Quelle jolie découverte que ce livre de la collection la Cosmopolite de Stock, déniché dans un vide-grenier !
Je ne connaissais pas
Sigrid Undset écrivaine norvégienne prix Nobel en 1928.
Jenny commence et se termine à Rome au début du XXème siècle. C'est l'histoire mélodramatique d'une jeune femme, belle et indépendante, qui évolue dans un cercle d'artistes expatriés scandinaves, et qui ne sait pas quel sens donner à sa vie, tiraillée entre sa passion pour la peinture, et les relations décevantes qu'elle entretient successivement avec plusieurs hommes, dont un étudiant archéologue et son père.
Si le style est classique, le roman qui parait à bien des égards autobiographique, est néanmoins d'une modernité incroyable dans la description qu'il offre des questionnements, des atermoiements, des tergiversations d'une femme confrontée à des situations difficiles en matière d'engagement artistique et surtout amoureux.
Le portrait que
Sigrid Undset fait de
Jenny est admirable, empreint de finesse psychologique et de subtilité.
Eprise d'absolu,
Jenny ne veut pas dépendre des hommes et du regard qu'ils peuvent porter sur elle. Elle vise l'autonomie et se sent responsable de ses actes et de ses choix.
En même temps, elle aimerait vivre une vraie passion amoureuse et cette recherche l'amène à répondre de manière passive aux hommes qui la séduisent. Enfermée dans ses contradictions, elle ne parvient pas à les aimer.
Sigrid Undset nous invite à partager la triste destinée d'une jeune femme moderne avant l'heure qui essaye d'échapper aux conventions sociales, connait de nombreuses désillusions et ne réussit pas à s'épanouir dans une époque où l'émancipation des femmes n'était pas possible.