Abécéd'hair Approxima'tif

Je suivais les publications d'un Faux Graphiste sur internet à l'époque où il parodiait les histoires de Tintin en ne changeant que les dialogues. Les éditions Moulinsart n'ayant pas ri de ses détournements, leur sens de la plaisanterie se limitant à la menace de procès, Un Faux Graphiste s'est retourné vers les images libres de droits, de vieilles gravures dénichées dans de vieilles éditions tombées dans le domaine public. Ces vieilles images ont souvent un relent colonialiste, il les retourne, les triture et leur donne un nouveau sens. On n'a rien perdu au change, son humour iconoclaste, irrespectueux me fait toujours rire, parfois m'esclaffer, il s'amuse à nous surprendre parfois avec des jeux de mots vaseux ou de l'humour potache, mais avec le contexte de l'image, cela finit toujours par côtoyer la limite du politiquement correct, c'est parfois osé, mais toujours très drôle.

J'ai eu des doutes à cause du titre et de la couverture qui m'inspiraient moyennement confiance. Mais dès la première page c'est réussi parce que c'est léger, parfaitement saugrenu, très garnement (et que cette avalanche de calembours bien dans la tradition me fait penser aux facéties de mon père).

Posés sur des illustrations anciennes, les titres et les bulles décalés font émerger un humour qui, s'il n'est pas follement original (on pense nettement à Plonk et Replonk), touche presque toujours juste. Fraîcheur et plaisir de retrouver cette insouciance du calembour. Gourmandise de la blague. J'y ai retrouvé le parfum des illustrations détournées dans Hara-Kiri (avec un peu de retenue, mais dans Hara-Kiri tout était possible). Classique mais nullement compassé. Finalement plutôt intelligent. Une bêtise réussie. Bref, mon propos paraîtra probablement flou ou étrange à certains, mais j'ai eu ma sensation d'être bien à la maison avec un humour français (belge et suisse inclus évidemment) bien bonasse.

En piochant dans les illustrations, de la gitane sans filtre à l'expérience de mer imminente, on se demandera s'il est possible d'être un sultan sans être grossier et Mehmet IV répondra à la question. Puis c'est la griserie du voyage (Damas ton univers impitoyable), l'émouvante rencontre avec la jeune Lamaï (très fière de parler sans accent), puis des précisions captivantes sur la typologie des mégalithes en Europe de l'ouest, avant le retour à un profond questionnement sur les hommes et leur peur de s'engager, mais aussi le frisson de réprobation morale quand on croise un maquereau corrompant la jeunesse.

Sans doute à grignoter par petit bouts pour en profiter au mieux, de préférence en cachette.

Une dernière note personnelle : il me semble bien que la première illustration est encore là meilleure. Pour moi, à elle seule, c'est déjà la joie pour la journée. Je vous laisse la surprise, si par hasard vous veniez à ouvrir ce volume.

Livre reçu en cadeau de Noël (quelle vie trépidante hein ?).

Fan des jeux de mots pourris notamment dans les noms des salons de coiffure, le titre de ce livre m'a tout de suite emballée sur la bouche, lorsque je l'ai déballé devant tout le monde.

Sur la base de dessins en noir et blanc de style ancien, le décalage dessin/légende/bulles est... décalé, (jeu) drôle.
Parfois j'avoue que comme Michel, je n'avais Palareff, donc j'ai fait semblant de comprendre et comme Tom, Jerry, comme si de rien n'était...

Ce livre m'a donné envie de devenir micro-entrepreneure, c'est-à-dire de prendre un micro comme Philippe Risoli (osez suivre le lien Philippe Risoli, pour découvrir qu'il a écrit un livre et qu'il n'est pas simplement l'interprète de Cuitas Les Bananas) et d'entreprendre de jeter le micro en l'hair, dans un salon de coiffure que j'intitulerais "Diminu'Tif", tout en me faisant faire une permanente éphém'hair avec des bigoudis gouda. J'ai le goût du risque.

Bref, comme dirait Pépin, ce livre est au poil, c'est l'épi-centre de l'humour puissance 4, racine au carré plongeant dans la mer (humour) noir(e) (je crois que c'est la mer noire), mais rarement dans l'amer.

C'est drole, très !

Rien à ajouter, ruez-vous dessus, prenez-en cinq ou six ! (plus une dizaine pour les offir avant qu'on ne vous les vole)
Lien : https://www.noid.ch/abecedha..

Des vieilles lithographies ou des vieilles photos travesties avec un titre et des commentaires à double sens, avec des jeux de mots, pris au premier degré et détournées de leur but originel. On y retrouve le Colon Irritable (…dans le sens d'habitant d'une colonie), le Service athée (à thé), Bavar le roi des éléphants, l'Erreur boréale, les Pensées suicidaires et le Bison moyennement futé. Un abécédaire comique qui arrache des sourires à toutes les pages.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..