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Australie années 1950.
Domaine de Porchester, 320.000 hectares et soixante mille moutons, une vingtaine d'hommes.
Le lac Otway est en train de mourir par évaporation. il se remplit chaque vingtaine d'années selon les pluies et, en cas de sécheresse, il disparaît, pour, éventuellement, renaître.
Ray Gillen, employé de l'exploitation, est allé nager dans le lac à la fraicheur de la nuit, il n'est jamais revenu. Noyade? Il savait nager et bien. Disparition volontaire? Meurtre?
Bony, de son vrai nom Napoléon Bonaparte, mi-"Abo", mi-blanc, inspecteur de police, est chargé d'enquêter. Discrètement. Il se fait passer pour un dresseur de chevaux. Il s'intègre à l'exploitation et allie son boulot de dresseur avec ses recherches sur la disparition de Gillen.
Il fait 49° C à Sidney et 51° C sur l'exploitation à l'ombre des poivriers.
Même la nuit il fait chaud, très chaud, trop chaud.

Trouver un bouquin, qui plus est, un thriller australien n'est pas chose facile. Upfield est un maître reconnu pour ses ehtno-polars où il fait la partie belle à ses connaissances du monde aborigène, ses coutumes et ses nations. Comme Hillerman pour les Etats-Unis, lequel vante d'ailleurs, la qualité des récits de Upfield.
Ce qui importe, ici, ce n'est pas tant l'intrigue, un homme est mort, il avait de l'argent, il louchait trop sur les deux femmes de l'exploitation, Bony se charge de trouver la solution et réussira, mais l'Australie qui, comme le dit l'auteur, n'est, finalement pas un pays pour l'homme blanc bien impuissant devant le climat et ce que cela entraîne.
La chaleur, la moiteur, la lenteur, le lac mourant, le lac où viennent boire les cormorans, les lapins (peste soit des lapins), les renards, les cacatoès et même les kangourous. Alors quand le lac est complètement asséché il ne reste plus que le chenal, le puits, lui aussi, inutilisable car plein d'oiseaux morts.
Il faut imaginer un seul point d'eau et des millions de lapins qui attendent, comme les autres animaux, le soir pour pouvoir boire, se précipiter vers l'eau piétinés par les renard, eux-mêmes piétinés par les kangourous. Les oiseau s'envolent vers d'autres oasis, cacatoès, mouettes, cormorans et il n'est pas rare de voir tomber un oiseau raide mort d'une branche comme une poire trop mûre.
Comme on pourra le comprendre ce fût un immense coup de coeur, une lecture dont je me souviendrai longtemps.
Merci à Sharon, babelionaute, qui m'a conseillé ce roman.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Honnêtement, j'ai choisi de lire ce roman car le nom de l'auteur commence par un « U » et cela m'arrangeait bien pour finir mon ABC sur le forum des Trolls… toutefois cette lecture s'est avérée fort instructive et non déplaisante !

Premier roman lu de cet auteur défini comme le précurseur du polar ethnologique, voilà un genre que je découvre, pourquoi pas ?
Paru en 1954 (mais la publication française date de 1991), ce roman est le 18e sur une liste de 29 titres avec le même inspecteur, Napoléon Bonaparte, qui enquête dans le bush australien. Après Wallander, Sherlock Holmes, Maigret, Erica Falck, Erlendur, ... et bientôt Maud Silver (qui m'attend sagement dans ma PAL) voilà un inspecteur connu que je ne connaissais pas encore, il n'est pas déplaisant, je veux bien le rencontrer dans de nouvelles aventures.

Ici nous sommes au bord d'un lac qui s'apprête à disparaitre, évaporé, pour ne revenir que dans des décennies. Une tension psychologique augmente peu à peu car le lac renferme le secret d'une disparition ou d'une mort, et de l'argent est en jeu.

J'ai beaucoup aimé les descriptions de cette attente mêlées aux descriptions de la nature, faune et flore, air et eau, qui se modifie alors que tout n'est plus qu'une question de survie. Des scènes tout aussi époustouflantes que terrifiantes naissent à travers les lignes de l'auteur et nous emportent dans un ailleurs pourtant bien réel. On sent la passion de l'auteur pour ce lieu de la planète qu'il semble bien connaître !
L'enquête passe un peu au second plan même si elle en est toute l'intrigue et si elle décide des actions principales. Ce tableau de cette attente de mort inéluctable d'un lac est de toute beauté et suffit amplement à soi-même. le reste n'est qu'une cerise sur le gâteau à mon sens. Une délicieuse cerise à dire vrai car les révélations m'ont étonnées dans un dénouement inattendu.

Un bon polar qui va me laisser des tas d'images et sensations en tête !!!
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Ce roman se passe en 1950 en Australie mais il n'a guère vieilli.
Un homme a disparu au fin fond de ce pays, probablement noyé dans un lac surgit provisoirement et vite asséché par la canicule qui sévissait déjà en cet endroit et à cette époque.
Le policier Bony (dont le vrai nom est ... Napoléon Bonaparte) est chargé de l'enquête, en se faisant passer pour un ouvrier agricole. D'autres morts viennent s'ajouter au premier décès.
L'intrigue est bien ficelée, la description du bush et de ses habitants à quatre ou à deux pattes est sans fausses notes, de même que la psychologie des divers personnages.
Ce bon petit roman policier sans prétentions me donne envie de connaître d'autres aventures du flic Bony.
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Avec ce livre , j'ai découvert (mieux vaut tard que jamais!) cet écrivain anglo-australien du 19ème siècle et je suis ravie.
La couverture est un détail de l'art aborigène, que j'ai découvert en 1995 lors d'un voyage en Australie, pays grandiose et magnifique, des paysages complètement différents et époustouflants !
Un polar ethnologique dans le Bush australien avec pour héros l'inspecteur Napoléon Bonaparte, dit Bony, un métis aux yeux bleus.Il semblerait que ce personnage soit une sorte de synthèse de plusieurs Aborigènes qu' Upfield aurait rencontrés.
Pour ma part, je suis enchantée par cette première lecture et je suis aussi étonnée de constater qu'il n'y a pas beaucoup de lecteurs ayant lu ces livres.
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Encore une fois ....merci ma soeurette de m'avoir prêté ce bouquin
quel dépaysement ....l'Australie ....le bush ..brûlant
j'y étais presque puisque lu en ce caniculaire mois d'Août 2016 !!!
un auteur que je ne connaissais pas du tout , jamais entendu parlé
j'aime les histoires improbables....un flic aborigène aux yeux bleus....extra
cette ambiance brûlante.....ce suspens ....quand n'y aura t'il plus d'eau dans ce fameux lac Otway ....
la façon d'enquêter de Bony....tout en finesse ....je rigolais dans mes moustaches .... ( façon de parler hein ...ne suis pas une femme à barbe !! )
une enquête qui sort de l'ordinaire dans un pays peu connu
une nature abrupte .....un soleil tuant....l'isolement de tous ces protagonistes .....et cette bourrique de jeune donzelle dont le nom m'échappe.....la garce ....
un bien beau voyage
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Je n'avais pas lu de romans d'Arthur Upfield depuis que j'étais étudiante, autant dire une bonne douzaine d'années. Comme beaucoup trop de romans de qualité, il est très difficile de se les procurer autrement que chez les bouquinistes ou dans les bonnes bibliothèques, le lecteur passant ainsi à côté de héros originaux.
La littérature policière australienne n'est pas des plus connus, surtout quand elle s'aventure dans le bush, au côté d'un policier mi-aborigène. La vie est rude, et « mourir de chaud » n'y est pas une figure de style. Mourir tout court est même fréquent, bien trop fréquent dans cette exploitation agricole, où Bony enquête sous couverture. Il est aidé par son métissage : rares sont ceux qui peuvent ne serait-ce qu'imaginer qu'un semi-aborigène soit un inspecteur de police. Il n'est qu'à voir la condescendance avec laquelle ses collègues s'adressent à lui.
Les ingrédients de la tragédie sont universels : des hommes, seuls, deux femmes, aguichantes, de l'argent, beaucoup, et l'isolement dans le bush où votre meilleur ami peut très bien vous trahir, s'il estime avoir une chance avec la seule jeune femme du coin. Comme partout, les apparences sont trompeuses, et Bony ne s'y laisse pas prendre, quoi qu'on puisse lui raconter – et certains ne se donnent pas la peine de broder beaucoup.
Ce qui ne l'est pas, ce sont ces deux composants propres à l'Australie, ce lac qui se meurt, et ne renaîtra que dans une quinzaine d'années, et ces multitudes d'animaux (lapins, kangourous, dingos) qui trouvent la mort de la main de l'homme ou de la sécheresse. Dans notre monde de 2013, où la communication se fait autant par téléphone que par internet, il semble presque inconcevable de devoir attendre plusieurs jours avant que la police ne vienne constater un crime. Et pourtant, ce n'est pas si loin, ni dans le temps, ni dans l'espace.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Bon, je n'ai pas vraiment apprécié cette enquête de l'inspecteur Bonaparte. J'avoue que j'ai même failli abandonner. Je n'ai pas réussi à suivre l'évolution de l'enquête, je confondais les personnages (à part les femmes)...
Tant bien que mal, j'ai suivi l'histoire et la fin m'a bien éclairée sur des actions des personnages qui ne m'apparaissaient pas comme déterminantes et les déductions silencieuses de Bony. D'ailleurs, on n'apprend pas grand-chose sur lui, il est simplement observateur, ça m'a un peu dérangé, ça rendait l'histoire moins vivante. le point positif du roman c'est que j'ai bien aimé l'ambiance australienne avec ce phénomène de lac et les conséquences d'une grosse canicule.
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J'ai apprécié ce roman se déroulant en Australie, l'enquête est menée par un flic métis aborigène. le grand intérêt de ce roman est, à mes yeux, la découverte des lacs "temporaires", régulièrement suite aux pluies abondantes se crée un lac où la vie se développe rapidement et au bout de plusieurs années de sècheresse, le lac s'évapore......... attendant les pluies abondantes suivantes.
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J'avais lu quelque part qu'Arthur Upfield était le père du roman policier ethnologique et géographie. Ethnologique, ce n'est pas flagrant dans "la mort d'un lac". Mais géographique assurément.

Je ne suis pas une grande fan des romans "d'ambiance " mais là, c'était extraordinaire. On y était dans ce trou perdu d'Australie, à avoir chaud, à avoir soif, à attendre que ce fichu lac meurt pour que le cadavre réapparaisse. On sent, on perçoit l'Australie mieux qu'avec des images. On la palpe, on la respire ...

L'intrigue en elle-même est assez moyenne (on devine beaucoup de choses très vite) mais le roman vaut largement pour l'ambiance, le suspens. Pour une fois que je lis un auteur qui sait créer du suspens grâce à son écriture, une vraie tension dramatique et sans artifice, on en redemande !
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Edité en 1954 en anglais puis en 1991 en français dans la collection Grands détectives chez 10/18, La Mort d'un lac n'a pas pris une ride (depuis son évaporation). "Le lac Otway était en train de mourir." Ainsi débute l'enquête policière de l'inspecteur du bush australien, Napoléon Bonaparte, métis aborigène aux yeux bleus. Richard Martyr, régisseur de l'exploitation, résume ainsi la situation : " Les conditions de vie ici étaient très rudes avant le recrutement de Madame Fowler et de sa fille mais la vie coulait tranquillement pour nous tous. Les femmes ont changé tout ça. Elles ont apporté l'ordre, la propreté et des conditions de vie plus décentes mais elles ont également apporté la haine et la souffrance" (p. 268). Arthur Upfield n'est pas seulement le pionnier du polar ethnologique comme le reconnaît Tony Hillerman ; toute son histoire tient debout. Les personnages sont crédibles. Les répliques fusent parfois, percutantes, étonnantes aussi par leur impact actuel : "Imagine un peu qu'on tue tous les lapins qui peuvent fournir de la viande bon marché à des travailleurs qui doivent allonger quatre shillings pour une livre de malheureuses côtelettes de mouton. et tout ça pour que des fermiers achètent encore plus de voitures pour eux..." (p. 174). La nature australienne est omniprésente et joue un rôle prépondérant dans le déroulement de l'histoire (les cormorans, les millions de lapins, la canicule ou l'évaporation du lac). L'intrigue s'associe étroitement à la mise à sec du lac qui doit faire apparaître le cadavre de Gillian Ray, employé de l'exploitation de Porchester, mort noyé et laissant un important magot qui attise les convoitises des autres employés. Parfois, le fantastique affleure. Bony, poussé dans ses retranchements, oublie alors la logique des hommes et retrouve le souffle de ses ancêtres : "Ses ancêtres maternels l'entourèrent avec force murmures et cajoleries... Ils lui racontèrent leur bataille avec le soleil homicide, lui apportèrent leur savoir et leur sagesse. Ils l'implorèrent de boire... mais la gourde était vide" (p. 238). Par sa connaissance intuitive de la nature et des hommes, l'inspecteur Bony sait révéler les choses sans les précipiter : "Tout ce que j'ai à faire... c'est attendre les événements parce que le souffle dramatique va forcer les acteurs à donner leurs répliques" (p. 193). Tout arrive à son terme à la fin du livre. le mort est découvert. Les mobiles sont connus mais la morale n'est pas sauve. Rien n'est vraiment blanc, rien n'est vraiment noir. La nature australienne est la plus pugnace. Bony le sait bien. Il conclut : "Prévenez-moi quand le lac Otway renaîtra" (p. 282).
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