Ours et gouttes

J'ai d'abord été un peu déconcertée par la lecture de cet album. Il m'a quand même fallu quelques pages pour comprendre qu'il s'agissait d'une petite fille s'amusant avec ses peluches, et non, de véritables ours s'amusant entre eux ! Pourtant, on voit bien que le personnage principal a un visage d'humain. Mais comme les trois peluches semblent véritablement animées, ça prête un peu à confusion.

Si je suis toujours aussi séduite par le travail d'illustratrice d'Ilya Green, je suis en revanche moins convaincue par le texte d'Elsa Valentin. J'ai trouvé étonnant ce jeu des gouttes auquel joue la petite fille. Un choix plutôt étrange. En comparaison des illustrations colorées et pleine de vue, le texte semble bien fade. Il manque un peu de fantaisie à mon goût.

: Toute une famille Ours décide de jouer mais il se met à pleuvoir.
Ils s'étaient tous déguisés.
Avec la pluie, il faudra faire sécher les déguisements mais Grande soeur Ours n'aura pas, comme les grands, envie de faire la sieste.
Elle jouera les prolongations avec ses petits frères ours.

Une jolie délicatesse que l'art de Green.
Nous verrons bien que le personnage de Grande soeur Ours donnera l'impression d'une enfant déguisée mais nous aurons ramassé le doute semé et nous le conserverons jusqu'à la fin de son jeu.
Les participants sont-ils de vrais ours?
Le jeu des gouttes de pluie sera amusant lui aussi, vous verrez.
Un album doublement tendre et ludique.
L'univers onirique enfantin d'Ilya Green se prêtera bien à ce moment amusant pour les petits.
Le langage inventé par Elsa Valentin, cette situation curieuse du jeu " On dira que..." bien connu des enfants, tout nous ramènera à la Petite Enfance.
" Patatraou et pataboumba!"
Un bon moment.

La famille Ours joue aux gouttes. Mais quand les vraies tombent, le jeu s'arrête. Papa et maman Ours préfère faire la sieste. Grande soeur Ours va donc jouer seule et faire appelle à son imagination.
Les illustrations d'Ilya Green sont toujours aussi belles, colorées, vives, pleines de tendresse, de détails, de petites touches si reconnaissables. J'aime tout ici, absolument tout.
Pour moi, j'en suis désolée, mais le texte est un cran en dessous. L'idée est bonne, j'aime beaucoup cette fillette déguisée en ours déguisée en goutte qui joue avec ses peluches. Elle a de l'imagination, passe d'un jeu à l'autre, entrainant ses ours dans sa ronde. Mais je ne sais pas, il m'a fallu du temps pour accrocher, j'ai dû y revenir. Je ne saurais pas dire à quoi cela est dû, un manque de rythme ?
Attention, c'est un chouette album hein, mais parfois le ressenti s'explique difficilement.

je suis arrivée à ce livre par les illustrations d'Ilya Green, dont j'apprécie beaucoup le travail. Je me jette sur ses livres quand j'en vois un, et je les repère de loin dans les rayonnages de la bibliothèque. Son travail dans cet album est un régal, pour les couleurs, les expressions des visages, les motifs de papier japonais, la douceur des traits de crayon, la construction un peu flottante des images, jusqu'à la belle jupe de la maman et son gilet de bergère... J'ai été déboussolée au début de ma lecture par l'univers que je qualifierai de surréaliste (Ils se déguisent en gouttes ?! Est-ce un ours ou une petite fille ??). Une fois que j'ai compris que j'accompagnais une enfant dans son imaginaire, je me suis laissée entièrement porter par l'album avec beaucoup de plaisir. Un livre que je recommande à tous les amateurs de rollers à patins.

J'avoue avoir été perplexe devant les premières pages de cet album en voyant une famille d'ours avec des visages de gouttes. Et puis en continuant ma lecture, l'évidence est apparue et m'a entrainée avec aisance dans l'imagination débordante de l'héroïne.

Car cet album explore, montre, ce que l'esprit des enfants est capable de mettre en scène : le jeu dans le jeu, les jeux qui se croisent, les suites non logiques mais toutes aussi jouissives, le tout est permis ! Et croyez-moi, vous aurez vous aussi envie de vous déguiser en ours ou en gouttes le temps d'un retour en enfance incroyable.

Quand aux illustrations d'Ilya Green, j'y est retrouvée tout ce que j'aime dans son travail : les regards subtiles, les effets de matière avec les collages, les compositions très fluides. Et en plus, ce fond blanc qui s'étale sur toutes les pages comme une toile de peinture vierge qui n'attend que l'imagination de l'enfant pour prendre vie.

Un album joueur à découvrir dès 3/4 ans.
Lien : http://boumabib.fr/2016/01/1..