L'appel de la louve

Voilà déjà quelques semaines que mon fils et moi avons lu "L'appel de la louve", pour nos séances du soir de lecture à deux. C'est une nouvelle fois dans une boîte à livres que nous avons trouvé ce petit roman jeunesse. Décidément, il doit y avoir un jeune lecteur attiré par les mêmes thèmes que mon fils, car "L'appel de la louve" est loin d'être le premier livre qu'on ramène à la maison qui parle d'animaux et de vie sauvage.

Comme le titre l'indique, ici, il s'agit de loups, et particulièrement d'une louve solitaire, prénommée Gleipnir. Mais l'histoire est racontée du point de vue d'Igor, un jeune chien de berger tout ce qu'il y a de plus domestiqué. Igor est intrépide et curieux, et aime se balader de longues heures en forêt. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Gleipnir, avec qui il se lie d'amitié assez rapidement. Pour quelle raison Gleipnir ne l'a pas croqué dès qu'elle l'a aperçu, elle qui n'hésite pas habituellement à s'en prendre aux chats et chiens près des habitations (l'hiver est particulièrement rude cette année-là, le gibier se fait rare) ? Elle seule le sait, il lui a plu d'instinct, peut-être a-t-elle senti chez lui l'appel de la liberté... Quoi qu'il en soit, ils s'entendent vraiment bien. Mais Alexis, le maître d'Igor, commence à soupçonner quelque chose et s'inquiète grandement pour son chien. Car en effet, les chasseurs organisant de plus en plus de battues, il a peur que son chien finisse tué à son tour. Alors il l'attache et l'enferme à longueur de journée. Gleipnir, de son côté, doit fuir avant que les hommes ne la trouvent. Elle espère qu'Igor l'accompagnera. Mais arrivera-t-il à s'enfuir, et surtout choisira-t-il la liberté et tous ses dangers, lui qui est habitué à servir son maître mais choyé et nourri quotidiennement par ce dernier ?

88 pages avec de nombreuses illustrations, autant dire qu'il se lit assez rapidement. Et si l'on cerne plutôt bien Igor, il règne comme une part de mystère autour de Gleipnir tout du long. On finit bien par connaître son histoire et savoir pourquoi elle a choisi de vivre seule plutôt qu'en meute, mais ce personnage aurait mérité d'être un peu plus fouillé à mon goût. Mais ce n'est que mon regard d'adulte qui parle, mon fils lui n'en a pas été gêné.

"L'appel de la louve", c'est une jolie histoire d'amitié entre deux êtres que tout oppose, pas si improbable que ça puisque les chiens et les loups se ressemblent quand même pas mal, anatomiquement et physiologiquement parlant. Et cette amitié est touchante, autant que les personnages. On pardonne facilement la cruauté des loups (qui ont faim), pas du tout celle des hommes (en quête de trophées à exposer sur la place publique). L'ensemble est plein d'aventures et de découvertes, et les notions de liberté et d'instinct sont plutôt bien abordées.

En même pas 100 pages, il est difficile de s'attarder sur les décors et les saisons (qui défilent à vitesse grand V d'ailleurs), l'accent étant plutôt mis sur l'action et les relations entre les différents protagonistes, et ça plaît davantage à ce que j'ai pu constater. Pour ma part, le double de pages ne m'aurait pas dérangée, afin de mieux ressentir l'atmosphère montagnarde et m'imaginer mieux la vallée, la forêt et les alpages. Mais bon, je ne suis pas le public auquel est destiné ce roman jeunesse, il a plu à mon fils, voilà l'essentiel.

Et puis, il est très très bien écrit, conjugué au passé (ce qu'on ne voit plus que rarement de nos jours), riche en vocabulaire et élaboré sans jamais être complexe.

Ce petit roman jeunesse nous a plu, au point qu'il m'a fallu commandé "La nuit de la louve" dans lequel on retrouve Gleipnir (nous l'avons d'ailleurs terminé, mais j'en parlerai dans un autre billet). Aventures, rencontre atypique et amitié, animaux et vie sauvages, belles relations sont des thèmes qui plaisent à la maison, ça ne pouvait que bien se passer.

Pour qui aime les loups et les belles histoires d'amitié, il est à conseiller (dès 10 ans).