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Inspecteur Napoléon Bonaparte tome 5 sur 28

Michèle Valencia (Traducteur)
EAN : 9782264019646
349 pages
10-18 (21/01/1994)
3.98/5   60 notes
Résumé :
Ce n'est pas ma première fois que l'inspecteur Napoléon Bonaparte doit arracher au Livre de la Brousse des indices qui lui permettront d'élucider un meurtre.
Ce n'est pas la première fois non plus qu'il doit le faire malgré l'opposition acharnée d'une tribu. Mais jamais auparavant, Bony n'avait dû compter avec les rites magiques des aborigènes. Or cette fois, l'os est pointé sur lui, le vouant à une mort certaine, à moins que...
C'est en relisant ce ro... >Voir plus
Que lire après L'os est pointéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Partir pour l'Australie avec comme guide Arthur Upfield, le maitre incontesté du polar ethnologique… pourquoi pas !
Une carte … Karvir, pré du marais vert ? … Meena, pré de l'Est ? … Une autre indication … Opal ?
Une tribu … Kalshut ? … pas de trace dans le web !
On se contentera pour se situer à une allusion au Queensland … nord est du pays continent.
L'auteur, Arthur Upfield a écrit ce livre (le sixième de la série Napoléon Bonaparte) en 1938, sa traduction française date de 1994.
Le héros Napoléon Bonaparte se définit lui même fort bien comme un individu ayant choisi de vivre comme un homme blanc sans mépriser ses origines aborigènes(1).
Nous voici donc partis dans le bush, nous découvrons une tribu indigène et ses pratiques traditionnelles … bien loin du mépris auquel on pourrait s'attendre d'un colon … au contraire les différents comportements sont décryptés avec beaucoup de précision et une volonté de pénétrer un peu dans la découverte du Livre de la Brousse, pour nous permettre d'interpréter les us et coutumes des peuples habitants ces territoires ancestraux.
Suivre les aventures De Bony,
Dans des descriptions magiques des paysages grandioses de la nature australienne,
Dans la transcription des us et usages des aborigènes et de leurs perception intime de la nature qui les entoure tout en la respectant,
Dans notre initiation à des curiosités géographiques … découvrir la grande migration des lapins … un grand très grand moment (2),
Avec son grand respect pour une culture qui est enfin maintenant reconnue (3),
C'est passionnant.
Arthur Upfield rappelez vous ce nom !

(1)
« Si je n'étais pas rebelle à la bureaucratie et à la discipline, je compterais parmi les policiers ordinaires qui vont ici et là et font ceci ou cela, conformément aux ordres qu'ils reçoivent. Ils appellent ça du travail d'équipe. Je ne fais jamais partie d'une équipe. L'équipe, c'est moi. Comme je vous l'ai dit, il me semble, une fois que je commence une investigation, je ne la lâche pas jusqu'à la fin. L'autorité hiérarchique, le temps ne représentent pas grand-chose pour moi, l'enquête en revanche, tout. C'est là-dessus que se fondent mes succès. […] le sable de la brousse a recouvert tous les indices. Je n'en ai pas un seul qui me permette de démarrer. Pas de corps, pas de fausses dents, pas de couteau sanglant ou de revolver couvert d'empreintes. Mais, sergent, j'ai un cerveau, deux yeux, une faculté de raisonnement, un mépris du temps, de la bureaucratie et de la discipline. Voilà tout ce dont j'ai besoin. ».

(2)
L'Australie s'était peuplée lentement lorsque la découverte de l'or en 1851 amena un flux d'immigrants considérable; entre 1850 et 1855 la population passa de 265.000 à 642.000. Avec la richesse s'introduit le goût du luxe. Il n'y a pas de vie luxueuse pour un anglo-saxon sans le plaisir de la chasse; on ne chassait jusque là que le kangourou et le cygne noir; on voulut avoir du gibier européen. C'est pourquoi des amateurs eurent l'idée d'importer des lapins et des moineaux, animaux choisis en raison de leur multiplication rapide. Plusieurs sociétés d'acclimatation se fondèrent. En 1862, M. Austin introduisit un couple de lapins. On les compte aujourd'hui par milliards.
Jusqu'en 1876 tout marche dans la perfection; les lapins restaient localisés dans les districts déserts. Mais les progrès de l'élevage et sa marche progressive vers l'ouest mirent alors en présence le mouton et le lapin, l'animal producteur et l'animal destructeur. le lapin a perdu de sa taille en Australie, mais sa voracité a augmenté. En outre, il s'est adapté aux conditions d'existence que lui imposait le milieu local; traverser une rivière à la nage ne l'embarrasse point et il n'hésite pas à grimper sur les arbres pour dévorer l'écorce ou les feuilles. En certains districts il est presque devenu un animal arboricole. On comprend facilement quelle ruine il cause. Cinq lapins consomment autant d'herbe qu'un mouton. Partout où ils se sont établis, les pâturages sont rasés et pelés, et les arbres, dépouillés de leur écorce jusqu'à 1 mètre, ne tardent pas à mourir. Les troupeaux périssent d'inanition.
En 1893, une clôture à l'épreuve des lapins fut érigée dans le Queensland, et a été progressivement étendue. En 1997, un dernier segment fut construit la reliant à la barrière à Dingo.

(3)
« Ils ont bénéficié d'une authentique civilisation pendant des lustres. Avant que les Blancs, les Jaunes et d'autres Noirs ne soient capables de converser, ces aborigènes australiens parlaient intelligemment. Ils pratiquaient le socialisme chrétien des siècles avant la naissance du Christ. […] Et maintenant, voilà que l'ombre de la civilisation les guette, même s'ils l'ignorent encore. La civilisation est venue les abattre, les empoisonner comme des chiens sauvages. Ensuite, dans ses journaux satiriques, elle a dépeint les victimes de sa malédiction sous les traits de faibles d'esprit, pour se donner une excuse, elle les a raillés en les qualifiant de sauvages nus, les a enfermé dans des réserves et des quartiers séparés. Elle leur a retiré leurs produits naturels et les nourrit de boîtes de conserves toxiques bien étiquetées. »
« Que je me situe entre le Noir, qui fait du feu avec un bâton, et Le Blanc, qui tue des femmes et des enfants avec des bombes et des fusils-mitrailleurs, ne devrait pas être retenu contre moi. J'ai eu la satisfaction de pouvoir utiliser à la fois mes compétences intellectuelles et les talents dont j'ai hérité. D'autres, bien entendu, ont utilisé leurs dons pour amasser de l'argent, pour inventer des bombes, des armes et des gaz, et même pour désigner des vainqueurs dans la course entre les races. L'argent et la possession d'une immense propriété ne rendent pas un homme supérieur à un autre, qui se trouve être né métis et qui a consacré sa vie à l'investigation des crimes de manière que les gens normaux puissent être protégés des individus amoraux et anormaux. »
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Comme dans tous ses romans, Arthur Upfield, nous fait découvrir les grandes étendues sauvages de l'Australie au travers des aventures de son héros. Napoléon Bonaparte, (excusez du peu !) est un détective hors normes. de père européen et de mère aborigène, il vit et ressent les évènements qui l'entoure avec l'influence de ses deux cultures si différentes.
Le père du polar ethnologique nous transporte, autres temps autres procédures pour régler une enquête, laissant une grande part au surnaturel et au ressenti, à l'intuition. C'est passionnant.
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Une nouvelle enquête de l'inspecteur Napoléon Bonaparte (Bony) qui m'a emmené dans la bush à la découverte des rites magiques des aborigènes. Lancé dans une course contre la montre, l'inspecteur doit résoudre un meurtre (trouver le corps et l'identité du meurtrier) tout en se battant contre la malédiction de l'os pointé qui le tue à petit feu. Arthur Upfield nous décrit longuement tel un ethnologue ce rite: ses origines mythiques, son déroulé et ses effets sur Bony. Ce roman est également l'occasion pour l'auteur de critiquer le système des réserves et l'occidentalisation forcée des aborigènes. Les relations entre la famille Gordon et la tribu Kalshut lui sert à démontrer qu'il aurait possible de vivre ensemble en se respecter les uns les autres.
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"Il était temps que le Créateur de l'homme anéantisse ce monstre appelé civilisation et recommence tout en partant des aborigènes." (147)

On nous vend ce sixième os de la série comme étant celui que Tony Hillerman a rongé, à la bibliothèque municipale de Santa Fe, avant de se lancer à son tour dans le polar ethnologique et géographique. Soit. La carte a ici une importance prépondérante, le paysage est examiné avec minutie. La culture aborigène est prégnante. En croisant un Horace Maginnis, tenancier de pub, page 160, je ne peux m'empêcher de penser que Tony Hillerman lui a fait un clin d'oeil avec son inénarrable Mc Ginnis, tenancier de comptoir d'échanges.

Je me suis parfois demandée si Arthur Upfield considérait la civilisation occidentale comme supérieure à la culture aborigène. Les multiples plaidoyers de ce roman viennent à point pour répondre à ma question :

"Et maintenant voilà que l'ombre de la civilisation les guette, même s'ils l'ignorent encore. La civilisation est venue les abattre, les empoisonner comme des chiens sauvages. Ensuite, dans ses journaux satiriques, elle a dépeint les victimes de sa malédiction sous les traits de faibles d'esprit, pour se donner une excuse, elle les a raillés en les qualifiant de sauvages nus, les a enfermés dans des réserves et des quartiers séparés. Elle leur a retiré leurs produits naturels et les nourrit de boîtes de conserves toxiques bien étiquetées." (145)

L'écriture et la construction de l'intrigue ont quant à eux les mêmes défauts que "Les sables de Windee". On y trouve un Bony volubile, assez pompeux, justifiant son personnage par des digressions détaillées. Les états d'âmes des personnages sont un peu lourds. La fin aux accents hollywoodiens – drame des lapins et sauvetage sentimental – rappellent l'incendie de Windee. L'auteur en fait un peu trop. Mais l'originalité des entraves chamaniques, l'art du traqueur et la vie des aborigènes mis en valeur sauvent la mise.


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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L'os est pointé est un roman d'Arthur Upfield paru en janvier 1994 aux éditions 10/18 dans la collection Grands détectives (351 pages, 7,40 €, ISBN 2-264-01964-6.

The bone is pointed est traduit de l'anglais par Michèle Valencia.


Pour le défi Littérature policière sur les 5 continents, j'avais choisi de lire une des aventures de l'inspecteur Napoléon Bonaparte mais je ne savais toujours pas laquelle. Après avoir fait un deuxième tour (et même un troisième !) à ce défi, il me restait les romans policiers d'Océanie à lire et il était temps que je m'y mette si je voulais terminer mes tours de défi avant la fin de l'année ! C'est sur les conseils de B. que j'ai lu L'os est pointé (qui est la sixième enquête de Napoléon Bonaparte) : pourquoi ai-je attendu si longtemps pour lire Arthur Upfield ? J'ai en effet ressenti à la lecture de ce roman australien le même genre de choses que pour les aventures de Mma Ramotswe au Botswana : c'est frais, passionnant, on apprend des tas de choses sur le personnage, le pays, la façon de vivre, les traditions, etc. Il paraît que certaines aventures sont moins réussies que d'autres mais quand même, je vais me lancer à la découverte de l'Australie et des Aborigènes !


Bien qu'officier de police judiciaire, l'inspecteur Napoléon Bonaparte, un métis (mère aborigène et père européen) surnommé Bony par ses amis, ne se considère pas comme un vrai policier mais il est tenace et résout toutes les enquêtes car il ne s'arrête jamais avant d'avoir trouvé la réponse (quitte à ce que son supérieur de Brisbane le rappelle, le menace et le vire !).

[...]
Lien : http://laculturesepartage.ov..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Vous savez, Blake, si je n'étais pas rebelle à la bureaucratie et à la discipline, je compterais parmi les policiers ordinaires qui vont ici et là et font ceci ou cela, conformément aux ordres qu'ils reçoivent. Ils appellent ça du travail d'équipe. Je ne fais jamais partie d'une équipe. L'équipe, c'est moi. Comme je vous l'ai dit, il me semble, une fois que je commence une investigation, je ne la lâche pas jusqu'à la fin. L'autorité hiérarchique, le temps ne représentent pas grand chose pour moi, l'enquête en revanche, tout. C'est là-dessus que se fondent mes succès. (page 52)
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Pourtant il savait qu'il ne céderait jamais à cette tentation. La fierté était son arme ; sa réputation son armure. Il irait de l'avant même s'il perdait son poste, même s'il perdait sa vie. Dès l'instant où il serait conscient de l'échec, ce serait pour lui le commencement de la fin. (page 166)
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Il y a des moments où je suis immensément fier d'être le fils d'une femme aborigène, parce qu'à de nombreux égards, c'est l'aborigène qui est l'être humain parvenu à la civilisation la plus développée, et le Blanc qui est le sauvage. Peut-être le croirez-vous après avoir collaboré avec moi dans cette affaire.
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Prends un drame, ajoute une pincée de comédie, remue la cuiller de la tranquillité, et tu obtiendras le gâteau de la vie dit-il au corbeau à l'affût. Un drame sans comédie ou une comédie sans drame donne la pâte lourde de la fantasmagorie.
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Video de Arthur Upfield (1) Voir plusAjouter une vidéo

Arthur Upfield : crime au sommet
Olivier BARROT se trouve toujours dans les Blue Mountains en Australie pour présenter son panorama des écrivains australiens. C'est depuis un promontoire qu'il présente aujourd'hui sa chronique consacrée au romancier Arthur UPFIELD et à son dernier roman "crime au sommet" paru dans la collection "10/18 grands détectives".
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