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"Eva et les bêtes sauvages" est un roman policier brutal et tropical qui s'inspire de faits réels qui ont eu lieu il y a une vingtaine d'années en Colombie (1964-2016).

Dans une barque à la dérive, au fin fond de la jungle de l'Orénoque, Eva, une jeune infirmière bogotaise de bonne famille, se vide de son sang. Quelques mois plus tôt, Eva, accompagnée de sa petite fille, Abril, a décidé de quitter la capitale pour la jungle, pensant qu'elle pourrait y être utile, cherchant à laisser derrière elle une vie dissolue de fêtes et de drogues, une existence vide de sens.

Cependant, en descendant le fleuve pour aider les populations autochtones, la réalité à laquelle elle doit faire face est bien plus sinistre et douloureuse que ce à quoi elle s'attendait : des communautés affamées, des attaques armées éclairs, des enlèvements, et des populations vivant dans une peur permanente. Au coeur d'une ruée vers l'or, les petits villages de jungle se retrouvent pris entre les affrontements des guérillas, des paramilitaires et des trafiquants de drogue. Et ces groupes armés n'ont aucun scrupule à éliminer ceux qui se trouvent sur leur chemin.

Parmi les bêtes sauvages, Eva choisit pourtant de risquer sa vie pour sauver les autres.

Je remercie les éditions @Noirsur Blanc et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman percutant.

Le titre est évocateur car ces bêtes sauvages sont incarnées par la gigantesque faune de mâles de l'histoire colombienne récente : les narcotrafiquants, les guérilleros, les politiciens, militaires et policiers corrompus qui sont aux commandes du pays. Eva est une infirmière en quête de rédemption qui cherche à fuir ce milieu malsain en soignant les indigènes. Ce roman raconte ce changement de vie qui va lui apparaitre beaucoup moins paisible que ce qu'elle s'imaginait.
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Une histoire d'amour et de mort dans un port fluvial de la jungle colombienne, sur les rives de l'Orénoque. Eva et les bêtes sauvages se lit comme un portrait radical de la violence en Colombie à la fin du XXe siècle. Eva, une infirmière qui a une fille et un passé de tous les excès, devient l'objet du désir d'un homme qu'on appelle Gordo Ochoa, qui travaille pour des voyous locaux. Très loin de Bogotá, des paramilitaires, des guérilleros des FARC, des indigènes, des aventuriers, des soldats, des policiers, des trafiquants de coca, des prostituées et des mineurs se croisent et s'affrontent dans un roman qui ne fait pas de quartier et s'impose par son aspect direct, qui n'empêche pas certaines envolées lyriques et poétiques. Moins connu jusqu'à maintenant que ses brillants compatriotes, Juan Gabriel Vásquez, Héctor Abad Faciolince (dont on attend impatiemment un nouveau livre) ou encore Santiago Gamboa, Antonio Ungar mérite de se faire une place dans un paysage littéraire national dense comme la jungle. Entre le reportage et le conte, entre crudité et angélisme, Eva et les bêtes sauvages séduit par la complexité de ses personnages et leur sensibilité, qui contraste avec la férocité obstinée des exactions en ce lieu perdu de Colombie.


Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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L'histoire débute en Colombie. Une femme, Éva, est dans une barque, gravement blessée? Va-t'elle mourir ? Reverra-t'elle sa fille ?

Antonio Ungar nous ramène quelques temps en arrière et va nous présenter tous les personnages de son histoire et les resituer dans le contexte de la Colombie des narcotrafiquants et de la guérilla. La galerie proposée va être assez complète.

Éva a erré dans la capitale et a touché à différentes substances et à différents produits : alcool, marijuana, produits en core plus durs. Elle sera capable de faire des fêtes sans fin ou alcool, sexe et drogue seront au rendez-vous. elle fait croire à son père qu'elle fait de études mais elle préfère traîner. Quand elle sera enceinte puis mère d'Abril, elle va essayer de changer de vie, mais les tentations sont toujours là et il est facile de replonger. Éva s'en sortira en partant loin de la capitale en devenant infirmière et se consacrant à soigner les plus faibles. Elle va proposer son aide au Docteur Andrade responsable d'un dispensaire.

El Gordo est un homme de main. Il doit remplir ses missions pour ses employeurs. Il assure la surveillance de trafics, assure les mineurs de sa protection, se promène sur le fleuve. El Gordo va découvrir Éva dans une boîte de nuit où elle vient boire et danser. Il est sous le charme et oublie ses mauvaises habitudes. El Gordo va proposer un arrangement à Éva qui va finir par accepter : ils vont vivre ensemble...

Le Docteur Andrade est un humaniste. Il se consacre à maintenir en bonne santé ses concitoyens dans ce coin reculé de la Colombie. Il est tombé amoureux d'une jeune prostituée, Ana, qui travaille pour une mère maquerelle La Madriga. Sa relation et son attitude vont changer la vie de ces deux femmes.

Et il y aura Andres le fils du gouverneur de la région, homme qui obtient tout par l'argent.

Toute l'histoire se déroule sur fond de trafic au niveau local où il y a des petits "seigneurs" locaux qui réglementent les affaires, donnent les autorisations de faire ou non. Il y a aussi les narcotrafiquants et la guérilla. Les personnages du roman évoluent au milieu de cette violence en essayant de résister le mieux possible. Éva évolue au milieu de ces bêtes sauvages en tâchant de garder son humanité et de ne pas retomber dans ses travers.

Antonio Ungar ouvre plusieurs pistes, nous entraîne dans les méandres de son histoire comme la pirogue dérive sur les méandres du fleuve. les tranches de vie se suivent, parfois se superposent. Est-ce que l'amour sera rédempteur ? Est-ce que les héros de l'histoire auront le droit d'être heureux malgré leur passé douloureux et sulfureux ? Ce sont les interrogations que l'auteur donne à ses lectrices et ses lecteurs.

Antonio Ungar arrive à nous faire percevoir la moiteur de la jungle, la peur qui est présente partout mais aussi la chaleur de l'engagement de ces personnages : celui du docteur Andrade, celui de Éva et quelque part celui de El Gordo. Tous rêvent d'un monde meilleur mais ils vivent proches de l'enfer où l'enfer n'est jamais très loin d'eux. S'il nous fait entendre le bruit des armes et des explosions, il nous permet d'entendre les pleurs et les soupirs d'espoir.

Une histoire bien menée dans un contexte de guerre civile. Ce fut une découverte intéressante dans le cadre d'une masse critique de Babelio. Merci à Babelio et aux Éditions Notabilia pour l'envoi de ce roman.
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Une jeune femme se retrouve mourante sur une barque à la dérive au fin fond de l'Amazonie. Entre la vie et la mort, elle se demande si les vautours qu'elle voit dans le ciel vont la dévorer...

Cett jeune femme, c'est Eva. Pour changer de vie, cette infirmière originaire de Bogota, a rejoint la jungle de l'Orénoque en espérant y être utile et pour fuir une vie de drogues, d'alcool et de fêtes.

Mais elle découvre la réalité cruelle de cette région du monde : les communautés indigènes démunis, les attaques armées, les enlèvements et la peur permanente. Car les vautours ne sont pas les seules bêtes sauvages qui l'entourent. Les hommes, que ce soient les orpailleurs, les exploitants de ressources minières, les FARC ou les paramilitaires, ayant pour terrain de guerre cette jungle mystérieuse, sont assoiffés et d'une violence extrême. Tout est permis : viols, tortures, meurtres, pillage, coups de machettes... C'est le far West amazonien.

Si ce récit nous décrit une Colombie à feu et à sang, le récit est mâtiné d'une certaine nostalgie et de douceur. La lumière n'est pas absente et parvient à percer le feuillage dense de cette selva inhospitalière.

Le personnage de Eva se découvre peu à peu, au fil des pages. Une femme qui se cherche et qui cherche sa place.

Un très beau texte, où l'espoir reste permis, aussi court qu'intense. le cadre est superbement planté et les descriptions de la forêt sont incroyables. Les personnages sont attachants malgré leur défauts.

Je recommande cette lecture, même si certains passages peuvent choquer.
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Eva et les bêtes sauvages d'Antonio Ungar, traduit de l'espagnol (Colombie) par Robert Amutio, Les Éditions Noir sur Blanc, 2024.

Un nouveau départ : Eva, accompagnée de sa fille, Abril, a décidé de quitter Bogotá, la capitale de la Colombie, pour devenir infirmière dans la jungle de l'Orénoque, pensant qu'elle pourrait y être utile, cherchant surtout à laisser derrière elle une vie dissolue de fêtes et de drogues, une existence vide de sens.
Un contexte de guérillas, basé sur des faits réels qui se sont déroulés à Puerto Inírida en novembre 1999 : au coeur d'une ruée vers l'or, les villageois vivent dans un état de terreur permanent, affamés, pris en otages, menacés de tortures, de viol et de mort par les guérilleros et les trafiquants de drogue, pris en tenaille dans les affrontements avec les paramilitaires.

Un récit d'à peine 180 pages, court mais très dense, centré sur les souvenirs et le parcours d'Eva qui se vide de son sang au fond d'une barque à la dérive.
Des aller-retours entre passé et présent, des personnages taillés au cordeau, cabossés par la vie et la solitude, une ambiance tragique et fataliste à la García Márquez
La Colombie, un immense pays, plein de contrastes où les hommes deviennent des bêtes sauvages.

Un roman qui m'a laissé une drôle d'impression, un forme d'amertume.
Une histoire à plusieurs clefs ou niveaux dont ni les personnages, ni les lecteurs ne vont sortir indemnes.
Un auteur vers qui je vais revenir, en VO. Tres Ataúdes blancos (Trois cercueils blancs) et Miráme (Regarde-moi) ont rejoint ma PAL…

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Eva et les bêtes sauvages, Eva a peur des bêtes sauvages, ces vautours qui rôdent au dessus de sa barque à la dérive … une obsession… ne pas fermer les yeux pour leur faire peur … résister.
Avant d'affronter les bêtes sauvages, Eva devra affronter ses démons, ses artifices qui peuvent faire oublier le pourquoi on vit … l'alcool … la drogue … le sexe … l'alcool … la drogue … le sexe … on pourrait continuer longtemps autour de ce trio !
Quand elle décide de fuir ce monde qui l'autodétruit et l'éloigne de sa fille, elle cherche un coin reculé qui lui permettra de se sentir utile.
Eva rencontrera alors d'autres démons, les narcotrafiquants, les paramilitaires, les guérilleros , les politiciens, les militaires et les policiers véreux dans la Colombie des années 1964 à 2016, « le résultat de ces cinquante deux années de combat est le suivant : 7 134 000 personnes déplacées ; 983 000 morts et 166 000 disparus ».
Une belle épopée digne de Don Quichotte où une barque remplace le cheval, racontée avec une belle plume, digne représentante de la littérature sud américaine.
Une lecture romanesque qui relate des faits réels !
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Malheureusement, je ne vais pas avoir grand-chose à dire sur ce livre...
Pourtant, la quatrième de couverture était prometteuse :

"Dans une barque à la dérive, au fin fond de la jungle de l'Orénoque, Eva, une jeune infirmière bogotaise de bonne famille, se vide de son sang. Quelques mois plus tôt, Eva, accompagnée de sa petite fille, Abril, a décidé de quitter la capitale pour la jungle, pensant qu'elle pourrait y être utile, cherchant à laisser derrière elle une vie dissolue de fêtes et de drogues, une existence vide de sens. Cependant, en descendant le fleuve pour aider les populations autochtones, la réalité à laquelle elle doit faire face est bien plus sinistre et douloureuse que ce à quoi elle s'attendait : des communautés affamées, des attaques armées éclairs, des enlèvements, et des populations vivant dans une peur permanente. Au coeur d'une ruée vers l'or, les petits villages de jungle se retrouvent pris entre les affrontements des guérillas, des paramilitaires et des trafiquants de drogue. Et ces groupes armés n'ont aucun scrupule à éliminer ceux qui se trouvent sur leur chemin.
Parmi les bêtes sauvages, Eva choisit pourtant de risquer sa vie pour sauver les autres."

Les thèmes sont forts, mais je n'ai pas réussi à entrer réellement dans l'histoire. Je l'ai lu avec beaucoup de recul, ou plutôt d'indifférence. Et quand je relis la quatrième de couverture, je me demande comment cela est possible.
Je pense qu'il m'aurait fallu plus de pages, que ce soit plus développé, pour ressentir les émotions des personnages. Car, dans un roman, ce que je cherche, en plus de réflexions autour de certains sujets , c'est ressentir des émotions. Et là, tel ne fut pas le cas.

Dommage, car ça avait tout pour me plaire.
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Eva est une jeune infirmière au passé mouvementé, qui a choisi d'exercer dans un dispensaire éloigné de tout, au fin fond de la jungle de l'Orénoque. Dépaysement total pour une jeune femme qui vient de Bogota.

Mais c'est l' époque des FARC et des paramilitaires qui se battent pour des territoires et pour l'or.

Ce n'est pas le lieu le plus fréquentable et le plus facile à vivre.

Le roman s'ouvre sur la blessure par balle d'Eva, couchée au fond d'une barque. le roman reconstitue ensuite son parcours, comme si elle revivait les derniers mois pour revenir au temps de la narration.

Une ballade moite et étouffante, au coeur de la forêt amazonienne.
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Un texte court mais d'une réelle densité pour le portrait d'une femme, Eva., une jeune infirmière de Bogota et de bonne famille qui est venue s'installer dans la jungle avec sa petite fille. Parmi les bêtes sauvages, Eva choisit pourtant de risquer sa vie pour sauver les autres.
Le roman est basé sur des faits réels survenus avant le processus de paix, en novembre 1999, permettant à l'auteur de dénoncer la boucle de violence en Colombie.
L'auteur va nous raconter la vie d'Eva et sa rencontre avec des bêtes sauvages, que ce soient des narcotrafiquants, paramilitaires et guérilleros. Il nous parle aussi d'une région de Colombie, le long de l'Orénoque où on se bat pour la coca, l'or et les armes qui viennent du Venezuela voisin.
A l'image de la belle couverture du livre, édité par les éditions Noir sur Blanc, ce texte parle de violence mais avec poésie, délicatesse. Cette écriture rend les différents personnages attachants.
Un texte superbement traduit par Traduit par Robert Amutio
Evaetlesbêtessauvages #NetGalleyFrance
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Au centre, il y a Eva, qui quitte son père pour l'université d'une autre ville, qui quitte la fac pour les soirées de beuverie et de came, qui quitte la ville pour un port éloigné de ces tentations, qui quitte ce port pour la jungle où son devoir l'appelle.
Autour d'Eva, il y a les hommes, jeunes, vieux, qui la désirent ; il y a les habitants du port, qui mènent leur petite vie ; il y a une maison close aux pensionnaires amicales ; il y a les malades qu'elle soigne (prise d'un sursaut de raison, elle a mis de côté la débauche pour finir ses études d'infirmière) ; il y a les peuplades autochtones qu'elle ne connait pas et qu'elle décide d'aller aider, soigner, nourrir, puisque personne ne s'en occupe ; il y a les politiciens pourris, les guérilleros sanguinaires, les paramilitaires sanguinaires, les trafiquants de drogues sanguinaires, les chercheurs d'or, l'armée. Beaucoup d'hommes pour peu de femmes (Eva, sa fille, les prostituées du bled et une autre infirmière).
Avec autant de monde, l'auteur construit un roman aux facettes multiples. En se focalisant sur Eva, on lit un roman d'initiation, un plaidoyer pour le dépassement de soi, l'engagement, le sacrifice ; une histoire des diverses formes d'amour aussi, maternel ou conjugal. En élargissant le point de vue, on découvre la rivalité entre toutes les factions guerrières (armée, FARC, barbouzes à la solde de la mafia locale), ainsi que les contrastes entre la Colombie urbaine, les localités excentrées, les villages indiens de la jungle. On lit alors un roman d'aventure, de guerre, de suspense et une introduction à l'ethnologie complexe de ce pays.
Cela fait beaucoup. Et en si peu de pages, cela fait trop.
L'impression globale est une superficialité, autant des personnages que des situations. Tout est survolé, rien n'est approfondi. Ce roman manque de chair.
Le seul passage prenant, touchant et instructif correspond au départ d'Eva pour la jungle et ses premières interventions auprès des populations victimes des crues et de la famine. Mais c'est évidemment très court.
Cette brièveté impose aussi à l'auteur un style sec, assez plat et des scènes brusques : les changements de parcours sont brutaux, les dialogues sont froids et mécaniques et, de loin en loin, nous sont jetées à la figure des actes de torture ou des mises à mort, qui semblent totalement gratuites et surgissent juste pour rappeler que nous avons affaire à des brutes (ou des "bêtes sauvages") ; et qu'Eva est au milieu.
Finalement, c'est un roman qui ne m'a pas emporté et qui, à mon sens, aurait mérité des développements plus amples pour porter ses multiples messages.
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