J'ai vraiment beaucoup aimé «
Héloïse et Abélard », pièce en trois actes de
Roger Vailland que j'ai lu dans une vielle édition de 1947.
Roger Vailland n'est pas le seul à avoir écrit sur le couple mythique (même s'il a existé !) mais il donne à cette tragédie un ton de révolte et un témoignage de la révolution des meurs qui se produisit durant le 12ème siècle.
Héloïse est une belle jeune fille de 18 ans élevée par son oncle, Fulbert, chanoine de la cathédrale Notre-Dame de Paris, car ses parents ont disparu quand elle était enfant.
Abélard, poète et philosophe quadragénaire est célèbre pour l'étendue de ses connaissances et la subtilité de son esprit. Il est pensionnaire chez Fulbert et donne des leçons à la belle ingénue. Enfin pas ingénue du tout, car les deux tourtereaux vivent un amour passionnel en étant prisonniers de l'indispensable discrétion, moyen-âge oblige !
Malheureusement, Fulbert qui n'imaginait pas pareil commerce amoureux sous son toit, va découvrir les amours interdits et chasser Abélard de chez lui. Mais la belle va fuir avec lui. Ils comptent sur l'intervention du Prince d'Anjou, fils du roi et libertin, ami d'Abélard. Mais le Prince échoue et pour calmer la colère de Fulbert,
Héloïse et Abélard se marièrent secrètement. Mais l'histoire ne s'arrête pas là car les amours interdits ne sont pas pardonnés à une époque où la Religion a tout pouvoir.
C'est le personnage d'Héloïse qui m'a le plus intéressée, jeune femme intelligente qui a le sens de la vie et grande amoureuse. Elle est consciente de la situation, du danger que court le couple en fuite mais reste déterminée, toujours. Et puis,
Roger Vaillant a réussi à dépasser la tragédie romantique en faisant de cette pièce une vraie satire sociale.