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EAN : 9782711624768
248 pages
Vrin (26/03/2013)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Ce livre a pour objet d’évaluer l’apport de la physique quantique à l’explication du phénomène de la conscience. Après un état des lieux d’ordre sémantique, philosophique et neurobiologique de la question de la relation entre cerveau et conscience, les principaux modèles « classiques » actuels de la conscience sont exposés. Nous montrons que ces modèles laissent en suspens deux questions importantes : a) celle d’expliquer la synchronisation quasi-instantanée de régi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Suggestions livres bibli de la PD. Je demande : Conscience et physique quantique d'Uzan. Réponse : Ne correspond pas aux attentes de notre lectorat. Ainsi en vins-je à commander ce livre par dépit car, enfin, j'eus moi aussi, comme tout le monde, ma période marotte quantique, jusqu'à ce que je comprenne que ça ne m'intéressait pas spécialement.


Le livre arriva dans ma boîte aux lettres. Je le posai sur le panier à linge sale et l'oubliai quelques temps avant de le redécouvrir au milieu des culottes maculées et des chaussettes trouées. Il allait donc falloir que je lise cet ouvrage pour que je comprenne ce qui, en lui, déplaisait si vivement à la bibli municipale de Lyon. Pour que je me sente, peut-être, un peu supérieur aux usagers traditionnels de la biblio.


Premier chapitre : étude de la polysémie du mot « conscience ». Des relents de pertes blanches me parvinrent aux narines.


Deuxième chapitre : énumération des différentes conceptions philosophiques de la relation entre le corps et l'esprit (monisme idéaliste, monisme matérialiste, monisme neutre, dualisme des substances).


La difficulté n'est pas de comprendre mais de s'intéresser suffisamment pour mémoriser.


Enonciation de la problématique : « savoir s'il serait pertinent d'utiliser la physique quantique pour comprendre ce qu'est la conscience et, en particulier, pour comprendre comment s'articulent l'expérience subjective et ses corrélats neurophysiologiques ».


Savons-nous déjà ce qu'est la physique quantique ? Non. Voulons-nous le savoir ? Qui sait. D'un inconnu l'autre.


Troisième chapitre : approche expérimentale du cerveau. Plutôt cool. Fonctionnement du système nerveux, transition d'une information (kézako ?) le long des neurones, microtubules, métaphore du cerveau comme ordinateur quantique (kézako ?). « Comme toute cellule, le neurone a un potentiel membranaire de repos. Un stimulus au niveau des dendrites dépolarise la membrane du neurone dans son corps cellulaire et se propage alors jusqu'au « cône d'émergence » (ou sommet axonal). Si la dépolarisation est assez grande, il y a transmission du signal reçu, sinon rien ne se passe ; c'est une réponse dite de tout ou rien. » Ah, tiens, j'avais pas remarqué.


Quatrième chapitre : énumération des différentes propositions d'éclaircissement du phénomène de la conscience par le prisme de la p. q. Modèles dualistes (faux : ne permet pas d'expliquer pour ça fait quelque chose d'être conscient – le cas échéant) ; matérialisme quantique (faux : ne propose pas de solution au problème difficile de la conscience) ; variante du matérialisme quantique précédemment exposé avec Frölich, autrefois vendeur de croquettes pour chiens (faux : concerne exclusivement le fonctionnement du cerveau et n'explique toujours pas l'expérience subjective de la conscience) ; monisme neutre (faux : modèle purement théorique qui ne trouve aucune correspondance dans le cadre des modèles actuels des processus physiologiques et mentaux relatifs à la conscience).


Alors, merde ou merde ?


« Nous pouvons dire que l'expérience subjective est une « anomalie » au sens de Kuhn, dont il est impossible de rendre compte dans le cadre du paradigme matérialiste en vigueur actuellement dans le domaine des neurosciences. »


J'aime bien cette conclusion. Malheureusement, ça n'en est pas une. Uzan continue. Moralité de l'histoire : la vie psychique n'est pas que physiologie ou biologie, elle se loge partout et pas seulement dans le cerveau, bref il faudrait prendre en compte « l'ensemble des manifestations psychiques […] et l'ensemble de leurs (supposés) corrélats somatiques, c'est-à-dire les caractéristiques anatomiques, physiologiques, immunitaires et endocriniennes qui semblent leur correspondre. Ce qui nous amènerait ainsi à l'élaboration d'une théorie quantique de l'unité psychosomatique. »


Le hard problem of consciousness en serait ainsi résolu, nous promet-on alors que nous n'en avons cure. « Cette approche mène à la dissolution du problème « difficile » de la conscience puisqu'il ne s'agit plus d'expliquer l'expérience subjective à partir de ses corrélats neuronaux mais à concevoir (et à modéliser) l'expérience subjective et ses corrélats neurophysiologiques comme les deux aspects complémentaires et enchevêtrés d'un même niveau de réalité sous-jacente, celui de l'unité psychosomatique de l'individu. »


Ce livre est très bien en fait, vraiment, passionnant, c'est juste que je me suis rendue compte en le lisant que la question ne m'intéressait plus et ça, c'est sans doute un peu dommage.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ils [les physiciens] ont cherché à explorer dans un cadre quantique la conception du monisme neutre (dans sa version spinoziste) selon laquelle l’esprit et la matière seraient des manifestations d’un niveau de réalité plus fondamental. […] il ne s’agit pas d’utiliser la physique quantique comme une science de la seule réalité matérielle, si précise et universelle qu’elle soit, puisque cette direction de recherche ne permet, pas plus que la neurobiologie « classique », de répondre à la question du fossé explicatif entre l’expérience subjective et ses corrélats neurophysiologiques. Mais il s’agit de l’utiliser pour le pouvoir expressif de son formalisme qui, utilisé de façon appropriée, permet de représenter la complémentarité et l’enchevêtrement des aspects psychiques et physiologiques de la conscience ainsi que leur co-émergence à partie d’un niveau plus fondamental de réalité – qui peut être pensé comme l’unité psychosomatique de l’individu. […]
Il s’agirait donc de construire une théorie quantique de l’unité psychosomatique régissant l’intrication des caractéristiques psychologiques de l’individu à travers lesquelles sont perçues ses expériences et de ses caractéristiques anatomiques et fonctionnelles (et pas seulement la correspondance entre le contenu « conscient » d’une expérience particulière et ses corrélats neurophysiologiques). […] Une telle théorie quantique de l’unité psychosomatique permet de dépasser l’attitude consistant, d’une part, à réduire le domaine psychique au domaine physique, ou réciproquement, et, d’autre part, à penser la conscience et la matière comme deux substances indépendantes qu’il faudrait chercher à relier par une mystérieuse interaction.
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[…] le problème « facile » de la conscience consiste à expliquer les préalables matériels nécessaires des états de conscience, comme la façon dont le cerveau traite l’information visuelle, contrôle la motricité ou nous permet de raisonner, problème qui, selon cet auteur, trouvera (ou trouve déjà) une explication en termes neurophysiologiques ou computationnels. A ce problème, il oppose le problème « difficile » de la conscience qui consiste à expliquer la nature de l’expérience phénoménale associée à ce traitement neuronal de l’information par le cerveau : comment expliquer ce que cela nous fait de percevoir la couleur rouge ou d’entendre un certain son ?
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La cognition apparaît donc comme un processus de co-naissance ou de co-émergence du sujet de la connaissance et de l’objet de la connaissance qu’il faut analyser comme deux aspects complémentaires : celui de l’expérience consciente phénoménale, descriptible à la « première personne », et celui de l’activité neuronale, relevant d’une description à la « troisième personne » (celle de la science), en introduisant une notion de causalité réciproque entre ces deux domaines.
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Le traitement d’une information aussi simple que celle relative à la vision d’un objet en mouvement nécessite une certaine intégration de l’activité cérébrale puisque sont impliquées des zones capables de traiter, respectivement, les informations relatives à sa forme, sa couleur et son mouvement – ces zones devant vraisemblablement travailler en parallèle.
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Ici, le psychisme (en général) et le physiologique sont les manifestations ou les domaines d’expérience distincts mais cependant complémentaires et enchevêtrés, c’est-à-dire soumis à des contraintes mutuelles, d’un même niveau de réalité plus fondamental – celui de l’unité psychophysique de l’individu.
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