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EAN : 9782377590209
300 pages
In Octavo (26/04/2019)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Automne 1965. Angelbert Luppin assiste à la cérémonie qui célèbre son départ à la retraite. Pendant 50 ans, il a été le cantonnier du village. Mais il est bien plus que cela... Les édiles qui pérorent sont loin de s'imaginer que le modeste jubilaire est un lecteur passionné, à la tête d'une bibliothèque qui ferait pâlir un critique parisien. C'est son jardin secret. Nul ne le sait. Remise des cadeaux... Surprise ! Sur un coin de table, emballés dans du papier kraft,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ne pas être un mouton de Panurge, sortir des sentiers battus, être libre... C'est un peu la promesse de ce livre haut en couleurs et de son héros, Angelbert Luppin.
Ce cantonnier un peu taiseux voire misanthrope prend sa retraite après 5o ans de bons et loyaux services. Il n'a jamais quitté ce coin de campagne si ce n'est grâce à ses lectures secrètes. Personne n'est au courant et pourtant, parmi ses cadeaux de départ, il trouve un étrange paquet contenant les livres de Céline, Proust, Sartre et Garnier. Là commence l'intrigue, renforcée par le sauvetage d'Hilaire, un jeune homme mal assorti à sa condition aristocratique, un « milord » que va aider notre héros nouvellement retraité.

Ce jubilé, c'est le début d'une enquête sans meurtre, d'un combat à coups de bons tours et de bonnes blagues, d'une aventure amicale pleine de rebondissements, et d'humour jouissif. L'alliance de quatre hommes contre l'hypocrisie, l'ignorance, l'intolérance, la bêtise...Les pieds nickelés contre les Daltons ! Ce jubilé, c'est même le début d'une nouvelle vie, d'une nouvelle ère pour Angelbert !

Et qu'ils sont attachants tous ces personnages. Angelbert sous ses airs bourrus est un être délicieux, un lecteur, un amoureux, un ami loyal, une sorte de Zorro campagnard qui dit « chiotte » tout le temps. Achille est son plus fidèle compagnon, un sacré farceur ce facteur, un peu ivrogne aussi... Stephen l'Ecossais ne crache pas non plus sur quelques verres, lui qui vit dans son château en ruines. Et Hilaire est touchant, au sein d'une famille plutôt encombrante, engoncée dans ses principes, et qui va devoir apprendre à assumer son homosexualité.

Un vrai mélange qui pourrait faire un peu fourre-tout mais qui est une véritable comédie intelligente et divertissante. L'auteur, Henri Girard, est un homme de lettres qui assume sans complexe (revendique même) son côté populaire. En cela, j'ai apprécié cette écriture « san antonionesque », cette langue rebelle voire provocatrice. Des références littéraires, des jeux de mots, des situations cocasses, un souffle joyeux qui vous fait passer un bon moment.
Le phrasé est rythmé, vif et piquant pour dire la richesse des liens amicaux, du partage et de l'amour. On aimerait intégrer le club de ces mousquetaires, trinquer avec ces drolatiques justiciers du dimanche.
Une découverte plaisante grâce à Babelio et aux Editions in octavo !
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C'est peut-être parce que le prix de l'Humanisme lui a été décerné au salon du livre 2019 de Moret-sur-Loing que nous disposons aujourd'hui d'une réédition du roman Jubilé, d'Henri Girard, paru préalablement en 2005 aux éditions L'Arganier, disparues depuis. Ou c'est peut-être parce qu'il a été réédité par In-octavo éditions qu'il a obtenu ce prix… Voilà une enquête qui intéresserait peut-être Angelbert Luppin, le cantonnier de Boccage-les Bains, fraîchement retraité et lecteur aussi fin que discret. Pendant la petite cérémonie organisée pour son départ en retraite, Angelbert a reçu trois cadeaux : une belle veste de chasse avec des poches partout, un transistor et… quatre livres : Les Mots de Sartre, Voyage au bout de la nuit de Céline, Du côté de chez Swann de Proust et Antigone ou la Piété de Robert Garnier (fin du XVIe siècle). Qui a pu lui offrir ces livres ? d'ailleurs, qui sait qu'il lit et qu'il possède une formidable bibliothèque ? Personne ou presque. Angelbert va chercher sans relâche qui a bien pu lui faire ce cadeau inattendu. En poursuivant son enquête, il va se lier d'amitié avec Hilaire, jeune aristocrate gauche et sympathique qui a bien du mal à assumer son homosexualité, retrouver d'anciennes amours, en découvrir de nouvelles et finalement trouver son généreux et perspicace donateur !
***
Même si ce livre raconte bien une enquête, on peut difficilement le qualifier de polar... De plus, ce n'est pas vraiment l'histoire qui en fait l'intérêt, mais plutôt le ton et l'écriture. Les personnages en sont parfois caricaturaux (le triumvirat, le facteur, l'Écossais…), mais qu'importe ! La langue est magique, parfois poétique, parfois crue, parfois verte, toujours précise sans être pesante, et pleine d'humour. J'y ai retrouvé un goût de Fallet avec un assaisonnement de Blondin et une pointe d'Audiard dans les dialogues qui font mouche. L'auteur ne cache pas son admiration pour les grands auteurs dits populaires, ceux du XIXe siècle, mais aussi pour Frédéric Dard avec lequel il partage le goût des calembours et des situations improbables… Bref, un moment de lecture très agréable !
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Je remercie Masse Critique et les éditions In octavio pour la découverte de ce livre et de son auteur.
J'aborde ce roman sans à priori, ni sans attentes particulières. Et comme une novice, je me laisse happer par l'histoire et par ses personnages très attachants, dont certains aux caractères bien relevés.
Je l'ai lu en 2 jours tellement il me tardait de découvrir où cette équipe composée du cantonnier à la retraite, le facteur très facétieux et le fils du vicomte, allait bien me mener.
Autant vous dire que je n'ai pas été déçue du début à la fin. Autour d'eux, une ribambelle de personnages secondaires truculents, avec une mention particulière pour la vicomtesse Artemise qui, non contente d'avoir un beau prénom, se révèle être une femme très surprenante.
J'ai aimé aussi l'atmosphère de ce petit village avec ses habitants ( le vicomte qui est aussi le maire depuis plusieurs générations, le curé et sa soeur, l'instituteur ...) et leurs tracasseries, l'atmosphère de cette campagne, je sentais presque la rosée et la brume du matin.
Un roman mené tambour battant, sans temps mort et bourré d'humour et de situations cocasses, une plume sensible qui prend plaisir à raconter le destin passé et présent de ses personnages.
J'ai également apprécié les attentions de l'auteur dans le recherche de son vocabulaire, de la grammaire, des tournures de phrases et des expressions, un vrai plaisir pour la lectrice que je suis.
Une belle decouverte.
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Ceux qui, comme moi, ont quelques décades au compteur se souviennent peut-être d'un film de 1960, ‘'Les vieux de la vieille'' dialogué par Michel Audiard, avec Jean Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël dans les rôles principaux… Eh bien, "Jubilé !'' est du même acabit : une bande de vieux galopins s'amusant comme des petits fous à faire tourner en bourrique les méchants et les faux-jetons d'un Clochemerle ; ils en profitent, au passage, pour réparer quelques injustices.
Ce n'est pas de la grande littérature mais c'est jubilatoire et je me suis bien amusée à suivre les inventions de ces pieds nickelés.
Merci aux éditions In octavo et à Babélio pour ce roman reçu dans le cadre du dernier Masse Critique
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Le premier chapitre de ce livre vous donne déjà le sourire jusqu'aux oreilles tant la scène est visuelle.
C'est un sourire moqueur mais peut-être, pas que...
« le vrai conteur doit posséder l'élocution d'un bon diseur, mais aussi le talent d'un accordeur d'effets, pour, discrète gestuelle à l'appui, battre la crème des mots, distiller les coquineries, faire monter l'impatience de l'auditeur jusqu'à la surprise de la chute. »
Vis-tu Henri ceci te caractérise totalement, mes yeux et mes oreilles ont été en accord pour savourer ta prose.
Angelbert c'est la France du siècle dernier, dit comme ça, cela fait historique mais ce n'est pas « vioque » juste universelle.
Angelbert a été cantonnier pendant 50 années d'où son jubilé et sa mise à la retraite (bien mérité). Sa vie ne fut pas simple, je vous laisse découvrir pourquoi...
Lors de la cérémonie qui l'honore, il est comme dédoublé, son esprit vagabonde et le lecteur s'aperçoit vite que sa vraie personnalité est loin de ce que tout le monde croit.
Là, commence le mystère à travers les cadeaux qui lui sont offert, un paquet anonyme renferme quatre livres, et pas n'importe lesquels : A la recherche du temps perdu, Voyage au bout de la nuit, Les mots et Antigone (pour ce dernier je vous laisse découvrir la blague de l'auteur).
Qui a découvert le secret du cantonnier ?
En effet Angelbert est « un fin lettré ».
Ensuite un événement va démontrer que c'est aussi un homme de coeur.
A ce moment là l'histoire bascule dans un roman d'aventures digne de Paul Féval, Dumas etc.
Le lecteur s'amuse autant qu'il est ému.
Le tout est savamment dosé entre péripéties et réflexions sur la vie.
Ce roman est un hymne à la littérature.
Une écriture jubilatoire avec du souffle, qui montre combien un lecteur peut s'amuser et vibrer en lisant une histoire comme celle-ci, drôle et émouvante et surtout d'un profond humanisme.
Merci Henri pour cette érudition et cette façon de faire que l'esprit du lecteur jubile.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 12 aout 2019.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Achille, c’est un brave. Un brave entre les braves. Il a la réputation de rigolo. Sa spécialité c’est les blagues, pas toujours de bon goût. Ainsi que raconter des monologues pour noces et banquets. Ceux qui se récitent en toute occasion, dans les gueuletons d’anciens – tout court ou combattants – dans les réunions de famille, les baptêmes, les communions, les accordailles ou les noces, sans compter les anniversaires, voire les enterrements… après les pleurs.
La récitation d’un monologue nécessite un réel savoir-faire. Le vrai conteur doit posséder l’élocution d’un bon diseur, mais aussi le talent d’un accordeur d’effets, pour, discrète gestuelle à l’appui, battre la crème des mots, distiller les coquineries, faire monter l’impatience de l’auditeur jusqu’à la surprise de la chute.
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Un philosophe, c'est clair, il mange de la soupe tous les jours, mais, plutôt que de se dire qu'elle est bonne ou pas, il cherche à trouver ce qu'on a mis dedans pour en expliquer le goût. De fait, c'est un gourmet assez expert qui se servirait de son cerveau comme d'une langue, les neurones en guise de papilles. Avec l'intelligence de chercher à comprendre plutôt que l'instinct de tout gober. C'est aussi quelqu'un qui fabrique un brin de rébellion pour en nourrir les hommes, avec l'espoir qu'ils cessent enfin de brouter de l'herbe comme des moutons.
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Quand on s'est rencontrés, elle avait l'âge d'Aurore de Nevers, et moi celui d'Henri de Lagardère... à la fin du livre. Mais la vie, ce n'est pas un roman et je ne suis pas un chevalier. Jamais l'envie ne m'a fait défaut de lui demander sa main. Jamais. Jamais l'audace ne m'est venue de le faire. Jamais. Parce qu'elle était trop jeune pour moi, parce qu'elle était trop belle pour moi, parce que je ne pouvais pas non plus supporter l'idée d'un refus. Je préfère surnager dans l'espoir d'un oui que de me noyer dans d'épouvante d'un non.
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C'est dans les yeux que le temps se remonte. Pas forcément dans la forme ou dans la couleur, qui a pu un peu passer. Mais dans la vérité qui les habite. Dans l'histoire qu'ils racontent. La mienne dans les siens. La sienne dans les miens. La nôtre dans les nôtres. Ma mère se balade dans nos pupilles. Elle saute de l'une à l'autre comme une jeune fille dans les flaques d'eau, en riant un jour de pluie où il fait soleil.
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Proust, c'est un peu comme un jardin de fleurs. Chaque phrase en est une. Et à défaut de respirer le parfum de l'ensemble, on peut se contenter de quelques arômes.
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