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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je crois que je perds la mémoire, et mes clés.
- Chérie, tu sais où sont mes clés ?
- Là où tu les as laissées…
Quelques mots à l'encre pas vraiment sympathique pour ne pas effacer toute trace de cette lecture Alzheimerisée.
J'avais pourtant aimé les derniers romans de François Vallejo, son écriture élégante, sa "polyvaillance" romanesque, mais cette enquête autour de la mort mystérieuse de collectionneurs d'art, m'a autant inspiré que l'oeuvre d'un taggeur de sanisettes.
« le consortium de l'angoisse », amicale fortunée de spéculateurs qui font et défont la cote d'artistes contemporains, sorte de Girafes Club de l'art contemporain, mandate un expert pour enquêter sur plusieurs décès suspects parmi leurs ouailles guindées.
Point commun entre un chinois ventru faisant la planche dans la baie de Hong Kong après une overdose de sucre, un volatile interlope new yorkais mijoté à l'acide, un investisseur suisse trépassé dans un téléphérique – comment va-t-il s'acquitter des 135 euros ? – et quelques autres : ils ont tous acheté l'oeuvre d'un artiste underground, répondant au nom de jv. Où va-t-il ? On s'en moque et s'est bien cela le problème.
François Vallejo a fait le choix de narrer cette histoire sous la forme de rapports de l'expert snobinard vers ses commanditaires invisibles. C'est certes mieux écrit que le diagnostic d'un comité Théodule sur la migration des canards de baignoire mais ce style qui empêche de changer de trottoir pour rejoindre l'histoire, impose une distanciation sociale avec le lecteur qui m'a privé de toute palpitance, n'en déplaise à ma vieille grammaire.
Maigre pitance jusqu'à l'irruption dans le récit du mystérieux artiste qui performe pour créer son propre mythe et le détruire. A mon avis, Banksy a pas mal inspiré François Vallejo. le roman prend vie avec lui. Il utilise des copies de chef d'oeuvre et les détourne. C'est comme peindre à dada une moustache à Mona Lisa à la Duchamp.
Au-delà de l'enquête, le roman interroge la finitude de l'artiste et de son oeuvre. Dépassée l'époque où la postérité s'acquérait dans le temps long. L'art se dématérialise. La signature se pirate. La réalisation des oeuvres se sous-traite, comme pour un vulgaire objet de consommation.
François Vallejo met en évidence avec subtilité l'évolution du rapport entre l'artiste et son oeuvre. Désormais, certains veulent survivre à leurs oeuvres, être l'oeuvre, selfie masqué, et performent pour buzzer, en quête d'absolu et de reconnaissance immédiate. On a le pinceau capitaliste, la renommée éphémère.
La charge est féroce, pas tant envers les créateurs, l'auteur rend hommage à certains comme Keith Haring, mais plutôt à l'encontre de cette intelligence de plus en plus artificielle qui régit ou veut régir l'art comme le reste du monde.
J'ai été beaucoup plus intéressé par deux thématiques majeures et moins abstraites du roman : la manipulation et l'authenticité. Qui de l'artiste ou de l'expert instrumentalise l'autre ? Quelle influence le collectionneur peut avoir sur le succès d'une oeuvre ? Suffit-il de poser une tête de clown sur la victoire de Samothrace pour créer une oeuvre ? Ai-je réellement perdu mes clés ?
je reconnais à l'auteur une vraie inventivité et une narration subtile. Trop. Une démonstration trop alambiquée qui manque d'eau de vie à part dans sa dernière partie.
Bizarrement, mes clés étaient effectivement rangées à l'endroit précis où mes mains les avaient posées. Il faudra m'en souvenir.
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Plusieurs collectionneurs d'art sont retrouvés morts, à Hong-Kong, New York et Paris. L'Expert qui mène l'enquête va de surprises en déconvenues, à mesure que chaque nouvel indice soulève toujours plus de mystères. « Mon projet de n'établir que des faits assurés est une fois de plus mis à mal. le flou idéologique s'en empare aussitôt et anéantit toute tentative d'interprétation. » (p. 22) S'agit-il d'un règlement de compte sur fond de drogue, d'une vengeance par jalousie ou d'un complot ? Un point commun se dégage finalement : toutes les victimes ont acheté une des oeuvres de jv, artiste adepte du détournement et insaisissable. « le doute s'était installé en moi sur l'existence même de ce plasticien supposé, jv, à peine un nom, au mieux un prête-nom pour des pseudo-oeuvres fracassées sitôt que connues ou, si elles échappaient à l'anéantissement, évoluant dans les circuits commerciaux virtuels, aussi insaisissables que de purs produits financiers. » (p. 116) Quelle n'est pas la surprise de l'Expert quand jv prend directement contact avec lui et le nargue par téléphone ! Chaque mot de l'artiste invisible est à mettre en doute, et le rapport au long court de l'Expert est de moins en moins objectif.. jv est-il un affabulateur ? Un tueur en série ? Un illuminé ? « Pour le dire le plus brutalement possible, jv ne sait pas dessiner, jv ne sait pas disposer les couleurs, jv sait à peine graffer, jv ne sait que voler les oeuvres des autres, jv ne vaut rien. » (p. 168)

Avec ce nouveau roman, François prend plaisir à balader son lecteur, à lui lancer des pistes tout aussi alléchantes que fausses. Bien malin serait celui qui prétendrait dénouer l'intrigue avant la fin, comme l'Expert en fait ! « Toujours à la traîne, les experts du monde entier... Ils commentent savamment ce qu'ils comprennent le moins... C'est dingue... Comme les critiques, les spécialistes de n'importe quoi... Plus retardataires, je vois pas... » (p. 203) du l'art japonais traditionnel au street-art de Keith Haring en passant par la philosophie de Nietzsche, jv est un personnage étonnant qui interroge le rapport à l'oeuvre artistique, sa possession et sa disparition. « Personne croit qu'on peut se faire tuer pour de l'art ou en crever. » (p. 243) Hélas, si le sujet m'intéressait beaucoup, je n'ai pas apprécié la forme. Certains passages sont inutilement verbeux et alambiqués à mon sens. Lecture à demi manquée, donc ! du même auteur, je vous conseille fortement Les soeurs Brelan.
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Quel est le point commun entre un chinois diabétique de Hong Kong décédé après avoir ingéré une énorme quantité de sucre, un new-yorkais qui a littéralement fondu, et un français qui décède violemment alors qu'il est seul dans un téléphérique ?
Fort que quelques constatations hasardeuses, un expert en art est sollicité par d'anonymes collectionneurs pour élucider ces accidents pour le moins lugubres.
Tous étaient collectionneurs d'art contemporain, ou plus spécifiquement d'Art Urbain. Mais qui leur veut du mal, pourquoi, comment ?
L'idée de départ de ce roman est à priori fort séduisante, pénétrer le monde de l'art par le biais d'une enquête. Mais j'avoue que je me suis ennuyée. Sans doute du fait de la structure narrative un peu trop froide. Cet expert qui aligne les chapitres les uns derrière les autres, seul personnage réel face au lecteur. Arrive un artiste inconnu, un certain jv le minusculement nommé. Il adore détourner les objets, et s'avère être le lien entre les différents collectionneurs. Sa côte monte, mais il veut vendre une oeuvre éphémère, à la façon de la petite fille au ballon de Bansky.
Ce que j'ai apprécié ? La façon dont l'auteur parle de l'art. J'y ai découvert en particulier, et plus de trente ans après sa création par Keith Haring (en 1987) Tower cette fresque monumentale visible au sein de l'hôpital Necker de Paris, véritable emblème de l'art de rue.
L'auteur propose une intéressante satire du milieu de l'art et des collectionneurs.

Ma chronique complète est en ligne sur le blog Domi C lire https://domiclire.wordpress.com/2020/12/14/efface-toute-trace-francois-vallejo/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Comme dit dans le titre ce livre est long à démarrer pour moi. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans mais il vaut le coup.
En effet, c'est une histoire atypique, un expert qui doit trouver pourquoi certaines personnes sont atrocement mortes. Il va être amené à rencontrer un personnage étrange du monde de l'art de rue.
Le ton m'a dérangé mais je suis contente d'être allée au bout , malheureusement seule la deuxième moitié du livre m'a intéressée.
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