Avec « Drach », histoire d’une famille, le romancier Szczepan Twardoch creuse la boue sanglante de cette contrée entre Pologne et Allemagne.
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Quand il se promène dans la forêt avec le petit Josef, le vieux Pindur a 76 ans, il se prénomme Josef également, mais il est né dans un autre monde. Au moment où Pindur sort des entrailles de sa mère, son père travaille encore en corvée sur les terres du comte von Wengersky, il sait néanmoins que, bientôt, il n’aura plus à le faire. Le père de Pindur se prénommait Kazimierz. S’il lisait et écrivait en allemand, il parlait plutôt le silésien, il se disait prussien et en était fier. Quand il cessa de servir en corvée, son sentiment d’être un Prussien et un sujet du roi de Prusse n’en fut que renforcé. A cette époque, les Prussiens n’étaient pas obligés de parler l’allemand. Le roi lui-même n’aimait guère s’exprimer dans cette langue. Pour Pindur, l’essentiel était qu’un Prussien ne fût pas corvéable.
Au début de l'année 1918, ils ont mené l'offensive, ils ont déployé toutes leurs forces, et ils méritaient de gagner, ils méritaient la victoire, comme le vieux Pindur et son grand-père Otto Magnor, à la bataille de Sedan.