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Elsa Cornet (Traducteur)Lucien Maury (Préfacier, etc.)
EAN : 9782234054677
410 pages
Stock (20/01/2002)
3.79/5   41 notes
Résumé :
Ce printemps-là, les quatre jeunes gens sont réunis : Torkild, Doris et Axel Christiansen et Rose Wegner. Torkild et sa sœur Doris ont grandi à Christiana avec leur mère tandis que leur frère Axel a été élevé au Danemark par leur oncle. Ils ne se sont pas vu depuis plusieurs années.

Torkild est amoureux de Rose depuis l’enfance. Ils ont été élevés ensemble par leurs mères, toutes deux bourgeoises contraintes de ralentir leur train de vie à cause de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Récemment, j'ai lu quelques romans de Sigrid Undset (Vigdis la farouche, Kristin Lavransdattir), tous situés dans un Moyen Âge scandinave, et je les avais beaucoup aimés. Ceci dit, je croyais avoir fait le tour du sujet (pour l'instant, du moins). Printemps, cet autre roman me promettait autre chose. le résumé de la bibliothèque indiquait ceci : « L'histoire d'une employée de bureau qui vit une ‘'mystique de la passion exacte'' », un drame bien noir où le sentiment de la nature bouleverse la nature des sentiments. Quelque chose de plus moderne. Je ne savais pas trop quoi m'attendre d'une mystique de la passion, l'héroïsme va-t-elle entrer dans les ordres, se cloitrer dans un monastère perdu? J'étais intrigué et disposé pour une aventure plus spirituelle.

Puis, la quatrième de couverture mentionnait cette héroïne, Rose Wegner, épouse de Thorkild, un mariage sans amour, une séparation. Une femme du début du 20e siècle, dans une société assez traditionnelle, rigide, qui ose affronter les préjugés. Ce n'était pas du tout ce que j'avais en tête (où est la mystique là-dedans?) mais j'étais tout de même preneur. Sigrid Undset qui prend la plume pour mettre de l'avant la libération des femmes, la levée des entraves morales et spirituelles de la société norvégienne.

Malheureusement, je me suis beaucoup ennuyé. Même si le résumé commence par Rose Wegner et met l'accent sur cette héroïne, elle apparait tardivement. Toute la première partie se concentre sur Thorkild, en jeune homme célibataire, sur le retour de son frère et la dynamique dans cette famille. Je m'attendais toujours à la voir arriver, en vain. Éventuellement, la narration amène les lecteurs dans le passé, l'enfance (ou l'adolescence) de Thorkild, sa rencontre avec Rose. Puis viennent les liens forts qui se nouent entre eux, quelques épisodes comiques et touchants, l'évolution de leurs sentiments, tout est décrit extrêmement bien. Mais la magie n'opérait pas.

Les deux se marient à la moitié du roman, environ. Et par la suite le désenchantement prend du temps à s'installer. Je le répète, je me suis beaucoup ennuyé. Les promesses de la quatrième de couverture n'arrivent que très tardivement et, rendu à ce point, les personnages ne m'intéressaient plus suffisamment pour que leurs problèmes m'importent. C'est dommage. Je suppose qu'il fallait que des livres comme Printemps paraissent pour aider la cause de la femme mais, cent ans plus tard, d'un point de vue strictement littéraire (comme si on pouvait dissocier les deux), ça me laisse en pan.

Sans doute que, si mes attentes avaient été différentes, si la quatrième de couverture et la bibliothèque avaient été plus « honnêtes » (ou si j'apprenais à faire abstraction de ces présentations!), j'aurais mieux apprécié ce roman. Printemps est un beau tableau de la Norvège du début du siècle passé, qui décrit bien l'oppression des femmes de cette époque mais aussi des conséquences du divorces : positives pour les femmes qui cherchent à s'émanciper mais plus mitigés quand on pense aux séquelles chez les enfants (je ne l'ai pas écrit plus haut mais Thorkild, son frère Axel et leur soeur Doris sont eux-mêmes des enfants du divorce). Bref, ce roman contient beaucoup de positif mais, malheureusement, je suis resté sur ma. Mauvaise impression du début.
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Ce qui me reste de cette lecture, c'est cette solitude qui entoure chacun des personnages, et les moyens plus ou moins bancals pour s'en échapper.

Torkild et sa jeune soeur Doris se retrouvent séparés de leur frère Axel lors du divorce de leurs parents. Cela se passe en Norvège au début du vingtième siècle. Les deux enfants vivent alors avec une mère dépressive incapable de s'occuper d'eux lors de ses crises, mais une de ses amies, veuve, les accueille régulièrement auprès de sa fille, Rose, avec qui ils se lient tous les deux, Les quatre enfants, bien sûr, vont garder à jamais cette blessure de l'abandon.
Petit-à-petit, Torlkild va éprouver un amour fort et pur pour elle et ne s'en cachera pas; malheureusement pour Rose, il n'en est pas de même, et les deux jeunes adultes se fréquenteront pendant des années sous l'auspice de ce sentiment non partagé.

Dans ce roman, Sigrid Undset décrit avec minutie et psychologie les sentiments que ressentent Torkild mais aussi son frère Axel, revenu dans le giron familial et rapidement amoureux lui aussi de Rose. Quant à Rose, on assiste à son combat intérieur pour ne pas céder à cet amour qu'elle ne partage pas, puis à sa lassitude, finalement, sa volonté de croire que l'amour viendra avec l'abandon.
Enfin, on suit de loin en loin la déchéance de Doris, victime principale du divorce et de la maladie de sa mère, mais aussi de sa volonté précoce d'émancipation féminine.
La société scandinave des années 1900 est dépeinte à la fois dans l'oppression qui sévit encore sur les femmes et un nouvel air de liberté et de modernité qui gagne ces pays. J'ai été touchée par cette histoire d'amour si banale et si touchante, ces personnages si faibles et courageux à la fois, et j'ai, enfin, adoré la fraîcheur qui se dégage des descriptions que fait Undset de la nature norvégienne, sans oublier le personnage si frais, spontané et irritant mais touchant de Betzy qui se révélera être la plus clairvoyante de tous.
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Lire Printemps c'est un peu comme s'arrêter devant ces tableaux du siècle passé où des couples sont éternellement figés dans leur solitude et leur ennui. Une atmosphère hypnotique et glaçante à la fois. le regard est capté par le vide et le silence, des moments lourds d'anxiété, d'attentes et de désirs refoulés.
Texte de Sigrid Undset, prix Nobel de littérature, le récit prend place en Norvège au début du XXème siècle. L'écriture élégante nous immerge dans un monde morose de questionnements sans fin. Une dimension psychologique analysée et exploitée jusqu'à satiété.
Ce couple, c'était l'accomplissement d'une amitié d'enfance. Seul rayon de soleil après des années grises. Torkild s'était convaincu que Rose, plus indécise, était son destin. Les attentes du jeune époux, ses doutes continuels sur la réciprocité des sentiments, deviennent des injonctions intenables pour l'épouse. le malheur de leur intimité ne fera qu'exacerber les épreuves familiales douloureuses.
C'est l'époux qui raconte le lent repli du couple. Il a la parole car c'est lui l'auteur de cet échec. C'est lui le maillon faible qui déchire à son corps défendant ce qu'il a tant souhaité jusqu'à provoquer la rupture et le départ de Rose.
Rose tient bon, droite, le sentiment de l'honneur au-dessus de tout. La solitude et la maturité auront raison de ses velléités d'éloignement.
Le roman brasse plus largement une société en mouvement, entre travail des femmes et/ou mouvements de libération, place de la maternité, poids de l'hérédité et de la famille. L'analyse des sentiments est travaillée et demeure intemporelle, on pénètre finement dans les ressentis des personnages. On reste toutefois dubitatif sur une fin expéditive et consensuelle.
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Un des premiers romans de Sigrid Undset, datant de 1914, il précède juste Kristin Lavransdatter, le plus célèbre et sans doute le plus abouti des livres de l'auteur.

Deux personnages principaux sont au centre du récit : Torkild et Rose. Ils se connaissent depuis l'enfance, leurs mères étaient amies. Mais les deux femmes avaient des personnalités bien différentes : Mme Christiansen, la mère de Torkild, était une femme fragile et instable, se réfugiant dans l'alcool et la morphine, incapable de tenir un intérieur après que son mari l'ait quittée. Mme Wegner, toujours posée et élégante, même après la gêne financière consécutive à la mort de son mari, a toujours été à même d'offrir à sa fille un cadre agréable, grâce à son travail et ses efforts. Torkild prenait donc bien plus de plaisir à aller chez elle qu'à vivre chez lui.

Imperceptiblement, la fascination pour la mère s'est transformé en amour pour Rose. Mais Rose, même si elle apprécie Torkild, ne l'aime pas vraiment, elle pense le connaître trop, il est sans surprise, sans mystère et enchantement. Il finiront pourtant par se marier, sans que cela résolve forcément leurs liens complexes et passionnels.

Sigrid Undset réussit les portraits de ses deux principaux personnages, qui sont fouillés et convaincants, tout en dressant tout une galerie de personnages secondaires qui complètent en quelque sorte le tableau, avec des positions et choix de vie différents, et souvent marqués. C'est peut-être d'ailleurs là qu'il y a quelque chose d'artificiel : j'ai eu un peu le sentiment qu'ils n'étaient là que pour faire ressortir les deux personnages principaux, par les contrastes qu'ils proposent avec leurs choix de vie, et que sortis de là, ils n'étaient pas si consistants, même si certains passages sont réussis et forts.

Par ailleurs, Sigrid Undset dresse le portrait d'une société, avec ses contradictions et ses rigidités. C'est particulièrement frappant pour les femmes, même si ce n'est pas forcément explicite : Rose s'ennuie dans son intérieur, elle a des capacités, un besoin d'action, mais une femme ne peut prétendre à un véritable travail gratifiant, elle peut juste occuper quelques tâches subalternes et mal payées, il ne lui reste donc qu'à cuisiner, et s'occuper des fleurs. le portrait de l'amie de Rose qui voudrait écrire, est drôle et pathétique à la fois ; c'est pourtant écrit par une femme écrivain qui va connaître la plus éclatante des réussite dans les lettres, avec le Nobel en 1928.

J'ai trouvé la première moitié du roman vraiment très prenante, avec la description de l'enfance, des liens familiaux, de la construction des deux jeunes gens, de l'amour que Torkild porte à Rose. Mais à partir d'un moment, j'ai trouvé que cela s'enlise un peu, je n'ai pas été convaincue par les difficultés qui s'installent dans leur couple, cela m'a paru un peu artificiel, et le dénouement un brin trop sentimental. Mais c'est incontestable un bon livre, merveilleusement écrit et très agréable à lire.
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Challenge Nobel 2013-2014
12/15

J'ai fait un rapide retour en arrière : ce roman est la seule véritable histoire d'amour que j'ai lu depuis longtemps. Et j'ai été conquise. Pourtant, entre Rose et Torkild (oui, cela se déroule en Norvège), rien n'était gagné. Torkild épouse enfin Rose, dont il est amoureux depuis l'adolescence. Cependant, il sent bien que c'est par dépit de sa part. Alors les doutes, la jalousie et la peur le rongent et détruisent tout ce qui aurait pu être. le divorce est demandé.
Si pour nous lecteurs de 2014 le propos semble banal, les actions, les paroles des personnages dérangeaient il y a pile un siècle. La réflexion autour de l'amour, du mariage, du foyer (jamais sans enfants) était en avance sur les moralités de l'époque ; sans pour autant être féministe. Pour Undset, l'épanouissement total de la femme passe par le foyer et le mariage. Ce sur quoi nous avons le droit de ne pas être d'accord. Pourtant, il ne faut pas oublier que les femmes travaillent (plus pour vivre que par choix, certes), voyagent, divorcent (le tout en faisant attention à leur respectabilité tout de même, faut pas déconner.)
Alors, oui sur certains "détails", les émancipées que nous sommes trouveront à redire, et nous n'accepterons pas tout (et c'est normal.) Malgré cela, les comportements, paroles, actions des personnages, le respect l'un pour l'autre, homme et femme sont en avance sur leur temps, en train d'entrer des deux pieds dans la modernité . Pour peut-être mieux se comprendre et pourquoi pas se retrouver. Après tout c'est une histoire d'amour.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Cette année-là, le mois de novembre fut extraordinairement beau. Le matin, quans Torkild se rendait au bureau, le givre poudrait le bois d'un léger nuage gris et le soleil montait rouge derrière la brume. Dans la journée, le temps s'éclaircissait en général, les routes, saisies par le gel le matin, devenaient noires et boueuses, et, au soleil, des gouttes glissaient, tombaient et étincelaient dans les bois éclaircis, où les arbres et les arbustes gardaient quelques dernières feuilles jaunes, quelques baies et quelques fruits d'églantiers pourpres. Après le coucher de soleil, le gel reprenait et, le long de la rivière, le brouillard s'étendait comme une vapeur blanche et légère sur les près. Quand il rentrait, vers le soir, la lumière des fenêtres de la cuisine et de la salle à manger perçait le brouillard comme les gros faisceaux d'un projecteur.
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Cette année-là, le mois de novembre fut extraordinairement beau. Le matin, quand Torkild se rendait au bureau, le givre poudrait le bois d'un léger nuage gris et le soleil montait rouge derrière la brume. Dans la journée, le temps s'éclaircissait en général, les routes, saisies par le gel le matin, devenaient noires et boueuses, et, au soleil, des gouttes glissaient, tombaient et étincelaient dans les bois éclaircis, où les arbres et les arbustes gardaient quelques dernières feuilles jaunes, quelques baies et quelques fruits d'églantiers pourpres. Après le coucher du soleil, le gel reprenait et, le long de la rivière, le brouillard s'étendait comme une vapeur blanche et légère sur les prés. Quand il rentrait, vers le soir, la lumière des fenêtres de la cuisine et de la salle à manger perçait le brouillard comme les gros faisceaux d'un projecteur.
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Jamais il n'avait pensé à cela: toute la beauté de la vie, c'était justement le corps, les sens qui la créaient. L'âme ne pouvait faire aucun rêve céleste si le corps, si les sens n'en recueillaient les éléments...
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J'accepte son offre de me payer une pension , mais la somme que tu indiques est plus qu'il ne me faut ; je connais ta situation et tu comprendras que je n'accepterais pas cette somme de toi. Bien entendu, je ne veux accepter ton aide que le temps de trouver un emploi, mais jusque là je l'accepte avec reconnaissance.
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« J’aurais voulu aimer, moi aussi… mais c’était comme si mon cœur s’était arrêté de grandir, faute de nourriture. »
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