeunesse de Yoshio, la plus longue histoire du volume, est une oeuvre apaisée et bienveillante. Elle est représentative d'une période que l'auteur laisse derrière lui. Il quitte la maison familiale, parle de son mentor et des stations thermales où officient les fameuses « onsen geisha ».
Y. Tsuge, qui dessine la « bande dessinée du moi » propose des dessins un peu plus érotiques et sentimentaux et ses propos sont plus assumés et légèrement mélancoliques.
Lecture encore une fois très appréciée et les superbes dessins sont une mine de découvertes.